J'avais détesté ce livre lors de mes premières lectures il y a presque une quinzaine d'années. Mais j'ai définitivement changé d'avis.
Le message écologique du Destins 2 est ici remplacé par un hymne à la différence et à la tolérance. L'ennemi appelé Nazia, le peuple opprimé des Habrams (jalousé car devenu riche grâce à son sens du commerce), les livres brûlés par le tyran, tous ces éléments inspirent au premier abord une certaine défiance face à tant de démagogie facile mais finalement, on commence à y croire, à se prendre dans l'histoire et j'ai terminé sur le sentiment que de tels messages dans des LDVELH étaient des initiatives inédites, iconoclastes et intelligentes. Il se dégage une certaine mâturité, renforcée par notre objectif qui n'est pas de gagner plein d'or ou de trucider plein d'ennemis mais de libérer une cité de ses instincts maléfiques.
L'ambiance est superbe avec une ville en pleine déliquescence, une corruption qui s'étend progressivement au fur et à mesure que la haine et la peur envahissent le coeur de ses citoyens. Ainsi, les effondrements, les maladies et les inondations se multiplient en même temps que le gouvernement et ses soldats commettent de plus en plus d'atrocités. Le départ est un parallèle très fort avec la persécution des Juifs par les Nazis mais cette métaphore laisse bientôt place à une réflexion plus élargie sur là où peut mener une dictature liberticide et incitatrice à la colère. A une époque où l'on peut se faire élire en tirant à boulets rouges sur ceux qui ne se lèvent pas tôt, une telle fiction ne laisse pas insensible.
Le jeu lui-même est plaisant. Il s'agit presque d'un OTP (pas tout à fait car il on a le choix entre deux objets pour gagner) mais qui n'a rien d'implacable car ne proposant aucune fausse piste. Presque toutes les compétences sont utiles, les PFA sont nombreux mais jamais distribués de manière aléatoire. L'unique regret concerne les deux bugs de renvoi de paragraphes. Sinon, j'ai même trouvé que la gestion des points de vie était plus efficace dans ce tome-ci que dans l'Etoile de la Destinée.
Le principal défaut qui peut en rebuter beaucoup est le rythme bien trop décousu du récit. Dans sa globalité, l'aventure dure sur le long terme (plusieurs mois) et quelques semaines peuvent sans prévenir s'écouler en un paragraphe alors que l'on va effectuer une enquête minutieuse juste après. Cette oscillation n'aide pas à s'imprégner de l'histoire. D'autre part, le héros est censé connaître depuis longtemps toute une galerie de personnages secondaires que l'on a l'occasion de rencontrer. Du coup, on en parle au lecteur comme si celui-ci les connaissait ce qui est assez déroutant. On a souvent l'impression d'avoir loupé un épisode. Enfin, la liberté est assez grande, on peut passer par de nombreux chemins et retomber à nouveau sur des problèmes de cohérence scénaristique.
Mais passé cet aspect quelque peu gênant, on a au final un LDVELH finalement de qualité, bien pensé et au challenge intéressant. Je comprends que VIC ait tant voulu le défendre, ce bouquin mérite vraiment que l'on se penche dessus.
Le message écologique du Destins 2 est ici remplacé par un hymne à la différence et à la tolérance. L'ennemi appelé Nazia, le peuple opprimé des Habrams (jalousé car devenu riche grâce à son sens du commerce), les livres brûlés par le tyran, tous ces éléments inspirent au premier abord une certaine défiance face à tant de démagogie facile mais finalement, on commence à y croire, à se prendre dans l'histoire et j'ai terminé sur le sentiment que de tels messages dans des LDVELH étaient des initiatives inédites, iconoclastes et intelligentes. Il se dégage une certaine mâturité, renforcée par notre objectif qui n'est pas de gagner plein d'or ou de trucider plein d'ennemis mais de libérer une cité de ses instincts maléfiques.
L'ambiance est superbe avec une ville en pleine déliquescence, une corruption qui s'étend progressivement au fur et à mesure que la haine et la peur envahissent le coeur de ses citoyens. Ainsi, les effondrements, les maladies et les inondations se multiplient en même temps que le gouvernement et ses soldats commettent de plus en plus d'atrocités. Le départ est un parallèle très fort avec la persécution des Juifs par les Nazis mais cette métaphore laisse bientôt place à une réflexion plus élargie sur là où peut mener une dictature liberticide et incitatrice à la colère. A une époque où l'on peut se faire élire en tirant à boulets rouges sur ceux qui ne se lèvent pas tôt, une telle fiction ne laisse pas insensible.
Le jeu lui-même est plaisant. Il s'agit presque d'un OTP (pas tout à fait car il on a le choix entre deux objets pour gagner) mais qui n'a rien d'implacable car ne proposant aucune fausse piste. Presque toutes les compétences sont utiles, les PFA sont nombreux mais jamais distribués de manière aléatoire. L'unique regret concerne les deux bugs de renvoi de paragraphes. Sinon, j'ai même trouvé que la gestion des points de vie était plus efficace dans ce tome-ci que dans l'Etoile de la Destinée.
Le principal défaut qui peut en rebuter beaucoup est le rythme bien trop décousu du récit. Dans sa globalité, l'aventure dure sur le long terme (plusieurs mois) et quelques semaines peuvent sans prévenir s'écouler en un paragraphe alors que l'on va effectuer une enquête minutieuse juste après. Cette oscillation n'aide pas à s'imprégner de l'histoire. D'autre part, le héros est censé connaître depuis longtemps toute une galerie de personnages secondaires que l'on a l'occasion de rencontrer. Du coup, on en parle au lecteur comme si celui-ci les connaissait ce qui est assez déroutant. On a souvent l'impression d'avoir loupé un épisode. Enfin, la liberté est assez grande, on peut passer par de nombreux chemins et retomber à nouveau sur des problèmes de cohérence scénaristique.
Mais passé cet aspect quelque peu gênant, on a au final un LDVELH finalement de qualité, bien pensé et au challenge intéressant. Je comprends que VIC ait tant voulu le défendre, ce bouquin mérite vraiment que l'on se penche dessus.