Théories fumeuses
#10
ok, merci oiseau.

En remerciement, voici une autre thèse, tout de même nettement moins fumeuse que la précédente. Elle traite du côté animal de l'homme, de sa colèe innée, de ses origines, et donne quelques moyens de la combattre.


Le singe bipède

L’homme n’est-il qu’un singe intelligent, comme l’ont récemment affirmé de nombreux experts ? Penchons-nous sur la relation entre le comportement de l’homme et celui de l’animal, pour aboutir à des solutions qui donnent à réfléchir.

L’homme ne serait-il qu’un singe nu ? Ils possèdent tout deux des doigts, un cerveau d’à peu près la même taille et de mêmes instincts.
Pendant des millions d’années, les grands singes hominiens avaient un cerveau de 350 cm cubes environ. Puis vinrent l’Australopithèque (550 cm cubes) et l’Homo habilis (750 cm cubes) qui coexistèrent jusqu’à – 300 000 ans. L’homo erectus avait un cerveau d’un volume de 850 à 900 cm cubes. Puis il subit un accroissement massif pour atteindre 1400 à 1600 cm cubes.
Pourquoi un tel accroissement soudain ? Voici quelques théories :
-Un gros cerveau aurait été sélectionné par l’évolution car l’homme avait besoin d’une coordination améliorée entre ses mains et son cerveau, ainsi que pour coopérer avec les membres de son groupe, et mieux mémoriser. Mais l’homme eut ce cerveau des centaines de milliers d’années avant de vraiment l’utiliser. L’Homo sapiens n’a vraiment évolué que depuis 10 000 à 20 000 ans. Par quoi a été déclenchée cette explosion d’intelligence ? Pourquoi l’avoir développée sans valeur immédiate pour la survie ?
-En 1971, l’écrivain allemand Oskar Maerth suggéra que le premier homme était un singe qui se nourrissait de cerveau de ses congénères. Ils étaient devenus cannibales dans leur soif de sexualité et désiraient avaler le cerveau des autres, mais le cannibalisme permit aussi el développement de l’homme. Manger du cerveau n’a qu’un effet court sur la sexualité, donc il fallait beaucoup de combats pour absorber beaucoup de cerveau, ce qui entraîna un accroissement durable de l’intelligence. Comme preuve, Maerth cite que la plupart des crânes de singes hominiens d’Australopithèques et d’Homo habilis ont la boîte crânienne ouverte comme une noix comme pour en extraire le cerveau. Le « fruit de la connaissance », dans la Bible, serait les cerveaux dévorés : la Genès donnerait une description symbolique « de l’évolution anormale d’un animal poilu qui, en mangeant le fruit de la connaissance, est devenu nu, troublé sexuellement et intelligent ». Cette théorie est axée sur l’ « hypothèse Mau-Mau » du docteur James McConnell : l’intelligence pourrait se manger. McConnel, chercheur américain sur la mémoire, a démontré que le cannibalisme peut avoir pour résultat un transfert de mémoire dans les organismes inférieurs. Mais le système digestif des organismes développés est trop efficace pour que les molécules de mémoire demeurent intactes.

-L’écrivain Robert Ardrey a fait sa théorie sur l’acquisition accidentelle du cerveau volumineux de l’homme appelée « la théorie d’Ardrey de l’homme accident cosmique ». Il y a environ 700 000 ans, un taux élevé de mutations fut créé sur Terre à cause d’une collision avec un grand corps céleste, ce qui entraîna une inversion du champ magnétique. Il y eut une période transitoire de 5 000 ans où la Terre n’eut pas de champ magnétique, et donc pas de protection contre les rayons cosmiques générateurs de mutations, ce qui entraîna la naissance d’un singe au cerveau plus gros. Mais cela ne peut être prouvé, et on peut contester cette hypothèse.

Il y a deux points importants à noter :
-Le gros cerveau de l’homme l’a rendu supérieur aux autres créatures depuis peu de temps.
-Pendant longtemps, il n’a pas utilisé ce don, continuant la vie du singe des prairies.

Le cortex est le siège des pensées et des activités de l’homme, mais les instincts contenus dans l’ancien cerveau n’ont pu être annihilés par le cortex, en quelques milliers d’années, alors qu’il existe depuis des millions d’années.
Pour les anthropologues littéraires comme Desmond Morris, Lionel Tiger ou Robin Fox, on comprend mieux le comportement humain si on considère qu’il est fondamentalement un primate, programmé comme les autres. Mais il y a une différence évidente avec les autres primates : les hommes sont beaucoup moins poilus. Pourtant, les poils protègent les peaux sensibles, gardent le corps à température constante : ils sont utiles.
On a plusieurs explication à cette parte de pilosité : quand ils devirent sédentaires, les hommes perdirent leur fourrure pour réduire l’infestation de leur gîte par les parasites, ou parce qu’avec le feu, il n’y avait plus besoin de poil pour avoir chaud, ou encor parce qu’un animal qui allait devenir un homme a été attiré par l’eau (comme les dauphins, baleines ou marsouins, qui sont des mammifères).
Morris, dans « Le Singe nu », suggère aussi que la perte de poil entraînait ainsi une exposition des organes génitaux et une sensibilité aux stimulations érotiques accrue. La sexualité intense permet de resserrer les liens entre mâles et les femelles, et d’avoir une société primate stable. Cela pouvait être aussi parce que la chasse était épuisante avec une fourrure qui causait une trop grande chaleur, ou du moins la retenait et l’amplifiait, conduisant son porteur à un plus grand épuisement. Ainsi la perte de poils accroissait l’efficacité et l’endurance à la chasse, et la hausse du nombre de glandes sudoripares pour le refroidissement. L’absence de poils révèle que l’homme est un animal prédateur, porté sur la sexualité. Il est érudit aujourd’hui et se donne des motifs élevés, mais lui il reste de nombreux buts plus terre à terre.
Pour Morris, nos ancêtres étaient des singes qui quittèrent les forêts pour les plaines où ils complétèrent leur régime végétarien par des protéines animales. Les femelles jouaient le rôle ancien de chercheuses de nourriture végétale, les mâles devenaient des chasseurs, utilisant leur bonne vue, leur rapidité, leurs mains, leur coordination.
Les gîtes permanents entraînent la création de couples mâles-femelle car cela permet la diminution des rivalités sexuelles entre les chasseurs qui perdraient autrement de leur efficacité, par ailleurs cela donne aux jeunes une longue période de dépendance pour leur développement physique et leur savoir. Le couple est gage de sécurité et de maîtres expérimentés. Tomber amoureux est appelé « l’imprégnation sexuelle » pour les zoologistes. Les femelles développèrent des moyen pour former un couple et consolider leurs liens avec les mâles, en étant disponible tout le temps pour l’acte sexuel, et avec des transformations biologiques (lèvres rouges et charnues comme plus bas, poitrine rebondie comme les fesses bien que téter devienne plus difficile). Les femmes excitaient les mâles agressifs, ou obtenaient des avantage grâce au sexe (ce qui est toujours le cas). La vie moderne ne serait-elle qu’une façade, où travailler=chasser, mariage=lien du couple ? On a une analogie entre le comportement du primate et celui de l’homme dans le cadre de vie sociale, des affaires et de la politique. C’est une nouvelle voie d’approche de la condition humaine pour les ethnologues, comme le professeur Robin Fox et le docteur Lionel Tiger.
L’ « homme-chasseur » n’est pas un ancêtre ou du passé : nous le sommes toujours, incarcéré, domestique, pollué, hébété.
Les sociétés primates sont structurées en hiérarchie : une troupe de 50 membres de babouins a 5 ou 6 mâles dominants autour desquels femelles et jeunes se rassemblent. Les autres mâles se placent en périphérie, plus vulnérables aux attaques des prédateurs. Les dominants conduisent la troupe, maintiennent l’ordre. Eux seuls ont le droit de féconder les femelles (sélection naturelle efficace) mais ils laissent les autres mâles copuler hors de la période d’ovulation (ce qui diminue la frustration des mâles secondaires et unit le groupe). Les femelles ont une certaine influence et les dominants ont intérêt à être indulgents envers leurs enfants. Tout comme les hommes politiques qui caressent la tête des marmots de nos jours. De même, on remarque que les jeunes humains se comportent souvent d’une manière semblable à celle de leurs cousins primaires, les singes. Non seulement le fait de grimper aux arbres, mais aussi celui de babiller, de faire des mimiques et d’être curieux sont caractéristiques des deux espèces. On a aussi le cas du « garçon-singe » de Burundi élevé dans les années 70 par une bande de singe pendant 4 ans. On le découvrit, très poilu, puis on le ramena à la civilisation, l’appela Jean. Il perdit ses poils mais conserva un certain mutisme et des réflexes et instincts de primates.
Il y a une autre similitude dans leur politique : la « structure d’attention » : les mâles dominants sont le centre de l’attention. Il en est de même pour les aristocrates qui réussissent ou les dictateurs : ils ont ce que Max Weber, sociologue allemand du XIXème, appelait le « charisme ». Cette attention sur eux est accrue par des rites. Mais le système de bureaucratie est étranger aux primates car ne dépend pas de la dominance naturelle, mais du rang social. Les systèmes égalitaires sont difficiles à mettre en place, car l’inégalité entre les hommes et le partage inégal des pouvoirs selon les individus fait partie des gènes depuis des millénaires. Les idéaux ne sont pas inatteignables, mais demandent beaucoup d’efforts.
Autre caractéristiques communes aux humains et aux primates : les liens entre mâles en sus de ceux entre couple (qui sont renforcés par une cour prolongée chez l’homme qui possède un grand raffinement dans l’attirance sexuelle). En effet, les singes chassaient en bande, puis firent la guerre ensemble. Les liens entre mâles étaient nécessaires pour une bonne coopération. Aujourd’hui, on a des rites d’initiation, des rituels, des mystères, des blagues grossières entre hommes.
Les avantages des dominants s’étendent toujours à l’espace vital, au confort matériel, et parfois au choix des femelles.
Mais pour beaucoup, le système les frustre des fruits de leur travail, comme pendant la Révolution industrielle, mais aussi d’assouvir leurs instincts prédateurs. Du coup apparaissent des syndicats agressifs, des bandes de jeunes avec chacune un territoire et des activités de prédateurs.
L’épouillage chez les singes correspond à nos soins médicaux, à l’éducation, aux services sociaux, aux actions sociales réciproques comme les bavardages au dîner.
Mais les singes n’aident guère gratuitement, tandis que l’homme redonne santé aux malades, maintiennent en vie les handicapés.
Chez l’homme, la sélection naturelle ne favorise plus seulement les plus aptes, ceux qui sont physiquement en meilleure santé. Elle a préservé l’intelligent comme le musclé, ce qui permet de plus nombreuses variations de gammes de gènes possibles et cela devrait s’avéré utile pour les épreuves à venir.
L’étude des animaux en captivité est mauvaise, irréaliste, comme ce fut fait par Sir Solly Zuckerman en 1932 qui sous-estima les singes, les prenant pour des dégénérés obsédés sexuels. Mais dans leur environnement, en milieu naturel, les animaux se révèlent pus intéressant comme l’ont montré ceux étudiés par le zoologue Adriaan Kortlandt et Jane Goodall qui vécurent avec les chimpanzés sauvages. On peut enseigner des choses aux chimpanzés (comme l’apprentissage d’un langage par signes). Les primates sont des animaux adroits, socialisés et intelligents.
La bête qui est en nous n’est pas entièrement mauvaise, et même si il est difficile de concilier sa programmation de primate avec les exigences de la vie en société moderne, l’homme a un cerveau unique qui lui permet quelque peu de choisir quel singe il va être.




Voilà si vous avez des questions, je ne répondrai pas dans le 5 prochains jours, n'étant pas chez moi.

bye
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