Les Tambours de Shamanka : le roman
#2
Pour cette partie narrative je valide!
J'aime bien notamment l'astuce du mouvement dans les cheveux pour changer le point de vue de la description.
C'est donc très fluide et captivant.

Je demande à voir quand il y aura de l'action "en direct", pour déterminer si le récit "immédiat" est du même niveau de la narration. Si c'est le cas, alors je vais surveiller une possible publication!

Comme il s'agit d'un roman, je pense que tu en dis trop d'un coup au lecteur sur le héros. J'ai tendance à penser qu'il vaudrait mieux distiller les événements du passé et du caractère tout au long du récit. Tu en as peut-être d'autres sous le coude, mais là je pense que ça fait trop.

Ce qui concerne Ronan et le lecteur de manière immédiate, c'est surtout cette poursuite implacable engagée! Le reste (le pays natal, le parcours pour en arriver là, et le caractère du personnage) , tu peux sans doute le développer plus tard, lors d'un passage qui s'y prêtera peut-être mieux encore.

Donc je ne mettrai pas tout de suite le passage suivant, je le réserverai pour plus tard:

Il ne craignait pas non plus la région mystérieuse vers laquelle il dirigeait maintenant ses pas, Shamanka, le monde des Royaumes Noirs. Il en avait entendu parler par d'audacieux marchands qui avaient tourné leurs caravanes vers le domaines des rois noirs aux corps peints et tatoués, la tête couronnée d'or et de plumes, qui régnaient sur de grands villages fortifiés dans la brousse. Là, ces hommes avaient négocié l'ébène, l'ivoire et le sel, les plumes, l'or et les peaux, le mimosa, l'encens et le santal. Ronan les avait écoutés de longues heures sous les plafonds enfumés des cabarets et des bordels où les rusés négociants venaient dilapider leurs bénéfices. Il avait même appris auprès d'eux les rudiments de l'Ambak, le langage commun utilisé par les peuples de ces contrées.

Je garderai ensuite la phrase:

Car Ronan était plus qu’un simple aventurier et son érudition en aurait surpris plus d'un. 

Et mettrai encore de côté le passage suivant (ou les éléments du passage suivant) pour plus tard:

Il se souvenait à peine de son pays natal, l'ayant quitté très tôt pour arpenter le monde, poussé par une curiosité insatiable que les siens n'avaient jamais compris. En vérité, ils l'avaient laissé partir sans regrets, peu attachés à ce garçon si différent. Curieux, intelligent, le jeune nordique avait alors découvert que le monde était bien plus grand et complexe que vu depuis les murs de rondins de son village. Il avait traversé d'immenses étendues battues par les vents et les places grouillantes de villes surpeuplées aux tours imposantes, navigué sur des mers lointaines parsemées d'îles sans nom où des peuples disparus avaient dressé des portiques immenses pour honorer des dieux inconnus. Il avait senti la morsure du gel et entendu le vent glacé siffler entre les pins autant qu'il avait foulé le sable fumant des dunes d'où émergeaient les ruines d'antiques cités... Mais il avait aussi hanté les allées de bibliothèques silencieuses, de temples secrets où il avait débattu avec les sages de la vie, de la mort, des dieux et des hommes. Avec le même appétit, il avait fréquenté les bordels, les orgies, les salles de jeu et les cabarets animés. Et toujours cette soif qui le poussait en avant... Voir, savoir, comprendre. Alors, Ronan avait été plus loin encore, il s'était initié à des cultes étranges, des confréries mystérieuses qui prétendaient connaître la Vérité, il avait assisté à de sombres rites et suivi d'étranges enseignements chuchotés dans la nuit... Pour finalement tous les rejeter à la fin.
A trente-sept ans, tel était celui qui s’avançait à travers la plaine. Ses illusions perdues, mais toujours tenu en éveil par cette curiosité insatiable, comme un manque insupportable et délicieux. Il avait gardé de toutes ses aventures et expériences un certain cynisme mais sans méchanceté, promenant souvent un regard détaché, voire amusé, sur sa propre vie.


Et je garderai le passage final (en le reprenant pour qu'il colle bien avec le précédent):

Tout cela faisait qu'il ne craignait pas les jours à venir, en dépit de cette traque épuisante. Il avait encore de la nourriture dans sa besace et, dans les fertiles plaines de Shamanka, il trouverait de l'eau. Avant de dénicher un village où il pourrait se reposer et réfléchir. Quant à ceux qui le poursuivaient... Un rictus retroussa ses lèvres alors qu'il caressait le pommeau d'or de son glaive à large lame. Même épuisé et seul, il était encore largement capable de se défendre. C'est pourquoi cette nuit-là, il s'autorisa quelques heures d'un sommeil réparateur, ne serait-ce que d'un œil. Demain, il serait dans les plaines. Et demain serait un autre jour.

En tout cas cet extrait est très alléchant !
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RE: Les Tambours de Shamanka : le roman - par tholdur - 23/06/2024, 19:04



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