Citation :C'est l'habileté de l'attaquant qui permet de toucher l'adversaire selon moi, comme c'est l'habileté de l'attaqué qui lui permet éventuellement d'esquiver. L'attaqué a beau porter une armure, si l'attaquant est habile, il le touchera, armure ou pas. L'armure est une protection, son rôle est de réduire les blessures, je ne vois pas en quoi elle rendrait l'attaqué plus difficile à toucher. Au pire, je dirais qu'elle peut même rendre l'attaqué plus facile à toucher, son poids ou son encombrement pouvant devenir une gêne et limiter ses mouvements et son esquive.
Faut vraiment qu'on parle des armures.
Les armures, c'est bien.
Même si les auteurs de fantasy le démontent de plus en plus (je pense notamment à Martin), y'a une espèce de mythe du bretteur gracieux en manches courtes qui terrasse sans effort le gros chevalier engoncé dans son acier.
D'abord, une armure est un vêtement, elle ne gêne pas les mouvements de son porteur. Alors oui, vous pouvez me trouver des contre-exemples extrêmes. On ne fera ainsi pas un petit pont en armure complète multi-couches (mais une roulade si). Mais en pratique les armures sont pensées pour le combat, par des gens qui savent ce qu'ils font, et une de leurs priorités c'est justement de ne gêner aucunement les mouvements martiaux.
Ensuite, le combattant correctement emmitouflé gagne des possibilités stratégiques par rapport au « danseur d'eau ». Alors que celui-ci doit se soucier de protéger les parties vulnérables de son corps, c'est-à-dire tout son corps en fait, parce se manger une lame dans le pied c'est peut-être pas immédiatement mortel mais on combat beaucoup moins bien ensuite, l'autre n'a plus qu'à compenser que les faiblesses qui lui restent. Ne serait-ce que se blinder le torse, ça diminue de moitié les possibilités d'attaque de l'ennemi, c'est énorme. Et ça ouvre même tout un éventail de manœuvres agressives qui seraient juste suicidaires sans armure, comme d'entrer dans la garde ennemie, saisir sa lame avec le gantelet etc.
Et surtout, les armures, ça marche. Le danseur, il donne un coup d'épée magnifique en plein dans une cotte de mailles, s'il a de la chance, il va peut-être sonner son porteur et lui casser un truc. Plus probablement, l'autre va s'en tirer avec des ecchymoses. Alors qu'à l'inverse, quelqu'un sans protection, au moindre coup n'importe où, il pisse déjà le sang.
Dans la vraie vie, y'a pas de points de vie et y'a pas débat : Une armure est avant tout là pour empêcher les blessures, car toute blessure est potentiellement mortelle (à court ou moyen terme). Un coup sur l'armure doit équivaloir à un coup blanc dans des circonstances non exceptionnelles, sinon l'armure est de peu d'intérêt.
Dans le (livre-)jeu (ou le jeu vidéo), à l'inverse, y'a des points de vie, un axiome parfaitement irréaliste et qui n'appelle donc aucunement le réalisme, et à partir de là on fait un peu ce qu'on veut dans le but de proposer avant tout une expérience de jeu fluide, agréable et intéressante.