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Une jolie Avh que voilà !
La première remarque qui me vient à l'esprit, c'est qu'elle convient extrêmement bien à son format. De tous les points de vue. Plus longue, elle aurait paru lourde, plus courte, elle eût semblé trop volatile. L'atmosphère et l'histoire nécessitait (à mon sens) précisement ce nombre de paragraphes. Un prof à la fac - fac de philo - m'expliquait qu'une chose était parfaite lorsqu'elle atteignait précisément ses limites. Eh bien, il me semble que Toile en est une bonne illustration.
J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère de cette avh, cette sorte de "post-légende" déçu. Il y a un côte très mélancolique et très frais à la fois. (Comme souvent dans la mythologie grecque, je trouve.) A mon sens, c'est la principale force de cette avh.
L'histoire est assez intéressante. J'aime la façon dont personnage traverse les événements, sans y être vraiment lié : j'ai eu le sentiment qu'il y avait pour ainsi dire deux histoires, l'une déjà passé, qui se dévoilait tandis que je réalisais l'autre. C'était assez étrange, mais ça marchait très bien.
J'ai bien aimé les personnages, ils sont crédibles et vivants.
Le style est bien aussi, il sert exactement l'histoire. (Il manque des mots, fois, cependant.)
Le seul point qui péche un peu, à mon avis, c'est qu'on a un peu le sentiment de progresser au hasard (principalement quand on parle au Roi) : il est difficile de prévoir réellement ce qui va se passer (peut-être les fortes chaleurs ont diminué l'acuité de mon esprit). Ceci dit, ça paraît logique après coup, mais j'ai trouvé ça un peu gênant sur le moment. Cependant, on est un peu plus renseigné quand on retente l'aventure, (et j'ai réussi en deux essais). C'est un système qui fonctionnait bien dans Ultima Dea, par exemple, mais peut-être pas là (à mon humble avis).
D'autre part je n'ai pas vraiment vu d'utilité à mettre des codes...
Beau final.
Aussi, je trouve que ça fait assez grecque, comme histoire. Hubris, deviens ce que tu es, etc. J'ai trouvé ça cool.
Le thème du concours est respecté à mon sens, bien que l'avh eût pu convenir, quelque part, au thème inverse :p
Deux questions :
Je suis curieux de savoir si les personnages que nous incarnons existent dans la mythologie grecque (enfin, plutôt le dernier),
Et si tu as une idée de la réponse à l'énigme du Sphinx ?
En somme, c'est une très jolie Avh, comme je le disais plus haut. J'ai passé un bon moment.
Bravo !
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04/07/2015, 18:36
(Modification du message : 04/07/2015, 18:39 par Skarn.)
Merci pour ton retour.
Citation :Aussi, je trouve que ça fait assez grecque, comme histoire. Hubris, deviens ce que tu es, etc. J'ai trouvé ça cool.
La vie étant pleine de coïncidences rigolotes, alors que j'étais au stade de la planification de cette aventure (un début de construction dans ma tête mais rien sur le papier), j'ai assisté presque fortuitement (dans le cadre d'un colloque de jeu de rôle auquel j'étais surtout venu pour associer des visages à des pseudonymes à la base) à une conférence sur les thèmes de l'Hybris et de la Moïra (l'orgueil et le destin grosso modo mais pas tout à fait en fait).
Cet événement et les recherches ultérieures que j'ai effectuées sur le sujet ont beaucoup influencé l'ambiance de l'aventure pour lui donner justement ce cachet grec fataliste. Content qu'il t'ait plu.
Pour la petite histoire, j'ai aussi piqué quelques concepts à :
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La très inégale BD Les Derniers Argonautes, qui outre qu'elle baigne justement dans une ambiance fataliste d'approche de l'apocalypse (le pitch du tome 1, c'est que les dieux ont délaissé les mortels), comporte ce personnage génial d'un Jason vieux, usé, dépressif, agressif, violent, brisé, misogyne...
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Qui finit même par tuer une jeune fille tout à fait innocente car elle lui rappelle Médée.
Citation :Le seul point qui péche un peu, à mon avis, c'est qu'on a un peu le sentiment de progresser au hasard (principalement quand on parle au Roi) : il est difficile de prévoir réellement ce qui va se passer (peut-être les fortes chaleurs ont diminué l'acuité de mon esprit). Ceci dit, ça paraît logique après coup, mais j'ai trouvé ça un peu gênant sur le moment. Cependant, on est un peu plus renseigné quand on retente l'aventure, (et j'ai réussi en deux essais). C'est un système qui fonctionnait bien dans Ultima Dea, par exemple, mais peut-être pas là (à mon humble avis).
Un Ctrl+F m'apprend que j'ai oublié au moins un des indices que j'avais à l'origine prévu de glisser dans les conversations antérieures à ce passage :
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Le fait que Jason et Médée vivaient à Corinthe durant la période de relatif bonheur entre le retour de l'Argo et le partage en vrille (Jason répudie Médée pour la princesse locale, Médée tue sa nouvelle femme ainsi que ses enfants - et donc les siens - en réponse, puis ils s'enfuient chacun de leur côté).
Rien de grave ni de bloquant, mais ça peut renforcer cet aspect aléatoire. Mea culpa, ce sera pour la version post-Yaz'.
D'ailleurs, dans l'idéal, même si je ne sais pas encore trop comment faire sans que cela devienne lourd, il faudrait que le lecteur puisse se forger une image assez fidèle de la psychologie du roi avant de lui parler, non à la dure avec un premier échec forcé.
Citation :D'autre part je n'ai pas vraiment vu d'utilité à mettre des codes...
Honnêtement, je ne suis pas satisfait moi-même de l'aspect jeu. J'avais envisagé un temps de la faire purement contemplative, c'est-à-dire avec absolument aucun code à noter et j'ai changé d'avis à la dernière minute car je trouvais le gameplay trop pauvre, mais la solution actuelle ne me convient pas vraiment non plus.
Peut-être y a-t-il effectivement quelque chose à gagner à supprimer totalement les mécaniques, et plutôt que des mots de passe, égrener de subtils ou moins subtils indices sur les épreuves à venir, comme :
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Le fait que, depuis l'incident Médée, Jason réagit extrêmement violemment quand une femme lui tient tête.
Ce qui rejoint de plus le point précédent. À réfléchir. Pour le post-Yaz'. Une fois que d'autres gens auront exprimé leur avis et que j'aurais eu le temps de décanter.
Citation :(Il manque des mots, fois, cependant.)
Ça par contre, je vais essayer de le corriger au plus vite. C'est une tare assez courante des textes que j'écris pour des raisons que je n'explique pas parfaitement, mais qui ont sans doute à voir avec ma manie de reformuler via des couper-coller.
Et pour tes questions en spoiler :
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Les quatre premières incarnations sont des archétypes plutôt que des personnages avec des noms précis.
La première est l' athlète, inspirée de la vie réelle des spartiates au féminin, les seules femmes de la Grèce antique à faire du sport, et intensément qui plus est, et à s'habiller en conséquence.
La seconde est la servante esclave, le classique absolue.
La troisième est une vision très libre d'une prêtresse chthonienne, c'est-à-dire une prêtresse des dieux souterrains d'avant le panthéon olympique, en référence au fait que l'héroïne est censé négocier sous terre avec une antique créature. Je sais, c'est tordu et je pense qu'il y a un truc ou qui cloche avec cette forme. Son apparence est vaguement, mais alors là vaguement, inspirée d'un mélange entre la Pythie et Circé.
La quatrième, et celle qui m'a posé le plus de problèmes éthiques, est une simple prostituée.
Quant à la dernière, qui est aussi la véritable identité de l'héroïne, c'est Arachné (oui, elle est sur la couverture), dans la variante où elle est effectivement plus talentueuse qu'Athéna et que celle-ci la change en araignée par pure jalousie.
Ce qui répond aussi à ta deuxième question. La bonne réponse est réellement de se proclamer soit-même meilleure tisserande, mais le clamer a pour conséquence que la déesse à la chouette nous rabaisse aussitôt à notre position de vermine. Et évidemment, répondre n'importe quoi d'autre mais que le Sphinx nous mange car ce n'est pas la bonne réponse.
C'est le principe même de la fourchette de Morton, et c'est également inspiré d'une scène dans Labyrinthe.
Et oui, cette aventure doit beaucoup, mais alors beaucoup, à Wikipédia.
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04/07/2015, 22:17
(Modification du message : 04/07/2015, 23:33 par oorgan.)
Yo, Skarn !
Skarn ' a écrit : Un Ctrl+F m'apprend que j'ai oublié au moins un des indices que j'avais à l'origine prévu de glisser dans les conversations antérieures à ce passage :
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Le fait que Jason et Médée vivaient à Corinthe durant la période de relatif bonheur entre le retour de l'Argo et le partage en vrille (Jason répudie Médée pour la princesse locale, Médée tue sa nouvelle femme ainsi que ses enfants - et donc les siens - en réponse, puis ils s'enfuient chacun de leur côté).
Rien de grave ni de bloquant, mais ça peut renforcer cet aspect aléatoire. Mea culpa, ce sera pour la version post-Yaz'.
Effectivement c'est plus clair ainsi ! De ce mythe, je n'avais quelques vagues souvenirs, trop confus pour me servir. J'en ai surtout gardé le sentiment que c'était une bien affreuse histoire... (Peut-être qu'il faudrait le rappeller plus, d'ailleurs ?)
Citation :D'ailleurs, dans l'idéal, même si je ne sais pas encore trop comment faire sans que cela devienne lourd, il faudrait que le lecteur puisse se forger une image assez fidèle de la psychologie du roi avant de lui parler, non à la dure avec un premier échec forcé.
Quand je suis arrivé devant lui, j'imaginais juste un vieil alcoolique lubrique. Même pas mysogne. Et le moyen de lui faire rejeter les dons de Médée peut sembler un peu hasardeux, du coup.(A mon avis.)
Citation :Peut-être y a-t-il effectivement quelque chose à gagner à supprimer totalement les mécaniques, et plutôt que des mots de passe, égrener de subtils ou moins subtils indices sur les épreuves à venir, comme :
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Le fait que, depuis l'incident Médée, Jason réagit extrêmement violemment quand une femme lui tient tête.
A mon avis, l'avh gagnerait effectivement si tu remplaçais les codes par des indices. D'une part ça conviendrait peut-être mieux au climat général ; d'autre ça rendrait le joueur plus maître de lui-même. Les codes ici nous "tirent" presque. Mais j'imagine que des indices seuls rendraient l'aventure trop facile ? (C'est peut-être ce que tu entendais pas "gameplay trop pauvre" ?)
Citation :Et pour tes questions en spoiler :
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Les quatre premières incarnations sont des archétypes plutôt que des personnages avec des noms précis.
La première est l' athlète, inspirée de la vie réelle des spartiates au féminin, les seules femmes de la Grèce antique à faire du sport, et intensément qui plus est, et à s'habiller en conséquence.
La seconde est la servante esclave, le classique absolue.
La troisième est une vision très libre d'une prêtresse chthonienne, c'est-à-dire une prêtresse des dieux souterrains d'avant le panthéon olympique, en référence au fait que l'héroïne est censé négocier sous terre avec une antique créature. Je sais, c'est tordu et je pense qu'il y a un truc ou qui cloche avec cette forme. Son apparence est vaguement, mais alors là vaguement, inspirée d'un mélange entre la Pythie et Circé.
La quatrième, et celle qui m'a posé le plus de problèmes éthiques, est une simple prostituée
.
D'accord ! Je pensais
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Spoilerque c'était des "vrais personnages".
Je serai curieux de savoir si les Grecs - enfin, les Spartiates - pratiquaient l'escalade. En tout cas tu m'as pas un truc sur les femmes spartiates.
La sorcière chtonienne, je l'avais prise pour Héraklès au début, avec sa peau de lion ; avant de voir les adjectifs accordés au féminin. Mais je n'avais pas compris que c'était une sorcière. (Ça ne m'a pas gêné réellement, cependant.) (Je ne trouve tordu.)
Citation :
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SpoilerQuant à la dernière, qui est aussi la véritable identité de l'héroïne, c'est Arachné (oui, elle est sur la couverture), dans la variante où elle est effectivement plus talentueuse qu'Athéna et que celle-ci la change en araignée par pure jalousie.
Oh, mais c'est un pot-pourri mythologique ! :p
Je dois avouer n'avoir pas compris l'identité du personnage principal. Je ne suis pas très calé en mythologie grecque, je dois le dire... (Je serai curieux de savoir si les autres trouveront.)
Je comprends mieux Toile du coup ! (Mais à la limite, ça vaudrait peut-être le coup de l'expliciter un peu plus... En plus on a l'impression que le personnage se cache une information à lui-même - information importante, du reste !)
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Spoilerà propos de Labyrinthe, cette avh m'a un peu évoque de l'oeuvre d'Outremer : où l'héroïne se déshabille un peu plus à chaque porte. Ici c'est des masques... Mais c'est sûrement fortuit.
Merci d'avoir répondu à mes questions.
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Citation :(Je serai curieux de savoir si les autres trouveront.)
Vu que tu laisses son nom bien visible dans ton message, c'est probable. Je taquine, c'est juste qu'il manque une balise spoiler :
Code : [spoiler]Truc qu'il ne faut pas que les autres voient[/spoiler]
Pour ta dernière remarque, je ne pourrais dire quelle légende m'a inspiré exactement tant la thématique du masque est vieille comme le monde et utilisée un peu partout.
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Alors c’est une histoire bien écrite et intéressante, on y incarne un personnage féminin mineur de la mythologie ( victime de la jalousie divine comme tant… )
Ce qu’il y a, c’est que l’aspect jeu me semble plutôt absent, je n’ai rencontré qu’une difficulté
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Spoiler le sphinx qui m’a tué à répétition parce que j’avais voulu répondre à son énigme dans les règles, ça m’apprendra
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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L'autre jour dans le metro j'ai pu constater que tu avais au moins un fan parmi la population des tagueurs de Paris.
J'ai donc décidé de te transmettre le message d'amour qu'il a laissé sur un mur d'immeuble, en prenant ce cliché depuis la rame:
Concernant le feed je rejoins les avis précédents. Atmosphère bien rendue, descriptions soignées, style aux petits oignons.
Après la sensation finale que malheureusement notre personnage n'a pas "évolué". Je pense pouvoir l'expliquer par le fait que la vraie l'intrigue, la principale, n'est pas celle de notre personnage mais
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Spoilercelle de l'histoire du roi. C'est lui qui évolue (a évolué). C'est notre compréhension et interprétation en tant que lecteur de cette histoire qui permet de triompher. Et c'est bien le lecteur seul qui triomphe à la fin. Son personnage est laissé de côté, totalement à l'opposé de l'introduction qui le met en valeur. Il y a un glissement progressif dans l'aventure, il perd le statut de personnage principal jusqu'à ce qu'on se détache de lui.
Alors j'apprécie énormément qu'il faille réfléchir à ce qui se passe dans l'esprit des autres personnages, de comprendre leur comportement avec le passé qui les hante. C'est vraiment très positif et arriver à la fin en ayant recollé les morceaux du puzzle est gratifiant. Du Labyrinthe du Roi Minos en plus condensé et de meilleure qualité!
Mais je crois aussi que sans rien changer à tout ceci il faudrait simplement renforcer l'histoire de notre personnage, qu'il ait aussi une évolution, que ce qu'il a appris lui serve de quelque manière. Pour ma part (mais cela n'engage que moi) je n'ai pas eu ce sentiment d'une quelconque expérience acquise par notre personnage. Je trouve que c'est ce qui manque pour faire passer l'AVH de "très bonne" à "excellente".
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16/07/2015, 22:02
(Modification du message : 16/07/2015, 22:28 par Gwalchmei.)
C'est vraiment superbement écrit. Une parfaite alchimie, un dosage savant de justesse, poésie, sentiments. L'un des plus beaux textes que j'ai lu sur ce site.
Mon seul bémol vient de l'aspect ludique qui m'a paru un peu au second plan, légèrement en retrait, masqué par la puissance du texte et notamment du personnage central, Jason rongé par la tristesse, l'ombre du héros d’antan.
Une vrai tragédie grecque, on n'est pas trompé sur la marchandise ^^
L'introduction et la paragraphe 45 collent des frissons, les dialogues sonnent terriblement juste.
Bref, juste bravo.
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18/07/2015, 23:33
(Modification du message : 18/07/2015, 23:40 par Namron le Barbu.)
Je viens de finir cette oeuvre (au 4e essai).
Je suis morte en > faisant l'effrontée devant le Roi jusqu'au bout, ce qui m'a empêchée de finir la toile dans les temps. Les autres fois c'était en cherchant toutes les possibilités de répondre au Sphinx (échec à tous les coups?)<.
Il faut avouer que c'est très bien écrit, que le fil de l'histoire s'enchaîne habilement au début, et que la fin est très émouvante.
En début de lecture, je constate la multiplicité des choix (durant les phases de dialogue), et je me demande alors quelle sera la part réservée à l'action. Maintenant que j'ai fini l'aventure, je comprends parfaitement que l'essentiel de l'histoire réside dans les émotions et la reconstitution d'ambiance Antique.
À ce sujet, j'ai trouvé que certaines phrases détonaient un peu sur le reste de la narration, car étant dans un style un peu trop contemporain, mais sinon rien d'alarmant. (= pas de présence de langage SMS ou de formulation type " wèch maggle b1 ou b1"). Dans sa globalité, c'est d'un niveau plus qu'honorable.
Un petit bémol sur le paragraphe de fin : j'ai du le relire plusieurs fois et croiser les liens pour m'assurer que je m'étais pas trompé, car je n'avais pas compris dès le départ que le roi était Jason, et d'autre part j'ai eu la sensation d'avoir loupé un paragraphe entre les deux. Mais cela relève peut-être plus d'une erreur d'attention de ma part.
Un deuxième truc qui m'a fait tiquer, c'est la description diluée de l'orgie qui tient lieu dans ce palais d'Eté. Je l'aurais plutôt vu comme un endroit de haute dépravation (pour être poli), avec de la nourriture partout, des gens qui s'emboîtent dans tout les sens, d'autres qui vomissent à même le sol, la pense éclatée par le festin, les musiciens fous, i tutti quanti... après cela relève peut-être de mon inculture mêlée à des fantasmes de cette époque (je suis peut-être trop bercé de préjugés) et je ne saurais que trop dire que le travail d'écriture est très satisfaisant.
J'ai particulièrement apprécié l'absence de stats et de règles, puisque cela participe à l'immersion et que nous jouons un personnage déjà défini. Par contre, cela désamorce > la peur de se retrouver éventuellement sous la mauvaise forme, ou bien de se transformer sous les yeux de quelqu'un d'autre, ce qui n'arrive pas finalement...<
Fun fact : j'ai bien aimé le fait > qu'un personnage doué de divination soit présent pour vous dicter l'avenir, ça fait son petit effet<.
J'aurais préféré que certains paragraphes soient peut-être plus développés ou bien que l'on ait d'avantage d'anecdotes mythologiques, mais ce serait comme tenter de lécher son assiette parce qu'on a encore faim.
Par rapport au thème, il colle assez bien au sujet du concours. Représente-t-il la déchéance ? Le personnage principal est condamné à un destin, une fatalité. Chacun se retrouve face aux conséquences de sa personnalité, de ses choix de vie. Moi je valide !
Un dernier mot : la couverture est magnifique, et j'aimerai dans un avenir proche ou lointain être capable de savoir dessiner comme tel. C'est du très bel ouvrage.
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J'honore Skarn de mon premier feedback depuis deux ans
On a affaire ici à un style plus riche que d’habitude, qui laisse à penser que Skarn n’a pas réalisé cette AVH trop à l’arrache ^^
Plusieurs idées sont intéressantes et originales, et ce récit emprunt de mélancolie rend bien l'esprit d'une tragédie grecque (en plein dans l'actualité en plus).
Je vais m'arrêter là car je dois me lever tôt demain mais l'ensemble est positif, avec un petit bémol sur le gameplay qui aurait pu être plus recherché.
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Comme cela a été dit: ambiance prenante, descriptions et style soignés,...
La mythologie grecque est bien retranscrite. Par ailleurs, j'ai bien aimé la présence de Tyrésias au début de l'histoire MAIS (cf plus bas).
J'ai mis 4 essais pour arriver jusqu'au paragraphe 45 (les deux premières fois, j'ai répondu au sphinx et la troisième fois, je n'ai pas pu achever la toile).
L'absence de règles ne m'a pas gêné particulièrement. Les conséquences que l'on subit de dépendent pas de dés mais de nos choix ce qui est agréable MAIS (cf plus bas)
Une mini-avh donc très plaisante.
Il y a quand même quelques points qui m'ont gêné:
-On progresse au hasard sans avoir la moindre idée de ce que vont provoquer nos actions. De ce fait, les conséquences me paraissent parfois arbitraires. Le fait de détourner la conversation avec le sphinx pour espérer gagner me parait incongru.
-L'aventure ne se limite pas au mythe de Jason mais déborde de son cadre. La présence de Tyrésias et du sphinx m'ont paru intéressantes au début mais après avoir compris que le roi était Jason, je me suis demandé le pourquoi de leur présence. Je trouve ca dommage.
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21/07/2015, 20:56
(Modification du message : 21/07/2015, 21:00 par Skarn.)
Tout d'abord merci pour tous ces retours, et désolé du délai de ce retour à vos retours.
Les réponses s'accordent toutes sur deux points : l'aspect littéraire (style et histoire) a plu, mais le jeu un peu déçu. Une sorte d'antithèse à Y*, dont le jeu avait cartonné mais l'ambiance retombait parfois en cours de lecture (beaucoup de mécaniques, distance par rapport aux personnages impliqués par la narration neutre des quêtes).
J'ai également ressenti ce manquement au jeu lors de l'écriture, sans trouver sur le coup d'astuce pour le résoudre. Et je n'ai pas toujours pas eu l'illumination. Quelques idées me trottent bien dans la tête, mais elles nécessiteraient d'augmenter ostensiblement le nombre de sections :
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En vrac le plus total, et pas forcément toutes à la fois : - Diversifier les rencontres du début, démultiplier les informations qu'il est possible d'y glâner, et leurs conséquences.
- Complexifier encore plus la discussion avec le roi, la transformant en véritable joute verbale où l'information est une arme (voir ci-dessus)
- Offrir d'autres possibilités de se débarasser du sphinx, dont certaines (bien cachées) pourraient même esquiver ou métamorphoser la dernière partie de l'aventure.
- Permettre au lecteur de choisir son masque plutôt que de lui imposer. Très compliqué, car, même en se limitant à trois masques actifs (les apparences de l'introduction et de la conclusion restant fixes), cela oblige à écrire beaucoup de variantes (neuf combinaisons scène/masque distincte, avec très peu d'éléments en commun car la plupart des personnages ne réagiront pas du tout pareil). Ensuite, c'est aussi potentiellement très intéressant, avec des combinaisons improbables et des situations truculentes (apparaître dans la grande salle en tenue de prêtresse-sorcière et voir Jason s'étouffer avec son vin...).
Sans dépasser la barre des 50 paragraphes par contre, je cherche encore. Je ne dis pas que c'est impossible, loin de là, juste qu'il faut vraiment trouver un truc (comme le système des flashbacks dans Ultima Dea).
Après peut-être que c'est effectivement une histoire qui mériterait de s'épanouir sur une plus grande surface, par forcément plus longue (en nombre de sections à lire entre le premier et le dernier paragraphe) pour ne pas briser le rythme mais plus libre et variée.
(11/07/2015, 14:14)tholdur a écrit : Après la sensation finale que malheureusement notre personnage n'a pas "évolué". Je pense pouvoir l'expliquer par le fait que la vraie l'intrigue, la principale, n'est pas celle de notre personnage mais [...] Mais je crois aussi que sans rien changer à tout ceci il faudrait simplement renforcer l'histoire de notre personnage, qu'il ait aussi une évolution, que ce qu'il a appris lui serve de quelque manière. Pour ma part (mais cela n'engage que moi) je n'ai pas eu ce sentiment d'une quelconque expérience acquise par notre personnage.
Intéressant. Que l'héroïne ne soit pas le pivot de l'aventure est volontaire, mais il y aurait effectivement une piste à creuser de ce côté dans une éventuelle refonte moins linéaire, voire une subtile quête secondaire, un peu à la manière de la rencontre avec Éveline dans Chrysalide (totalement facultative, aisée à rater, sans bonus réel en jeu, moralement satisfaisante).
(11/07/2015, 14:14)tholdur a écrit : Alors j'apprécie énormément qu'il faille réfléchir à ce qui se passe dans l'esprit des autres personnages, de comprendre leur comportement avec le passé qui les hante. C'est vraiment très positif et arriver à la fin en ayant recollé les morceaux du puzzle est gratifiant. Du Labyrinthe du Roi Minos en plus condensé et de meilleure qualité!
(18/07/2015, 23:33)Namron le Barbu a écrit : En début de lecture, je constate la multiplicité des choix (durant les phases de dialogue), et je me demande alors quelle sera la part réservée à l'action. Maintenant que j'ai fini l'aventure, je comprends parfaitement que l'essentiel de l'histoire réside dans les émotions et la reconstitution d'ambiance Antique.
Alors, pour le concept même de l'aventure, il faut savoir que c'est entièrement la faute de Fitz. Et que monsieur râle qu'il n'y a plus assez d'aventures avec des personnages féminins. Et qu'il se plaint qu'en France on a une vaste majorité d'aventures de fantasy et d'action, alors qu'en Bulgarie, ils ont bien plus de diversité et de psychologie. Et blablabla, et blablabla.
Après de telles remarques, j'étais quasiment forcé d'écrire une histoire basée sur le dialogue et l'émotionnel.
Ce qui faisait probablement partie du plan diabolique du sire d'une façon ou d'une autre maintenant que j'y pense.
Namron le Barbu a écrit :la couverture est magnifique, et j'aimerai dans un avenir proche ou lointain être capable de savoir dessiner comme tel. C'est du très bel ouvrage.
Comme dit dans les commentaires sur Litteraction, la couverture est une illustration libre de droit de Gustave Doré, qui est un des maîtres du dessin du XIXème et dont l'influence se fait encore ressentir aujourd'hui. Je crois donc qu'il n'y a aucune honte à ne pas dessiner aussi bien.
(18/07/2015, 23:33)Namron le Barbu a écrit : Un deuxième truc qui m'a fait tiquer, c'est la description diluée de l'orgie qui tient lieu dans ce palais d'Eté. Je l'aurais plutôt vu comme un endroit de haute dépravation (pour être poli), avec de la nourriture partout, des gens qui s'emboîtent dans tout les sens, d'autres qui vomissent à même le sol, la pense éclatée par le festin, les musiciens fous, i tutti quanti... après cela relève peut-être de mon inculture mêlée à des fantasmes de cette époque (je suis peut-être trop bercé de préjugés) et je ne saurais que trop dire que le travail d'écriture est très satisfaisant.
Honnêtement, j'ai beaucoup hésité sur la façon d'écrire ce passage. Je voulais donner une impression de décadence avancée, mais sans tomber dans le vulgaire et l'exagération. Mes connaissances en orgies grecques historiques étant de plus assez limitées, et l'imaginaire collectif des orgies romaines pas forcément très représentatif d'une quelconque réalité, je suis prudemment resté assez neutre.
Il en va de même pour la dernière partie jouée, ce dialogue final, ce quatrième masque avec lequel je me suis imposé d'éviter au maximum le graveleux malgré sa thématique particulière, de peur de tomber dans le trop. Même si je me suis tout de même autorisé un unique gros mot car la réplique ne sonnait pas juste sans.
(19/07/2015, 21:44)titipolo a écrit : L'aventure ne se limite pas au mythe de Jason mais déborde de son cadre.
L'histoire des Argonautes étant déjà un des premiers crossovers de l'histoire de la fiction, cela ne m'a dérangé plus que cela d'y accoler encore plus d'éléments d'autres mythes. Surtout qu'en faisant mes recherches pour cette avh, je me suis rendu compte que nombre d'auteurs antiques avaient déjà essayé de recoller les morceaux pour essayer de faire cohabiter toutes ces histoires dans un unique univers imaginaire plus ou moins cohérent.
Au niveau des inspirations, car j'ai oublié de le citer avant, l'aventure a certainement subi l'influence de L'étreinte immortelle de Sukumvit, autre histoire dans la Grèce antique avec un protagoniste qui ne se bat pas. Je pense que c'est en grande partie à cause de cette histoire qu'Orphée est cité dans la mienne. Ah, et la scène qui a provoqué le plus de morts chez les lecteurs de Toile vient en ligne droite de l'incontournable Labyrinthe.
Bon, je crois que j'ai fait le tour. Si j'ai oublié une de vos questions/remarques, tapez-moi dessus et j'y répondrai.
*Oui, la v2 promise, et écrite à 95%, il y a un an, arrive. Encore quelques ultimes corrections de jeu et une très grosse passe de mise en page et ce sera bon.
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Une AVH tout à fait sympathique, comme toujours avec Skarn.
1). LA FORME:
Comme le style est bon, je dis un grand « bravo » et je me penche sur les petits détails. Enfin, sur un détail. J’en parle ici mais de nombreux écrits font pareil (à commencer par les miens, sans doute).
Les conjonctions de coordination (mais-ou-et-donc-or-ni-car) associées à de la ponctuation (point ou virgule). Ces conjonctions relient, par définition, elles n’ont donc pas à être entravées par des virgules. Je le dis tout de suite : je suis de la vieille école, un papy en la matière. Je sais que le problème ne vient pas de la plume de Skarn (ou de nombreux autres auteurs du forum) mais de moi : aujourd’hui c’est accepté, voire encensé, de coller des virgules aux conjonctions. Moi ça me fait tiquer (même si je suis le dernier dinosaure au monde à tenir cette position).
Alors bon, je vais me raccrocher aux bonnes pratiques de ces dernières décennies (siècles ?) pour en parler (puisque mon idéal à moi, c’est zéro ponctuation collée aux conjonctions reliant 2 éléments « A et B », sauf cas particuliers d’une énumération d’éléments ou bien d’une proposition « C » insérée comme « A et, C, B »).
Les bonnes pratiques du moment, c’est de placer des virgules à volonté avant tout ce qui n’est pas « et », « ou » et « ni » (comme « mais » par exemple). Là-dessus je ne dirai rien du coup, pour me pencher sur les « et », « ou » et « ni » justement. Ces trois là sont presque systématiquement précédés ou suivis d’une virgule dans cette AVH (quand ils ne sont pas précédés et suivis d’une ponctuation, comme au §41 par exemple : « Vous vous inclinez ,et, avant que la bête ne change d’avis, »). Même en me plaçant dans les usages admis de nos jours, c’est incorrect et mes yeux accrochent sur ces détails (je sais que certains grands auteurs l’ont fait aussi, l’encadrement par deux virgules, comme Flaubert, moi ça ne me convient pas, ça nuit au rôle joué par la conjonction). Encore une fois, j’en parle ici mais tout le monde le fait (même si j’ai relevé cela en particulier chez Skarn et Outremer, notamment dans ses premiers écrits pour ce dernier, où les « ,ou, » ne sont pas rares). Je dois être un cas isolé. Je vais donc de ce pas en cure de virgule. Salut.
2). LE FOND :
C’est excellent. J’ai vraiment tout apprécié, en particulier la crédibilité de nos péripéties. Il y a des créatures mythologiques et des éléments extraordinaires mais, chapeau, ils sonnent juste. J’étais vraiment dedans. J’ai noté une absence totale des habituelles touches d’humour de Skarn (sauf erreur de ma part), que j’apprécie d’ordinaire mais qui, ici, auraient réduit ce côté réaliste.
J'ai trouvé la conclusion de l'AVH parfaite.
3). LE JEU :
Il est très agréable. Un système simple de codes à noter et, mine de rien, pas mal de choix et d’effets selon nos itinéraires.
Au niveau de mon parcours,
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Spoilerje suis morte une fois face au Sphinx, puis une seconde fois lors de ma joute verbale avec le roi. Mon troisième essai a été le bon.
4) CONCLUSION :
J’ai beaucoup aimé, bravo et merci pour cet ouvrage. Le cadre, son traitement fidèle, cette ambiance et ces personnages me donnent même envie de lire d’autres AVH dans un contexte mythologique grec.
5). LE TRAITEMENT DU THÈME :
Au début j’ai cru que ce qui se passait avant le récit (comment on est devenue celle qu’on est) constituait la déchéance et servait de prétexte à proposer cette AVH dans ce concours.
En fait, la bonne surprise c’est
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Spoilerl’excellente confrontation entre le roi et l’héroïne. On trouve dans cette séquence finale tous les éléments qui définissent la déchéance. Aucun ne manque à l'appel.
6). LES FAUTES QUE J’AI RELEVÉES :
§10 : répétition de « épaules » deux fois dans la même phrase
« Le roi marche ensuite vers vous à grandes enjambées tandis que l'assistance plus ou moins discrètement. » => il manque un bout de phrase
§22 : « aucun humain ne dispose de dents pareilles »
§36 : « vous vous échappez en direction »
§41 : « vous pouvez également proposer Pimpleia »
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27/07/2015, 18:32
(Modification du message : 27/07/2015, 20:45 par Fitz.)
Je me permets d'écrire ici quelque chose que je n'ai jamais osé avant. Car je n'étais pas certain à 100% d'être dans le vrai concernant ce ressenti. Maintenant si.
Flower Power m'avait beaucoup plu. Ensuite les AVH de Skarn m'avaient plu mais pas autant, pas même Y (en passant, arrête d'ajouter des nouveaux paragraphes selon mes sources, je veux la lire vite cette version allongée!!) et je m'étais toujours demandé pourquoi. Comme s'il manquait toujours un petit quelque chose. Je me suis mis à penser que ce petit quelque chose était l'émotion, la chaleur, les sentiments profonds de l'auteur.
Après lecture de Toile, je pense qu'il y avait de ça. Car cette mini-AVH est émouvante et sincère. De par son scénario, par sa conclusion mais aussi par ce que l'on ressent quand les personnages parlent d'eux-mêmes et de leurs tourments.
Plus encore, l'aventure brille par son intelligence. Le traitement de la tragédie grecque est irréprochable, tout comme le cadre antique dont les détails montrent une bonne connaissance du terrain, une culture non artificielle au sujet de ce contexte très agréable et trop rare dans la littéraction qu'est la mythologie gréco-romaine.
C'est le genre de récit qui donne envie d'en découvrir encore plus. Je suis de fait allé voir sur Internet ce qu'on disait sur les pornai ainsi que sur la légende de Jason et Médée. Moi qui pensais en connaître pas mal sur ces légendes, j'ignorais presque tout de ces personnages...
L'intelligence se reflète aussi dans le double sens du titre.
On n'apprend que des bribes de ce qui nous entoure. Si l'on ne connaît pas la légende, cela paraît bien mystérieux et les propos des personnages sont parfois bien sibyllins. Mais rien de décourageant non plus. Disons qu'il ne fallait pas en donner moins au lecteur.
J'y vois quand même un défaut, l'aspect ludique laisse sur la faim alors qu'il s'agit habituellement d'un des points forts de Skarn. Non pas la difficulté (j'ai réussi au 3ème coup, après avoir échoué deux fois face au sphinx) qui est bien dosée pour cette taille. Toujours eu égard au format, l'aspect liberté d'action est correct, linéaire mais rien d'étouffant non plus.
Qu'il n'y ait quasiment pas de règle joue bien sûr en ce ressenti mais une AVH sans règle n'est pas forcément frustrante d'un point de vue jeu.
Cela manque un peu de stress ; du sentiment que nos choix soient vraiment importants. Au début par exemple, on peut sans problème bavarder à tout va alors que je m'attendais un peu à ce que l'aspect temps soit pris en compte (la mention d'une nuit pour réaliser notre tâche).
Au niveau de nos interactions, j'ai un peu eu l'impression d'être spectateur plutôt qu'acteur. Les personnages sont célèbres, mythiques et donc fascinants. J'ai donc pris plaisir à les écouter, à orienter la conversation... Mais pour faire une formule volontairement exagérée, j'avais l'impression d'être dans un Livre Dont Vous Parlez aux Héros.
Au final, ça m'a fait penser à La Chûte de Zyx, l'aspect très dur à appréhender en moins. Une très belle histoire interactive, brillamment écrite, sur un thème original et fort, qui va laisser un puissant souvenir, mais pas passionnante à jouer.
Comme j'ai envie de terminer sur une note aussi positive que mon appréciation globale, j'ai beaucoup aimé le dernier paragraphe, la dernière phrase (tout ça ressemble à un hommage mérité aux Chroniques Crétoises) et à la superbe formule :
Il ravale une gorgée de vin, mais pas son amertume, et continue (...)
EDIT : A la lecture des feeds, je viens de comprendre que nous n'étions pas Médée mais Arachné. Cela ne signifie aucunement que l'histore est trop sibylline. On sait maintenant que l'analyse en pleine lecture n'est pas mon fort (cf mes exploits de nullité à Nils Jacket).
Par contre j'avais deviné l'identité du roi.
EDIT 2 : J'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose car tout le monde parle de la joute verbale finale et pour moi, elle a été super rapide. J'ai dû avoir de la chance. Dommage d'une certaine manière.
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Il y a quelque chose de fascinant à voir toutes ces critiques s'accorder sur les mêmes atouts et les mêmes défauts. D'habitude, la variété d'interprétations est plus large, mais là tout le monde semble être peu ou prou du même avis, ce qui est rarissime (et devrait largement simplifier l'orientation de certaines corrections post-Yaz' si je me motive).
Fitz a écrit :Je suis de fait allé voir sur Internet ce qu'on disait sur les pornai
Je me souviens avoir décidé d'utiliser ce mot en grec ancien dans le texte (enfin, en grec ancien francisé avec des caractères latins) surtout car il existe assez peu de synonyme de « prostituée » qui ne soient pas vulgaires et qui en même temps ne font pas dans l'euphémisme.
Et maintenant pour le hors-sujet total.
Fitz a écrit :Y (en passant, arrête d'ajouter des nouveaux paragraphes selon mes sources, je veux la lire vite cette version allongée!!)
Si tu interrogeais ta source plus en détails, tu saurais que ces quelques paragraphes en plus fraîchement ajoutés ne sont là que pour corriger des bugs fonctionnels, et ne change pas le scénario ni la structure. Ça fait un an que j'ai plus ou moins fixé l'aventure dans le marbre, n'opérant qu'une longue série de micro-corrections, sinon j'aurais pu la réécrire et l'allonger indéfiniment.
Promis, dès qu'elle sera sous presse en Bulgarie, je la remets en page pour faire un joli PDF et je l'envoie sur Litteraction.
Fitz a écrit :Flower Power m'avait beaucoup plu. Ensuite les AVH de Skarn m'avaient plu mais pas autant
Flower Power est un sujet... compliqué.
J'avais 16 ans lorsque j'ai accouché de sa première version. Je sortais du lycée, c'était les vacances d'été, j'allais entrer en prépa, je traversais une sorte de période baba cool assez étrange a posteriori (non, je ne prenais pas de drogue - sauf si on compte les mangas guimauves que je lisais alors par paquets de dix).
Ensuite, s'est écoulé une période où j'avais le plus grand mal à écrire, et à bien écrire, pour de multiples raisons liées à mes études supérieures et à leur contexte.
Maintenant que je suis bien de retour dans la partie, j'ai un travail à plein temps et... Bon, en fait, on est en été, j'écris encore des avh, et j'ai toujours une faiblesse anormale pour les histoires où l'amour et la justice triomphent à la fin. Mais c'est pas pareil.
Ma vision du monde, mon style, mon approche du scénario... Tout cela a changé, évolué. Certains points sont restés bien sûr, comme mon attrait pour la non-linéarité, mais il est clair que le moi de maintenant, le moi qui écris, n'est pas le même que celui d'il y a neuf ans.
Régulièrement, je me dis que je devrais rouvrir Flower Power, au moins corriger les fautes et réécrire l'introduction et la conclusion pour en faire un one-shot homogène.
Mais je n'ose pas. C'est un titre d'une autre époque, et, malgré certaines faiblesses évidentes, j'ai peur de rompre la magie si j'y retouche. De me sentir obligé d'opérer des modifications plus profondes qui pourraient le dénaturer, briser ce charme naïf qui l'auréole.
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Après avoir longuement hésité avec "Ad Nauseam" et "La Mouise", j'ai fini par mettre "Toile" en première place de mes votes pour ce mini-yaz - d'ou l'erreur dans le décompte des premières places annoncé par les juges, mais ça c'est une autre histoire.
Avec cette AVH, on a donc la confirmation que Skarn et Outremer ne sont en réalité qu'une seule et même personne. Le coup déloyal de l'énigme "sans issue" du sphinx, il nous l'avait déjà fait il y a longtemps dans une certaine AVH appellée "Labyrinthe"... Je me demande pourquoi je me suis encore fait avoir comme un bleu.
Plaisanteries mises à part, je dois dire que cette aventure est probablement ma préférée de la plume de Skarn (juste devant "Ultima Dea"). Bien écrite et originale, très imaginative, elle ne souffre à mes yeux de quasiment aucun défaut (à part le passage du sphynx, évidamment).
Alors certes, on pourra toujours dire que l'aspect jeu est moins dévelloppé que dans d'autres AVH, mais la simplicité n'est pas toujours un inconvénient; en effet cette simplicité des règles permet de préserver l'immersion (pas de lancer de dés, pas de prises de notes qui sortent le lecteur du contexte), chose primordiale lorsque le but de l'auteur est avant tout de raconter une histoire, comme c'est le cas ici. Et quelle histoire! J'ai rarement lu une AVH avec une trame aussi puissante. Le thème de la déchéance - superbement exploité - est porté par presque tous les personnages. Celui du roi est particulièrement réussi, mais j'ai aussi beaucoup aimé la description de la sorcière. Les protagonistes sont tous très célèbres, mais leur identitée n'est pas immédiatement dévoilée. C'est une très bonne idée, car quand on connait un peu la mythologie grecque c'est un plaisir de rechercher qui sont ces personnages en se basant sur les indices disséminés dans le récit. Les quelques libertés prises avec le "canon" ne m'ont pas du tout gêné. En tout cas ça m'a permis de vérifier que mes connaissances en mythologie classique n'était pas complêtement rouillées.
Un grand bravo, donc. Quand on sait que cette AVH a fini troisième, je me dis que j'ai bien fait de ne pas participer cette année!
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