S'il y avait bien un fim que je n'attendais pas, c'était Wonder Woman. En cause le matériel d'origine qui est incroyablement difficile à travailler : Wonder Woman a des pouvoirs (vol et superforce) qui ne l'aide pas à se démarquer du commun des héros, et notamment de Superman, ses origines divines soulèvent beaucoup trop de questions, son histoire a été revue et corrigée un nombre incalculable de fois sans réellement réussir à se départir de son aspect kitch initial, incarné par sa tenue et son lasso…
Ça, et la non-qualité du traitement des personnages féminins dans les films de super-héros en général. Pour la petite histoire, dans les pubs avant le film, il y en avait une pour des écrans (ou des télés, ou un truc du genre), vantant leur très haute définition sur des images de Catwoman (version The Dark Knight Rises). Filmée selon l'angle standard pour filmer un personnage féminin de dos dans le cinéma d'action. Un gros plan sur un cul dans une tenue moulante quoi.
Un bon rappel de ce qu'aurait facilement pu être ce film. Et de ce qu'il n'est heureusement pas.
En fait, je crois que cela définit bien mon sentiment à l'égard de ce film. Dans l'absolu, le film n'est pas révolutionnaire. On ne sort pas du cinéma avec une vision différente du monde. Mais il réussit à esquiver, plutôt habilement, la plupart des écueils sur lesquels je m'attendais à ce qu'il s'écrase lamentablement, ce qui suffit à le magnifier dans ce monde de productions convenues, voire conservatrices, qu'est le cinéma de super-héros.
Quelques exemples :
Mais l'essentiel est là : quand on regarde ce film, on a l'impression que l'héroïne est traitée comme si elle était l'héroïne, et non pas comme un simple objet sexuel. Ça fait bizarre de devoir encore dire ça en 2017, mais dans le microcosme des films de super-héros, c'est encore trop rare.
Bon, et sinon, en tant que film de super-héros, est-ce qu'il se tient ?
Ça va.
On n'échappe pas à un double twist visible des kilomètres à l'avance, avec du foreshadowing (aucune idée de l'équivalent français) aussi subtil qu'un rhinocéros en charge, mais le scénario se tient dans sa simplicité.
En-dehors de très courts prologue et épilogue dans le présent, l'action se déroule intégralement durant la première guerre mondiale, et ne contient donc aucun caméo d'autres séries DC pour se concentrer uniquement sur Wonder Woman (là encore, soulagement). Cela permet également une scène très réussie où Diana avance face aux balles ennemies dans le no man's land entre deux tranchés. Symbolique à tout plein de titres, et mettant bien en valeur sa surhumanité sans avoir besoin d'en faire des caisses.
Les deux méchants principaux (un général allemand et une chimiste) sont d'ailleurs de simples humains, et le problème n'est pas tant de les battre en combat singulier que de se trouver en mesure de les arrêter. On évite ainsi une succession de combats grandiloquents pour se concentrer sur l'horreur ordinaire de la guerre et de ses criminels habituels. L'importance de Diana, toute divine soit-elle, dans un conflit aussi gigantesque est d'ailleurs régulièrement remise en question.
C'est un petit peu gâché par la fin :
Tout le dernier acte est d'ailleurs un peu en-dessous. Il annonce d'ailleurs la couleur en s'ouvrant sur une scène Diana et les clichés qui lui servent de compagnons (un espion américain beau gosse, un contrebandier amérindien nommé « Chef », un tireur d'élite écossais alcoolique en kilt et un arnaqueur sans doute égyptien nommé Samir et portant un fez) font la fête dans un village belge (francophone) au son de l'accordéon.
Mais en dépit de tous ces défauts, le film dans son ensemble se tient et on passe un bon moment.
Surtout, il redonne de l'espoir. Envers le cinéma de super-héros et envers le film d'action à très gros budget, en redressant nettement la barre après la séries de catastrophes récentes, en étant un film qui se suffit à lui-même, n'est ni une suite ni une incomplète accroche pour une future heptalogie.
Espérons que le succès au box-office qui se dessine convainquent les producteurs de continuer dans cette voie.
Même si je n'y crois malheureusement pas une seule seconde.
Ça, et la non-qualité du traitement des personnages féminins dans les films de super-héros en général. Pour la petite histoire, dans les pubs avant le film, il y en avait une pour des écrans (ou des télés, ou un truc du genre), vantant leur très haute définition sur des images de Catwoman (version The Dark Knight Rises). Filmée selon l'angle standard pour filmer un personnage féminin de dos dans le cinéma d'action. Un gros plan sur un cul dans une tenue moulante quoi.
Un bon rappel de ce qu'aurait facilement pu être ce film. Et de ce qu'il n'est heureusement pas.
En fait, je crois que cela définit bien mon sentiment à l'égard de ce film. Dans l'absolu, le film n'est pas révolutionnaire. On ne sort pas du cinéma avec une vision différente du monde. Mais il réussit à esquiver, plutôt habilement, la plupart des écueils sur lesquels je m'attendais à ce qu'il s'écrase lamentablement, ce qui suffit à le magnifier dans ce monde de productions convenues, voire conservatrices, qu'est le cinéma de super-héros.
Quelques exemples :
- Au tout début, il y a une scène de baston sur une plage impliquant les amazones. Et bien ça cogne dur. On n'a pas du tout ce cliché insupportable de la combattante féminine qui fait des pas chassés, des glissages, des réceptions en trois points, et vas-y que je me bats, mais de façon féline, agile, subtile, féminine (et en montrant au maximum décolleté et fessier). Là, y'a de la mandale, du pain, de l'impact, et la caméra est centrée sur l'action.
- Les blagues sur la zigounette de Steve Trevor (la première que voit Diana de son existence) et la sexualité de Diana restent en nombre limité et de relatif bon goût. De façon générale, le film a l'intelligence de rester sobre là où il pourrait facilement virer dans l'exagération inutile, de la vierge effarouchée à la furie qui arrache des testicules à tout bout de champ (version qui a existé dans la BD, cadeau de Frank Miller).
Mais l'essentiel est là : quand on regarde ce film, on a l'impression que l'héroïne est traitée comme si elle était l'héroïne, et non pas comme un simple objet sexuel. Ça fait bizarre de devoir encore dire ça en 2017, mais dans le microcosme des films de super-héros, c'est encore trop rare.
Bon, et sinon, en tant que film de super-héros, est-ce qu'il se tient ?
Ça va.
On n'échappe pas à un double twist visible des kilomètres à l'avance, avec du foreshadowing (aucune idée de l'équivalent français) aussi subtil qu'un rhinocéros en charge, mais le scénario se tient dans sa simplicité.
En-dehors de très courts prologue et épilogue dans le présent, l'action se déroule intégralement durant la première guerre mondiale, et ne contient donc aucun caméo d'autres séries DC pour se concentrer uniquement sur Wonder Woman (là encore, soulagement). Cela permet également une scène très réussie où Diana avance face aux balles ennemies dans le no man's land entre deux tranchés. Symbolique à tout plein de titres, et mettant bien en valeur sa surhumanité sans avoir besoin d'en faire des caisses.
Les deux méchants principaux (un général allemand et une chimiste) sont d'ailleurs de simples humains, et le problème n'est pas tant de les battre en combat singulier que de se trouver en mesure de les arrêter. On évite ainsi une succession de combats grandiloquents pour se concentrer sur l'horreur ordinaire de la guerre et de ses criminels habituels. L'importance de Diana, toute divine soit-elle, dans un conflit aussi gigantesque est d'ailleurs régulièrement remise en question.
C'est un petit peu gâché par la fin :
Tout le dernier acte est d'ailleurs un peu en-dessous. Il annonce d'ailleurs la couleur en s'ouvrant sur une scène Diana et les clichés qui lui servent de compagnons (un espion américain beau gosse, un contrebandier amérindien nommé « Chef », un tireur d'élite écossais alcoolique en kilt et un arnaqueur sans doute égyptien nommé Samir et portant un fez) font la fête dans un village belge (francophone) au son de l'accordéon.
Mais en dépit de tous ces défauts, le film dans son ensemble se tient et on passe un bon moment.
Surtout, il redonne de l'espoir. Envers le cinéma de super-héros et envers le film d'action à très gros budget, en redressant nettement la barre après la séries de catastrophes récentes, en étant un film qui se suffit à lui-même, n'est ni une suite ni une incomplète accroche pour une future heptalogie.
Espérons que le succès au box-office qui se dessine convainquent les producteurs de continuer dans cette voie.
Même si je n'y crois malheureusement pas une seule seconde.