13/08/2023, 15:16
Sujet passionnant.
Perso, je suis pour le mode d'écriture MJ, pour interpeller le lecteur car, encore une fois, c'est lui le héros, c'est une aventure dont VOUS êtes le héros. Certes, sur le plan de l'écriture pure, la répétition du VOUS ou du VOTRE peut devenir gênante et il convient de ne pas en abuser.
Si par exemple on l'a utilisé juste avant, inutile de le répéter.
- Levant haut votre torche, vous jetez un œil prudent. Sur la gauche se dessine un couloir étroit tandis qu'à droite, un escalier descend dans l'obscurité.
est largement meilleur que
- Levant haut votre torche, vous jetez un œil prudent. Sur votre gauche se dessine un couloir étroit tandis qu'à votre droite, un escalier descend dans l'obscurité.
C'est aussi pourquoi, dans mes AVH, j'insiste sur les sensations ressenties par le lecteur.
Ce que je déplore dans beaucoup d'AVH, c'est ce que je nommerais la description impersonnelle. On décrit au lecteur ce qui se passe, ce qui l'entoure mais ça reste majoritairement visuel.
Je dis non.
Si le lecteur progresse en plein hiver à travers les montagnes envahies par la neige, il faut qu'il se caille, qu'il se les pèle. Il faut lui dire qu'il claque des dents, qu'il frissonne, qu'il avance difficilement dans l'épaisse couche de neige, qu'il entend craquer l'écorce des pins, qu'il souffle sur ses doigts rougis de froid...
S'il progresse en plein désert, il faut lui dire qu'il met sa main en visière pour se protéger d'une lumière trop vive, qu'il essuie son front ruisselant de sueur d'un revers de main, que le soleil lui chauffe la peau...
Et pas seulement pour le temps qu'il fait. Si le lecteur assiste à une scène qui le révulse, on peut signaler qu'il a la nausée, qu'il se détourne ou qu'il fait une grimace. Si le lecteur est blessé à la cuisse, il faut lui dire qu'il se met à boîter, que sa blessure le brûle, le gêne, l'inquiète, prend une coloration malsaine.
Une AVH doit pour moi être sensorielle, le lecteur doit ressentir ce qui lui arrive, que ce soit physiquement ou au niveau des sentiments, des impressions, de son ressenti. Cette aventure n'est pas un film qu'il regarde, c'est ce qui lui arrive.
On objectera qu'avec ces précisions sensorielles, l'auteur parle à la place du lecteur d'une certaine manière. C'est vrai, d'où un équilibre à trouver pour que ça reste crédible, cohérent. Si le lecteur est plongé en pleine tempête de neige à travers les montagnes, lui signaler qu'il a froid, que le vent lui cingle le visage, qu'il n'y voit pas à un mètre et que le mugissement du vent l'assourdit ne soulèvera pas d'objection. Si le lecteur est face à une charogne en décomposition, au ventre crevé, envahie de mouches, on pourra sans risques lui dire qu'il met la main devant sa bouche et que l'odeur lui donne envie de vomir.
C'est à l'auteur de savoir doser ces précisions sensorielles. Pour moi, elles sont indispensables à l'immersion du lecteur, pour véritablement l'impliquer dans le récit.
Perso, je suis pour le mode d'écriture MJ, pour interpeller le lecteur car, encore une fois, c'est lui le héros, c'est une aventure dont VOUS êtes le héros. Certes, sur le plan de l'écriture pure, la répétition du VOUS ou du VOTRE peut devenir gênante et il convient de ne pas en abuser.
Si par exemple on l'a utilisé juste avant, inutile de le répéter.
- Levant haut votre torche, vous jetez un œil prudent. Sur la gauche se dessine un couloir étroit tandis qu'à droite, un escalier descend dans l'obscurité.
est largement meilleur que
- Levant haut votre torche, vous jetez un œil prudent. Sur votre gauche se dessine un couloir étroit tandis qu'à votre droite, un escalier descend dans l'obscurité.
C'est aussi pourquoi, dans mes AVH, j'insiste sur les sensations ressenties par le lecteur.
Ce que je déplore dans beaucoup d'AVH, c'est ce que je nommerais la description impersonnelle. On décrit au lecteur ce qui se passe, ce qui l'entoure mais ça reste majoritairement visuel.
Je dis non.
Si le lecteur progresse en plein hiver à travers les montagnes envahies par la neige, il faut qu'il se caille, qu'il se les pèle. Il faut lui dire qu'il claque des dents, qu'il frissonne, qu'il avance difficilement dans l'épaisse couche de neige, qu'il entend craquer l'écorce des pins, qu'il souffle sur ses doigts rougis de froid...
S'il progresse en plein désert, il faut lui dire qu'il met sa main en visière pour se protéger d'une lumière trop vive, qu'il essuie son front ruisselant de sueur d'un revers de main, que le soleil lui chauffe la peau...
Et pas seulement pour le temps qu'il fait. Si le lecteur assiste à une scène qui le révulse, on peut signaler qu'il a la nausée, qu'il se détourne ou qu'il fait une grimace. Si le lecteur est blessé à la cuisse, il faut lui dire qu'il se met à boîter, que sa blessure le brûle, le gêne, l'inquiète, prend une coloration malsaine.
Une AVH doit pour moi être sensorielle, le lecteur doit ressentir ce qui lui arrive, que ce soit physiquement ou au niveau des sentiments, des impressions, de son ressenti. Cette aventure n'est pas un film qu'il regarde, c'est ce qui lui arrive.
On objectera qu'avec ces précisions sensorielles, l'auteur parle à la place du lecteur d'une certaine manière. C'est vrai, d'où un équilibre à trouver pour que ça reste crédible, cohérent. Si le lecteur est plongé en pleine tempête de neige à travers les montagnes, lui signaler qu'il a froid, que le vent lui cingle le visage, qu'il n'y voit pas à un mètre et que le mugissement du vent l'assourdit ne soulèvera pas d'objection. Si le lecteur est face à une charogne en décomposition, au ventre crevé, envahie de mouches, on pourra sans risques lui dire qu'il met la main devant sa bouche et que l'odeur lui donne envie de vomir.
C'est à l'auteur de savoir doser ces précisions sensorielles. Pour moi, elles sont indispensables à l'immersion du lecteur, pour véritablement l'impliquer dans le récit.
Anywhere out of the world