– Mes chers compagnons, nous voilà enfin arrivé à Portville.
– Portville ?
– Notre principale source concernant cette histoire est le récit oral d'un gamin qui n'avait pas vraiment la mémoire des noms.
– Ah oui, c'est vrai. Portville donc ?
– Oui, Portville, plus grande ville portuaire de la côte. Je suis sûr que quelque part entre un paquebot échoué et un voilier brisé, nous saurons trouver une embarcation en suffisamment bon état pour nous échapper de cet enfer.
– Bon, qu'est-ce qu'on attend alors ? On met les gaz ?
– Non.
– Comment ça non ? Tu vas pas continuer à faire ton radin et nous demander de marcher quand même ? Ça fait 50 bornes qu'on porte assez de jerricans pour ravitailler une légion de bikers et que tu te refuses à ce qu'on en utilise la moindre goutte.
– Oui, mais ça pourrait servir plus tard.
– Quel plus tard ? On a déjà dû se fritter un horde juste parce que tu as refusé qu'on renfloue cette vieille bagnole !
– Mais ce tacot consommait au moins 20 litres aux 100 !
– Heureusement que t'es plus généreux avec les munitions que le pétrole, sinon on serait plus là pour en parler.
– Écoutez, aucun mort à ce stade de la partie, c'est bien le signe d'une stratégie gagnante non ?
– Ou de jets de dés chanceux.
– Ou de combinaisons de cartes et d'équipements qui rendent certains chemins à la fois très avantageux pour nous et absolument repoussants pour les autres.
– N'écoutez pas votre raison, suivez votre cœur, et marchons mes braves !
[...]
– Avec tes bêtises, Outremer « je mise 5 » nous a doublé.
– Et son « ami » Tim a réveillé tous les zombies de la ville en dynamitant un pont.
– Pas que ça aide beaucoup Outremer. Même si ça s'est joué à un cheveu près, il s'est quand même retrouvé du mauvais côté.
– Oui, ça a été un beau carnage. Enfin, il s'en tire toujours mieux que les solitaires Jehan et Aragorn.
– Ils deviennent quoi eux ?
– Et bah, à force de se tirer dans les pattes, et vas-y que je sabote ton bus blindé, et vas-y que je surmise sur toi juste pour le principe, ils se retrouvèrent fort dépourvus quand le clown fut venu.
– Tu te souviens de l'époque où les clowns étaient rigolos ?
– Cette époque n'a jamais existé, tu le sais bien. Les clowns, c'est comme la bière, ça a jamais été bon.
– Vous blablatez, vous blablatez, mais même si c'est sur les rotules, ils sont tous passés pendant qu'on se traînait, et maintenant la horde marche sur nous.
– C'est bon, on a assez d'essence pour s'enfuir jusqu'en Arabie. Vous voyez que ma stratégie était parfaite.
– Sauf qu'on est encerclé en fait là.
[...]
– Mais pourquoi t'as pas tiré bordel ? On a failli tous y passer.
– Et bien, c'est-à-dire que je me suis rendu compte que j'avais le dernier chargeur.
– Et ?
– Et bien, c'est un cas typique du dilemme du connard. Case 1, je grille mes dernières cartouches, je meurs quand même. Case 2, je les garde en réserve, je meurs. Case 3, je fais feu, je survis, mais j'ai plus de balles pour la suite. Case 4, je conserve mes munitions, je survis quand même, mais je me retrouve à être le dernier survivant du groupe avec une arme chargée.
– Dois-je en déduire qu'il va y avoir un changement à effet immédiat dans la hiérarchie du groupe ?
– Et bien, tu penses bien.
– Et le fait que Redshirt soit mort parce que tu as voulu suivre ta petite matrice ne te fait rien ?
– Et bien, tu sais, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
– Charmant. Est-ce que je peux au moins avoir un peu de gaze et d'antiseptique pour Mauveshirt ?
– Et bien non.
– Mais pourquoi ? Tu as une matrice pour ça aussi.
– Et bien, tu auras remarqué qu'Outremer a réussi à sauver une trousse de soins complète.
– Oui, mais on s'en fout non ?
– Alors que nous en avons pour l'instant deux ?
– Je vois toujours pas le rapport.
– Et bien, si je te laisse te servir pour sauver un type dont j'ai même pas retenu le nom, alors nous serons à égalité avec la concurrence médicale, alors que si je le laisse crever, je contrôlerai deux tiers du marché des médicaments, et deux fois plus que mon principal rival ?
– Ce que tu racontes n'a absolument aucun sens.
– Oui, mais moi, j'ai un flingue chargé. Alors c'est moi qui décide.
– Portville ?
– Notre principale source concernant cette histoire est le récit oral d'un gamin qui n'avait pas vraiment la mémoire des noms.
– Ah oui, c'est vrai. Portville donc ?
– Oui, Portville, plus grande ville portuaire de la côte. Je suis sûr que quelque part entre un paquebot échoué et un voilier brisé, nous saurons trouver une embarcation en suffisamment bon état pour nous échapper de cet enfer.
– Bon, qu'est-ce qu'on attend alors ? On met les gaz ?
– Non.
– Comment ça non ? Tu vas pas continuer à faire ton radin et nous demander de marcher quand même ? Ça fait 50 bornes qu'on porte assez de jerricans pour ravitailler une légion de bikers et que tu te refuses à ce qu'on en utilise la moindre goutte.
– Oui, mais ça pourrait servir plus tard.
– Quel plus tard ? On a déjà dû se fritter un horde juste parce que tu as refusé qu'on renfloue cette vieille bagnole !
– Mais ce tacot consommait au moins 20 litres aux 100 !
– Heureusement que t'es plus généreux avec les munitions que le pétrole, sinon on serait plus là pour en parler.
– Écoutez, aucun mort à ce stade de la partie, c'est bien le signe d'une stratégie gagnante non ?
– Ou de jets de dés chanceux.
– Ou de combinaisons de cartes et d'équipements qui rendent certains chemins à la fois très avantageux pour nous et absolument repoussants pour les autres.
– N'écoutez pas votre raison, suivez votre cœur, et marchons mes braves !
[...]
– Avec tes bêtises, Outremer « je mise 5 » nous a doublé.
– Et son « ami » Tim a réveillé tous les zombies de la ville en dynamitant un pont.
– Pas que ça aide beaucoup Outremer. Même si ça s'est joué à un cheveu près, il s'est quand même retrouvé du mauvais côté.
– Oui, ça a été un beau carnage. Enfin, il s'en tire toujours mieux que les solitaires Jehan et Aragorn.
– Ils deviennent quoi eux ?
– Et bah, à force de se tirer dans les pattes, et vas-y que je sabote ton bus blindé, et vas-y que je surmise sur toi juste pour le principe, ils se retrouvèrent fort dépourvus quand le clown fut venu.
– Tu te souviens de l'époque où les clowns étaient rigolos ?
– Cette époque n'a jamais existé, tu le sais bien. Les clowns, c'est comme la bière, ça a jamais été bon.
– Vous blablatez, vous blablatez, mais même si c'est sur les rotules, ils sont tous passés pendant qu'on se traînait, et maintenant la horde marche sur nous.
– C'est bon, on a assez d'essence pour s'enfuir jusqu'en Arabie. Vous voyez que ma stratégie était parfaite.
– Sauf qu'on est encerclé en fait là.
[...]
– Mais pourquoi t'as pas tiré bordel ? On a failli tous y passer.
– Et bien, c'est-à-dire que je me suis rendu compte que j'avais le dernier chargeur.
– Et ?
– Et bien, c'est un cas typique du dilemme du connard. Case 1, je grille mes dernières cartouches, je meurs quand même. Case 2, je les garde en réserve, je meurs. Case 3, je fais feu, je survis, mais j'ai plus de balles pour la suite. Case 4, je conserve mes munitions, je survis quand même, mais je me retrouve à être le dernier survivant du groupe avec une arme chargée.
– Dois-je en déduire qu'il va y avoir un changement à effet immédiat dans la hiérarchie du groupe ?
– Et bien, tu penses bien.
– Et le fait que Redshirt soit mort parce que tu as voulu suivre ta petite matrice ne te fait rien ?
– Et bien, tu sais, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
– Charmant. Est-ce que je peux au moins avoir un peu de gaze et d'antiseptique pour Mauveshirt ?
– Et bien non.
– Mais pourquoi ? Tu as une matrice pour ça aussi.
– Et bien, tu auras remarqué qu'Outremer a réussi à sauver une trousse de soins complète.
– Oui, mais on s'en fout non ?
– Alors que nous en avons pour l'instant deux ?
– Je vois toujours pas le rapport.
– Et bien, si je te laisse te servir pour sauver un type dont j'ai même pas retenu le nom, alors nous serons à égalité avec la concurrence médicale, alors que si je le laisse crever, je contrôlerai deux tiers du marché des médicaments, et deux fois plus que mon principal rival ?
– Ce que tu racontes n'a absolument aucun sens.
– Oui, mais moi, j'ai un flingue chargé. Alors c'est moi qui décide.