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Hello,
dans le cadre d'un concours, j'ai écris un petit article pour donner des conseils d'écriture à des débutants.
Ici : https://www.quefaitesvous.com/blog/ecrir...-conseils/
Je vous invite à donner les vôtres, j'en ferai un 2e article !
(Ou moduler/compléter ceux que j'ai donné)
le concours en question : https://www.lecog.fr/la-nuie/
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Le seul conseil valable que j'ai reçu autrefois sur un fofo d'écriture était celui-ci : écrivez n'importe quoi, mais faites-le BIEN
сыграем !
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09/08/2023, 21:39
(Modification du message : 09/08/2023, 21:43 par grattepapier.)
Pour compléter ton article : sur le 4e point (les choix), c’est peut-être une évidence mais peut-être dire en complément qu’il est préférable d’éviter de proposer des choix se faisant au pifomètre (spécialité de Ian Livingstone). Il faut donc proposer des choix différenciants ou tout du moins donner des informations mêmes partielles (ou la possibilité d’accéder préalablement à ces informations), pour que le lecteur ait plaisir à tenter d’anticiper les risques ou bénéfices, en interprétant les indices données en fonction du contexte de l’histoire. Donc surtout pas de choix du type « allez-vous prendre à gauche ou à droite », mais plutôt (je caricature) « allez-vous prendre le sentier forestier à droite où vous risquez de rencontrer des brigands ou la grande route à gauche où vous pourriez tomber sur la troupe de soldats qui sont à votre recherche ».
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11/08/2023, 17:46
(Modification du message : 11/08/2023, 17:49 par Voyageur Solitaire.)
Grosso merdo (je prêche pour mon temple) :
- Ne vous fixez surtout pas un nombre maximal de paragraphes. Ecrivez, écrivez, il sera toujours temps de réduire ou raccourcir après.
- Choisissez soigneusement vos mots, on peut dire plus avec deux/trois mots bien choisis qu'avec un paragraphe de verbiage fadasse. Le français regorge de synonymes, de nuances, profitez-en.
- Proposez une histoire solide, qui tient la route. Même toute simple, c'est mieux que les rebondissements et retournements incroyables à n'en plus finir.
- Evitez effectivement les choix basiques et au pif : à droite ou à gauche.
- Evitez les indices à la con (en passant devant le mur, vous voyez le chiffre 222 peint dessus, notez bien cet indice), les personnages mal amenés (le riche marchand installé au fond d'une grotte perdue, le type surgi de nulle part et qui lui-même se demande ce qu'il fout là), la tonne d'indices et d'objets à récupérer, les noms à la con genre Grandpif, Niquedouille, Bois-Dragon ou la fée Lation (c'est bon, on n'a plus 12 ans)...
- Essayez d'être un peu original : le vieux magicien barbu en robe avec le chapeau pointu, les gentils elfes aux cheveux longs qui jouent de la harpe et les nains grognons qui chantent Youpla Boum, ça gonfle... Y a pas que Tolkien dans la Fantasy. Et d'ailleurs, il n'y a pas que la Fantasy dans les AVH.
- Proposez de nombreux choix, de nombreux itinéraires, de nombreuses possibilités. Il faut titiller la curiosité de votre lecteur, lui donner envie de relire, lui faire comprendre qu'il y a des endroits qu'il n'a pas découvert, des personnages qu'il n'a pas rencontrés, proposez des aventures dans l'aventure.
- Personnalisez le héros au strict minimum. Le héros, c'est le lecteur, c'est une aventure dont IL est le héros. Si, dès le début, vous donnez à votre héros un physique et un caractère détaillé, précis, il devient un personnage extérieur, étranger, ce n'est plus le lecteur.
- Faites des règles fluides, originales certes mais pas trop complexes. Rien de mieux pour casser l'immersion que de s'arrêter pour calculer dans un tableau les dégâts infligés par un canif à la lame rouillée sur un pourpoint matelassé ayant déjà servi.
- Enfin, restez crédibles, cohérents. Ce n'est pas parce que c'est un univers imaginaire qu'on peut y fourguer tout et n'importe quoi. Il faut que ça reste crédible. Derrière chaque personnage, chaque lieu, chaque évènement, il faut se poser la question : pourquoi est-il ici ? Pourquoi cet endroit est comme ça ? Pourquoi ce personnage réagit-il ainsi ? Il faut penser que le lecteur ne voit que la partie émergée de l'iceberg mais que la partie immergée est incontournable, même s'il ne la voit pas, pour qu'il y croit.
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11/08/2023, 18:46
(Modification du message : 11/08/2023, 18:47 par tholdur.)
De très bon conseils que tout ceci!
J'émets toutefois une réserve sur le fait de ne pas trop personnaliser le PJ. Comme dans un JDR, on peut énormément apprécier de jouer des profils différents, et ne pas faire un copier-coller de soi dans les décisions que l'on fait prendre au personnage. Au contraire l'intérêt dans ce cas c'est de se mettre dans sa peau avant de décider comment agir.
Globalement, c'est une bonne idée de laisser le lecteur "remplir" le personnage comme il l'entend, surtout si l'auteur n'oriente pas ensuite la manière de se comporter en récompensant systématiquement les choix "preux chevalier" et pénalisant les choix "moralement discutables". Que le lecteur ait donc la liberté de faire ce qu'il veut: se mettre soi effectivement, ou mettre toute autre personnalité de son choix, dans son personnage.
Je mettrai donc comme conseil non pas de personnaliser ou non le personnage d'entrée de jeu, mais de laisser en cours d'aventure le maximum de liberté d'action à vos lecteurs, et de ne pas les forcer à prendre la voix du bon samaritain par exemple, pour qu'ils puissent incarner leur personnage comme ils l'entendent.
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(11/08/2023, 18:46)tholdur a écrit : Je mettrai donc comme conseil non pas de personnaliser ou non le personnage d'entrée de jeu, mais de laisser en cours d'aventure le maximum de liberté d'action à vos lecteurs, et de ne pas les forcer à prendre la voix du bon samaritain par exemple, pour qu'ils puissent incarner leur personnage comme ils l'entendent.
Pas mieux.
Seule exception : si dès le départ, on a un personnage très typé, dont on attend qu'il se comporte d'une certaine manière, qui correspond à son "profil". Loup Solitaire en est un bon exemple.
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@ Caïthness :
C'est vrai que se motiver à une exigence, à ne pas se laisser aller sur une phrase parce qu'on n'est pas inspiré, est un vrai conseil.
Cela rejoint, je pense, ce que dit @voyageur : " Choisissez soigneusement vos mots "
@grattepapier :
J'avoue que je le fais rarement, mais effectivement, indiquer dans le choix des indices de conséquences est aussi un bon conseil. C'est même un sujet qui pourrait faire l'objet d'un thread en lui-même : Les choix où le lecteur découvre les conséquences de ses actes VS les choix où l'auteur prévient le lecteur en rendant explicite les dilemmes.
ex: "Allez-vous prendre les chiens dans votre chaloupe au risque de couler ou les abandonner à leur triste sort ?"
@VoyageurSolitaire :
1 - pas de limite § : yes
2 - choix des mots : triple yes
3 - Histoire solide : je pense que ton dernier point sur l'importance de la cohérence est plus important et à lui seul, garantit la solidité du récit.
4 - Éviter droite/gauche : oui si c'est un croisement où on ne peut pas revenir, cad un choix irrémédiable. Sinon, je trouve que les droite/gauche peuvent avoir une fonction de "sentiment de liberté" chez le lecteur, dans un esprit : "je vais poncer ce donjon de la cave au grenier ! Je vais commencer par la droite et je reviendrais à gauche. "
5 - oui. mdr . Sauf si on écrit pour du 12ans. En même temps, les noms avec beaucoup trop de consones, c'est pénible aussi je trouve.
6 - oui sur Tolkien et la fantasy, mais je trouve que l'utilisation de personnages "archétypes" se discute, car ils apportent des points de repères culturels.
7 - oui.
8 - Le débat sur les héros incarnés ou pas ... et les conséquences .
@Tholdur :
Je crois qu'effectivement la liberté reste le meilleur conseil, mais je pense aussi qu'une accumulation d'un certain type de choix devrait amener à une restriction des choix. Que le lecteur assume son choix d'incarnation.
Si 3x de suite le lecteur fait le choix de la castagne plutôt que le dialogue, il me paraîtrait cohérent qu'à la 4e fois, on lui propose une petite castagne ou une grosse castagne et que le choix du dialogue ne soit plus possible. Mais ce n'est pas un conseil pour débutant, je pense. Et plutôt complexe à mettre en oeuvre, je crois.
Autre exemple . Si on imagine un dialogue avec Roméo où Juliette(la lectrice) a des choix plutôt agressifs ou sympathiques, alors au bout de 3 choix agressifs, Roméo ne lui adressera plus la parole.
Là où c'est intéressant c'est que dans un modèle "héros incarné" , l'auteur peut dire/orienter dés le départ que l'héroïne est plutôt agressive. Alors qu'en laissant le choix, c'est la lectrice qui décide librement.
Oui, mais, dans la construction du récit, c'est pas la même chose ! Dans le premier cas, l'écriture se fait autour d'un personnage qui a déjà une tendance et dans l'autre il faut tout anticiper.
Autrement dit, je pense que la liberté oui, mais alors est-ce qu'il ne faut pas que le lecteur, en affirmant une incarnation par le biais de l'aventure, cette incarnation soit "cristallisée" de sorte qu'il ne soit pas possible au lecteur de changer de pied au milieu ?
Bref, je ne sais pas si je m'exprime bien...
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12/08/2023, 11:19
(Modification du message : 12/08/2023, 11:24 par Voyageur Solitaire.)
En fait, il faudrait partir sur une totale liberté de choix laissée au lecteur dans la première partie de l'AVH et ensuite, adapter celle-ci pour la deuxième partie, en fonction des choix précédents.
En schématisant, on arriverait à un moment où on pourrait proposer lors d'une rencontre avec un inconnu par exemple :
- Si vous avez choisi au moins trois fois le comportement amical jusqu'ici, rendez-vous au 26.
- Si vous avez choisi au moins trois fois le comportement agressif jusqu'ici, rendez-vous au 52.
Au 26 : Vous abordez aimablement cet inconnu, heureux de cette rencontre inattendue.
Au 52 : Vous portez la main à votre arme et reculez d'un pas, méfiant, vous attendant à quelque traîtrise.
Pour le lecteur, cela paraitra plus ou moins logique.
Pour l'auteur, cela paraîtra plus ou moins costaud.
Et là, on rejoint le sujet soulevé par Grattepapier, "orienter" le choix du lecteur comme avec le fameux droite-gauche.
"Vous pouvez couper à travers la forêt, chemin plus difficile mais où vous serez à couvert de vos poursuivants ou traverser la plaine, ce qui vous permettra de gagner du temps mais vous laissera à découvert".
Equilibre à trouver entre l'auteur Deus ex machina et le lecteur qui doit garder l'impression que c'est lui qui décide, en totale liberté.
Après, faut pas rêver : on sait tous que même dans les AVH qui permettent un large nombre de choix, d'itinéraires, de rencontres et possibilités, c'est quand-même l'auteur qui mène la danse.
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(12/08/2023, 09:07)ledahu a écrit : @Caïthness :
C'est vrai que se motiver à une exigence, à ne pas se laisser aller sur une phrase parce qu'on n'est pas inspiré, est un vrai conseil.
Cela rejoint, je pense, ce que dit @voyageur : " Choisissez soigneusement vos mots " non, le conseil faisait surtout référence à la suspention d'incrédulité (bien qu'écrire correctement le françois soit bien évidemment un conseil de bon aloi), c'est-à-dire la cohérence interne du récit et l'aspect littéraire.
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Je dirais qu'on a aussi le droit d'envoyer péter toutes les conventions des livres-jeux, à condition de le faire de manière brillante
Bref, il n'y a pas à mon avis une seule manière d'envisager la littérature interactive. On peut avoir envie de proposer un maximum de liberté, ou au contraire avoir envie de frustrer le lecteur sur certains choix. Personnellement j'essaie d'appliquer autant que possible le mantra de ma prof de français: le fond et la forme doivent se correspondre. Un choix est d'autant plus pertinent qu'il correspond à ce qu'on essaie de faire passer (parce que oui on a le droit de vouloir faire passer quelque chose dans une AVH). Si on brise une convention, si on prend des chemins inhabituels, il vaut mieux ne pas faire ça gratuitement (ou alors de manière très brève, comme un exercice de style).
Je pense que l'AVH qui vient remporter le mini-Yaz est un exemple parfait d'un choix dans la forme parfaitement réfléchi pour refléter le fond !
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12/08/2023, 22:13
(Modification du message : 12/08/2023, 22:18 par grattepapier.)
(12/08/2023, 09:07)ledahu a écrit : @grattepapier :
J'avoue que je le fais rarement, mais effectivement, indiquer dans le choix des indices de conséquences est aussi un bon conseil. C'est même un sujet qui pourrait faire l'objet d'un thread en lui-même : Les choix où le lecteur découvre les conséquences de ses actes VS les choix où l'auteur prévient le lecteur en rendant explicite les dilemmes.
ex: "Allez-vous prendre les chiens dans votre chaloupe au risque de couler ou les abandonner à leur triste sort ?"
pas forcément "indiquer dans le choix des indices de conséquences" mais en tout cas donner assez d'informations (soit dans le paragraphe, soit dans un paragraphe précédent) pour que le lecteur ait le sentiment qu'il peut faire le meilleur choix s'il analyse bien les informations dont il dispose.
puisque tu m'as cité, je vais m'auto-citer (même si c'est mal), mais le texte suivant (qui précéde un choix directionnel) illustre mon propos :
"Toutefois, un impressionnant hummock vous barre le passage et crée un enchevêtrement presque impénétrable d'énormes amas de glace, parfois de la taille d'une colline. Il vous faudra gravir et descendre ces hauteurs avec vos traîneaux chargés de vos chaloupes et de tout votre équipement.
Une solution alternative serait de contourner cette redoutable barrière naturelle en vous dirigeant vers l'Est ou vers l'Ouest, où le paysage semble moins accidenté. Ce détour rallongera votre chemin du retour, mais rendra peut-être votre avancée sur le pack moins difficile, bien que vous n'ayez malgré tout aucune sorte de garantie sur ce que vous trouverez sur votre route les jours suivants.
Pour tenter d’y voir plus clair, vous interrogez les hommes que vous aviez envoyés chasser ces dernières semaines dans ces deux directions. Il en ressort que ceux partis vers l’Ouest ont repéré des trous d’eau utilisés par les phoques pour respirer. En revanche, les chasseurs qui se sont aventurés vers l’Est vous rapportent avoir entendu des craquements sous la banquise, ce qui indique que les glaces exercent de fortes pressions sur le pack de ce côté-là."
A partir de ce texte, le lecteur peut avoir le sentiment qu'il dispose d'indices lui permettant de prendre la meilleure décision (même si l'auteur peut aussi essayer de l'induire en erreur).
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(12/08/2023, 22:13)grattepapier a écrit : [...] même si l'auteur peut aussi essayer de l'induire en erreur).
Je suis d'accord : le lecteur doit avoir tous les éléments de décision sans quoi il aura le sentiment d'un choix hasardeux,
Cela dit, je n'arrivais pas à l'exprimer correctement, mais je crois qu'il y a un sujet sur " Le degré de présence de l'auteur ".
Je ne sais pas quel conseil on peut en tirer pour des débutants, mais je crois que l'auteur peut plus ou moins marquer sa présence , comme le maître d'un jeu de rôle guide le joueur.
Et que c'est peut-être là un axe style d'écriture entre 2 extrêmes : "L'auteur est totalement invisible" / "L'auteur est constamment présent, il s'adresse au lecteur comme un guide qui parlerait derrière un écran de jeu ".
Je me demande même si ce n'est pas une ficelle importante de l'écriture interactive...
Aussi, pour reprendre ton exemple, je reste perplexe devant la différence de style entre :
" Toutefois, un impressionnant hummock vous barre le passage ...."
" Toutefois, un impressionnant hummock barre le passage ..."
Cela me laisse perplexe, car, si on est d'accord qu'il faut donner au lecteur les éléments de décision, j'ai l'impression qu'il y a autre chose. Plus que cela, je me demande si ce n'est pas une approche propre à chaque auteur :
- l'auteur "MJ" qui fait jouer le rôle du personnage principal à un lecteur et s'adresse donc au lecteur.
VS
- l'auteur "Romancier" qui raconte l'histoire du personnage principal et permet au lecteur d'en modifier la trame.
Et cela se concrétiserait par l'utilisation plus ou moins forte du "vous" dans les textes : "Sur votre droite il y a ..." VS "Sur la droite il y a ..."
Je pense que le bon conseil est d'écrire plutôt "MJ" et de s'adresser régulièrement au lecteur en le mettant en point de repère de tout : L'auteur ne décrit pas une situation, il décrit ce que perçoit le lecteur, le "vous".
Désolé si c'est confus, ça va me faire ma journée
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Pour ma part je n'aime pas avoir l'impression justement d'être en conversation avec un MJ, ça brise l'ambiance. Aussi, lorsque qu'un ''vous'' n'est pas nécessaire je l'enlève aussitôt. Normalement, le narrateur est bien aligné sur le héro et on comprend bien sûr que les choses sont observées de son point de vue. A mon sens l'abondance de ''vous'' appauvrit le texte.
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Sujet passionnant.
Perso, je suis pour le mode d'écriture MJ, pour interpeller le lecteur car, encore une fois, c'est lui le héros, c'est une aventure dont VOUS êtes le héros. Certes, sur le plan de l'écriture pure, la répétition du VOUS ou du VOTRE peut devenir gênante et il convient de ne pas en abuser.
Si par exemple on l'a utilisé juste avant, inutile de le répéter.
- Levant haut votre torche, vous jetez un œil prudent. Sur la gauche se dessine un couloir étroit tandis qu'à droite, un escalier descend dans l'obscurité.
est largement meilleur que
- Levant haut votre torche, vous jetez un œil prudent. Sur votre gauche se dessine un couloir étroit tandis qu'à votre droite, un escalier descend dans l'obscurité.
C'est aussi pourquoi, dans mes AVH, j'insiste sur les sensations ressenties par le lecteur.
Ce que je déplore dans beaucoup d'AVH, c'est ce que je nommerais la description impersonnelle. On décrit au lecteur ce qui se passe, ce qui l'entoure mais ça reste majoritairement visuel.
Je dis non.
Si le lecteur progresse en plein hiver à travers les montagnes envahies par la neige, il faut qu'il se caille, qu'il se les pèle. Il faut lui dire qu'il claque des dents, qu'il frissonne, qu'il avance difficilement dans l'épaisse couche de neige, qu'il entend craquer l'écorce des pins, qu'il souffle sur ses doigts rougis de froid...
S'il progresse en plein désert, il faut lui dire qu'il met sa main en visière pour se protéger d'une lumière trop vive, qu'il essuie son front ruisselant de sueur d'un revers de main, que le soleil lui chauffe la peau...
Et pas seulement pour le temps qu'il fait. Si le lecteur assiste à une scène qui le révulse, on peut signaler qu'il a la nausée, qu'il se détourne ou qu'il fait une grimace. Si le lecteur est blessé à la cuisse, il faut lui dire qu'il se met à boîter, que sa blessure le brûle, le gêne, l'inquiète, prend une coloration malsaine.
Une AVH doit pour moi être sensorielle, le lecteur doit ressentir ce qui lui arrive, que ce soit physiquement ou au niveau des sentiments, des impressions, de son ressenti. Cette aventure n'est pas un film qu'il regarde, c'est ce qui lui arrive.
On objectera qu'avec ces précisions sensorielles, l'auteur parle à la place du lecteur d'une certaine manière. C'est vrai, d'où un équilibre à trouver pour que ça reste crédible, cohérent. Si le lecteur est plongé en pleine tempête de neige à travers les montagnes, lui signaler qu'il a froid, que le vent lui cingle le visage, qu'il n'y voit pas à un mètre et que le mugissement du vent l'assourdit ne soulèvera pas d'objection. Si le lecteur est face à une charogne en décomposition, au ventre crevé, envahie de mouches, on pourra sans risques lui dire qu'il met la main devant sa bouche et que l'odeur lui donne envie de vomir.
C'est à l'auteur de savoir doser ces précisions sensorielles. Pour moi, elles sont indispensables à l'immersion du lecteur, pour véritablement l'impliquer dans le récit.
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Je suis assez d'accord avec le principe d'immersion sensorielle. L'un des intérêts d'un LDVELH doit être l'immersion, le fait de vivre et de ressentir le récit.
Comme tous les principes : à doser correctement.
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