Nommo Awards (Fantasy et SF africaines)
#1
[Image: nommo-10.jpg]
(Photo : locusmag.com)

Une initiative et une démarche originales, en place depuis peu et qui révèlent combien la SF et la Fantasy ne se limitent pas à l'univers anglo-saxon…
C'est en 2016 que sont créés les Nommo Awards par L'African Speculative Fiction Society. Un concours pour les littératures de l'imaginaire, qui se tient lors du Aké Festival, à Lagos, capitale du Nigéria, en octobre ou novembre.
Un concours ouvert à "tous les auteurs et artistes citoyens du continent africain, mais aussi à ceux qui ont grandi en Afrique ou qui vivent à l'étranger et ont au moins un parent africain". Un prix de 3000 dollars est partagé entre quatre catégories, à savoir : meilleur roman, meilleure novella (roman court), meilleure nouvelle et meilleur roman graphique.
Pour 2018, les gagnants ont été :

Meilleur roman : Beasts Made of Night de Tochi Onyebuchi.
Meilleure novella : The Murders of Molly Southbourne de Tade Thompson.
Meilleure nouvelle : The Regression Test de Wole Talabi.
Meilleur roman graphique : Lake of Tears de Kwabena Ofei et Setor Fiadzigbey.

Un évènement qui dévoile la vitalité inattendue de la Fantasy, de l'Anticipation et de la SF sur le continent africain et qui permet de faire découvrir toute une génération d'auteurs.
Parmi eux, on peut ainsi trouver :

Read Before Use de Chinelo Onwualu (Nigeria).
Dans un futur tendance Cyberpunk, voici Alia, une professeure immigrée qui, dans la cité ségrégationniste et xénophobe de Satellite City tente d'atteindre le générateur central de la ville en partant en quête de son manuel d'instruction, le Mechanicron, dans le noble but de changer le système politique en place. Elle va rapidement se heurter aux autorités et aux puissants de la cité. Une métaphore sur l'accès à la connaissance et la censure sur fond de luttes sociales et raciales.

Oshun Inc. de Jordan Ifueko (Nigeria/USA).
Une Fantasy moderne et pleine d'humour qui nous emmène à la rencontre de Yemi, une déesse de l'amour mineure, au service des esprits de la fertilité et de l'amour.  Envoyée à Los Angeles, Yemi se voit chargée d'aider à s'accomplir les prières et souhaits des membres de la diaspora africaine de la cité des anges. Un ton humoristique, décalé et irrévérencieux pour l'histoire de cette jeune déesse devenue agent de relations publiques et intermédiaires entre mortels et divinités de l'amour ou quand ce dernier devient un business comme un autre.

Diaspora Electronica de Blaize Kaye (Afrique du sud).
Une œuvre d'Anticipation sur le thème de l'immigration et où, pour résoudre le problème de surpopulation, certaines personnes choisissent de migrer vers un autre niveau d'existence, dématérialisé et virtuel.

We are born de Are Segun Falowo (Nigeria).
Anticipation là encore, plus philosophique cette fois, avec l'histoire d'une femme qui créé un enfant à partir de la terre et de la craie, lui donnant vie. Sa création est ensuite emplie d'un esprit qui va animer cet enfant dont on suit l'évolution à travers les âges de la vie et dont on partage les questionnements. Une œuvre poétique, philosophique, qui interroge sur le genre, l'identité, la maternité et l'individu.

When You Find Such A Thing de Suyi Davies Okungbow (Nigéria).
Oduwa, un jeune magicien nigérian, rencontre pour la première fois les parents de sa fiancée et découvre, au cours de sa visite, des secrets inattendus sur sa fiancée, ses beaux-parents, révélations qui vont le pousser à s'interroger sur lui-même, ses valeurs, sa propre personnalité.

Underworld 101 de Mame Bougouma Diene (Senegal/France/USA).
Underworld 101 est le nom d'un monde artificiel, souterrain, dont la construction est décidée par une humanité en proie à la surpopulation. Ses auteurs entendent y loger la moitié de la population mondiale. On suit le destin d'une jeune collégienne qui s'intéresse à ce projet fou mais qui va vite réaliser qu'il est loin d'être ce qu'il paraît…  Ceux qui seront désignés pour intégrer ce monde souterrain seront en fait soigneusement sélectionnés et écartés de la surface, réservée à une élite…

On the other side of the sea de Nerine Dorman (Afrique du sud).
Un road-movie dans une Afrique du sud dévastée par la guerre, presque post-Apocalyptique, en compagnie de deux sœurs qui cherchent à rejoindre les proches de leur mère décédée, proches qui se seraient réfugiés en un lieu épargné. Une sorte de "Hans et Gretel" transplanté dans une Afrique post-Apocalyptique où l'on suit le trajet, jusqu'à la mer, de deux enfants qui découvriront le monde et eux-mêmes au cours de ce voyage initiatique.

Et bien d'autres encore comme Cordyceps d'Alvin Kathembe (Kenya), The Name Giver de Lillian Akampurira Aujo (Ouganda) ou encore The Old Man with The Third Hand de Kofi Nyameye (Ghana)…
Anywhere out of the world
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)