Aesheba : Greek Africa (supplément jeu de rôle)

[Voyageur Solitaire]

Plus qu'un jeu, il s'agit d'un supplément, un monde nouveau qui peut, à peu de frais, s'adapter à vos jeux de rôle Fantasy préférés. Attention, c'est pas jeune, ça date de 1987.

Aesheba vous propose donc un univers assez original et particulier : l'Afrique en 300 avant J.C, colonisée par les cités grecques...
Dans ce monde, le continent africain a été modifié de même que l'emplacement du Nil, ce qui permet d'occulter la civilisation égyptienne. A la place, on découvre quatre cités "colonies", fondées par des grecs : Ios, Kythera, Milios et Tegea. On trouve plus loin sur la côte les royaumes de Nouvelle Grèce et Gloriosus. Le tout fondé par des exilés, rebelles en fuite, vagabonds et autres aventuriers ayant des choses à cacher. Sitôt ces cités et royaumes fondés, leurs habitants n'ont de cesse de guerroyer entre eux et dans le même temps de s'attaquer aux peuples autochtones.
La magie est très présente dans ce monde, fortement inspirée du chamanisme africain. On y trouve la magie, l'herboristerie, les esprits, avec sorciers, devins, chamanes, guérisseurs... Quatre systèmes de magie suivant la voie choisie, avec une graduation et de nombreux niveaux. Côté créatures, il faut se reporter aux "étendues sauvages" où rôde un bestiaire assez étrange : antilopes carnivores, leotines (sorte de centaure mi-homme, mi-lion, mi-cheval...), des singes tueurs, une sorte de Yéti de la savane, un phénix ou encore des ptérodactyles dans les contrées les plus sauvages et éloignées.

Au final ? Hé bien, les critiques sur ce supplément ne sont pas toujours enthousiastes... Certes, beaucoup louent l'effort des auteurs pour créer de toutes pièces un monde assez original et inattendu. L'Afrique colonisée par des grecs venus y fonder des cités et tentant de se faire une place sur ce continent vaste et mystérieux. On a même avec le royaume de Gloriosus une civilisation hybride, mélange de Grèce antique et d'Afrique. L'ensemble est fourni, avec détails, chronologie, anecdotes... Et les cartes sont plaisantes.
Le gros point noir reste le bestiaire africain, si riche et pourtant largement oublié, une mythologie africaine réduite au minimum, un système de magie important mais assez foutraque, beaucoup de contradictions et de manques… Et surtout, l'absence de la civilisation égyptienne. Bref, peut mieux faire, comme une copie rendue sans avoir été suffisamment relue, tel semble être l'avis général.

Malgré tout, un supplément de 96 pages assez riche qui pourra donner des idées aux Maîtres de Jeu et joueurs en manque de mondes originaux…