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Il pose la hache avec laquelle il coupait du bois.
- Oui, eh bien, au moins, c'est franc. Mais si tu bâcles le travail, tu ne t'endurciras jamais.
- La barbe, pestez-vous avant de le contourner pour filer à l'intérieur en espérant que le dîner soit prêt.
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Aucun feu ne brûle dans l'âtre plein de cendres. Le ciel épouse les bleus froids d'un soir d'hiver. On dirait que quelque chose de vital manque à cette maison. Les années ont passé. Vous avez atteint l'âge adulte. Votre mère n'est plus cette force de la nature que vous avez connue, mais une vieille femme rabougrie.
- Deux pièces, dit-elle en vous les tendant. C'est tout ce qu'il nous reste pour le dîner.
Vous remarquez à peine maintenant vos frères et sœurs, tous vos cadets, blottis les uns contre les autres au fond de la salle.
- Donne-les moi, mère. Je nous trouverai de quoi manger.
- Mais, comment paiera-t-il le passeur ?
C'est alors plein d'effroi que vous suivez son regard vers la table, où repose votre père, dissimulé sous un drap. Ces deux pièces, placées sur ses paupières, sont censées lui permettre d'accéder à l'au-delà.
- Ou faudrait-il plutôt les offrir aux dieux afin qu'ils s'assurent de notre survie ? s'interroge votre mère, tout haut.
Elle paraît si désemparée, si perdue... Vous pleurez et remuez sûrement dans tous les sens pendant votre sommeil.
Acheter de la nourriture ?
Placer les oboles sur les paupières de votre père ?
Faire une offrande ?
Les garder pour vous ?