[Gamebook Adventures] L'Assassin d'Orlandes
#16
L'assassin d'Orlandes est disponible en français depuis hier matin !
Pour ceux qui ont déjà acheté la version anglaise, ben c'est gratuit vu que c'est la même application !

Radek
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#17
C’était donc ça, la grosse mise à jour.
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#18
Je viens de finir cet Assassin. Mon avis est mitigé, avec de très bonnes choses, et de moins bonnes.

Support

Ce livre est sur support numérique, mais se veut à tous les points de vue un décalque du papier, avec ses numéros de paragraphes apparents, ses jets de dés explicites et l'absence de mécaniques cachées sous la couche d'informatique (comme des vérifications invisibles de possessions d'objets). On pourrait imprimer le texte tel quel, sans modification, et produire un LVH tout à fait utilisable.

Cette équivalence parfaite est un choix, et même si je trouve qu'elle n'exploite pas toutes les possibilités du format, elle a été réalisée avec suffisamment de brio technique pour ne pas être dérangeante. La lecture est fluide, les jets de dés virtuels dynamiques et l'interface claire.

J'étais assez perplexe sur l'idée des marque-pages, mais ils se sont révélés plutôt bien pensés à l'usage, permettant de placer un point de sauvegarde après une grosse partie de l'aventure. Par exemple, j'en ai posé un juste à la sortie de la ville de départ une fois convaincu que je n'avais plus rien d'intéressant à en tirer.

Le système de succès n'est pas mauvais dans l'idée, mais ils ne sont pas égaux entre eux. Autant certains sont intéressants car ils incitent le joueur à rechercher des événements facultatifs pas forcément évidents à trouver (le druide par exemple), autant d'autres sont d'un inintérêt total (tirer trois 1 en un jet de dés par exemple).

Règles

Les règles, apparemment communes à tous les jeux de la série, sont simples comme celles des DF... et équilibrées comme celles des DF.

En fait, le problème vient surtout de la détermination aléatoire de la Fitness, avec 1d6+6. Comme elle est régulièrement utilisée pour des tests mortels, un personnage avec 7 n'a virtuellement aucune chance de s'en tirer, même en exploitant au mieux les marque-pages. De même, elle est déterminante pour les combats entre des adversaires lançant un nombre de dés équivalents, où un bonus de 1 point sur son plus gros dé fait toute la différence. C'est particulièrement vrai dans le cas d'affrontements entre des seaux entiers de dés, car les chances de tirer un 6 y sont très élevées, et comme 6+1=7, le joueur est virtuellement invulnérable tant qu'il lui reste de la Fitness (et un minimum de chance quand même).

En parlant des combats, si j'aime bien leurs règles en soit, à base de tout ou rien, j'ai rencontré un problème, celui de l'affrontement entre branquignoles incapables de se blesser. J'ai failli devenir fou lors d'un interminable combat contre un malheureux bossu, qui n'arrivait pas à me toucher, mais que je ne pouvais blesser non plus. Peut-être aurait-il fallu inclure une sorte de facteur de fatigue, diminuant progressivement les chances de se défendre avec succès si le combat s'éternise.
ami

Histoire

L'aventure démarre très bien, avec une bonne ambiance sombre, un héros raté, qui se retrouve menacé par un groupe terroriste sans trop savoir pourquoi, et qui décide de frapper le premier. Bon, à sa place, j'aurais plutôt été en discuter avec les autorités, surtout qu'il a un ami dans la garde, mais c'est un syndrome courant chez les aventuriers de tout vouloir faire tout seul.

Cependant, après une enquête plutôt intéressante et bien ficelée, bien que beaucoup trop courte, le jeu se décide à partir dans une phase d'exploration de donjon totalement dépourvue d'intérêt. Cela fait un peu penser aux Rôdeurs de la Nuit pour les connaisseurs. C'est également à partir de ce moment que commencera la valse des objets fort utiles trouvés dans les endroits les plus incongrus qui avait été évitée jusque là.

Après ce passage, le héros partira en voyage, et l'aventure redeviendra plus plaisante. C'est du DF-like classique, mais pas désagréable et relativement équilibré (sachant que l'on a forcément une armure à 4 de défense, les ennemis ne sont pas excessifs).

Tout cela finira dans le château du grand méchant, avec une avalanche de révélations scénaristiques plus débiles les unes que les autres :
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Quant à la leçon de morale finale... Je ne ferai pas de commentaire, je risquerais d'être grossier.

En résumé, c'est du 50/50. Deux parties bien sympathiques (l'enquête, le voyage), deux autres beaucoup pénibles (le premier donjon, toute la fin).

Général

Numérisation réussie, bien qu'encore trop calquée sur le papier à mon goût.

Règles intéressantes, à condition de fixer le total de Fitness à une valeur correcte.

Scénario prometteur, mais finalement décevant, alternant entre des phases trop classiques (exploration, récolte d'objets) et des révélations mal maîtrisées.
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#19
Merci à Skarn d'avoir attiré mon attention sur les LDVELH numériques Tin Man Games grâce à ses feedbacks. Je ne pensais pas que certains avaient été traduits en français.

Niveau design, graphisme et ergonomie, très peu de reproches à faire. Les illustrations ne sont pas rares et de bonne qualité. La musique d'ambiance genre Espagne médiévale est très chouette et colle parfaitement à l'univers puisque Orlandes semble tirer son inspiration de ce contexte (la consonance des noms de famille entre autres). La navigation est fluide de même qu'il est facile de consulter et comprendre la feuille d'aventure. Seul regret, les liens cliquables sont trop petits et il est courant de tourner une page en arrière plutôt que de sélectionner son choix. Entre ça et les liens de Gamebook Store qui sont à l'inverse trop gros, il doit bien exister un juste milieu...

L'univers inventé de toutes pièces est très détaillé. A priori, plusieurs aventures Tin Man Games vont s'y dérouler aussi ai-je lu longuement l'encyclopédie avant de me lancer dans l'aventure. C'était un peu fastidieux d'en apprendre sur plein de villes qui ne nous parlent pas du tout, mais pas inintéressant non plus car c'est assez bien écrit et par là même, bien traduit en français. Dommage que toutes ces infos ne soient là que pour le decorum ou presque. On peut lire tout l'Assassin d'Orlandes sans rien connaître de l'univers, ça ne changera rien. On se déplace un peu sur la carte mais sans aller de cité en cité ni croiser de races (ou presque pas) spécifiques à cet univers.

Un peu comme les Adorateurs du Mal (5ème épisode de la Saga du Prêtre Jean), le scénario est comparable à celui d'un film d'aventure et ne répond pas aux standards habituels des LDVELH. Comprendre qu'il s'agit d'un LDVELH dans l'ensemble linéaire.
Un héros qui vient de se faire plaquer par sa dulcinée, un meurtre dont il est témoin et dont on va l'accuser à tort, une enquête pour trouver le véritable responsable, filature du méchant, course-poursuite, mission de délivrance en solo, guet-apens, trahison, faux semblants jusqu'à une conclusion épique : tous les ingrédients sont là et placés dans cet ordre. C'est prenant et pas mal écrit du tout. Mais j'ai regretté de repasser encore et toujours par le même chemin, d'autant plus que j'ai du recommencer de nombreuses fois car il s'agit d'une aventure difficile.
Il existe bien quelques chemins différents (deux pour mener l'enquête, deux pour explorer les catacombes, deux pour rejoindre le château, deux pour s'introduire dans le château), ce n'est pas une linéarité comparable à celle du 4ème cycle Loup Solitaire par exemple car les choix tactiques sont peu nombreux et non dévoreurs de paragraphes. Mais les "noeuds", les paragraphes obligés, les convergences de l'histoire foisonnent et on se sent prisonnier du récit.

On rencontre et interagit avec de nombreux personnages, il ne s'agit pas d'une aventure centrée sur l'action et les combats. Mais j'ai éprouvé une certaine frustration avec les principaux protagonistes, en particulier les méchants. Bien que mis dans des situations intéressantes, avec des attitudes qui ne peuvent laisser indifférents et potentiellement charismatiques (traîtres, goguenards...), ils manquent d'épaisseur et auraient pu être plus actifs dans l'histoire. En particulier vers la fin où les masques tombent de façon un peu brutale (pas au point de l'Arpenteur de la Lune mais il y a de ça).

Sinon, il existe un chemin plus avantageux que les autres. Ce n'est pas un OTP mais quand on comprend ça et qu'on en a marre de mourir, on ne se risque plus trop lors des relectures à explorer les passages alternatifs car on veut surtout connaître la suite du récit.

La difficulté est donc au rendez-vous. Perso, je jouais en mode réaliste avec 3 marque-pages et un total en Physique parfois insuffisant. Entre les PFA très nombreux et les combats dangereux, la Faucheuse nous guette à chaque fin de paragraphe. Ceci dit, j'ai bien aimé la plupart des PFA qui sont tout sauf expéditifs, jamais injustes et souvent originaux. On peut ainsi échouer faute d'indice pour poursuivre l'enquête ou encore renoncer car on n'a aucune idée de l'endroit où à pu s'enfuir notre ennemi.

J'aime bien le système de jeu, sur lequel s'est d'ailleurs calqué Gamebook Store. Le lancer de plusieurs dés avec le plus haut score retenu, c'est dynamique et laisse une part d'aléatoire non prépondérante (difficile de l'emporter avec un dé sur quelqu'un qui a trois dés). Surtout, la possibilité de faire des tests de Physique pendant les combats afin d'augmenter nos chances (mais avec un certain risque) est très intéressante car apporte un élément de tactique bienvenu. Le point noir dans ce système de combat est lorsque les protagonistes ont plus de Défense que d'Attaque, le duel a alors tendance à s'éterniser.

La caractéristique de Physique est très importante mais pas aussi vitale que l'Habileté dans la plupart des DF. En avoir beaucoup aide largement pendant les combats et au cours de l'aventure car les tests de Physique mortels sont très nombreux. Mais il doit être possible de gagner sans trop de risque avec le minimum de 7 si l'on emprunte le meilleur chemin.

Quant à l'or et à l'équipement, la gestion de ces ressources est cohérente, équilibrée. Ce n'est pas un aspect essentiel de l'aventure mais il n'est pas négligé non plus.

En conclusion, je ne regrette pas mon téléchargement, c'est une bonne aventure par bien des aspects. Mais il lui manque plusieurs choses pour être totalement satisfaisante, comme s'il y avait mieux à faire avec ce bon style littéraire et cette histoire qui ne manque pas d'intérêt.
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#20
Tu es donc paré pour la suite de cette trilogie qui est parue, pour le moment en anglais, dans le Gamebook Adventure 8 : Curse of the Assassin. Smile
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