Le monde réel comme cadre
#1
Ce n'est pas un mystère que la majorité des LDVH/AVH relèvent de la fantasy et que la majorité du reste relève de la science-fiction. Les aventures qui ont pour cadre le monde réel font figure d'exception et beaucoup se déroulent dans le passé (les séries "Histoire" et "Sherlock Holmes", par exemple).

Les aventures de fantasy/SF se déroulent souvent dans des mondes entièrement imaginaires. Il y en a relativement peu qui utilisent le monde réel comme base (quelque chose qui est pourtant très commun dans les films/séries/BD : X-Files, Buffy, la plupart des comics,...).

Il existe quelques AVH se déroulant dans le monde présent réel (Nils Jacket, "Le métro du cauchemar", "Hunter"...), mais elles sont tout de même très rares.

Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que le fait de se distancer du monde réel offre davantage de possibilité ? Est-ce que c'est le dépaysement que cela offre qui attire les auteurs/lecteurs ?
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#2
Je vois, au moins, deux raisons de préférer un univers imaginaire, pour un auteur. La première, c’est qu’un univers inventé n’offre aucune limite et permet de donner vie à des idées qui n’auraient pas forcément leur place dans un univers réaliste. La seconde, c’est les contraintes fixées par un cadre tel que la Terre de nos jours. Il est facile de se tromper et d’écrire des choses erronées, et éviter les incohérences demande beaucoup de travail de recherche, même si cela dépend, bien sûr, du sujet et de l’auteur (tous n’ont pas ce souci de fidélité).

Après, bien maîtrisé, les cadres réalistes ont beaucoup de charme. Sans doute, justement, parce qu’ils sont peu exploités et qu’ils offrent donc, paradoxalement, beaucoup de possibilités d’être original. De plus, peut-être qu’un lecteur s’identifie plus facilement à un personnage principal évoluant dans le même univers que lui parce que l’environnement nous parle davantage. Tu évoques Nils Jacket : j’ai, par exemple, pris beaucoup de plaisir à lire le second opus (il faudra que je le termine un jour), et je pense que c’est en partie grâce à cette facilité d’identification, et donc d’immersion.
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#3
Pour le 2ème tome de Nils Jacket, le fait d'avoir choisi une ville réelle m'a demandé beaucoup de recherches, ne serait-ce que pour décrire les lieux correctement et vérifier que les parcours réalisés sont plausibles. Je suis allé vérifier le tout en visitant la ville et j'ai dû réécrire pas mal de choses car ce que j'avais fait à base de mes recherches comportait des erreurs.
(et il y a un point que je n'ai pas pu vérifier faute de temps)

Bref, situer dans un cadre réel précis est vite contraignant si on veut faire les choses bien. Dans ce cas-là, privilégier un cadre familier ou que l'on peut visiter.
Un cadre plus vague, comme dans Nils Jacket 1, permet d'avoir les repères de la vie courante tout en laissant une part d'imagination à l'auteur.

La série Histoire situe ses histoires dans un cadre historique minimum. Ce n'est pas le meilleur exemple niveau qualité des intrigues, mais il doit être possible de situer des histoires dans un cadre du même type, assez simple sans avoir à faire trop de recherches.

Après, certains lecteurs sont friands de détails et profitent du livre pour voyager/explorer une époque. D'autres se contentent d'un cadre familier dans lequel ils ont des repères avant de lire l'intrigue.
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#4
Oui quelqu'un qui voudrait écrire dans le monde réel à notre époque a intérêt à placer l'action dans des lieux qu'il connait. J'ai lu des romans où j'ai bien senti que l'auteur s'était uniquement documenté sans connaître réellement le cadre de l'histoire : ça perd tout crédibilité.
Dans le cadre d'une AVH où l'on va forcément moins dans la psychologie et dans les petits détails, c'est moins grave. Ainsi, je suppose que Gilles st Martin n'est jamais allé en Afghanistan et pourtant, son AVH tenait très bien la route du point de vue du réalisme.

Sinon, il est indéniable que la fantasy offre bien plus de possibilités pour le rêve. Mais une histoire dans le monde réel peut devenir passionnante quand elle prend un caractère fantastique pas trop appuyé (comme dans Mascarade Mortelle ou Labyrinthe).
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#5
Il est vrai que le besoin de vraisemblance est incomparablement plus élevé avec le monde réel qu'avec un monde qu'on a soi-même inventé. La crainte de raconter des bêtises peut avoir un effet assez paralysant sur l'auteur.

D'un autre côté, il me semble que le fait d'utiliser un cadre qui n'est pas totalement étranger à ce que connaît le lecteur peut rendre l'immersion plus forte. C'est quelque chose qui m'avait notamment interpellé dans Nils Jacket 2 et la première moitié de Mascarade Mortelle : je me plongeais tout à fait dans la peau du héros et les évènements m'inspiraient des réactions plus vives que si j'avais été un guerrier-mage armé d'une épée magique et chassant le dragon.
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#6
Je n'aime pas le réel… Mrgreen

Bon. Pour moi je n'aime pas jouer une aventure qui soit trop proche du monde où je vis. Il n'y a pas eu de problème avec (mettons) 1930 qui se déroulait il y a 80-quelques années, de l'autre côté de l'Atlantique et que je connaissais par mes lectures: ça laissait suffisamment d'écrans. Par contre le Métro c'était limite ( encore vivable parce que je ne bosse pas comme cadre dans une boîte, je ne dîne pas chez les gens et je ne me soûle pas, en tout cas pas à ce point… ).

Quand je joue à un AVH/LDVH, je mets un déguisement et je passe la porte qui mène dans l'univers du jeu. Après quoi j'enlève le déguisement et je reviens dans cet univers-ci.

" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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