22/01/2017, 03:49
(22/01/2017, 00:48)Shamutanti a écrit : Si tu demandes seulement au lecteur de tenir sa FA à jour sans qu'il y ait le moindre choix, ou de compter dans le dessin combien il y a de singes cachés, c'est de la littérature + interaction, et non de la littérature interactive. Ça ne change pas le récit de l'auteur. Il pourrait aussi lui demander de compter le nombre de i dans ses phrases.Comme j'ai dit, tout dépend de ce que tu met dans le mot "interaction entre le lecteur et le texte", sachant que c'est différent (plus actif) qu'une lecture d'une oeuvre tradionnelle. Je remarque que tu utilises le terme FA ; dois-je en conclure que pour toi une oeuvre interactive se doit d'avoir une FA ? Si oui, comment nommerais-tu des oeuvres n'ayant pas ce paramètre ?
-> Nos conceptions de la littérature interactive divergent sur ce point.
En quoi littérature + interaction n'est-il pas littérature interactive ? Je ne comprends pas ton addition.
(22/01/2017, 00:48)Shamutanti a écrit : Si tu demandes au lecteur de lancer deux dés pour connaitre le nombre de verres qu'il boit (ton exemple), là par contre l'action du lecteur agit sur le récit (1 verre ça va, 6 verres, bonjour les dégâts).contrairement à toi, je pense que la littérature interactive se définit uniquement par rapport au couple lecteur/texte. L'auteur fait partie du processus de création de l'oeuvre, pas de sa lecture.
-> Nos conceptions de la littérature interactive convergent sur ce point. Et ton exemple n'est donc pas l'antithèse de ma définition (je parle d'aller retour entre l'auteur et le lecteur, par le lancer de dé le lecteur fait bien le retour)
A ce sujet, je me permet de copier-coller ma réponse à une remarque de gynogege sur la taverne :
gynogege a écrit :sauf que... sauf que notamment avec le développement d'internet on peut aussi penser une littérature interactive entre l'auteur et le lecteur. Par exemple un blog où l'auteur donne des choix au lecteur et construira la suite de l'histoire en fonction de leurs réactions.Remarque pertinente. Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue que l'on parle de litterature. Un échange verbale ou par message écrit (mail, commentaire de blog) entre le lecteur et l'auteur n'est pas de la littérature. Donc le texte, l'histoire qui découle de cette interaction est de la littérature, mais l'activité principale, le principal de l'activité se situe entre l'auteur et le lecteur. Donc je ne crois pas qu'il s'agisse clairement de littérature.
En fait, j'imagine deux cas :
1) l'auteur à déjà tout prévu du déroulement de son texte. Il publie une section, fait voter les lecteurs, puis publie la section prébiscitée. Dans ce cas-là, je suis ok pour dire qu'il s'agit de littérature interactive, car finalement, le livre est déjà "écrit" dans la tête de l'auteur. Tant que les échanges entre les lecteurs et l'auteur se borneront à définir un choix prédéterminé et que le contenu prévu ne change pas, il s'agit juste d'une différence de timing. L'oeuvre interactive se rédige petit à petit au lieu d'être délivrée complètement finie.
2) l'auteur écrit une section et demande aux lecteurs quel action il veulent faire (il n'y a pas de choix prédéterminé ou qq1 écrit mais l'auteur laisse la possibilité d'introduire de nouvelles options pertinentes). Dans ce cas-là, ce n'est plus de la lecture interactive. On est pratiquement dans une activité de jeu de rôle sur table mais via un aurte support (blog). Par contre, si à la suite de plusieurs essais, l'auteur finit d'acrire toutes les possibilité puis propose un produit final (texte avec les choix créés, par exemple) ; alors cette résultante devient une oeuvre de littérature interactive. Mais l'activité qui l'a généré, se situe plus dans le domaine "jdr sur blog" ou carrément "écriture d'une oeuvre interactive à plusieurs".
Donc le focus étant la littérature, je pense que le couple lecteur/texte doit rester la seule possibilité à envisager. La résultante d'une interaction lecteur/auteur peut devenir une oeuvre de litterature intéractive, mais en aucun cas l'activité auteur/lecteur, aussi écrite qu'elle puisse être n'est pas de la littérature.
(22/01/2017, 00:57)Shamutanti a écrit : Pour toi ceci est de la littérature interactive ?Techniquement, oui. Lancer un dé ou compter les personnages dans un texte à la même valeur pour moi.
Bernard doit rentrer chez lui à l'heure car il a des invités, mais un collègue l'invite au bar. Voyant qu'il a un peu de temps devant lui, il se laisse convaincre. Comptez le nombre de x présents dans ce récit interactif pour connaitre le nombre de verres qu'il boit.
Alors qu'il attaque son dernier verre, d'autres collègues les rejoignent. Mais ceux-ci ont une prédilection pour les alcools forts. Estimant avoir assez bu, Bernard esquive et rentre chez lui en retard.
En y réfléchissant un peu plus, je dirais que l'interactivité dans le couple lecteur/texte nécessite la participation du lecteur à la continuité de l'histoire. Si le lecteur ne fait rien (calcul, recherche, lancer un dé, changer de section, tenir son inventaire à jour, etc...), l'aventure n'avance plus. Elle s'arrête.
Dans notre exemple, si le lecteur ne lance pas de dés (pour moi) ou ne compte pas les persos (ta version), ALORS l'histoire s'arrête, le lecteur doit stopper sa lecture. Et là, nous avons 2 actions équivalentes : le texte fait avancer l'histoire ; le lecteur apporte des éléments permettant de la continuer.
Je pense que là, JE tiens une définition claire et non ambigüe de l'idée que je me fais de la littérature interactive.
Littérature interactive : Usage esthétique du langage écrit nécessitant une participation active du lecteur par rapport à l'oeuvre pour faire progresser l'histoire. Le texte fait avancer l'histoire et le lecteur apporte des éléments permettant de la continuer. Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte et leur nature permet de varier significativement le récit entre deux lectures.
сыграем !