La pierre du dragon

[grattepapier]

Lecture finie. L'objet est agréable avec ce grand format, cette grosse couverture cartonnée, ces nombreuses et belles illustrations. Si le point de départ est ultra-classique (ah non pitié, pas encore un marchand qui nous propose une mission dans une auberge !), l'aventure présente son lot de surprises (le monastère, le village des kobols, le dragon pas si méchant que cela...) et bénéficie du savoir-faire incontestable de son auteur, en termes d'histoire, d'écriture et de jeu. J'ai apprécié l'existence (comme dans Cyclades) d'un double système de jeu, dont un très simple à jouer. Parmi les points forts, il y a évidemment (comme toujours avec Fitz) l'écriture sensible et empathique, à la fois ample et fluide, bref ultra maîtrisée. On remarque pas mal de points communs avec d'autres AVH de Fitz comme le prologue racontée du point de vue d'un PNJ (comme dans Le Vecteur XX1) et l'alternance entre narration objectif et narration subjective (comme dans Cyclades) et lors de la narration subjective le changement de points de vue entre les PJ (comme dans La Pagode de Vent-Noir), et également l'insertion d'une intrigue sentimentale. Ce dernier point est encore une des particularités de de Fitz, qu'on retrouve dans la plupart de ses AVH (toutes celles déjà citées mais aussi Du sang sous les vignes), mais qui est plutôt une exception dans l'univers de la Littéraction relativement asexué. Petits bémols sur la feuille d'aventure un peu minimaliste, et le fait que certains passages entre paragraphe LDVELH et paragraphe BDDVELH sont parfois un peu abruptes. On passe soudainement d'une narration très littéraire à une narration purement visuelle, d'où une forme de rupture narrative.