jusqu'ou peuvent aller les traducteurs...
#3
Je suis en train de lire Robert E.Howard et son héros barbare Conan. Je vous mets une partie de la préface L. Sprague de Camp :
« [...] En 1951, chez feu Oscar J. Friend, alors agent littéraire posthume de Howard, je découvris au milieu d'une pile de manuscrits inédits, une nouvelle intitulée «The Black Stranger». En vue de sa publication, je la remaniai assez profondément, la condensant de plus de quinze pour cent et lui ajoutant un certain nombre d'interpolations [...] et d'insérer harmonieusement cette histoire dans la saga.
Le directeur de Fantasy Magazine, qui le premier publia cette nouvelle, y fit d'autres coupures et rajouts.»

Ici, le texte est modifié à la mort de l'auteur mais il semble que se soit monnaie courante qu'un texte soit plus ou moins coupé et modifié par l'éditeur, suivant les termes du contrat. Bien sûr, jamais un éditeur avouera cette supercherie si l'auteur est encore de ce monde.
Maintenant imaginez la même situation lors de la traduction : si l'éditeur coupe et rajoute des infos, pourquoi le traducteur ne le ferait-il pas ?
Comme la plupart des pigistes et autres personnes bossant dans les maisons d'édition, le traducteur doit être payé au signe, alors pourquoi ne pas rajouter discrétement deux ou trois mots histoire de voir son pécule en pièces d'or augmenter ?
Bon, ce qui est vraisemblable pour le ldvh ne l'est pas forcément pour un roman d'actualité et ayant un nombre de ventes importantes.

L'autre chose qui est encore plus plausible est le fait que le ldvh soit considéré comme de la littérature d'ado (et encore, un groupe restreint d'ado) et l'éditeur/traducteur doit donner un peu plus de liberté à ses sbires. Je doute que Da Vinci Code possède ce genre d'ajouts et de modifications libres.

Patrick Couton, traducteur de tout le cycle des Annales du Disque Monde de Terry Pratchett, avoue dans Le Vademecum du Disque Monde qu'il est souvent en contact avec l'auteur lorsqu'une phrase ou une situation lui semble obscure. De plus il montre son travail à l'auteur pour lui demander son approbation.
Je doute que nos traducteurs de chez Gallimard procèdent avec le même zèle dans leurs traductions.

Une question s'impose :
Je n'ai pas vérifié si le ou les traducteurs (trices) étaient les mêmes. Le fait d'avoir à utiliser un nouveau traducteur pour chaque livre, indépendement de l'auteur et de la série, ne gâcherait-il pas finallement l'essence même du texte ? Jeveutout explique clairement que les traducteurs ne sont même pas issu du milieu Fantasy, d'où des erreurs flagrantes de traduction (cf. l'exemple du gobelin/farfadet). Ne serait-il pas plus intéressant de faire un remaniement complet des textes, en gardant les mêmes traducteurs pour avoir cette continuité dans l'ambiance de traduction, que de réimprimer ad nauseam uniquement les ldvh qui se sont les plus rentables ?
[Image: style7,WhiteRaven.png]
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RE: jusqu'ou peuvent aller les traducteurs... - par WhiteRaven - 24/08/2006, 23:08



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