Stéréotypes dans les univers de fantasy
#1

Messages extraits de la conversation sur les Sombres Cohortes


(06/03/2024, 15:22)Voyageur Solitaire a écrit : (Message personnel : arrêtez avec [...] les gentils nains bourrus et barbus qui boivent de la bière, les elfes gracieux qui jouent de la harpe et les vieux magiciens à barbe blanche et robe étoilée, que ce soit Yaztromo, Nicodème ou Gandalf ! Arrêtez avec l'héritage Tolkien et les gentils Hobbits qui gambadent dans les champs en revenant de traire les vaches, on n'en peut plus bordel !)

Je ne suis pas d'accord !
Dans les jeux et univers méd fan d'aujourd'hui, à force de tous vouloir faire original, on n'arrête pas d'avoir des personnages principaux où l'un est un homme-plante, l'un est un homme-pierre, l'autre est demi-démon et un autre est un savant-fou homme-rat ou encore un tieffelin, un homme-aigle ou un homme-chat, moi, par nostalgie, ça me manque un peu de revoir des elfes, des nains et des hobbits à l'ancienne, et de revenir un peu aux classiques, justement parce que plus personne ne le fait.
À force de devenir rares, c'est eux qui deviennent originaux…
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#2
Alors je précise ma pensée :
Je ne suis pas pour éradiquer tout ce que Tolkien a légué à la Fantasy. Je trouve dommage qu'on en fasse, encore aujourd'hui, le maître-étalon, le canon, le modèle de la Fantasy. Patrice Louinet, grand spécialiste de Robert Howard l'a très bien dit : "Tolkien, c'est devenu l'arbre qui cache la forêt de la Fantasy". On peut sortir des éternels forêts, prairies, montagnes et vallées, châteaux, dragons, chastes princesses et preux chevaliers, le tout assorti d'un manichéisme effarant. Howard, Clark Ashton Smith, Abraham Merritt, Tanith Lee, Karl E. Wagner, Catherine Moore et tant d'autres nous ont offert d'autres mondes, d'autres héros. Conan le barbare (le vrai, pas celui du cinéma ou de la BD), Jirel de Joiry et Agnès la Noire, Kane le guerrier-philosophe, Elric de Ménilboné, Uasti la sorcière blanche... On peut imaginer un univers Fantasy inspiré de l'Afrique, des civilisations précolombiennes, indienne, japonaise, égyptienne... Il y a l'afrofuturisme, le Steampunk, la SF mystique et théologique version Dune... Il y a des œuvres comme Yohance (space opera inspiré de l'Afrique), la BD The Pack qui raconte les aventures de deux frères nubiens assassins dans l'Egypte antique... Il y a Le labyrinthe de Pharaon de Serge Brussolo, La Nef d'Ishtar d'Abraham Merrit...

On peut explorer d'autres univers, d'autres styles que le sempiternel Donjons et Dragons.
Sans pour autant proposer d'incarner un guerrier-magicien-acrobate doué pour faire les cheesecake, autrefois cantatrice avant de perdre sa voix et de devenir homme par le sortilège d'un amant magicien jaloux et qui aujourd'hui cherche la Pierre Philosophale en compagnie d'un homme-lézard mutant et d'une compagnie de mercenaires elfiques chassés de leurs terres par un promoteur allansien sans scrupules...
Anywhere out of the world
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#3
Effectivement on peut partir sur des univers et races personnages différents. Mais surtout il y a le manichéisme que tu cites. Que je comprends car Tolkien a subi directement la guerre, et avec toutes les actualités en ce moment on nous vend encore partout le même modèle de super méchants contre super gentils, qu'on accepte en général sans se poser plus de questions que ça. La réalité étant sans aucun doute moins tranchée, et finalement plus dure à vivre et révoltante. Ce serait tellement plus simple s'il y avait simplement des méchants qui sont toujours méchants et des gentils toujours gentils dans le monde...

Mais je signe tout de suite pour une HF avec les standards elfes, nain, etc sans manichéisme. Alors que si on change juste les acteurs pour garder le même schéma bons/méchants, ce n'est pas la peine.

A la décharge de Tolkien, il y a quand même quelques hobbits "mauvais". Et la querelle entre les chefs orques, tant pour la fuite avec Merry et Pippin que dans la tour à la frontière du Mordor, c'est quand même montrer qu'il y a des conflits d'intérêt et une unité globale très fragile, que ce n'est pas une armée marchant ensemble comme un seul homme (ou orque^^). Du coup sans la poigne de fer de Sauron tout se disloque de manière quasi-instantanée.

Par contre désolé pour lui mais je ne vois pas grand-chose à sauver dans la manière dont est construit cet opus de Sir Ian Livingstone (c'est ainsi qu'on doit l'appeler d'après ce que j'ai vu sur le blog de Dave Morris).
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#4
Orques, gobelins, nains et elfes ne me dérangent pas fondamentalement non plus mais pourquoi tous les nains à la suite de Tolkien seraient-ils forcément barbus avec les cheveux longs, pourquoi tous les elfes seraient-ils blonds et ceci et cela ?

Tolkien n'y est pour rien, mais non seulement on a pris son œuvre comme référence mais on a semble-t-il jugé sacrilège d'en avoir une autre vision. Un modèle intouchable, figé. Que l'on conserve les caractéristiques des races qu'il a créé, le fond en fait, normal. Mais pour la forme, on peut faire différent. Pourquoi pas des nains imberbes, pourquoi pas des elfes aux cheveux courts, avec des tatouages rituels, des bijoux, pourquoi pas un magicien en tunique et pantalon (sûrement mieux adapté à un éventuel voyage que ces foutues robes), avec des runes magiques tatouées sur le dos de ses mains, le cou cerclé d'amulettes et de talismans et pas forcément vieux ? Pourquoi des sorcières forcément vieilles, moches, volant sur des balais ? Howard mettait en scène des sorcières superbes qui chevauchaient, nues, les courants aériens, les nuits de Sabbat, dans le roulement des tambours...

Et puis, ce manque de sensualité, de désir, de plaisir... Ces héros asexués, ces princesses vertueuses et chastes, ces elfes éthérés et comme tu l'as dit, ces gentils vraiment gentils, ces mignons Hobbits animés des intentions les plus pures... C'est plus la Comté, c'est la petite maison dans la prairie ! Dégoulinante de bons sentiments et de vertu et où les gentils gagnent toujours à la fin. Chiant ! Je préfère des personnages plus païens, de chair et de sang, qui ont un sexe, des désirs, des amours passionnés et des haines brûlantes (ou l'inverse), qui vivent quoi !

Désolé pour ce hors-sujet...
Anywhere out of the world
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#5
(07/03/2024, 08:10)Voyageur Solitaire a écrit : incarner un guerrier-magicien-acrobate doué pour faire les cheesecake, autrefois cantatrice avant de perdre sa voix et de devenir homme par le sortilège d'un amant magicien jaloux et qui aujourd'hui cherche la Pierre Philosophale en compagnie d'un homme-lézard mutant et d'une compagnie de mercenaires elfiques chassés de leurs terres par un promoteur allansien sans scrupules...

Faut arrêter de me filer des pitchs comme çà, hein. Je vais avoir envie de les écrire.......

Avec plein de nains partout. PLEIN !
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#6
Chiche...  Mrgreen
Anywhere out of the world
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#7
(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Orques, gobelins, nains et elfes ne me dérangent pas fondamentalement non plus mais pourquoi tous les nains à la suite de Tolkien seraient-ils forcément barbus avec les cheveux longs, pourquoi tous les elfes seraient-ils blonds et ceci et cela ?
"Pourquoi", eh bien, parce qu'on a envie justement de jouer dans ces univers qu'on a découverts comme ça dans les films et les livres, et qui nous ont fait rêver à l'époque.
Bien sûr, le problème c'est le "forcément".

(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Tolkien n'y est pour rien, mais non seulement on a pris son œuvre comme référence mais on a semble-t-il jugé sacrilège d'en avoir une autre vision. Un modèle intouchable, figé. Que l'on conserve les caractéristiques des races qu'il a créé, le fond en fait, normal. Mais pour la forme, on peut faire différent. Pourquoi pas des nains imberbes, pourquoi pas des elfes aux cheveux courts, avec des tatouages rituels, des bijoux, pourquoi pas un magicien en tunique et pantalon (sûrement mieux adapté à un éventuel voyage que ces foutues robes), avec des runes magiques tatouées sur le dos de ses mains, le cou cerclé d'amulettes et de talismans et pas forcément vieux ? Pourquoi des sorcières forcément vieilles, moches, volant sur des balais ? Howard mettait en scène des sorcières superbes qui chevauchaient, nues, les courants aériens, les nuits de Sabbat, dans le roulement des tambours...

C'est marrant, tu balayais de la main l'autre jour "le sempiternel Donjons & Dragons", mais à peu près tout ce que tu cites là existe déjà dans D&D.
Dans D&D, les Elfes ne sont pas les surhommes blonds hyper athlétiques à la Orlando Bloom (ce qui d'ailleurs, concerne surtout les Hauts Elfes de Rivendell/Fondcombe et de l'aristocratie de Mirkwood/Mirquebois, mais pas les Elfes sylvains ordinaires de Mirkwood), ils sont bruns, frêles, un peu plus petits que les humains, et ont généralement plutôt les yeux verts - même si ça dépend de si on est dans le setting de Greyhawk/Faucongris/Oerth/Taerre ou de Forgotten Realms/Royaumes Oubliés/Faerun ou un autre, et si on parle de hauts elfes, d'elfes sauvages ou d'elfes des bois.
Les nains sont généralement barbus (c'est vraiment important dans leur culture), mais il me semble avoir un souvenir lointain d'une illustration de Casus Belli ou de Dragon Magazine sur les "nains d'égoût" où ils étaient imberbes.
Déjà dans la 3e édition de 2001, sur l'illustration des personnages d'exemples pour l'Ensorceleur (Sorcerer), le Magicien (Wizard) et le Magicien spécialisé Illusionniste (Wizard - Illusionist), aucun n'est représenté avec une robe. On peut très bien acheter des "robes de mage" dans l'équipement de départ si on veut (et que comme moi on aime bien le classicisme), mais ce n'est absolument pas obligatoire. Ah, et aucun n'est vieux, également. D'ailleurs, dans les règles de création de base, un aventurier niveau 1 est forcément jeune, même si le joueur a la possibilité de prendre quelqu'un de plus âgé pour des bonus en Intelligence/Sagesse/Charisme contre des malus en Force/Dextérité/Constitution. Je t'accorde que l'illustration du Magicien d'exemple de la 5e edition est effectivement un vieillard à barbe blanche - mais il est typé africain donc ils ont fait des efforts lol.
Des musiciens tatoués de partout, il y en a aussi : les mages rouges de Thay.
Et les sorcières sont pas forcément vieilles et moches non plus, enfin ça dépend. Les aventurières Ensorceleuses sont de base jeunes, comme dit plus haut, mais c'est vrai qu'il y a un monstre appelé "Hag", qui est une mauvaise fée qui a toujours l'apparence d'une vieille femme.


(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Et puis, ce manque de sensualité, de désir, de plaisir... Ces héros asexués, ces princesses vertueuses et chastes, ces elfes éthérés et comme tu l'as dit, ces gentils vraiment gentils, ces mignons Hobbits animés des intentions les plus pures... C'est plus la Comté, c'est la petite maison dans la prairie ! Dégoulinante de bons sentiments et de vertu et où les gentils gagnent toujours à la fin. Chiant ! Je préfère des personnages plus païens, de chair et de sang, qui ont un sexe, des désirs, des amours passionnés et des haines brûlantes (ou l'inverse), qui vivent quoi !

Bon, pour le coup, ça c'est bien UN PEU la faute de Tolkien. Tolkien était très très catholique, donc le sexe juste pour le plaisir, c'était pas vraiment un truc positif pour lui.
La faute c'est aussi à la pudibonderie américaine et au fait que les livres-jeux, jeux de plateau, jeux vidéos d'Heroic Fantasy à la Tolkien étaient destinés au marché des enfants et des jeunes adolescents. Donc pas de sexe, absolument pas de sexe.

Mais pour le coup, D&D est très sexualisé depuis longtemps. Les éditions d'avant la deuxième d'AD&D n'étaient pas farouches en illustrations de personnages féminins seins nus, et c'est aussi D&D qui est à l'origine du cliché des aventurières en "Chainmail Bikini" (enfin en partie, il y a aussi les BD de Sonja la Rousse qui ont énormément contribué). Il y a aussi le monstre "Nymphe", dont la beauté est telle qu'elle rend aveugle. Dans la 1e édition d'AD&D, elle pouvait même se déshabiller pour que sa beauté tue ceux qui la regardent !
Ça a changé à partir de la 2e édition d'AD&D, "l'édition de la censure", où pour combattre la mauvaise image de D&D après que les mouvements féministes et religieux conservateurs américains s'y sont attaqués, on a retiré tout ce qui pouvait avoir un lien avec le sexe, donc adieu les seins nus, les nymphes qui peuvent se déshabiller, et même les demi-orques (vu qu'ils étaient issus d'un viol). Bon, les demi-orques sont revenus pour la 3e édition, quand même.
Mais il y a qu'à regarder des sessions de "Critical Role" et le nombre de blagues de cul qu'ils font par saison pour avoir une idée à quel point une table de rôlistes de D&D peut avoir l'esprit mal placé.
Et je ne leur jette pas la pierre, un des premiers trucs que j'ai faits, adolescent, en tant que MJ, c'est d'envoyer mes joueurs dans une maison close.

Pareil pour le manichéisme : le setting des Royaumes Oubliés l'est peut-être un peu plus (il y a plein d'organisations clairement maléfiques, mais il y a aussi des organisations très bienveillantes, comme les Harpers ou le Order of The Gauntlet), mais le setting d'origine, Greyhawk, était bien plus "gris et noir" que "blanc et noir". Il y avait une montagne de factions franchement maléfiques, mais la seule faction de PNJ un peu héroïque, c'était les Huit, et alors, déjà, même s'ils combattent les forces du mal et autres menaces pour leur cité, c'était un peu une assemblée de gens hétéroclites à la moralité variable (il y a bien un paladin, mais aussi des mages assoiffés de pouvoir) qui s'inquiétaient avant tout de leur propre intérêt, et en plus, dans le canon, ils sont censés disparaître en cours de campagne, de sorte que les personnages des joueurs sont censés prendre leur place - et se retrouvent donc seuls face aux prochaines menaces, sans alliés puissants pour les sortir du pétrin.

Bref, D&D, c'est un peu un couteau suisse : on y trouve de tout, du bon et du moins bon, du classicisme (Greyhawk, Mystara), de la high fantasy (Forgotten Realms, Dragonlance), du gothique (Ravenloft), du sombre (Dark Sun) et du complètement original (Eberron, Planescape, Spelljammer), des grandes guerres épiques entre dieux ou des aventures individuelles pour chercheurs de trésor sans trop de scrupules, du cul et du dark ou du tout public pour les chtites nenfants...
Après on y pioche ce qu'on veut, voire on fait son propre univers de campagne. Big Grin

Bref, je fais encore plus un immense hors-sujet que VS.
Je sens que Salla ou un autre admin va me rappeler à l'ordre avant de couper le sujet pour déplacer le débat ailleurs lol.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#8
Merci pour cet éclairage qui me rappelle que je devrais sortir un peu de ma bulle "Howard-Smith-Merritt-Lee et autres". Ces derniers m'ont tellement enthousiasmé que j'ai rejeté le reste et n'y ai plus jeté un œil depuis. Je note quand-même que les exceptions dont tu parles, nains imberbes, magiciens tatoués, elfes bruns... sont quasiment toujours des "races" à part, particulières. Dans les LDVH (tentative désespérée pour se rapprocher du sujet), on peut noter Balthus, le sorcier de La Citadelle du Chaos, qui n'a pas grand-chose à voir avec Gandalf, Nicodème, Yaztromo et consorts.

Pour les nanas seins nus ou à poil, là, c'est le vieux cliché éculé (non c'est pas un gros mot) de la Fantasy où la plupart des personnages féminins sont divisés en deux/trois catégories : la potiche vertueuse et sans défense à sauver, la même mais moins farouche qui accepte de coucher avec son sauveur pour le remercier ou enfin la guerrière intrépide qui remet les mecs à leur place (mais en restant un canon quand-même, affublée de son improbable bikini de mailles ou d'une armure avec une ficelle entre les fesses et deux timbres reliés par un fil en guise de corsage...). C'était l'époque et les auteurs/illustrateurs étaient majoritairement des mecs. On notera qu'Howard avait un petit faible dans Conan pour les scènes de fouet entre femmes, avec la pauvre captive nue fouettée par la méchante. Goût personnel ou manière d'allécher le lecteur ? Il reconnût plus tard que ce genre de scène était le souhait de ses éditeurs et de ses lecteurs.

Les temps changent, il y a même aujourd'hui une Fantasy gay (par des auteurs africains de surcroît) comme les nouvelles de Kai Ashante Wilson, The sorcerer of the wildeeps et A taste of honey. Pas des bouquins érotiques ou des parodies, mais de vrais histoires de Fantasy, plutôt bonnes d'ailleurs.
Le premier est l'histoire d'un guerrier et d'un magicien engagés par une caravane de marchands pour protéger leur passage à travers une forêt enchantée où la piste est bordée d'autres dimensions et espaces-temps qui engloutissent le voyageur imprudent qui quitterait la route principale. Les deux compagnons s'en éloignent pourtant afin de traquer les deux fauves redoutables qui harcèlent la caravane.
Le second est un mélange étonnant d'empire romain et d'Afrique, avec l'histoire entre un ambassadeur et le maître des bêtes, chef de la ménagerie royale, accompagné de sa panthère apprivoisée et qui parle aux animaux.

Dépaysant et original.
Par contre, le style est assez soutenu, voire littéraire par moments et il faut lire l'anglais...
Anywhere out of the world
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#9
(09/03/2024, 10:34)Voyageur Solitaire a écrit : Merci pour cet éclairage qui me rappelle que je devrais sortir un peu de ma bulle "Howard-Smith-Merritt-Lee et autres". Ces derniers m'ont tellement enthousiasmé que j'ai rejeté le reste et n'y ai plus jeté un œil depuis.
J'adore Howard aussi ! Je ne suis pas seulement fan de D&D ^^
Les autres je ne connais pas.

(09/03/2024, 10:34)Voyageur Solitaire a écrit : Je note quand-même que les exceptions dont tu parles, nains imberbes, magiciens tatoués, elfes bruns... sont quasiment toujours des "races" à part, particulières.
Effectivement, bonne remarque.

(09/03/2024, 10:34)Voyageur Solitaire a écrit : Pour les nanas seins nus ou à poil, là, c'est le vieux cliché éculé (non c'est pas un gros mot) de la Fantasy où la plupart des personnages féminins sont divisés en deux/trois catégories : la potiche vertueuse et sans défense à sauver, la même mais moins farouche qui accepte de coucher avec son sauveur pour le remercier ou enfin la guerrière intrépide qui remet les mecs à leur place (mais en restant un canon quand-même, affublée de son improbable bikini de mailles ou d'une armure avec une ficelle entre les fesses et deux timbres reliés par un fil en guise de corsage...).
Certes, mais du coup, tu peux moins te plaindre que la Fantasy a tendance a être asexuée et pas assez sensuelle ^^

(09/03/2024, 10:34)Voyageur Solitaire a écrit : C'était l'époque et les auteurs/illustrateurs étaient majoritairement des mecs. On notera qu'Howard avait un petit faible dans Conan pour les scènes de fouet entre femmes, avec la pauvre captive nue fouettée par la méchante. Goût personnel ou manière d'allécher le lecteur ? Il reconnût plus tard que ce genre de scène était le souhait de ses éditeurs et de ses lecteurs.
Pour le coup, l'illustratrice des Weird Tales à l'époque de Conan le barbare, Margaret Brundage, était pas farouche pour dessiner des demoiselles en détresse dans de différentes positions de bondage sexy, c'était clairement un fétiche à elle.
Je ne pense pas que ce soit que l'apanage des hommes de dessiner les femmes de façon sexy, honnêtement.
Mon amie Marion Poinsot, qui dessine notamment les BD Donjon de Naheulbeuk, n'a jamais eu peur de dessiner des pin up sexy, par exemple.
J'ai aussi le souvenir de rôlistes femmes dire que, justement, c'était pour elles une façon de mettre en scène un fantasme que d'incarner une super guerrière habillée de façon extrêmement sexy, sachant que contrairement à la vraie vie, elles avaient le pouvoir de foutre en pièces le premier relou qui leur ferait des remarques graveleuses.

(09/03/2024, 10:34)Voyageur Solitaire a écrit : Les temps changent, il y a même aujourd'hui une Fantasy gay (par des auteurs africains de surcroît) comme les nouvelles de Kai Ashante Wilson, The sorcerer of the wildeeps et A taste of honey. Pas des bouquins érotiques ou des parodies, mais de vrais histoires de Fantasy, plutôt bonnes d'ailleurs.
Le premier est l'histoire d'un guerrier et d'un magicien engagés par une caravane de marchands pour protéger leur passage à travers une forêt enchantée où la piste est bordée d'autres dimensions et espaces-temps qui engloutissent le voyageur imprudent qui quitterait la route principale. Les deux compagnons s'en éloignent pourtant afin de traquer les deux fauves redoutables qui harcèlent la caravane.
Le second est un mélange étonnant d'empire romain et d'Afrique, avec l'histoire entre un ambassadeur et le maître des bêtes, chef de la ménagerie royale, accompagné de sa panthère apprivoisée et qui parle aux animaux.

Dépaysant et original.
Par contre, le style est assez soutenu, voire littéraire par moments et il faut lire l'anglais...

Je rajoute ça à la déjà très très très longue liste des trucs auxquels je dois jeter un oeil.
Mais j'ai déjà pas fini les livres que j'ai chez moi et que j'ai commencé, alors...
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#10
Pour Margaret Brundage, le doute demeure : s'était-elle "spécialisée" dans ce genre d'illustrations par goût ou par besoin ? Quand on sait qu'elle dessina jusqu'à la fin de sa vie pour subvenir à ses besoins, on peut penser qu'elle dessina ce qu'on lui demandait, ce qui était le souhait des éditeurs et lecteurs de l'époque. Mais quand on regarde ses dessins personnels, ceux qu'elle faisait à côté, pour son plaisir personnel, c'étaient également de superbes pin-up...
Après, entièrement d'accord : pas besoin d'être un homme pour dessiner des femmes sexy et inversement. Le genre n'a rien à voir : José Gonzales s'est rendu célèbre pour ses magnifiques dessins, parfois érotiques, de Vampirella, devenus une référence pour les fans de l'héroïne et pourtant il aimait les hommes. "L'imagination est bisexuelle" dixit feu Anne Rice.
Anywhere out of the world
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#11
Citation :Les temps changent, il y a même aujourd'hui une Fantasy gay (par des auteurs africains de surcroît) comme les nouvelles de Kai Ashante Wilson, The sorcerer of the wildeeps et A taste of honey. Pas des bouquins érotiques ou des parodies, mais de vrais histoires de Fantasy, plutôt bonnes d'ailleurs.

Tiens en passant, tant qu'à être dans la Fantasy gay africaine, je vous propose aussi Léopard noir loup rouge de Marlon James. C'est une auteur Jamaïcain mais l'histoire se déroule en Afrique. Une équipe de mercenaires qui sortent tous vraiment de l'ordinaire, dont l'homme-léopard et Pisteur (le héro qui renifle vraiment tout) doit retrouver un enfant de 3 ans que tout le monde recherche, sans trop savoir pourquoi au début de l'aventure. C'est vraiment épique, très cru (sale?), plein d'adrénaline et de testostérone. Très original aussi, les lieux visités sont incroyables, dont une ville construite dans des arbres géants, où tout est actionné par des esclaves qui vivent dans les murs. En tout cas moi j'ai adoré.
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#12
Merci pour l'info, connais pas du tout. Yep

Pour les histoires de Kaï Ashante Wilson, pas de sexe ou d'érotisme. Je dirais qu'il aborde la relation entre ses héros de façon plus spirituelle et sentimentale que physique. Surtout avec Isa et Demane, qui escortent la fameuse caravane, les deux amants ayant du sang divin dans les veines. Avec parfois un certain lyrisme, disant par exemple d'Isa "qu'il a un chant pour voix et des cheveux lumineux qui boivent le soleil".
Anywhere out of the world
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#13
Sur le sexe, il y a tout un contexte d'époque qui est effectivement très important. Si je fais un parallèle avec la BD, on avait des héros qui étaient Tintin et le capitaine Haddock, Spirou et Fantasio, Blake et Mortimer, etc...En général des couples d'hommes, dans une société pourtant largement homophobe Smile, mais juste parce que représenter une idylle avec une femme ça ne se faisait pas. Sans parler des schtroumpfs, 100 mâles pour une seule schtroumpfette (mais il y avait là une vraie volonté satirique de Peyo).
Aujourd'hui je dirais qu'on est un peu dans l'excès inverse, avec l'interprétation sexuelle d'un peu tout et n'importe quoi. Lanfeust ou la Quête de l'Oiseau du Temps ont introduit une norme un peu "pin-up" dans la représentation de la femme en Fantasy. A l'époque c'était transgressif, aujourd'hui c'est la tarte à la crème. Du coup une série comme Yoko Tsuno apparaît désormais comme un ovni, avec une héroïne féminine, pratiquant le karaté mais pas vraiment badasse, et surtout évacuant toute histoire sexuelle.

On parle en fait de l'évolution de la représentation de la femme, c'est plus large que la fantasy, et il y a des mouvements de balancier dans un sens ou dans l'autre. La représentation de la sexualité de la femme pouvait apparaître comme un mouvement émancipateur, mais comme elle se faisait dans une perspective largement masculine c'est aujourd'hui considée plutôt réac.
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#14
Les couples d'hommes de l'âge d'or de la BD, franco-belge ou autre, c'est quelque chose. Et certaines parodies sont franchement poilantes.
Je suis tombé sur des vieux Comics de Batman où ce dernier et Robin ont tout du vieux couple, dormant dans la même chambre, déjeunant ensemble... Il y a une case où on les voit se réveiller le matin et où on a l'impression qu'ils sont dans le même lit (en fait, ils sont dans des lits jumeaux mais rapprochés et avec l'angle de vue du dessin, on a l'impression d'un seul lit). Et Bruce Wayne qui s'étire en disant un truc du genre : "Ha, rien ne vaut une bonne nuit ! Allez, à la douche et nous pourrons entamer la journée !"  Mrgreen

Tintin et le capitaine Haddock au moins ne dorment pas dans la même chambre. Bon c'est vrai, vivre dans un château, ça aide...
Du côté des gaulois, Astérix et Obélix ont chacun leur maison au début mais dans les derniers albums, comme Le fils d'Astérix, ils vivent ensemble dans la même maison.
Et on va éviter de parler d'Alix et d'Enak... Encore que là, l'époque et la société dans lesquelles se déroule l'histoire peut entretenir une certaine ambiguïté.
Anywhere out of the world
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#15
(31/03/2024, 12:05)gynogege a écrit : Du coup une série comme Yoko Tsuno apparaît désormais comme un ovni, avec une héroïne féminine, pratiquant le karaté mais pas vraiment badasse, et surtout évacuant toute histoire sexuelle.

À force de chasteté, l'héroïne invitait un peu le même genre de réflexions que les célèbres couples d'hommes de la BD comme Tintin/Haddock. On finissait par se dire que Yoko n'était jamais si heureuse que lorsqu'elle pouvait nouer des relations amicales avec d'autres jeunes femmes...
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