Salut Fitz, et merci pour cette exhaustive critique de ce chef d'oeuvre de livre-jeu.
Je souscris à tout ce que tu dis: première partie originale et prenante, seconde partie classique, très difficile et pas franchement cohérente, un peu rapiécée, comme si les auteurs étaient à cours d'idées. Mais qui permet de comprendre pourquoi le père du Héros échoue alors qu'il est un Grand-Sage-Erudit-Avisé etc...: il n'avait pas les deux Artefacts indispensables à un règne prospère et sans problèmes.
A ce titre, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les auteurs se sont tout simplement contredits. Ainsi, dans le tome 2 on nous apprend que l'assassin de Szeged, le père du Héros, est Yaémon, à la suite d'une querelle religieuse qui les opposait (que le Suzerain aurait peut être mieux géré s'il avait été en possession du Sceptre et de l'Orbe? ). Alors que dans le 4 (je ne me souviens plus du paragraphe), on nous affirme que c'est l'Usurpateur le régicide. Bref.
Je souscris donc à ce que tu dis, excepté sur deux points:
1- la première partie est loin d'être aussi manichéenne que tu le dis. Si effectivement Parsifal et Gwyneth sont de bons conseils, ce n'est pas tellement parce qu'ils sont "gentils", mais parce que sont des personnes mesurées. En termes d'alignement, je dirais que Parsifal est un Loyal Bon (comme Doré Le Jeune, mais en bien plus modéré, l'âge aidant) et que Gwyneth est une Loyale Neutre (dans le 3, le paragraphe 296 insiste sur ce point: ce n'est pas un personnage "Bon"). Les deux sont attachés à l'Ordre et à la Loi, ce qui est de bon aloi dans une cîté en proie aux dissensions et désordres de toutes sortes. Si on est fin politique, on sent bien qu'il va falloir faire preuve de fermeté pour s'en sortir (sans exagérer non plus, on peut être ferme sans se transformer pour autant en tyran). En fait, il faut se méfier des conseils des personnalités qui sont trop extrêmistes ou idéalistes, comme le Démagogue, qui est un grand orateur mais un politique médiocre, ou Gristache. Enfin, les conseils de certains personnages plus mystérieux, comme Solstice, ou même intrigants, comme Golspiel, ou carrément maléfiques, comme le Surintendant ou Perdigan/Foxglove ne sont pas forcément mauvais, au contraire: ils sont tous de grands connaisseurs de la cîté. Et les magouilles sont parfois vraiment payantes, avec par exemple l'exil de Golspiel, qui permet de renflouer les caisses du Trésor comme jamais.
2-Concernant le fait que les Ninjas de la Voie du Scorpion se font trop facilement infiltrer
Là dessus, un bémol est à apporter, et apporte de l'eau au moulin sur le débat concernant le manichéisme de cette série.
Certes, les Ninjas de Némésis sont maléfiques. Mais ils obéissent à un Code de l'Honneur et sont obnubilés par une chose: ils veulent constammer prouver que la Voie du Scorpion est supérieure à celle du Tigre (relis le paragraphe 22 du volume 2). Donc tomber à bras raccourcis à plusieurs sur le Héros, comme de vulgaires paysans, ne signifie rien pour eux, car ça ne prouve rien en termes de rivalité. Sauf si le Héros fait une erreur stratégique en termes de Ninjutsu, de discrétion.
On retrouve cette même logique de manière assez constante chez les serviteurs les plus gradés de la Mante Ecarlate, comme Yaémon ou Aiguchi.
Et pour faire un long retour en arrière, il faut se souvenir que dans le premier volume, Manse et Yaémon sont parfaitement au courant de la mission du Héros, lui mettent certes des bâtons dans les roues, mais ne mettent jamais toutes leurs chances de leur côté pour le battre, car ce serait trop facile. Sciemment, ils le laissent venir à eux et le jaugent constamment, ne le "punissant" qu'en cas d'erreur grave de sa part, qui prouverait son infériorité et, partant, celle de son dieu Kwon. Il y a ainsi un passage où, quand le Héros se présente déguisé en barde à Yaémon, l'auteur arrive à nous faire comprendre implicitement que le Grand Maïtre de la Flamme l'a démasqué et n'attend qu'une grossière erreur de sa part pour mettre fin à sa vie.
Tout cela est donc une affaire de prestige, de rivalité entre écoles opposées, sur fond d'opposition religieuses et morales. Il y a un respect, une forme de loyauté entre tous ces champions des Dieux. Je serais tenté de dire un fair-play sportif.
Je souscris à tout ce que tu dis: première partie originale et prenante, seconde partie classique, très difficile et pas franchement cohérente, un peu rapiécée, comme si les auteurs étaient à cours d'idées. Mais qui permet de comprendre pourquoi le père du Héros échoue alors qu'il est un Grand-Sage-Erudit-Avisé etc...: il n'avait pas les deux Artefacts indispensables à un règne prospère et sans problèmes.
A ce titre, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les auteurs se sont tout simplement contredits. Ainsi, dans le tome 2 on nous apprend que l'assassin de Szeged, le père du Héros, est Yaémon, à la suite d'une querelle religieuse qui les opposait (que le Suzerain aurait peut être mieux géré s'il avait été en possession du Sceptre et de l'Orbe? ). Alors que dans le 4 (je ne me souviens plus du paragraphe), on nous affirme que c'est l'Usurpateur le régicide. Bref.
Je souscris donc à ce que tu dis, excepté sur deux points:
1- la première partie est loin d'être aussi manichéenne que tu le dis. Si effectivement Parsifal et Gwyneth sont de bons conseils, ce n'est pas tellement parce qu'ils sont "gentils", mais parce que sont des personnes mesurées. En termes d'alignement, je dirais que Parsifal est un Loyal Bon (comme Doré Le Jeune, mais en bien plus modéré, l'âge aidant) et que Gwyneth est une Loyale Neutre (dans le 3, le paragraphe 296 insiste sur ce point: ce n'est pas un personnage "Bon"). Les deux sont attachés à l'Ordre et à la Loi, ce qui est de bon aloi dans une cîté en proie aux dissensions et désordres de toutes sortes. Si on est fin politique, on sent bien qu'il va falloir faire preuve de fermeté pour s'en sortir (sans exagérer non plus, on peut être ferme sans se transformer pour autant en tyran). En fait, il faut se méfier des conseils des personnalités qui sont trop extrêmistes ou idéalistes, comme le Démagogue, qui est un grand orateur mais un politique médiocre, ou Gristache. Enfin, les conseils de certains personnages plus mystérieux, comme Solstice, ou même intrigants, comme Golspiel, ou carrément maléfiques, comme le Surintendant ou Perdigan/Foxglove ne sont pas forcément mauvais, au contraire: ils sont tous de grands connaisseurs de la cîté. Et les magouilles sont parfois vraiment payantes, avec par exemple l'exil de Golspiel, qui permet de renflouer les caisses du Trésor comme jamais.
2-Concernant le fait que les Ninjas de la Voie du Scorpion se font trop facilement infiltrer
Là dessus, un bémol est à apporter, et apporte de l'eau au moulin sur le débat concernant le manichéisme de cette série.
Certes, les Ninjas de Némésis sont maléfiques. Mais ils obéissent à un Code de l'Honneur et sont obnubilés par une chose: ils veulent constammer prouver que la Voie du Scorpion est supérieure à celle du Tigre (relis le paragraphe 22 du volume 2). Donc tomber à bras raccourcis à plusieurs sur le Héros, comme de vulgaires paysans, ne signifie rien pour eux, car ça ne prouve rien en termes de rivalité. Sauf si le Héros fait une erreur stratégique en termes de Ninjutsu, de discrétion.
On retrouve cette même logique de manière assez constante chez les serviteurs les plus gradés de la Mante Ecarlate, comme Yaémon ou Aiguchi.
Et pour faire un long retour en arrière, il faut se souvenir que dans le premier volume, Manse et Yaémon sont parfaitement au courant de la mission du Héros, lui mettent certes des bâtons dans les roues, mais ne mettent jamais toutes leurs chances de leur côté pour le battre, car ce serait trop facile. Sciemment, ils le laissent venir à eux et le jaugent constamment, ne le "punissant" qu'en cas d'erreur grave de sa part, qui prouverait son infériorité et, partant, celle de son dieu Kwon. Il y a ainsi un passage où, quand le Héros se présente déguisé en barde à Yaémon, l'auteur arrive à nous faire comprendre implicitement que le Grand Maïtre de la Flamme l'a démasqué et n'attend qu'une grossière erreur de sa part pour mettre fin à sa vie.
Tout cela est donc une affaire de prestige, de rivalité entre écoles opposées, sur fond d'opposition religieuses et morales. Il y a un respect, une forme de loyauté entre tous ces champions des Dieux. Je serais tenté de dire un fair-play sportif.
Baaauuuuume Damohl, plus fort que la douleeeuuuur!