AVH : relations amoureuses
#1
J'ouvre ce sujet sur les meilleurs moyens de rendre/imposer une relation amoureuse ou sentimentale dans une AVH.

Une relation sexuelle, c'est assez facile, surtout si on laisse le choix au lecteur : si la description du ou de la PNJ partenaire lui plaît, il l'acceptera et si ça ne lui plaît pas, il la refusera.
Mais pour une relation amicale, sentimentale ou amoureuse, comment procéder ? Comment amener le lecteur à éprouver une véritable empathie pour un PNJ, à s'attacher à lui ? Dans son feedback des Tambours de Shamanka, Lowbac, de la Taverne, me dit qu'il a beaucoup apprécié Olmec, qu'il l'a trouvé attachant malgré ses défauts et qu'il aurait aimé pouvoir le sauver à la fin. Par contre, Danaé lui est passée complètement à côté alors que j'ai tenté de faire comprendre que le héros avait un faible pour elle...

Donc voilà : par quels moyens un auteur peut provoquer l'attachement du lecteur pour un PNJ et que ça paraisse crédible ? Sachant de surcroît que chaque lecteur est différent, avec une sensibilité différente. Je dirais que ça se joue sur le long terme, avec de fréquentes interactions, de nombreuses descriptions, des dialogues solides... Mais c'est long.
Je pose la question parce que je pense sincèrement qu'une relation de ce genre, bien amenée et bien construite, peut être un vrai plus dans une AVH.
Anywhere out of the world
Répondre
#2
Je pense qu'il faut imposer les choses. Si on incarne un personnage, on doit accepter qu'une part de ce personnage est ce qu'en décide l'auteur.

Tout simplement dire qu'une action du PNJ nous fait plaisir (= fait plaisir à notre personnage). Puis dire qu'on (notre personnage) se sent redevable, puis plus tard faire une action qui permette de renvoyer la pareille. Le faire éventuellement à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il devienne évident que nous devenons amis et que ce soit indiqué noir sur blanc dans le texte. Alors tu peux imposer la tournure du récit. Par exemple si notre ami PNJ est dans le pétrin, on (notre personnage) va forcément tout faire pour l'aider. Inconcevable de mettre un choix ici de le laisser se débrouiller, sauf si tu prévois qu'on peut trahir son amitié et/ou que lui peut faire de même.

Tu peux aussi, au départ, laisser le choix. Pour le lecteur qui suit "la voie de l'amitié", tu peux marquer officiellement le "sceau de l'amitié" par un événement qui dirait en toute lettre dans le texte en guise de conclusion: "voilà qui scelle votre amitié avec tartempion".

Vouloir juste suggérer les choses peut être contre-productif, dans le sens qu'un personnage que tu veux rendre attachant par ses attentions délicates envers notre personnage, on (le lecteur) peut le trouver trop collant, voire carrément insupportable malgré toutes ses bonnes intentions!
Au contraire, on (le lecteur) peut se prendre d'affection pour un personnage qui ne nous manifeste aucun intérêt particulier, mais simplement parce que son attitude ou son histoire nous plaît. Et cela peut être des attitudes très diverses. On peut apprécier le "grain de folie" d'un personnage des plus exubérant et extravagant, ou au contraire un taciturne capitaine de navire qui a bravement défendu son équipage et ses passagers contre la fureur des éléments (restant le dernier sur le pont) ou d'attaques de pirates en sacrifiant son navire et ses économies pour sauver ses hommes et passagers. Mais cela risque d'être difficile et long de gagner l'amitié d'un tel personnage qu'on imagine aussi bourru que mutique!
Répondre
#3
Pour la deuxième partie de ta réponse, c'est ce qui s'est passé avec Danaé : je l'ai faite douce, discrète et attentionnée, pensant susciter l'empathie et de nombreux lecteurs l'ont trouvé carrément chiante, collante, et ont apprécié de pouvoir s'en débarrasser par la suite...
Côté contre-productif, difficile de faire mieux...
Anywhere out of the world
Répondre
#4
Danaé, elle devait un peu être apparentée à
[Image: th.jpg?u=https%3A%2F%2Ftse.mm.bing.net%2...=1&p=0&a=0]
Répondre
#5
Quelque chose dans le sourire peut-être...
Non, c'est pas gentil pour elle.
Anywhere out of the world
Répondre
#6
Hello,

une bien bonne question !

A chaud, je ferais peut-être  :

en partant du présupposé qu'un "Ami" est avant tout une personne de confiance

etape 1 : dès la rencontre du PNJ préposé à devenir "ami", il ne l'est pas. Mais l'auteur fait faire/dire au héros de subtiles choses de confiance. Bref, initie la possibilité de confiance.

etape 2 : je place des choix , d'abord anodins, de confiance , comme on donne des ordres à un suivant

etape 3 : je fais une scène où l'ami aide vraiment le héros alors qu'il n'y était pas obligé (lle pnj n'est plus un suivant mais au moins copain )

etc.

et paf,

ami pour la vie

bref, un truc qui monte petit à petit

https://www.quefaitesvous.com
Répondre
#7
Mon avis de lecteur Smile

Je rejoins Tholdur sur ce point

Vouloir juste suggérer les choses peut être contre-productif, dans le sens qu'un personnage que tu veux rendre attachant par ses attentions délicates envers notre personnage, on (le lecteur) peut le trouver trop collant, voire carrément insupportable malgré toutes ses bonnes intentions!
Au contraire, on (le lecteur) peut se prendre d'affection pour un personnage qui ne nous manifeste aucun intérêt particulier, mais simplement parce que son attitude ou son histoire nous plaît

Donc comme tu sais, les tambours sont en attente de Noel mais je risque de faire aussi l'impasse sur Danaé. Enfin on verra bien Smile

Le conseil de Lehadu aussi est bon pour moi. Combien de romans de Fantasy, de SF où après juste une rencontre ils sont les meilleurs amis du monde.... Cela se fait avec le temps, au fil des rencontres, des choix de vie , d'aide etc..

Ainsi, j'avais bien accroché à Astre d'Or avec le premier volume pour notre compagnon qui s'est fait tuer (là,j'ai eu les boules pour lui et j'ai exploré , pas moyen de le sauver Sad et sur notre amie/compagne. Les personnages sont bien amenés. J'ai bien aimé.

Moins par exemple sur un autre (à cette mémoire, impossible de me rappeler peut être dans la Voie du Tigre), quelqu'un nous accompagne , meurt au cours du chemin sans ce que cela ne m'émeuve pas plus que cela....

Pour le côté romance, moins évident pour moi. Ce n'est pas ce que je recherche pour moi ou sinon cela doit être super bien amené et tout en délicatesse.

Les deux romances (même en jeux vidéo, j'ai du mal Smile que j'ai bien accroché sont celle de James et Naomi dans le cycle The Expanse en SF et Lazare et Elena dans le cycle de Lazare en SF.
Répondre
#8
Combien de romans de Fantasy, de SF où après juste une rencontre ils sont les meilleurs amis du monde....

On me l'a reproché dans mes AVH parfois.
Le problème, c'est que ça prend du temps de bâtir une relation et donc, dans une AVH, ça bouffe des paragraphes. Dans Alshaya, j'en ai déjà parlé, on apprivoise trop facilement la panthère noire qui va ensuite nous accompagner. Dans la réalité, ce serait plus difficile et plus long. Dans une AVH, il y a forcément un raccourci. A moins de bâtir toute l'AVH sur cette relation.

Après, il y a les goûts et les couleurs : dans Loup Solitaire, j'ai vraiment accroché avec Kadharian ou Prarg (alors qu'on les fréquente peu) tandis que j'ai toujours trouvé Banedon fadasse et sans relief... 

En jeu vidéo, j'ai vraiment eu la gorge serrée dans Assassin's Creed Odyssey à la mort de la petite Phoebe.
Anywhere out of the world
Répondre
#9
Oups, effectivement, tu pointes le doigt sur la difficulté de la romance en AVH avec la limite de paragraphe.
Pour les deux romances citées, on est sur 9 livres et une trilogie, tu as le temps de développer tranquillement.

Là effectivement, cela bouffe du paragraphe mais bon j'ai tendance à l'inflation pour ce point Smile
Pareil Banedon bof Prarg bien accroché aussi.

Pour le jeu vidéo, je ne me suis pas remis de la mort d'Aeris dans FF7 Wink c'est dire.
Répondre
#10
Je crois que c'est plus une question du temps qui s'écoule dans le récit que du nombre de paragraphes. Pour prévoir le développement d'une amitié/relation, il faut prévoir un temps long dans le récit, par exemple un voyage. Au lieu d'une phrase laconique "Vous mettez 20 jours pour atteindre la cité de Rässynkhareh", c'est l'occasion de raconter comment se tissent les liens au fil des jours dans une seule section. Ça peut être carrément un petit "arc" qui occupe plusieurs sections en mettant en scène une situation active, pour éviter que le lecteur joueur subisse complètement les événements. On peut sauver une personne ou être sauvée par elle, puis discuter avec elle au cours des jours suivants. Et avant la fin du voyage, l'amitié/relation est en place pour embrayer sur la suite du récit.
Répondre
#11
Certes mais le temps qui s'écoule, ça nécessite quand-même des paragraphes, à moins de se contenter de "Deux semaines se sont écoulées depuis que vous avez levé l'ancre du port d'Equa-Sion".

Imposer d'accord, mais il reste le risque que le lecteur ne soit pas réceptif à la relation qu'on lui impose. Un PNJ peut nous avoir rendu un grand service ou sauvé la vie sans que pour autant le lecteur le trouve sympathique. Il se sentira alors obligé par rapport à ce PNJ mais pas forcément par sentiment. La sensibilité du lecteur reste une très forte inconnue.
Anywhere out of the world
Répondre
#12
Le mieux est effectivement de ne pas imposer l'amitié. Comme je le disais plus haut c'est suivre ou non la "voie de l'amitié". Tu proposes plusieurs choix successifs de rapprochement. Et seul le dernier scelle véritablement l'amitié. Les lecteurs qui ne voudront pas de cette amitié auront à un moment ou un autre fait le choix de ne pas répondre favorablement. Seuls ceux qui voudront vraiment être amis avec le personnage répondront favorablement à toutes les marques d'affection et pourront effectivement devenir amis avec ce personnage.
Répondre
#13
C'est un subtil équilibre à trouver entre imposer (ce qui s'avère parfois nécessaire dans le cadre d'une intrigue où cette relation joue un rôle important) et laisser le choix au lecteur.

L'avantage de laisser le choix, c'est qu'on peut changer quand on relit.
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 4 visiteur(s)