La Bête (Traque en Gévaudan...)
#11
Journal du Marquis d'Apchier

Hiver 1766.
La traque de la Bête a pris fin. Sa Bonne Majesté Louis XV sera ravie d'apprendre qu'elle ne terrorisera plus ses bons sujets du Gévaudan.

Après des débuts fracassants à l'été 1764, durant lequel la Bête fit un véritable carnage dans le nord-ouest de la région, aux alentours des villages de Saint-Flour et de Ruynes, avant que ses traces ne disparaissent sous les pluies diluviennes de l'automne, elle sut se faire plus discrète et passer parfois des saisons entières sans faire parler d'elle.
Les nombreuses battues et le détachement, dans tout le pays, de brigades de dragons du Roy, n'auront servi à rien, sinon peut-être à la décourager de frapper - mais certainement pas à sa capture. Les envoyés du Roy défilaient et se ressemblaient, rappelés à Versailles les uns après les autres, sans grand succès. Le capitaine Duhamel, d'abord, détesté par les paysans, puis D'Enneval, le grand louvetier du royaume, et enfin le porte-arquebuse personnel du roi lui-même, Monsieur François Antoine.

Mes compagnons et moi étions à l'affût du moindre indice, tout en cherchant autant que possible à protéger la population locale. Mais la Bête, semblant parfois d'une intelligence surnaturelle, paraissait se jouer de nous. Ainsi, aux alentours de la forêt de la Baume, elle disparut complètement dans les brumes et ne reparut point pendant deux saisons entières.
Monseigneur l'évêque de Mende fut, à mon grand étonnement, d'un non moins grand secours, quand il parvint à déterminer de façon certaine au tournant de l'hiver 1765, à force de grand messes de quarante heures, que la Bête du Gévaudan n'était pas une manifestation du diable.
Ma propre expérience à chasser le fauve en Afrique nous permit également d'écarter la piste d'une hyène ou d'un lion échappé d'un cirque, les traces retrouvées sur les lieux des meurtres ne correspondant pas à ce type d'animal.

C'est en cette fin d'année 1766, après que François Antoine a détenu et interrogé plusieurs étrangers de passage que l'on soupçonnait d'être mêlés aux crimes, et qu'il a dû les relâcher une fois que preuve était faite de leur innocence, que la vérité s'est finalement imposée à nous.

La Bête du Gévaudan qui a tant terrifié la région n'était finalement qu'une meute de loups ordinaire.
Une réalité presque décevante.
Au moins, les bons sujets du Roy pourront de nouveau dormir en paix.


Nouvelle partie de La Bête (traque au Gévaudan en l'an de grâce 1764) chez Skarn ce soir.
Outremer incarnait Jean Chastel (le chasseur), je jouais les différents envoyés du Roy, Jehan était l'évêque de Mende, et nous nous sommes partagés à trois le rôle du Marquis d'Apchier.
C'était la première fois que Skarn s'essayait à être la Bête.
La partie s'est conclue, à l'avant-dernier tour, par la victoire des chasseurs contre la Bête, quand nous avons capturé un 4e jeton Bête. Skarn était parvenu à causer 20 (ou 21 ?) victimes, sur les 25 qui étaient nécessaires pour que la Bête entre dans la Légende.

Il avait pris un très bon départ, mais s'est retrouvé acculé par la nasse des chasseurs assez vite à cause du temps qu'il avait perdu à causer un maximum de victimes dès le début, et a passé une bonne portion de la partie à juste tenter de fuir. Au niveau des événements, la chance a été relativement équilibrée entre les deux camps, avec plusieurs effets qui sont arrivés à point nommé autant pour la Bête que pour les chasseurs.
Là où Skarn n'a pas eu trop de chance, c'est qu'il a eu deux ou trois coups de suite où nous avons réussi à deviner sa stratégie et à l'empêcher de progresser en nombre de victimes ou à trop s'éloigner du filet. (À l'inverse, il y a aussi eu une fois où Outremer avait deviné juste et où je l'ai convaincu de choisir une option qui s'est révélée la mauvaise.)
Je pense qu'Outremer, Jehan et moi avons coopéré assez efficacement, la plupart des décisions ayant été prises à l'unanimité sans trop de discussion, sans que j'ai eu l'impression qu'il y ait eu un "effet leader" (ou alors, étant le plus expérimenté, c'était moi le leader et c'est pour ça que je ne m'en suis pas rendu compte ? c'est aux autres de le dire...)
Skarn, par contre, n'est peut-être pas le meilleur joueur pour incarner la Bête si on veut faire des parties rapides Tongue c'est en effet un rôle qui pousse un peu à l'analysis paralysis, or, je pense que c'est son caractère d'y être particulièrement vulnérable (cela dit sans méchanceté).
Bon, à sa décharge, c'est aussi toujours plus compliqué la première fois.

C'était une bonne partie en tout cas !
Et j'étais content de tester un peu le camp des chasseurs, pour une fois.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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RE: La Bête (Traque en Gévaudan...) - par Lyzi Shadow - 19/12/2023, 00:19



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