18/07/2020, 16:06
Qu’est-ce que vous obtenez quand vous croisez un hibou avec un ours ? Vous obtenez un truc qui vous empêche de pioncer.
La nuit est bien entamée, maintenant. Je monte la garde à côté du feu en écrivant pour tromper l’ennui. Les autres essayent de profiter du sommeil qu’il leur reste. Nous sommes à encore un peu plus d’une journée de marche de Conyberry. Goth a acheté une mule en prévision du voyage. C’est Wulfwig qui s’en occupe. Il l’a baptisée Pendouillette.
Notre noble guerrier a pris le premier tour de garde, mais on n’a à peine eu le temps de s’endormir qu’il nous a réveillés en nous désignant au loin un gros bestiau qui reniflait notre piste. Le machin avait le corps d’un ours et la tête d’un hibou. Je ne sais pas quel dieu s’amuse à faire des croisements aussi improbables, mais il faut arrêter, monsieur.
Pas le temps d’enfiler mon armure, alors je lui ai tiré dessus en caleçon. Je ne sais pas si vous avez déjà tiré à l’arc au lever du lit, mais je vous le déconseille : la seule chose que vous pouvez espérer, à la limite, c’est d’incapaciter votre adversaire en le faisant rire, mais il se trouve qu’on ours-hibou n’a pas d’humour.
Bref, après quelques flèches de Wulfwig et moi parties se planter dans les arbres, on a tous les deux fini par toucher la bête mais ça ne l’a même pas ralentie malgré les deux traits fichés dans la chair jusqu’à l’empennage. Costaud, l’animal. Goth, au corps à corps, s’efforçait de le bloquer en nous laissant nous occuper des dégâts. Tactique toujours aussi efficace contre un unique adversaire. Ma flèche suivante a enfin blessé la bestiole en faisant jaillir un flot de sang de sa patte, et de sa gorge un cri à mi-chemin entre l’ours et le hibou… Impossible à décrire, mais c’est hideux.
Ça a dû l’énerver, car, s’étant approchée suffisamment près pour être au contact de Wulfwig, elle lui a mis deux violents coups de griffe qui lui ont fait mal. Heureusement, pendant que le guerrier reprenait son souffle, trois rayons de feu de Pierre ont fait un joli barbecue de l’animal, les plumes de se tête cramant aussi bien que les poils de son corps. Wulf en a profité pour lui passer sa lame à travers le museau, et comme le bestion refusait obstinément de mourir, une dernière flèche a fini par le ramener à la raison.
C’est l’heure du cours d’ethnologie du professeur Anarondo !
Les ours-hiboux sont des prédateurs féroces, l’un des pires de la nature sauvage. Têtu et de mauvais caractère, il y a très peu de choses dont un ours-hibou affamé a peur. Ça mange beaucoup, ça fait sa tanière dans une caverne ou dans des ruines recouvertes des ossements de ses proies. Ils chassent seuls la plupart du temps, en couple au moment des amours. C’est la façon pour le mâle d’inviter sa donzelle au resto. Les hobgobelins aiment bien les utiliser comme des bêtes de guerre, et les géants des collines et les géants du gel aiment bien les avoir comme animaux de compagnie.
(Une des phrases du paragraphe ci-dessus n’est pas de Pierre, saurez-vous deviner laquelle ?)
Pendant que notre encyclopédie vivante nous abreuvait de son savoir au sujet de cette aberration du règne animal, moi je lui plumais la tête (alouette). Mon quart touchant à sa fin, il est temps d’aller réveiller notre mago et de retourner profiter de mon nouvel oreiller moelleux. Bonne nuit.
La nuit est bien entamée, maintenant. Je monte la garde à côté du feu en écrivant pour tromper l’ennui. Les autres essayent de profiter du sommeil qu’il leur reste. Nous sommes à encore un peu plus d’une journée de marche de Conyberry. Goth a acheté une mule en prévision du voyage. C’est Wulfwig qui s’en occupe. Il l’a baptisée Pendouillette.
Notre noble guerrier a pris le premier tour de garde, mais on n’a à peine eu le temps de s’endormir qu’il nous a réveillés en nous désignant au loin un gros bestiau qui reniflait notre piste. Le machin avait le corps d’un ours et la tête d’un hibou. Je ne sais pas quel dieu s’amuse à faire des croisements aussi improbables, mais il faut arrêter, monsieur.
Pas le temps d’enfiler mon armure, alors je lui ai tiré dessus en caleçon. Je ne sais pas si vous avez déjà tiré à l’arc au lever du lit, mais je vous le déconseille : la seule chose que vous pouvez espérer, à la limite, c’est d’incapaciter votre adversaire en le faisant rire, mais il se trouve qu’on ours-hibou n’a pas d’humour.
Bref, après quelques flèches de Wulfwig et moi parties se planter dans les arbres, on a tous les deux fini par toucher la bête mais ça ne l’a même pas ralentie malgré les deux traits fichés dans la chair jusqu’à l’empennage. Costaud, l’animal. Goth, au corps à corps, s’efforçait de le bloquer en nous laissant nous occuper des dégâts. Tactique toujours aussi efficace contre un unique adversaire. Ma flèche suivante a enfin blessé la bestiole en faisant jaillir un flot de sang de sa patte, et de sa gorge un cri à mi-chemin entre l’ours et le hibou… Impossible à décrire, mais c’est hideux.
Ça a dû l’énerver, car, s’étant approchée suffisamment près pour être au contact de Wulfwig, elle lui a mis deux violents coups de griffe qui lui ont fait mal. Heureusement, pendant que le guerrier reprenait son souffle, trois rayons de feu de Pierre ont fait un joli barbecue de l’animal, les plumes de se tête cramant aussi bien que les poils de son corps. Wulf en a profité pour lui passer sa lame à travers le museau, et comme le bestion refusait obstinément de mourir, une dernière flèche a fini par le ramener à la raison.
C’est l’heure du cours d’ethnologie du professeur Anarondo !
Les ours-hiboux sont des prédateurs féroces, l’un des pires de la nature sauvage. Têtu et de mauvais caractère, il y a très peu de choses dont un ours-hibou affamé a peur. Ça mange beaucoup, ça fait sa tanière dans une caverne ou dans des ruines recouvertes des ossements de ses proies. Ils chassent seuls la plupart du temps, en couple au moment des amours. C’est la façon pour le mâle d’inviter sa donzelle au resto. Les hobgobelins aiment bien les utiliser comme des bêtes de guerre, et les géants des collines et les géants du gel aiment bien les avoir comme animaux de compagnie.
(Une des phrases du paragraphe ci-dessus n’est pas de Pierre, saurez-vous deviner laquelle ?)
Pendant que notre encyclopédie vivante nous abreuvait de son savoir au sujet de cette aberration du règne animal, moi je lui plumais la tête (alouette). Mon quart touchant à sa fin, il est temps d’aller réveiller notre mago et de retourner profiter de mon nouvel oreiller moelleux. Bonne nuit.