L’édition
#1
Je n’ai suivi le forum que de loin ces derniers temps. La raison est que je travaillais sur un projet d’écriture qui me trottait dans la tête depuis longtemps et qui me tenait à cœur : un roman policier interactif.

Imaginez un roman policier dans lequel à chaque fin de scène le lecteur choisit le personnage qu’il désire suivre. Par exemple le détective, pour avoir accès à son raisonnement ; ou bien l’un des personnages que le lecteur soupçonne être l’assassin, pour vérifier si ses théories sont justes. Eh bien, c’est ce que j’ai essayé de faire. Le roman est à la frontière entre la littérature classique et la littérature interactive : on n’influence pas l’histoire, elle se déroule de la même façon quoi qu’il arrive, simplement il est possible de la lire de multiples manières, et chaque lecture permet de découvrir des aspects différents de l’intrigue.

Après plus d’un an consacré à ce projet et plusieurs relectures, le roman est enfin prêt. Maintenant, j’aimerais me lancer dans l’aventure de l’édition. Je suis réaliste, je sais que les chances ne sont pas très élevées, mais j’ai envie de tenter. C’est pour cette raison que j’ouvre ce fil : échanger des conseils et des expériences sur ce sujet.

Il est vaste, et les questions sont nombreuses. Outre les maisons d’édition classiques, il existe l’édition à compte d’auteur, l’autoédition, l’édition participative, ainsi que des solutions de type Kickstarter. Rien que pour les maisons d’édition, savoir lesquelles cibler ou comment les contacter n’est pas évident. Il existe aussi des agents littéraires, qui font l’intermédiaire entre l’auteur et l’éditeur. Un ami m’a conseillé de passer par ce biais. Ce n’est pas encore la norme en France, mais j’ai l’impression que c’est de plus en plus répandu. Je vais sûrement creuser cette piste.

L’autoédition est une autre piste intéressante, surtout pour un nouvel auteur. Amazon semble très prisé, mais il existe d’autres plateformes, comme Librinova, qui ont l’air intéressantes.

Un autre ami m’a dit que, pour lui, il était essentiel d’avoir de la visibilité : une communauté de lecteurs déjà établie, une présence sur les réseaux sociaux… si on voulait avoir une chance de percer. Perso, je n’ai rien de tout ça, et je confesse n’avoir ni le temps ni la motivation pour me lancer là-dedans. Peut-être que je me tire une balle dans le pied. J’aimerais bien savoir ce qu’en pense ceux qui se sont déjà lancés dans cette voie.

Bref, voilà, j’ouvre le sujet, on verra bien s’il vit ou pas !
[+] 3 personnes remercient Jehan pour ce message !
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#2
Courage à toi sur ce projet très couillu !

Si quelqu'un a des connaissances ou des conseils, j'avoue que je suis curieux aussi - même si je n'ai pas de roman en route.
Mr. Shadow

Dieu est mort ! Vraiment mort !
[+] 1 personne remercie Lyzi Shadow pour ce message !
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#3
Je ne me suis pas lancé, mais même de l'autre côté de la barrière j'ai une sorte d'expérience du financement participatif, qui me semble la bonne piste plutôt que l'autoédition (car tu des livres ET des lecteurs dans le premier cas, et juste des livres dans l'autre!) mais il faut effectivement une équipe et des relais sur les réseaux. Et surtout du TEMPS.

Sur KS ou ulule (ou autre) il faut une bonne vidéo de présentation, une bonne mise en page, et prévoir des contreparties exclusives comme une version dédicacée. Que tu peux limiter aux x premiers souscripteurs de ladite contrepartie. Prévoir aussi une ristourne pour les premiers participants est un moyen de bien lancer la campagne, d'autant que les 24 premières heures pour le démarrage sont absolument déterminantes pour savoir si la campagne va aboutir ou non. Il faut qu'un maximum de gens soient intéressés à participer dès le départ. Pour cela il faut prendre le temps de tisser un réseau en amont, de faire une campagne de com pour faire monter petit à petit l'intérêt avec des informations distillées au compte-goute, une interview d'un autre auteur "confirmé"...

Parce qu'il faut aussi des retours de personnes "célèbres" qui ont lu ton livre et que tu puisses citer sur ta page de campagne, qui expliquent ce qu'ils ont adoré dans ton bouquin. Plus ces auteurs - qui en quelque sorte te parrainent - sont reconnus et plus leurs propres lecteurs seront nombreux et tentés de découvrir un nouvel auteur (toi en l’occurrence^^).

Je crois que le côté "jamais vu" du concept doit être mis en avant, autant par ta présentation que par les retours en quelques lignes des auteurs que tu auras cité. Un concept nouveau attirera plus la curiosité qu'un livre sur un domaine ou thème maintes et maintes fois revu.

Après, si tu es vraiment motivé tu trouveras forcément le temps, et si tu es convainquant, tu feras en sorte que les autres soient entrainés par ton enthousiasme et fassent en quelque sorte la promo "à ta place", te dégageant du temps.

Après pour ce qui concerne l'aspect financier et la logistique d'impression, je suis absolument incapable de déterminer à partir de quand un projet est rentable. C'est pourtant essentiel pour fixer ton seuil de financement (et après éventuellement imaginer des amélioration de type couverture plus rigide, papier de meilleure qualité...). 50 est-il réaliste, 100, plus? Je ne doute pas que les auteurs et éditeurs qui passent par ici pourront te donner, comme Huggy, de bons tuyaux.
Faut-il raisonner en terme de nombre de livre ou en terme de somme globale? Prévoir une version digitale pour ceux qui ont déjà une bibliothèque pleine?

En tout cas je pense que tu auras déjà un bon socle de souscripteurs ici ou sur la Taverne! Cool
[+] 1 personne remercie tholdur pour ce message !
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#4
Avant tout, je trouve le projet absolument enthousiasmant. Surpris  
C'est exactement le genre de chose que je rêve de lire (et d'écrire) depuis un moment. Alors je croise les doigts pour que tu réussisses à obtenir la meilleure visibilité possible, Jehan !

Je n'ai pas d'expérience dans le domaine de l'édition (hors revues) mais je me souviens de quelques conseils que j'avais reçus lorsque j'envisageais de faire publier le roman (linéaire) que j'ai écrit il y a quatre ans :

- Ne pas s'auto-censurer : envoyer le manuscrit à toutes les maisons d'édition qui pourraient être intéressées par le contenu, sans s'interdire les plus "sélectives" (et donc être patient). Cela reste, d'ailleurs, le meilleur moyen d'améliorer encore le roman car ces maisons ont des moyens professionnels de relecture et une expérience qui sont forts précieux !

- Corollaire du précédent : il n'est jamais inutile d'envoyer un manuscrit sauf si le roman ne cadre pas avec la ligne éditoriale. Autrement dit, bien étudier le profil de la maison d'édition avant l'envoi (et au passage, veiller à bien respecter les modalités d'envoi : certaines maisons d'édition demandent aussi une présentation rapide, avec un synopsis, et/ou quelques mots pour décrire le projet, etc. indispensables pour avoir une chance)

- Soigner absolument le début, notamment les premières pages. Ce sont celles qui seront parcourues en premier et si elles ne sont pas irréprochables et accrocheuses, on peut tout simplement ne pas être lu.

- Attention aux maisons d'édition à compte d'auteur : beaucoup d'auteurs amateurs ont eu des déboires avec ces maisons dans les années 2010 et je ne pense pas que les choses se soient améliorées car le problème tient à leur nature même, le travail étant peu/mal fait/à ta charge : ce ne sont pas de vraies maisons d'édition. Il vaut mieux privilégier l'auto-édition avec peut-être l'approche du financement participatif, comme le suggère Tholdur.

Voilà, ce ne sont que quelques conseils, presque du simple bon sens, mais c'est ma manière de contribuer très modestement à ce projet que je rêve de te voir réussir !
[+] 1 personne remercie MerlinPinPin pour ce message !
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#5
Je suppose que tu as déjà coché les noms d'Alkonost et Posidonia, parce que ce sont des maisons d'édition faciles à contacter ici !
A moins que tu penses à des maisons plus classiques, et là c'est difficile de donner des conseils. C'est vrai que la littéracture interactive a relativement le vent en poupe mais elle reste beaucoup associée au public ado-adulte et je ne sais pas si c'est ce genre d'aventure que tu vises ? Il me semble qu'il y a quand même beaucoup de nouvelles maisons d'édition ou même des éditions de jeux qui sortent des jeux type murder party, donc l'ambiance "policier" je pense que ça peut intéresser.
Pour une auto-édition la seule chose que je peux dire c'est que pour un ouvrage "normal" grosso modo tu commences à ne pas perdre de l'argent au bout de 200-300 exemplaires vendus si tu veux une couverture bien, du maquettage et des illustrations intérieures (et donc payer des gens pour ça).
Si tu prends Nolendim-le retour d'Askavre c'est l'ordre de grandeur de ce qu'ils ont effectivement vendu par souscription:
https://fr.ulule.com/nolendim-le-retour-d-askavre/
[+] 2 personnes remercient gynogege pour ce message !
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#6
Voilà ce qu'en dit mon amie Marion :
Citation :alors perso dis-lui d'éviter comme la peste l'édition à compte d'auteur, c'est l'arnaque complète
l'autoédition peut être une solution de dernier recours s'il ne trouve pas d'éditeur, mais il faut vraiment vouloir faire sa pub soi-même à fond, ça peut être coûteux autant en temps qu'en argent
le mieux reste de trouver un vrai éditeur, il faut cibler ceux qui publient le même style d'histoire et lire leurs conditions de soumission de manuscrits
avoir un agent peut effectivement aider, mais ce n'est pas facile, il n'y en a pas beaucoup et ils sont souvent complets
Mr. Shadow

Dieu est mort ! Vraiment mort !
[+] 2 personnes remercient Lyzi Shadow pour ce message !
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#7
Clairement l'édition à compte d'auteur, en général ce sont juste des imprimeurs qui font payer plus cher sans pour autant faire un vrai travail d'éditeur. Et comme le fait de recourir à un imprimeur pour stocker chez soi ça reste coûteux et relou, en tant qu'indé (si on ne passe pas pas un éditeur classique, donc), le mieux reste sans doute l'impression à la demande (lulu.com, Amazon... pour le reste faut voir, y'a Drivethru qui le fait pour le jeu de rôle, les livre-jeux ça doit passer).

Pour les agents littéraires, ce serait intéressant de creuser, mais le métier étant encore peu répandu par chez nous, ça doit pas être facile de s'assurer qu'on tombe sur quelqu'un de compétent/pertinent.
Blog jeux : http://www.feldo.fr
Blog nouvelles : http://www.enkidoux.fr
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#8
D'après ce que j'ai compris, on est beaucoup plus proche d'un roman classique, qu'on pourrait parcourir de plusieurs façons, que d'un "livre-jeu". L'interaction résiderait dans le fait de choisir le point de vue et donc de savoir/comprendre/voir/vivre des choses différentes.

J'ai l'impression que des maisons d'édition classiques pourraient être intéressées, à condition bien sûr qu'elles soient ouvertes au genre policier (mais cela peut ratisser large, selon le type de récit - davantage à énigme que thriller par exemple, et le style d'écriture des personnages ou le cadre - moderne ? classique ? populaire ? philosophique ? introspectif ?).

Peut-être n'est-il d'ailleurs pas forcément judicieux de présenter ça avant tout comme un livre-jeu. Je verrais plutôt une telle oeuvre comme une façon de transcender le genre policier car cette liberté de vue sied particulièrement bien à une littérature qui aiguise autant la curiosité !
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#9
(14/03/2024, 13:53)Jehan a écrit :
Il est vaste, et les questions sont nombreuses. Outre les maisons d’édition classiques, il existe l’édition à compte d’auteur, l’autoédition, l’édition participative, ainsi que des solutions de type Kickstarter. Rien que pour les maisons d’édition, savoir lesquelles cibler ou comment les contacter n’est pas évident. Il existe aussi des agents littéraires, qui font l’intermédiaire entre l’auteur et l’éditeur. Un ami m’a conseillé de passer par ce biais. Ce n’est pas encore la norme en France, mais j’ai l’impression que c’est de plus en plus répandu. Je vais sûrement creuser cette piste.

L’autoédition est une autre piste intéressante, surtout pour un nouvel auteur. Amazon semble très prisé, mais il existe d’autres plateformes, comme Librinova, qui ont l’air intéressantes.

Un autre ami m’a dit que, pour lui, il était essentiel d’avoir de la visibilité : une communauté de lecteurs déjà établie, une présence sur les réseaux sociaux… si on voulait avoir une chance de percer. Perso, je n’ai rien de tout ça, et je confesse n’avoir ni le temps ni la motivation pour me lancer là-dedans. Peut-être que je me tire une balle dans le pied. J’aimerais bien savoir ce qu’en pense ceux qui se sont déjà lancés dans cette voie.
Pour info, j'ai édité un livre en autoédition de A à Z et j'ai aussi été édité par des éditeurs.
Mon premier conseil serait de connaitre ton objectif, vendre des livres pour gagner de l'argent ou juste te faire plaisir ?
Parce que si tu veux vendre des livres pour gagner de l'argent, en autoédition, il faut en effet être visible et mettre au moins 60% de ton énergie dans la communication. L'écriture n'est qu'une petite partie du process et la communication est super importante (ton ami a raison).
C'est d'ailleurs ce qui doit nourrir ton choix aussi si tu vas vers un éditeur. Il existe des éditeurs qui vont juste imprimer ton livre et le distribuer et d'autres qui vont activement le mettre en avant (salons, pub etc.) mais là il s'agit plus d'avoir le statut d'auteur  et de trouver quelqu'un qui veut te publier que d'être éditeur.
Pour l'autoédition à 100%, je rappel juste les frais annexes : achat d'un isbn, tests d'impressions, illustrateur, envoi à la bnf jusqu'à 3 exemplaires, impression, distributeur, librairie. Et que chacun prend une marge sur ton livre et certains sont gourmands.
L'autoédition que numérique (pas papier) est très à la mode pour cela car tu court-circuite pleins des frais cités au dessus. Par exemple certains site lulu.com ou autres prennent en charge la création de l'isbn mais de ce fait ton livre leur appartient.
Voilà en gros,  Wink
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#10
Beaucoup de retours des plus intéressants !

(14/03/2024, 17:30)tholdur a écrit : Je ne me suis pas lancé, mais même de l'autre côté de la barrière j'ai une sorte d'expérience du financement participatif, qui me semble la bonne piste plutôt que l'autoédition (car tu des livres ET des lecteurs dans le premier cas, et juste des livres dans l'autre!) mais il faut effectivement une équipe et des relais sur les réseaux. Et surtout du TEMPS.

Il manque un mot ou deux dans ta parenthèse, du coup je n’ai pas bien compris ce que tu voulais dire ; si tu peux m’éclairer ?

Kickstarter (ou autre) est sûrement une solution prometteuse, et c’est très intéressant de connaître ton expérience, Tholdur, même si je ne pense pas être un bon profil pour me lancer là-dedans. Le temps, ça peut se trouver, avec plus ou moins de difficultés. Les compétences en marketing nécessaires, en revanche, je suis loin de les avoir. Et j’ai le sentiment, peut-être faux, qu’il me faudrait surjouer l’enthousiasme, promettre au lecteur une expérience comme il n’en a jamais vécue, bref, tu vois le cliché. Or, même si je suis très fier de ce que j’ai écrit, je tiens à rester humble. Tous ceux à qui j’ai fait lire mon roman l’ont aimé, et pour certains adorés, mais je ne peux pas promettre que ça plaira à tous les lecteurs. De même, quelles contreparties offrir, en dehors d’une simple dédicace ? Je ne me vois pas proposer des goodies, ça collerait mal avec le sujet. ^^

Néanmoins, je n’écarte pas totalement l’idée d’un financement participatif. En effet, même si je serais au comble du bonheur de voir mon livre publié et avoir du succès, je suis préparé à l’idée que ce ne sera pas le cas, et alors je viserai une édition limitée à quelques dizaines d’exemplaires, pour le plaisir d’avoir l’objet physique en main et pour les quelques proches que ça pourrait intéresser. Or, un ami (oui, j’ai beaucoup d’amis) m’a suggéré de passer justement par le financement participatif pour ça, en mode : « Puisque tu me dis que tu achèteras mon bouquin quand il sortira, je te propose de contribuer financièrement maintenant, en échange de la promesse que tu l’obtiendras si la campagne va au bout. » Ce serait une solution de dernier recours, mais elle est parfaitement envisageable.

Quoi qu’il en soit, plein de bonnes idées dans ce que tu décris. Je retiens.

(14/03/2024, 18:29)MerlinPinPin a écrit : Avant tout, je trouve le projet absolument enthousiasmant. :o  
C'est exactement le genre de chose que je rêve de lire (et d'écrire) depuis un moment. Alors je croise les doigts pour que tu réussisses à obtenir la meilleure visibilité possible, Jehan !

Je n'ai pas d'expérience dans le domaine de l'édition (hors revues) mais je me souviens de quelques conseils que j'avais reçus lorsque j'envisageais de faire publier le roman (linéaire) que j'ai écrit il y a quatre ans :

Merci pour les encouragements et les conseils ! Ils font écho à mes propres réflexions : viser large, mais juste. Mon souci est que ce que j’ai écrit est un peu bâtard (sans aucune connotation péjorative dans ce mot). C’est assez classique sur le fond, très inspiré d’Agatha Christie (clairement l’autrice qui m’a le plus influencé), mais est-ce que l’interactivité collerait avec des maisons d’édition spécialisées dans le roman policier ? À l’inverse, n’est-ce pas trop classique, pas assez fantastique pour les éditeurs spécialisés dans le livre-jeu, où on reste, j’ai l’impression, très proche du jeu de rôle, soit dans les règles, soit dans les univers, soit les deux.

Pour ce qui est de soigner le début, je suis à cent pour cent d’accord et je me suis efforcé d’y apporter une attention toute particulière. Ai-je réussi ? Je pense, mais j’ai forcément un biais cognitif. Néanmoins, les retours de mes premiers lecteurs sont encourageants de ce côté.

(14/03/2024, 21:01)gynogege a écrit : Je suppose que tu as déjà coché les noms d'Alkonost et Posidonia, parce que ce sont des maisons d'édition faciles à contacter ici !

Eh ! bien oui, j’ai évidemment pensé à elles, mais voir ci-dessus : est-ce qu’un roman policier interactif, sans règles, sans influence sur l’histoire, dans un monde contemporain et sans fantastique (enfin, si, un peu, mais ne divulgâchons pas…) peut coller à leur ligne éditoriale ? Je l’ignore. Après, ça n’empêche évidemment pas de tenter le coup (j’en suis encore à la phase de débroussaillage du sujet, pour le moment je n’ai encore démarché personne).

(15/03/2024, 18:04)Feldo a écrit : Clairement l'édition à compte d'auteur, en général ce sont juste des imprimeurs qui font payer plus cher sans pour autant faire un vrai travail d'éditeur. Et comme le fait de recourir à un imprimeur pour stocker chez soi ça reste coûteux et relou, en tant qu'indé (si on ne passe pas pas un éditeur classique, donc), le mieux reste sans doute l'impression à la demande (lulu.com, Amazon... pour le reste faut voir, y'a Drivethru qui le fait pour le jeu de rôle, les livre-jeux ça doit passer).

Visiblement, je peux rayer l’édition à compte d’auteur de ma liste, les retours dessus sont unanimes.

(15/03/2024, 19:05)MerlinPinPin a écrit : D'après ce que j'ai compris, on est beaucoup plus proche d'un roman classique, qu'on pourrait parcourir de plusieurs façons, que d'un "livre-jeu". L'interaction résiderait dans le fait de choisir le point de vue et donc de savoir/comprendre/voir/vivre des choses différentes.

C’est ça ! Imagine un Agatha Christie (non que je ne prétende un seul instant être au niveau de la légende, hein, c’est juste pour donner une idée de style du roman) dans lequel tu pourrais choisir de suivre tantôt Poirot, tantôt Hastings, tantôt le majordome… Je caricature un tout petit peu, mais c’est vraiment l’idée. On est beaucoup plus proche d’un roman policier classique que d’un livre-jeu.

(15/03/2024, 19:05)MerlinPinPin a écrit : Peut-être n'est-il d'ailleurs pas forcément judicieux de présenter ça avant tout comme un livre-jeu. Je verrais plutôt une telle oeuvre comme une façon de transcender le genre policier car cette liberté de vue sied particulièrement bien à une littérature qui aiguise autant la curiosité !

C’est tout à fait ça. Je trouvais que l’interactivité seyait merveilleusement bien au genre policier, et j’avais envie de « réinventer » (je ne mettrais jamais assez de guillemets tant ce terme peut faire prétentieux) le genre. Ça doit bien faire vingt ans que l’idée me trotte dans la tête…

(15/03/2024, 21:07)NicolasLu a écrit : Pour info, j'ai édité un livre en autoédition de A à Z et j'ai aussi été édité par des éditeurs.
Mon premier conseil serait de connaitre ton objectif, vendre des livres pour gagner de l'argent ou juste te faire plaisir ?

Merci pour ton retour d’expérience ! Mon objectif n’est pas de gagner de l’argent. Bien sûr, si par je ne sais quel alignement de planètes le succès et l’argent venaient, je ne dédaignerais ni l’un ni l’autre. Mais si je ne sors que quelques exemplaires, ce sera déjà un aboutissement. L’auto-édition numérique est aussi une des pistes que je compte creuser, même si j’ai une préférence pour l’édition papier. M’enfin, on verra.

Merci encore pour vos retours ; heureux de voir que le sujet suscite autant de réponses intéressantes !
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#11
Il manque juste "as": "tu as des ".

Je veux dire qu'avec tous les autres systèmes que le FP, tu te retrouves avec uniquement des livres "sur les bras", mais aucun lecteur avéré.

Alors que le FP (plutôt ulule pour le français que KS), chaque personne qui contribue est un lecteur de plus. Si tu as bien calculé ton seuil de financement et qu'il est atteint, tu es certain de tout vendre et d'avoir des retours. Et s'il n'est pas atteint, tu ne perds rien, tu ne lances pas ton projet ou plutôt tu pars sur une autre piste que le FP.

Je pense qu'il n'y a pas besoin de surjouer le truc dans une campagne, juste être sincère et assidu. C'est bien d'être là pour répondre aux souscripteurs qui auront des tas de questions à poser, et souvent les mêmes qui reviendront! Il faut quand même montrer un certain enthousiasme pour en susciter en retour. Prévoir des actualités régulières aussi pour alimenter la campagne de manière continue pour que l'intérêt croisse au fur et à mesure des jours.

L'idée c'est aussi de proposer des extraits qui font mouche et vont inciter à en savoir plus. Et/ou de résumer l'idée. "Imaginez un roman d'Agatha Christie dans lequel vous pourrez choisir de suivre tantôt Poirot, tantôt Hastings, tantôt le majordome" moi ça me donne vraiment envie d'en savoir plus!

Pour les suppléments je ne sais pas, mais pour les différentes contreparties de la campagne je verrai par exemple, avec prix croissant:
-le pdf
-idem au dessus + le livre physique
-idem au dessus + signature de l'auteur (en nombre limité)
-idem au dessus + dédicace personnalisée (en nombre encore plus limité)

Avec des ristournes pour les premiers souscripteurs pour les contributions non limitées.

Ne pas hésiter non plus a mettre une offre spécial libraires, avec un pack constitué de plusieurs exemplaires qu'ils pourront vendre de leur côté.

Après, avec des paliers à débloquer au delà du financement: améliorer la qualité du papier, de la couverture, ajouter des illustrations (si illustrateur)

Avant de lancer une campagne, je pense qu'il faut avoir ce fameux socle de personnes qui vont te dire "oui, dès que la campagne arrive je souscris". Du coup tu pourrais lancer un sondage pour voir combien ici seraient partants, sur la Taverne, ailleurs...
Aussi des gens qui pourront relayer l'info de la mise en ligne. Même si la ligne éditoriale des Alkonost, Scriptarium, Posidonia ne correspond pas, ils peuvent malgré tout estimer qu'ils peuvent faire de la pub. Des gens sur les réseaux. Je pense à FibreTigre (alias Le Jibe sur rdv1) par exemple qui a pignon sur rue... Même si tous ne répondront pas favorablement, il faudra continuer à faire du démarchage pré-campagne. Peut-être prévoir une page facebook (si la cible sont plus les vieux que les jeunes ^^) du coup ça aussi c'est important: estimer quel va être le profil attendu ou les profils attendus de tes lecteurs, pour aller les chercher là où ils sont. Si tu ne détermines pas bien qui sont tes cibles, où si tu n'arrives pas à les interpeller sur les médias qu'elles utilisent, ça risque de faire un flop.

Une fois que tu as 10 ou 15 personnes de sûres pour souscrire, et au moins 2 ou 3 "relayeurs" qui vont permettre un bon lancement de la campagne, ceux qui la découvriront ensuite par hasard seront incités à rejoindre le mouvement.

Après il faut aussi prévoir tout ce qui est logistique: voir avec un imprimeur quel tarif et ensuite tu peux déterminer le seuil de base de financement. La aussi les maisons d'édition qui ont déjà plusieurs campagnes réussies pourront sans doute t'aider à déterminer comment faire. Pas mal de personnes sont déjà membres du forum donc ils pourront te contacter.

Tu as aussi obtenu un mini-Yaz de Bronze, c'est intéressant de le mentionner car cela indique que tu as déjà de l'expérience et du talent, et permettra aux personnes de se faire une idée de ton style d'écriture. Après tout c'est un critère aussi important que le sujet d'un livre quand on réfléchis à l'opportunité ou non de l'acheter.
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#12
D'un strict point de vue markteting, je pense que tu as intérêt à mettre l'accent sur l'interactivité et le côté "jeu", même si pour toi on est plus dans le roman, et de solliciter des éditeurs qui ont déjà une certain appétence pour le genre. Il y a déjà beaucoup beaucoup d'auteurs qui présentent des manuscrits aux maisons d'édition classique, alors que pour la littérature interactive c'est davantage restreint. Si tu n'as jamais édité de roman par ailleurs, et que tu veux susciter l'intérêt, mieux vaut aller dans cette direction à mon avis.
Autre piste: le milieu du polar français est à la fois très actif et relativement ouvert et bienveillant de ce que j'ai compris. C'est la directrice de la médiathèque à côté de chez moi qui m'a fait voir ça, en invitant des auteurs dans une petite structure d'un village de 1000 ans. On a ainsi eu l'occasion de rencontrer Jean-Luc Bizien qui est un auteur de polar reconnu et son nom vous dira peut-être quelque chose: auteur historique des aventures à jouer chez Gründ (les 100 trucs...) ! Le gars est très sympa. Aller à des salons du livre orientés polar (il y en a un tous les ans à Nemours, mais il vient juste de passer) peut être une bonne occasion de discuter avec les auteurs et des éditeurs de taille modeste.
Pour l'auto-édition j'ai moi même fait imprimer (mais pas éditer, pas d'isbn) un roman que j'avais écrit il y a longtemps, c'est un peu une catastrophe au niveau maquettage et coquilles Smile La relecture et le maquettage ce sont des métiers qu'il ne faut pas négliger.
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#13
(16/03/2024, 00:04)tholdur a écrit : Avant de lancer une campagne, je pense qu'il faut avoir ce fameux socle de personnes qui vont te dire "oui, dès que la campagne arrive je souscris". Du coup tu pourrais lancer un sondage pour voir combien ici seraient partants, sur la Taverne, ailleurs...
Aussi des gens qui pourront relayer l'info de la mise en ligne. 

Oui et oui. Une campagne de FP c'est un vrai travail en amont et ces deux points sont très importants. 
Et je rajouterais une belle couverture, c'est aussi très important! ;-)
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#14
(15/03/2024, 23:20)Jehan a écrit : Mon souci est que ce que j’ai écrit est un peu bâtard (sans aucune connotation péjorative dans ce mot). C’est assez classique sur le fond, très inspiré d’Agatha Christie (clairement l’autrice qui m’a le plus influencé), mais est-ce que l’interactivité collerait avec des maisons d’édition spécialisées dans le roman policier ? À l’inverse, n’est-ce pas trop classique, pas assez fantastique pour les éditeurs spécialisés dans le livre-jeu, où on reste, j’ai l’impression, très proche du jeu de rôle, soit dans les règles, soit dans les univers, soit les deux.

Il ne faut pas te dire que si c'est entre les deux, ça va ne séduire aucun des deux lectorats. Mais plutôt que ça peut séduire les deux. Wink
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#15
Merci à tous pour vos retours toujours aussi intéressants !

(16/03/2024, 00:04)tholdur a écrit : Je veux dire qu'avec tous les autres systèmes que le FP, tu te retrouves avec uniquement des livres "sur les bras", mais aucun lecteur avéré.

OK, je comprends mieux. Effectivement, c’est pertinent. Je garde cette solution en tête. Si j’y viens, je suivrai tes conseils, notamment en ce qui concerne la base de souscripteurs et les parrains/relayeurs.

(16/03/2024, 08:36)gynogege a écrit : D'un strict point de vue markteting, je pense que tu as intérêt à mettre l'accent sur l'interactivité et le côté "jeu", même si pour toi on est plus dans le roman, et de solliciter des éditeurs qui ont déjà une certain appétence pour le genre. Il y a déjà beaucoup beaucoup d'auteurs qui présentent des manuscrits aux maisons d'édition classique, alors que pour la littérature interactive c'est davantage restreint. Si tu n'as jamais édité de roman par ailleurs, et que tu veux susciter l'intérêt, mieux vaut aller dans cette direction à mon avis.

À voir. Effectivement, le côté jeu, sans être absent, est réduit à sa plus simple expression. Contrairement à mes quelques AVH passées, je n’ai pas vraiment créé de mécanismes ou de règles : c’est en fait plus l’aspect ludique inhérent au genre policier (tout lecteur essaye de deviner le coupable avant la fin, je pense) que j’ai essayé d’élever à un nouveau niveau. Par conséquent, et paradoxalement, j’anticipe en effet moins de réactions positives du côté des éditeurs de fiction interactive. Mais je me trompe peut-être complètement, et de toute façon ça ne va pas m’empêcher d’aller gratter à leur porte aussi. : ) Surtout que je suis d’accord avec l’idée d’insister sur l’interactivité, vu que c’est clairement là que réside l’originalité de ce que j’ai écrit.

(16/03/2024, 10:38)NicolasLu a écrit : Oui et oui. Une campagne de FP c'est un vrai travail en amont et ces deux points sont très importants. 
Et je rajouterais une belle couverture, c'est aussi très important! ;-)

Un point (la couverture) auquel je n’ai pas du tout réfléchi jusqu’ici ! Il va falloir corriger ça, oui…

(18/03/2024, 20:58)JFM a écrit : Il ne faut pas te dire que si c'est entre les deux, ça va ne séduire aucun des deux lectorats. Mais plutôt que ça peut séduire les deux. ;)

Merci pour l’encouragement. ; )

Je commence doucement à entreprendre différentes démarches évoquées dans ce fil… J’y posterai peut-être des mises à jour au fur et à mesure, histoire d’enrichir le sujet avec une expérience concrète.
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