A la fin, c'est pas fini
#1
Hello,

je réfléchis à une remarque de mon épouse : "oui, c'est bien de voir les choix qu'on a déjà fait quand on revient en arrière, mais bon, on voit pas les autres fins  et on n'a pas envie de tout refaire"

effectivement ...

Et je trouve que c'est un problème de lecture qui empêche de "saisir" toute la finesse de l'auteur. Que quelque part, le lecteur passe forcément "à côté" de l’œuvre

Aussi, je me suis mis en tête de trouver un moyen de permettre au lecteur de voir facilement et avec plaisir "les autres fins"

J'ai pensé à permettre à l'auteur de marquer les textes (screenshot ci dessous) qui sont des "croisées des chemins", et, à la fin, indiquer au lecteur le retour à ces textes pour refaire correctement .
Mais je pense que si l'idée peux avoir d'autres utilités (cote écriture), ça ne solutionne pas la problématique du lecteur.

En fait, je pense que le lecteur voudrait la solution type blague carambar : si tu avais fait ça, c'est ça qu'il se serait passé.
Mais on ne peut pas demander à l'auteur de gérer ce résumé. Non ?

Je me demande si je ne vais pas simplement permettre d'accéder directement à toutes les fins, à la fin.
Et peut-être même, pour chacune, permettre de revenir au premier choix "non fait" pour comprendre le déroulé

Des avis? des suggestions ? Vous en pensez quoi ?



Screenshot:
[Image: Screenshot-2022-03-15-at-14-27-18-ADMINISTRATION.png]

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#2
Je pense qu'on peut vite tomber dans un effet mécanique, et sans plus aucune saveur, si on recherche de manière systématique et méthodique toutes les fins. Parce qu'on ne joue plus l'immersion dans une histoire: on quitte l'aspect acteur pour devenir spectateur! Dommage.

Tant pis si on ne consulte pas toutes les fins, toutes les voies, de manière exhaustive. L'intérêt c'est la liberté laissée au lecteur par rapport aux histoires qui ne laissent qu'une seule fin. C'est de pouvoir être en totale immersion dans le personnage et d'aboutir à quelque chose de personnalisé justement. "Ma" fin sera la conséquence de mes choix réfléchis et longuement soupesés. La fin d'un autre lecteur pourra être différente, mais elle sera toujours le fruit de ses propres réflexions. Si jamais moi ou lui on commence à se mettre à papillonner d'une solution à l'autre, alors on n'a plus aucun intérêt à se mettre à réfléchir pour faire tel choix plutôt que tel autre, on se contentera de tout balayer, de voir toutes les conséquences possibles sans s'investir dans l'histoire. Et donc à quoi bon?

Pour moi, l'intérêt c'est avant tout de comprendre les conséquences de nos choix, et pas de parcourir "l'arbre des possibles".
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#3
Tout à fait d'accord. C'est même essentiel et indiscutable. C'est pour ça que le lecteur ne peut pas revenir en arrière (Sur QFV) tant qu'il n'a pas atteint une fin en assumant ses choix.

Ma question est sur "Une fois qu'il a fini"

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#4
Je vois peu d'intérêt à tenter de suivre de nouvelles voies qui nous ressemblent peu ou pas. Sauf dans le cas où on incarne un personnage: on peut prendre un personnage différent qui vivra les choses différemment. On se met dans la peau de ce nouveau personnage, on change "notre" vision et on essaye de faire les bons choix en référence au contexte de ce personnage.

On peut aussi trouver de l'intérêt à dénicher une fin plus difficile à atteindre, plus "satisfaisante", notamment parce qu'on comprend que c'est LA fin ultime qui surpasse toutes les autres. Disons que c'est celle qui fait appel à "l'intelligence de jeu" et n'est pas tributaire de choix moraux. C'est d'ailleurs souvent le cas pour les histoires avec une solution unique. La satisfaction provient d'avoir trouvé le bon chemin dans une aventure remplie de pièges, de codes, etc. qui n'a pas fait appel à des choix impliquant des principes moraux ou des types de comportement. Juste à la sagacité du lecteur.

Je trouve plus motivant de chercher une solution complexe à trouver (pas trop quand même!) que de tenter de nouveaux chemins qui seront certes différents, mais a priori "tout tracés". Dans une AVH à choix "moraux" ou "comportementaux", il n'y a pas ce vrai défi lié au risque que le personnage meurt ou échoue. C'est très différent.

Ce qui me semble intéressant c'est de pouvoir insuffler une dose de "comportemental" ou "moral" dans une aventure qui propose avant tout cette dose de risque. Pour aboutir à différentes fins comme s'allier à tel ou tel camp ou personnage (un peu comme dans le jeu vidéo Skyrim avec la quête de "guerre civile" parallèle à la quête principale). D'avoir ou non avec nous tel ou tel compagnon. Là je trouve de l'intérêt à vouloir rejouer pour voir ce qui se passe différemment.

Une AVH où l'on aurait que des comportements à adopter, sans risque, pour aboutir à plusieurs fins, franchement une seule fois me suffirait: celle ou j'aurai bien réfléchi à mes choix.
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#5
Je comprends parfaitement ton point de vue.

Dans "plongée en Enfer", que je viens de lire, il y a un moment où j'ai fait le choix de partir alors que je percevais 2 lumières. (http://litteraction.fr/livre-jeu/plongee-en-enfer)

J'ai assumé ce choix jusqu'au bout, mais en tant que lecteur j'ai du faire le pénible scrolling du pdf pour retrouver l'embranchement et savoir ce qu'était ces "2 lumières"

Pour moi, la question se pose sur le "pénible" et d'envisager une façon agréable de permettre une prise de conscience du lecteur de la portée de l'histoire. Je pense que je vais peut-être afficher dans le pitch le nombre de fins possibles.

J'en viens même à penser qu'un jour lointain, j'écrirai une AVH où il faut la faire 2 fois, avec un choix crucial segmentant en 2 colonnes, pour comprendre l'histoire Smile

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#6
Perso, ma réponse tient en un mot : rejouabilité.

Le meilleur moyen d'inciter un lecteur à découvrir les autres fins, c'est de lui donner envie de refaire l'histoire. Surtout avec un auteur comme moi qui offre dans toutes ses AVH plusieurs fins différentes.
Pareil pour un PFA "incompris" je dirais : le lecteur meurt, tué par une fléchette empoisonnée devant une serrure à codes parce qu'il a fait le mauvais code. Il faut lui donner l'envie de revenir, de trouver le bon code. Ou qui sait, il y a peut-être un autre moyen d'ouvrir cette porte ? Ces "deux lumières", c'est quoi, de quoi il parle ? Attends, j'ai dû rater un truc, je vais essayer de les trouver... 

En tant que lecteur, si l'histoire me plaît (pour X raisons), je vais avoir envie de la refaire, de découvrir les autres passages, itinéraires, personnages, possibilités et fins différentes s'il y en a... Je préfère ça plutôt qu'on me les serve sur un plateau si j'ose dire.
J'aime les AVH "à mystères" je dirais, celles où on ne comprend pas forcément tout à la première réussite, celles qui donnent envie de revenir, où l'on sent qu'il y a autre chose à côté de laquelle on est passé.
Anywhere out of the world
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#7
À mon avis, il suffit de dire « vous avez atteint une des x fins possibles ». Si l’histoire est vraiment bonne, le lecteur voudra rejouer pour découvrir les autres fins possibles.
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#8
Très très bonne idée. Vraiment !! j'adore !!!

Mais connaissant mon épouse, elle voudra revenir directement aux choix cruciaux. Mais l'idée est très bonne que ne dire qu'à la fin l'ampleur de tout ce qu'elle a loupé.

Du coup, par association d'idées, je me demande si quand vous écrivez une AVH il y a une vraie fin. La vraie. La centrale. Celle qui aurait été si c'était un livre commun ? Celle qui est celle de l'auteur ?

Car alors , il pourrait y avoir un message du genre "bravo, vous avez presque réussi la vraie fin !" (un peu salaud comme formulation, j'avoue Wink )

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#9
Pour répondre à ta question, parmi les nombreuses fins que je propose en général, il y en a toujours une "optimale" (là où tu triomphes avec l'argent, la gloire, le succès et tout et tout après avoir bien sûr sauvé le monde) et d'autres plus ou moins bonnes, jusqu'à celle où tu sauves simplement ta vie. Donc oui, je propose toujours une "vraie" fin parmi les autres.

Je propose aussi des fins inattendues comme dans L'île des dieux sauvages : on est en route avec ses hommes pour délivrer des prisonniers et on tombe en chemin sur un fabuleux trésor. Nos hommes nous proposent de partager et de se barrer et on peut accepter. On laisse tomber sa mission et ceux qu'on venait aider et on finit l'aventure avec sa part du trésor. Pas très moral certes, mais possible et sans jugement de la part de l'auteur.
Anywhere out of the world
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#10
Je ne mettrai pas le nombre exact de fins car cet aspect comptable est anti-immersif. Laisser le suspens sur le nombre total renforce le mystère, c'est plus plaisant. "Vous avez atteint l'une des fins possibles".

(16/03/2022, 08:09)Voyageur Solitaire a écrit : Je propose aussi des fins inattendues comme dans L'île des dieux sauvages : on est en route avec ses hommes pour délivrer des prisonniers et on tombe en chemin sur un fabuleux trésor. Nos hommes nous proposent de partager et de se barrer et on peut accepter. On laisse tomber sa mission et ceux qu'on venait aider et on finit l'aventure avec sa part du trésor.
Et on enchaîne sur D'écume et de sang  Wink (cékankisor?)
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#11
Bonne idée, on pourrait faire un lien entre les deux !
Mais en ce moment, je suis à fond sur mon AVH "Inca", l'inspiration est toujours là, j'en profite.
Anywhere out of the world
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#12
Compliqué comme question. Il faut d'abord respecter le lecteur. Si le lecteur est satisfait avec la fin qu'il a atteinte, difficile de le forcer à rejouer. C'est une question de mentalité. Un moyen de lui faire recommencer, c'est d'imprimer un sentiment de frustration soit dans la fin elle-même, soit dans un des choix opérés avant.
Il faut tout refaire pour revenir à ce choix ? Ben oui. C'est vraiment une des différences entre l'AVH et le RPG sur ordinateur, ou l'appli. Alors on peut créer des systèmes de sauvegarde. Ou alors on peut séparer de manière relativement explicite les choix de la narration pour rendre ça plus fluide. Mais à un moment il faut accepter les codes du genre.
Je n'aime pas toujours avoir des fins "optimales", je laisse parfois l'interprétation au lecteur. Mais dans "Disruption" aussi bien que "Dans l'angle mort", le lecteur qui ne passe pas par les différentes risque de rater des éléments essentiels pour avoir une compréhension complète. Donc j'essaie de vraiment donner envie de revenir, l'objectif n'étant pas de se découvrir soi-même (comme dans un test d'auto-évaluation), mais bien de lever le voile sur un mystère.
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#13
Vos réponses me font bcp réfléchir car il y a plusieurs axes.

- Le lecteur qui ne connait pas les codes des AVH (ma cible)
- l'objet de médiation : un Pdf/papier vs une Appli
- La volonté de l'auteur

Le lecteur : Je vise une lectrice de 25-45 qui est hermétique au JDR au sens large. Et qui tombe sur une AVH par un réseaux social sur un sujet qui lui plaît.

Le média : une appli mobile vs pdf. C'est très important sur cette question de "fin" , car dans un pdf, le lecteur (en tout cas moi) , capte fugacement la dimension de l'oeuvre. Je vois bien que j'ai fais 10 paragraphes alors qu'il y en a 50 ! Mon oeil a même lu 2 phrases de spoile en scrollant et piqué ma curiosité !
Alors que dans une appli, je ne le vois pas.
Je pense donc que c'est un point essentiel et participe implicitement à cette notion de frustration que @gynogege évoque. Avec un pdf, la connaissance de "tout ce que j'ai loupé" est tout le temps présente, elle participe à l'amplification de la notion de choix, alors que dans une appli, on a une suite de conséquences brutes. On perd ce sentiment d'être au milieu d'un arbre, on suit une branche.

Je crois que je sous-estime ce "contexte" très pragmatique de la lecture spécifique des AVH. Même si c'est inutile techniquement, il faut que je rajoute les n°de paragraphes dans les choix au lieu d'un simple lien. Il faut que le lecteur comprenne qu'il va au paragraphe n°123 , cad qu'il y a au moins 123 paragraphes.
Et techniquement peut-être même tricher en faisant croire qu'il y a plus de paragraphes que le réel ... Smile
Bref,

La volonté de l'auteur: Là c'est plus compliqué.
Je pense , et @VoyageurSolitaire le confirme, que tous les auteurs ont une fin "préférée" . Et cette fin n'est pas forcément la plus longue en nb de mots ou en nb de choix. Donc n'est pas automatisable.
Je pense donc que je vais permettre que, dans la construction d'une AVH, l'auteur puisse dire "cette fin est ma préférée" de sorte qu'elle soit proposée au lecteur à sa fin , d'un seul tenant, comme un livre.

De plus, reste que l'auteur a fait des fins particulières et cachées. Mon épouse ne découvre les autres fins que parce que nous partageons et discutons de notre lecture "ah toi t'as fait ça !?" Et je trouve ça très injuste, pour l'auteur, que le lecteur passe à côté de la richesse de l'écrit à cause de choix maladroits, aussi sincères soient-ils.

Beaucoup de travail en perspective Smile

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#14
Un lecteur ne trouvera pas toutes les fins, mais l'ensemble des lecteurs oui. L'auteur ne doit donc pas s'inquiéter: il sera forcément lu et sa "qualité" sera reconnue par la plupart des lecteurs. Il n'est pas utile que tous les lecteurs se "coltinent" toutes les fins. C'est même contre-productif de forcer un lecteur à lire quand ce dernier estime qu'il en a terminé. De plus, s'il les lit il peut estimer que les autres fins qu'on lui impose de lire sont "moins bien" que la première, donc il va avoir une dernière impression qui sera mauvaise.

Un lecteur qui a globalement apprécié sa lecture et se sent juste "frustré" par la fin qu'il vient de lire, tentera forcément de trouver une autre solution qui lui convient mieux. Il arrêtera quand il sera satisfait et finira sur une bonne impression.

Pour moi, il faut donc indiquer au lecteur qu'il existe d'autres fins, mais ne surtout pas le "forcer" à tenter de les découvrir. S'il veut le faire - ou pas - cela doit rester à son initiative.

Et donc pas de commentaires sur les fins! Chacun décidera quelle est la meilleure, celle qui lui plaît le plus, sans que l'avis de l'auteur vienne interférer.
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#15
Et donc pas de commentaires sur les fins! Chacun décidera quelle est la meilleure, celle qui lui plaît le plus, sans que l'avis de l'auteur vienne interférer.

Pas mieux.
Il m'est arrivé de proposer dans mes AVH des fins pas très morales mais je n'ai jamais commenté cette décision de la part du lecteur.
Dans le premier tome de ma trilogie, on peut choisir (entre autres) de fuir Méroé en proie à la révolution, seul en laissant tout le monde se débrouiller ou avec Danaé et si le lecteur choisit la première option, je ne fais aucun commentaire. Certains qui n'ont pas aimé le personnage de Danaé étaient ravis d'avoir la possibilité de finir sans elle, d'autres qui l'ont aimé ont apprécié de pouvoir l'emmener avec eux.
Anywhere out of the world
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