15/06/2022, 18:14
(Modification du message : 15/06/2022, 18:16 par Astre*Solitaire.)
C'est toujours agréable d'ouvrir un tel sujet ; il y a systématiquement des points à découvrir ou à éclaircir. Cependant attention aux confusions et à ce dont nous parlons. La ponctuation relève en général de la typographie ou de l'orthotypographie (mot valise pour orthographe + typographie). Y adjoindre l'orthographe et la syntaxe revient quasiment à parler de la langue française écrite dans sa globalité (il faudrait y rajouter la sémantique et la pragmatique). Pourquoi pas. Mais c'est ratisser sacrément large. Disons qu'il y a un risque de dilution. Surtout si l'on déroule des listes normatives ; le code écrit, malheureusement, n'est jamais si certain qu'il ne faille y introduire un peu de doute. Néanmoins, pour les prescriptions les plus simples et les plus évidentes, cela demeure un bon guide de départ.
M. Jean Lesage remplacera M. Simon Laplace pour la conférence de demain.
Pardonnez-moi, monsieur, mais c'est avec Mme Leclerc que vous parliez ?
Ravi de vous rencontrez, monsieur le député : où en sont les débats à l'Assemblée ?
On remarquera d'emblée le problème posé par certains langages ou codes HTML qui, n'autorisant pas la mise en exposant, interdisent d'abrévier madame correctement.
Pour le verbe appeler, il fait partie de tout un ensemble de verbes du premier groupe qui voit, pour des raisons de phonétique, leur radical se modifier en raison de la présence d'un e instable (ou d'un schwa, ou muet) à l'avant-dernière syllabe de l'infinitif : semer, geler, jeter, peser, lever, ruisseler, moucheter...
Ils vont modifier leur radical devant une syllabe contenant un e muet, typiquement au singulier du présent (-e, -es, -e) soit avec un doublement de la consonne, en sachant qu'il y a des exceptions (acheter, geler...), soit avec un accent grave. Mais bien des verbes ont une construction hésitante (écart entre le Littré et l'Académie) : ciseler, harceler, crocheter, fureter... Le doigt mouillé peut être une solution dans ce cas-là.
J'ai eu récemment maille à partir avec l'intrusion du dialogue dans le récit. Normalement, en français, il n'y a que les guillemets qui prévalent et pas cette horreur courte sur pattes de « " » que Jean-Pierre Lacroux nomme : « petites saloperies verticales [qui] s’appellent « guillemets dactylographiques » (eh oui…) ou, pour les intimes, « chiures de mouche » (la « chiure de mouche » est l’apostrophe verticale, ou « apostrophe dactylographique »), ou « gants de toilette », ou tout autre blaze désobligeant mais évocateur. » J'y reviendrais si j'ai cinq minutes.
Pour le dialogue, la présentation classique suppose 3 opérations : l'alinéa, les guillemets, la cadratin. Bien souvent, l'alinéa passe à la trappe. Soit. Mais les guillemets aussi. Malheur. Ne reste que le cadratin « — » qui bien souvent se retrouve réduit à sa plus simple expression, celle du signe moins : « - ». Horreur suprême.
Il est vrai qu'aujourd'hui, dans la typographie moderne, on se contente du cadratin. Mais que faire dans ce cas-là lorsque l'on souhaite intégrer à un récit un passage au discours direct, mais sans dialogue ? On se retrouve avec ce problème que parfois il y a du discours directe encadré par des guillemets, et parfois, dans le cas de dialogue, il y a du discours direct sans guillemets. Drôle de confiture.
L'idée de la typographie n'est pas d'enquiquiner le scripteur, mais de facilité la vie du lecteur, ou pour le dire autrement, d'être simple et homogène. Donc d'appliquer toujours et tout le temps la même règle. De surcroît, les trucs anglais, là, c'est de la ponctuation haute qui souvent parasite la lecture française : l'"écart de 11´" face à l'« écart de 11´ ». (L'exemple n'est pas de moi.)
Comme je l'ai dit, si je trouve cinq minutes, j'essaierais de m'étendre plus longuement sur tout cela, avec d'ailleurs les problèmes inhérents au HTML qui interdit à la typographie française de s'exprimer librement.
Citation :Monsieur, Madame, Messieurs et autres titres prennent une majuscule.Ce n'est certes pas systématique. C'est même bien souvent le contraire. La langue française n'aime pas — devrais-je dire déteste ? — l'abus de capitales (attention à la différence capitale, majuscule). On les emploie à tout bout de champ histoire de gonfler l'importance du terme, de la personne. Mais il faut — surtout dans les titres d'ouvrage — tenter de les éviter, sauf en début de titre, cela va de soi. Et donc : monsieur, madame, mademoiselle, même dans les entêtes, sauf à les abrévier. Quelques exemples :
M. Jean Lesage remplacera M. Simon Laplace pour la conférence de demain.
Pardonnez-moi, monsieur, mais c'est avec Mme Leclerc que vous parliez ?
Ravi de vous rencontrez, monsieur le député : où en sont les débats à l'Assemblée ?
On remarquera d'emblée le problème posé par certains langages ou codes HTML qui, n'autorisant pas la mise en exposant, interdisent d'abrévier madame correctement.
Pour le verbe appeler, il fait partie de tout un ensemble de verbes du premier groupe qui voit, pour des raisons de phonétique, leur radical se modifier en raison de la présence d'un e instable (ou d'un schwa, ou muet) à l'avant-dernière syllabe de l'infinitif : semer, geler, jeter, peser, lever, ruisseler, moucheter...
Ils vont modifier leur radical devant une syllabe contenant un e muet, typiquement au singulier du présent (-e, -es, -e) soit avec un doublement de la consonne, en sachant qu'il y a des exceptions (acheter, geler...), soit avec un accent grave. Mais bien des verbes ont une construction hésitante (écart entre le Littré et l'Académie) : ciseler, harceler, crocheter, fureter... Le doigt mouillé peut être une solution dans ce cas-là.
J'ai eu récemment maille à partir avec l'intrusion du dialogue dans le récit. Normalement, en français, il n'y a que les guillemets qui prévalent et pas cette horreur courte sur pattes de « " » que Jean-Pierre Lacroux nomme : « petites saloperies verticales [qui] s’appellent « guillemets dactylographiques » (eh oui…) ou, pour les intimes, « chiures de mouche » (la « chiure de mouche » est l’apostrophe verticale, ou « apostrophe dactylographique »), ou « gants de toilette », ou tout autre blaze désobligeant mais évocateur. » J'y reviendrais si j'ai cinq minutes.
Pour le dialogue, la présentation classique suppose 3 opérations : l'alinéa, les guillemets, la cadratin. Bien souvent, l'alinéa passe à la trappe. Soit. Mais les guillemets aussi. Malheur. Ne reste que le cadratin « — » qui bien souvent se retrouve réduit à sa plus simple expression, celle du signe moins : « - ». Horreur suprême.
Il est vrai qu'aujourd'hui, dans la typographie moderne, on se contente du cadratin. Mais que faire dans ce cas-là lorsque l'on souhaite intégrer à un récit un passage au discours direct, mais sans dialogue ? On se retrouve avec ce problème que parfois il y a du discours directe encadré par des guillemets, et parfois, dans le cas de dialogue, il y a du discours direct sans guillemets. Drôle de confiture.
L'idée de la typographie n'est pas d'enquiquiner le scripteur, mais de facilité la vie du lecteur, ou pour le dire autrement, d'être simple et homogène. Donc d'appliquer toujours et tout le temps la même règle. De surcroît, les trucs anglais, là, c'est de la ponctuation haute qui souvent parasite la lecture française : l'"écart de 11´" face à l'« écart de 11´ ». (L'exemple n'est pas de moi.)
Comme je l'ai dit, si je trouve cinq minutes, j'essaierais de m'étendre plus longuement sur tout cela, avec d'ailleurs les problèmes inhérents au HTML qui interdit à la typographie française de s'exprimer librement.
Goburlicheur de chrastymèles