L'Épée de Légende S1E05 (Le Port des Assassins)
Fimmex lance le coussin de satin de manière à ce qu'il atterrisse juste derrière la géante. Celle-ci se retourne, mais le magicien s'est déjà dissimulé derrière un pilier.

"Tu as entendu quelque chose ?" demande-t-elle à l'homme en cage.

"Rien," répond-il. "C'est peut-être l'écho de ta culpabilité, créature absolument maléfique..."

"Bah," fait-elle, en oubliant le bruit. "Tes sophismes se révèlent au grand jour. Comment une créature parfaitement maléfique pourrait-elle connaître la culpabilité ?" Alors qu'elle s'écarte du feu, sa cheville effleure le coussin. "Qu'est-ce que ceci ? Un coussin... Quelle délicieuse surprise ! Et sa couleur est exactement la même que la mienne ! Etrange que je ne l'ai jamais remarqué auparavant... mais peu importe. J'ai enfin un coussin sur lequel reposer ma tête, quelque chose dont j'avais envie depuis ma création."

Elle va jusqu'à une pile de briques écroulée qui lui sert apparemment de lit. Guère étonnant qu'elle apprécie le coussin ! Alors qu'elle est sur le point de s'allonger, le vieil homme l'appelle : "Attends. Si je dois mourir à ton réveil, accorde-moi au moins un dernier voeu."

"Non," crache-t-elle, hilare.

"Ecoute, je t'en prie. Si tu ne m'accordes pas ce voeu, mon amertume gâtera ton repas à venir."

Elle réfléchit. "Très bien. Quel est ce voeu ?"

"Parmi les possessions de mes compagnons, il y a une lyre. Donne-la-moi, que je joue un dernier morceau pour rendre hommage à leur mémoire."

"Et gâcher ainsi ma sieste ? Bah !"

Il secoue la tête. "Quelle colère impatiente ! C'est une élégie douce et belle, qui t'aidera à trouver le sommeil. Tu te réveilleras avec un meilleur appétit..."

"Ah ! Des mots, des mots, des mots ! Tu les sèmes comme... je ne sais quoi ! Si tu n'étais pas le dernier et que ta langue n'était pas le prochain délicieux morceau que je goûterai, je prierais Dieu de m'accorder une oreille unique pour aller avec mon oeil unique. Chaque fois que tu ouvres la bouche, c'est comme si un essaim d'abeilles jaillissait pour me harceler !"

"Tu laisses échapper dix fois plus de mots que moi. Vas-tu me donner cette lyre ou non ?"

"Oui, très bien, laisse-moi juste dormir !" Elle fouille parmi une pile de havresacs et, y trouvant l'instrument, le lui remet de mauvaise grâce.

Alors qu'elle s'allonge, plaçant soigneusement le coussin sous sa tête, le vieil homme se met à jouer un air nostalgique. Les notes en sont douces et la mélodie séduisante. Immergés dans sa beauté sereine, vous oubliez presque où vous êtes pendant un instant. Lorsque vous jetez un nouveau coup d'oeil à la géante, vous voyez qu'elle a sombré dans un sommeil profond.

Vous vous avancez jusqu'à la cage et libérez le vieil homme. "Merci," dit-il, pleurant presque de soulagement. "Elle a mangé chacun de mes vingt-trois compagnons et cela aurait ensuite été mon tour."

Vous craignez que le son de vos voix ne réveille la géante, mais le vieil homme secoue la tête. "Non, il faudrait la secouer fermement pour la réveiller. L'air de musique que j'ai employé était un puissant enchantement que j'ai appris d'un barde de Cornombrie.

"Oh, vraiment ?" fait Fimmex, dont l'avis personnel est que c'est le coussin qui a assuré ce dénouement heureux.

****

En parlant du coussin, il va falloir le laisser sur place, à moins que vous ne teniez à combattre la géante malgré tout (et Sire Langevin ne laissera pas ses camarades attaquer un adversaire en profitant de ce qu'il est endormi, même si cet adversaire est profondément maléfique).

Comme il ne vous est plus possible d'aller attaquer les mages du feu, je reprendrai bientôt la narration jusqu'au point où vous retrouvez Susurrien.
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RE: Le Port des Assassins (partie collective - 3ème essai) - par Outremer - 08/11/2011, 23:22



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