Ponctuation, orthographe, syntaxe...
#30
Pour te répondre, Loi-Kymar, en espérant ne pas dire trop de bêtises.

Pour des raisons historiques – l'évolution des acceptions au fil du temps – les définitions d'alinéa et de paragraphe ne cessent de se croiser, générant une confusion assez contre-productive.

À titre personnel, je considère que le paragraphe relève du discours et que l'alinéa relève de la syntaxe. Un paragraphe permet de structurer la pensée et de dire au lecteur qu'ici, cette pensée évolue, se modifie, s'offre une pause. L'alinéa indique une variation dans le déroulement de la pensée, une sorte de ponctuation plus forte que le point.
Le paragraphe est donc un bloc de texte (un pavé) qui peut aller du très court au très long et au sein duquel peut se retrouver des alinéas. Comment marquer la subdivision qu'opère le paragraphe ? Il n'y a pas, je crois, de règle fixe. Ce peut être en fonction du type de texte et de la force de la rupture que l'on souhaite marquer, soit une ligne blanche, soit plusieurs lignes blanches, voir une délimitation physique (comme de un astérisque à trois astérisques sur deux lignes, en triangle). Personnellement, j'aime bien le séparateur tilde et astérisque : ~*~. Mais je ne sais pas s'il est réglementaire. Dans les textes scientifiques (enfin, en linguistique), cette séparation n'est pas recommandée car l'astérisque est déjà utilisé pour signifier les productions fautives : « on ne peut dire *sans dire mot ».
L'alinéa, lui, se repère par le retrait, le renfoncement, du début de la phrase dans une ligne nouvelle. Il est une portion de texte compris entre deux retraits, ou concluant un texte après un dernier renfoncement.

Imaginons que je décrive un paysage, puis que je me focalise sur une ruine, que cela engendre une réflexion, avant finalement de repartir sur l'histoire racontée. Comme je ne souhaite pas multiplier les procédés, j'en utilise deux très clairs : le retour à la ligne et la ligne blanche. Ma description s'attarde sur trois objets : trois retours à la lignes. Puis une ligne blanche pour la ruine. Ensuite une ligne blanche pour la réflexion, pavé qui contient 4 mouvements et donc 4 retours à la ligne. Une fois achevée, saut de ligne pour reprendre le récit. Mon texte possède donc quatre blocs, quatre paragraphes, et neuf alinéas, qui seront marqués par 9 retraits.

Demeure une question vitale : quelle taille doit avoir le renfoncement ? On considère qu'il a la valeur d'un cadratin. Pour rappel, le cadratin qui nous occupe (P.A.O.) est un blanc vaguement carré, dont les côtés sont égaux à la force du corps utilisé, soit la valeur de deux « o » capitale : OO. Comme ce n'est pas bien pratique sur un PC, il suffit d'appliquer des valeurs déjà calculées (en centimètres) : 0,035 x 12. Sur mon Loup*Ardent revisité, j'utilise une force de police de 16, soit un retrait de 0,56 cm. Si le texte possède des conditions particulières (lettrines, interligne, etc.), on peut augmenter la valeur du retrait. Elle ne doit par contre jamais être diminuée.

Tout cela aide à la lecture et au repérage des idées, de la structure du texte, à comprendre, à appréhender son articulation. Et puis cela aère des pavés qui, sinon, pourraient être intimidants ou indigestes, au choix. Voilà. J'espère que cela répond à ta question.
Goburlicheur de chrastymèles
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RE: Ponctuation, orthographe, syntaxe... - par Astre*Solitaire - 20/07/2022, 13:16



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