09/03/2018, 19:30
Pharéole s'approche du berceau, écartant doucement les femmes inquiètes pour pouvoir regarder le bébé. Sa peau est horriblement rouge et il est trop faible pour pleurer. L'adolescente avait raison, il ne survivra pas jusqu'à l'aube dans cet état. Heureusement, le voleur peut y faire quelque chose. Il applique l'onguent à la peau brûlée du bébé, qui reprend aussitôt une apparence normale. Les femmes poussent des exclamations de surprise. Le bébé lui-même regarde un moment Pharéole, puis se met à glousser joyeusement. Sa mère le soulève avec un cri de bonheur pur, des larmes coulant sur ses joues...
"Un miracle !" s'écrit l'une des autres femmes. "Êtes-vous donc les serviteurs des dieux ?"
"Certes pas," répond Pharéole en souriant. "Dans d'autres contrées, des mortels peuvent faire des choses que vous jugez visiblement miraculeuses. Personne ne sait-il utiliser la magie à Wyrd ?"
Un silence descend sur la salle. "Il n'y a que le Roi-Sorcier," répond quelqu'un d'un air sombre. Puis ils se mettent tous à bavarder pour dissiper l'atmosphère pénible qu'a suscité la mention de leur monarque.
"Je sais à présent que j'avais raison de vous inviter," dit Shan'hans en souriant lorsque vous le rejoignez. "Au fait, je ne crois pas vous avoir présenté Uraba..."
Vous regardez l'adolescente élancée qui est maintenant assise en tailleur à côté de lui. Elle rejette en arrière le capuchon qui lui couvrait la tête. Votre surprise ne passe pas inaperçue : elle adresse un sourire à Shan'hans, qui s'esclaffe bruyamment. Vous vous étiez attendus à une fille ordinaire, peut-être inhabituellement précoce, mais elle n'y ressemble en rien. Sa tête est entièrement rasée à l'exception d'une longue mèche de cheveux blonds. Une bande de peinture blanche encadre ses yeux et, au centre de son front, il y a un tatouage en forme de cercle incomplet. Sa caractéristique la plus étonnante et peut-être la plus déconcertante est son extraordinaire et tranquille assurance.
"Uraba est une Voyante," explique Shan'hans, riant encore légèrement.
"Une Voyante ? Mais... qui l'aurait cru ? C'est-à-dire, dame Uraba, que votre jeune âge..." Votre embarras fait sourire les villageois qui vous entourent.
"Je ne suis pas une grande dame," fait Uraba avec un large sourire. "Je suis née dans une hutte assez similaire à celle-ci, en fait. Pas besoin de titres, appelez-moi juste Uraba."
Vous bavardez pendant plusieurs heures avec Shan'hans et Uraba. La plupart des villageois rechignent à parler du Roi-Sorcier. Même Shan'hans, que vous jugez être un homme d'une forte fibre morale, est visiblement mal à l'aise chaque fois que vous mentionnez votre quête. Mais Uraba la Voyante est différente des autres. Elle ne manifeste ni crainte ni respect du Roi-Sorcier, qu'elle appelle "le vieil essoufflé" et "l'étouffeur de rêves". L'attitude qu'elle manifeste à son égard semble être du dédain et même une certaine pitié plutôt que de la peur.
L'heure vient finalement de dormir. "Allongez-vous près du feu," vous dit une femme que vous croyez être l'épouse de Shan'hans. "Il n'y aura pas de mauvais rêves cette nuit, grâce à la Voyante."
Vous méditez ses paroles en vous installant pour dormir. Aucun rêve ne vient en effet déranger votre sommeil. Vous vous réveillez frais et dispos, pour manger un petit déjeuner fait d'un potage nourrissant et de pain à l'ail.
(Le sommeil et le repas vous permettent de récupérer 4 points d'Endurance.)
Il est temps pour vous de partir. Vous remerciez Shan'hans et les villageois pour leur hospitalité et leur dites adieu. Uraba n'est visible nulle part. Vous sortez dans la froideur du matin et vous mettez en marche dans la neige épaisse.
"Ne soyez pas si pressé de partir."
Vous vous retournez au son de cette jeune voix cristalline. Uraba est assise sur une pile de bûches recouverte de neige. Elle ne porte que sa mince tunique, mais ne semble pas souffrir du froid.
Vous souriez et vous approchez d'elle. "Nous pensions que tu avais oublié de dire au revoir..."
"Non. Mais nous devons parler de choses que les autres pourraient ne pas comprendre. Prenez ceci..." Elle vous tend un petit sac, que vous ouvrez pour découvrir une cloche de fer. Vos expressions interloqués font rire Uraba. "Pour sonner la fin de l'ancien et le début du nouveau !" déclare-t-elle, comme si cette remarque cryptique expliquait tout.
"Tu es une Voyante. Qu'est-ce que cela signifie, exactement ?"
Elle hausse les épaules. "J'aperçois le futur, peut-être. Ou peut-être que je dis simplement aux gens ce qu'ils savent déjà. Je n'en suis pas certaine. Vous, par exemple, je peux dire que votre destinée n'est pas de tuer le Roi-Sorcier. Oh, il est possible que cela arrive, mais ce n'est pas une nécessité. Votre destinée est d'un ordre supérieur et le Roi-Sorcier n'est qu'un obstacle sur votre chemin."
"Et quelle est cette destinée supérieure, exactement ?"
"Vous demandez à une Voyante d'être précise ? Je suis désolée, je ne fais pas exprès d'avoir l'air cryptique et mystérieuse, mais le futur ne permet pas la certitude. Votre destinée est d'empêcher les cinq derniers Vrais Mages de regagner ce monde : la Lune Bleue, la Mort Rouge et les autres. Pour cela, vous allez devoir reconstituer l'Epée de Vie, communément appelée l'Epée de Légende. Le Roi-Sorcier possède le pommeau et c'est pour cela que vous êtes venus pour le tuer."
"À l'origine, peut-être," répondez-vous en hochant la tête. "Mais la misère et la souffrance que nous avons observé semblent une également bonne raison de débarrasser ces gens de ce mal."
"Le bien et le mal sont comme les cases blanches et noires d'un damier," dit Uraba. "Il y a longtemps, un visionnaire a utilisé le pouvoir de l'imagination pour transformer Wyrd en une terre de plaisir et de confort. A cette époque, les gens n'avaient pas besoin de peiner toute leur vie. La terre était une corne d'abondance, le temps s'écoulait sans saison ni trépas. La contrée était une chose immuable ; un paradis, certes, mais le paradis est un lieu inhumain, pour lequel l'homme n'est pas plus fait que pour l'enfer."
"Qu'est-ce qui s'est passé ?" demandez-vous lorsqu'elle s'interrompt.
"Ce que vous voyez. Les rêves se sont desséchés et affadis, le pays a été englouti par un gris sans fin. Le Roi-Sorcier s'est sevré de la fontaine de l'existence et son coeur est devenu dur et froid. Il tient Wyrd dans une étreinte racornie, comme une fleur morte entre les pages d'un livre..."
"Et tu dis qu'il n'est pas mauvais ?"
Elle soupire et jette un regard sombre vers le nord. "Oubliez le bien et le mal. Détruisez-le si vous le pouvez." Ses yeux se tournent de nouveau vers vous. "Je peux jeter un bref coup d'oeil dans le futur pour vous. Je sais déjà que, pour atteindre le Palais, vous devrez traverser la Forêt des Epines. Les Elfes essaieront de vous arrêter ; vous devrez les affronter ou battre leur chef aux dames. Dans la forêt, vous serez poursuivis par les Molosses du Givre. Ils sont la première ligne de défense du Roi-Sorcier, les premiers éléments de sa magie onirique qui réagiront à votre présence. Au-delà de la forêt, vous atteindrez le Palais. Le voyage sera périlleux mais bref : le Palais est situé dans un monde de rêves crépusculaire où la géographie ordinaire ne signifie rien. Avant de pouvoir entrer, vous ferez face à Gristun, une goule monstrueuse qui garde les trois portes du Palais."
"A présent, je peux répondre à une seule des questions qui suivent :"
- "Comment pourrons-nous battre le chef des Elfes aux dames ?"
- "Comment pourrons-nous éviter les Molosses du Givre ?"
- "Quel est le meilleur moyen d'entrer dans le Palais ?
(La cloche est un objet qui occupe une place normale dans votre inventaire. Sauf erreur de ma part, les divers objets qui servent à résister au froid - gants, sacs de couchage et autres - ne sont utiles que pendant la traversée de la banquise.)
"Un miracle !" s'écrit l'une des autres femmes. "Êtes-vous donc les serviteurs des dieux ?"
"Certes pas," répond Pharéole en souriant. "Dans d'autres contrées, des mortels peuvent faire des choses que vous jugez visiblement miraculeuses. Personne ne sait-il utiliser la magie à Wyrd ?"
Un silence descend sur la salle. "Il n'y a que le Roi-Sorcier," répond quelqu'un d'un air sombre. Puis ils se mettent tous à bavarder pour dissiper l'atmosphère pénible qu'a suscité la mention de leur monarque.
"Je sais à présent que j'avais raison de vous inviter," dit Shan'hans en souriant lorsque vous le rejoignez. "Au fait, je ne crois pas vous avoir présenté Uraba..."
Vous regardez l'adolescente élancée qui est maintenant assise en tailleur à côté de lui. Elle rejette en arrière le capuchon qui lui couvrait la tête. Votre surprise ne passe pas inaperçue : elle adresse un sourire à Shan'hans, qui s'esclaffe bruyamment. Vous vous étiez attendus à une fille ordinaire, peut-être inhabituellement précoce, mais elle n'y ressemble en rien. Sa tête est entièrement rasée à l'exception d'une longue mèche de cheveux blonds. Une bande de peinture blanche encadre ses yeux et, au centre de son front, il y a un tatouage en forme de cercle incomplet. Sa caractéristique la plus étonnante et peut-être la plus déconcertante est son extraordinaire et tranquille assurance.
"Uraba est une Voyante," explique Shan'hans, riant encore légèrement.
"Une Voyante ? Mais... qui l'aurait cru ? C'est-à-dire, dame Uraba, que votre jeune âge..." Votre embarras fait sourire les villageois qui vous entourent.
"Je ne suis pas une grande dame," fait Uraba avec un large sourire. "Je suis née dans une hutte assez similaire à celle-ci, en fait. Pas besoin de titres, appelez-moi juste Uraba."
Vous bavardez pendant plusieurs heures avec Shan'hans et Uraba. La plupart des villageois rechignent à parler du Roi-Sorcier. Même Shan'hans, que vous jugez être un homme d'une forte fibre morale, est visiblement mal à l'aise chaque fois que vous mentionnez votre quête. Mais Uraba la Voyante est différente des autres. Elle ne manifeste ni crainte ni respect du Roi-Sorcier, qu'elle appelle "le vieil essoufflé" et "l'étouffeur de rêves". L'attitude qu'elle manifeste à son égard semble être du dédain et même une certaine pitié plutôt que de la peur.
L'heure vient finalement de dormir. "Allongez-vous près du feu," vous dit une femme que vous croyez être l'épouse de Shan'hans. "Il n'y aura pas de mauvais rêves cette nuit, grâce à la Voyante."
Vous méditez ses paroles en vous installant pour dormir. Aucun rêve ne vient en effet déranger votre sommeil. Vous vous réveillez frais et dispos, pour manger un petit déjeuner fait d'un potage nourrissant et de pain à l'ail.
(Le sommeil et le repas vous permettent de récupérer 4 points d'Endurance.)
Il est temps pour vous de partir. Vous remerciez Shan'hans et les villageois pour leur hospitalité et leur dites adieu. Uraba n'est visible nulle part. Vous sortez dans la froideur du matin et vous mettez en marche dans la neige épaisse.
"Ne soyez pas si pressé de partir."
Vous vous retournez au son de cette jeune voix cristalline. Uraba est assise sur une pile de bûches recouverte de neige. Elle ne porte que sa mince tunique, mais ne semble pas souffrir du froid.
Vous souriez et vous approchez d'elle. "Nous pensions que tu avais oublié de dire au revoir..."
"Non. Mais nous devons parler de choses que les autres pourraient ne pas comprendre. Prenez ceci..." Elle vous tend un petit sac, que vous ouvrez pour découvrir une cloche de fer. Vos expressions interloqués font rire Uraba. "Pour sonner la fin de l'ancien et le début du nouveau !" déclare-t-elle, comme si cette remarque cryptique expliquait tout.
"Tu es une Voyante. Qu'est-ce que cela signifie, exactement ?"
Elle hausse les épaules. "J'aperçois le futur, peut-être. Ou peut-être que je dis simplement aux gens ce qu'ils savent déjà. Je n'en suis pas certaine. Vous, par exemple, je peux dire que votre destinée n'est pas de tuer le Roi-Sorcier. Oh, il est possible que cela arrive, mais ce n'est pas une nécessité. Votre destinée est d'un ordre supérieur et le Roi-Sorcier n'est qu'un obstacle sur votre chemin."
"Et quelle est cette destinée supérieure, exactement ?"
"Vous demandez à une Voyante d'être précise ? Je suis désolée, je ne fais pas exprès d'avoir l'air cryptique et mystérieuse, mais le futur ne permet pas la certitude. Votre destinée est d'empêcher les cinq derniers Vrais Mages de regagner ce monde : la Lune Bleue, la Mort Rouge et les autres. Pour cela, vous allez devoir reconstituer l'Epée de Vie, communément appelée l'Epée de Légende. Le Roi-Sorcier possède le pommeau et c'est pour cela que vous êtes venus pour le tuer."
"À l'origine, peut-être," répondez-vous en hochant la tête. "Mais la misère et la souffrance que nous avons observé semblent une également bonne raison de débarrasser ces gens de ce mal."
"Le bien et le mal sont comme les cases blanches et noires d'un damier," dit Uraba. "Il y a longtemps, un visionnaire a utilisé le pouvoir de l'imagination pour transformer Wyrd en une terre de plaisir et de confort. A cette époque, les gens n'avaient pas besoin de peiner toute leur vie. La terre était une corne d'abondance, le temps s'écoulait sans saison ni trépas. La contrée était une chose immuable ; un paradis, certes, mais le paradis est un lieu inhumain, pour lequel l'homme n'est pas plus fait que pour l'enfer."
"Qu'est-ce qui s'est passé ?" demandez-vous lorsqu'elle s'interrompt.
"Ce que vous voyez. Les rêves se sont desséchés et affadis, le pays a été englouti par un gris sans fin. Le Roi-Sorcier s'est sevré de la fontaine de l'existence et son coeur est devenu dur et froid. Il tient Wyrd dans une étreinte racornie, comme une fleur morte entre les pages d'un livre..."
"Et tu dis qu'il n'est pas mauvais ?"
Elle soupire et jette un regard sombre vers le nord. "Oubliez le bien et le mal. Détruisez-le si vous le pouvez." Ses yeux se tournent de nouveau vers vous. "Je peux jeter un bref coup d'oeil dans le futur pour vous. Je sais déjà que, pour atteindre le Palais, vous devrez traverser la Forêt des Epines. Les Elfes essaieront de vous arrêter ; vous devrez les affronter ou battre leur chef aux dames. Dans la forêt, vous serez poursuivis par les Molosses du Givre. Ils sont la première ligne de défense du Roi-Sorcier, les premiers éléments de sa magie onirique qui réagiront à votre présence. Au-delà de la forêt, vous atteindrez le Palais. Le voyage sera périlleux mais bref : le Palais est situé dans un monde de rêves crépusculaire où la géographie ordinaire ne signifie rien. Avant de pouvoir entrer, vous ferez face à Gristun, une goule monstrueuse qui garde les trois portes du Palais."
"A présent, je peux répondre à une seule des questions qui suivent :"
- "Comment pourrons-nous battre le chef des Elfes aux dames ?"
- "Comment pourrons-nous éviter les Molosses du Givre ?"
- "Quel est le meilleur moyen d'entrer dans le Palais ?
(La cloche est un objet qui occupe une place normale dans votre inventaire. Sauf erreur de ma part, les divers objets qui servent à résister au froid - gants, sacs de couchage et autres - ne sont utiles que pendant la traversée de la banquise.)