La mine perdue de Phandelver
#66
Je demande pardon au lecteur, car les lignes suivantes seront tracées d’une main alcoo émue, et il se peut que la bois l’euphorie me fasse oublier par endroits une certaine lucidité pourtant irréprochable en des circonstances habituelles. Hic.

Goth était allé écouter à la porte dans le mur est pendant qu’on se reposait. Un bruit de vent se faisait entendre derrière. Une fois tout le monde prêt à repartir, notre guerrier dut forcer la porte, qui était coincée, d’un vigoureux coup d’épaule pour l’ouvrir. Elle révéla un corridor dont le plafond était percé de trous : ce n’était autre que celui par lequel nous étions entrés dans le château quelques heures plus tôt. Nous avions donc fait le tour.

Une nouvelle porte se présentait en face de nous, toujours côté est, tandis qu’un rideau dissimulait l’extrémité nord du couloir, à notre gauche. J’écoutai à la porte et entendis un feu qui crépitait. Suivant ma suggestion d’entrer à la volée pour surprendre les occupants, Goth enfonça ladite porte. Deux hobs nous attendaient, pas surpris du tout : malheureusement, on a tendance à parler un peu trop fort…

Hormis les deux peaux-vertes, il n’y avait dans la pièce qu’un braséro alimenté par des morceaux de meubles cassés, et deux paillasses. Je sautai sur l’une d’elles, en retrait de la pièce, pour avoir un bon champ de tir et décochai une flèche qui alla se ficher en plein cœur d’un hobgobelin tout juste arrivé au contact de Goth. La créature s’effondra, raide morte.

Le guerrier reporta alors son attention sur l’adversaire restant, et… le renversa d’un coup d’épaule. Ça tourne au trouble obsessionnel compulsif, là. Fargrim en profita pour porter un coup à l’hobgobelin mais ne frappa que son armure, qui encaissa le choc. Wulfwig rata sa flèche, et Pierre son rayon. Notre adversaire tenta de profiter de leur maladresse pour se relever et s’enfuir. Il s’exposait ainsi aux coups du noble et du prêtre, mais Goth ne fit que l’égratigner et Fargrim manqua lamentablement son coup. Je commence à croire que je suis entouré de bras cassés.

Je me mis aussitôt à courir après l’hobgobelin qui, sorti de la pièce, s’était planqué derrière le rideau, que j’écartai d’une main tout un assénant un coup d’épée de l’autre… qui ne trouva que le vide. Oups. Heureusement, Goth était sur mes talons et enchaîna avec un coup de hache, qui fut paré par le bouclier de l’adversaire. Fargrim… J’ai de la peine de le présenter sous un aussi mauvais jour, mais je me dois de relater les faits tels qu’ils se sont produits pour que les historiens du futur aient une source fiable. Bref, Fargrim arriva juste après Goth, frappa et… Oui, rata son coup.

Le rideau s’écarta alors intégralement, révélant Wulf qui encochait une flèche qui… manqua sa cible. L’honneur (ou ce qu’il en restait) de notre troupe de branquignoles fut finalement sauvé par Anarondo, profitant d’un champ de vision ainsi dégagé par Wulfwig pour décocher ses projectiles magiques, qui non seulement touchèrent mais achevèrent l’hobgobelin ! Il émit un dernier râle de douleur, et s’écroula.

Je m’empressai de fouiller les corps sans rien trouver d’intéressant. Puis Wulf et moi allâmes écouter à une nouvelle porte au sud de la pièce aux deux hobs (le h est aspiré, bande de polissons). Elle était barrée d’une planche de bois, me faisant penser qu’il s’agissait d’une prison. Était-ce là qu’était retenu Gundren ? L’ouïe de Goth, plus affutée que les nôtres à force de prendre des coups sur le casque, perçut une respiration rauque derrière ladite porte. Je retirai alors délicatement la planche de bois, la posai doucement sur le lit et poussai précautionneusement le battant…

Depuis le temps, je commençais à oublier quelque peu à quoi ressemblait notre employeur, mais je suis à peu près certain qu’il n’était doté ni d’un bec ni de plumes, et qu’il était beaucoup moins gros que l’ours-hibou que l’entrebâillement me laissait voir. Je refermai aussitôt la porte sans me faire remarquer, remis la planche en place et fit signe à mes compagnons de ne pas faire de bruit. Mieux vaut tard que jamais.

Je m’employai à sonder les murs à la recherche d’éventuels passages secrets, sans rien déceler. Je revins alors vers les autres, à qui Goth était en train d’expliquer qu’il avait entendu deux voix, humaine et gobeline, en conversation, derrière une porte à l’extrémité, côté est, d’un corridor qui prolongeait la chambre où nous nous tenions présentement. Avant d’aller plus loin, toutefois, le guerrier préférait explorer la salle qui se trouvait derrière le rideau où s’était joué quelques instants plus tôt le drame en un acte pour cinq acteurs et demi (six au début, cinq à la fin). L’ancienne tour qui se dressait à cet endroit du château était complètement effondrée et ne présentait plus rien de marquant, à l’exception notable d’une brèche dans l’enceinte nord qui donnait sur la forêt. On aurait pu rentrer par là, du coup. Je me demande ce que ça aurait changé…

Il ne restait donc qu’une des sept tours que nous n’avions pas encore explorée, celle où Goth avait surpris une discussion un instant auparavant. Notre guerrier proposa alors le plan suivant : préparer une embuscade et frapper à la porte avec la main magique de Pierre. C’est-à-dire la main qu’il peut invoquer. Pas l’une de ses mains, à lui, qui ne sont pas magiques… Quoique… Enfin, bref, vous avez compris.

Je contre-proposai d’ouvrir discrètement la porte à la place. Il accepta. C’est beau, une équipe. Fargrim nous arrosa au préalable d’eau bénite, Goth, Wulfwig et moi-même, pour que la chance soit de notre côté dans les premiers instants du combat qui risquait de s’ensuivre. J’entrouvris ensuite la porte. Elle donna sur un lieu de vie rudimentaire, fait de fourrures étalées sur le sol, de vieux trophées accrochés au mur, d’une table ronde et d’un braséro dans un coin. Vous m’objecterez qu’une tour circulaire n’a pas de coin, intelligent lecteur, ce à quoi je vous répondrai, fieffé enquiquineur, que celle-ci était traversée par un mur — celui qui encadrait la porte par laquelle je passai en ce moment la tête —, qu’elle ne formait par conséquent qu’un demi-cercle, et qu’un demi-cercle a deux coins. Coin.

Mais ce n’est pas son mobilier ni son architecture qui m’intéressaient présentement (bien que j’ai été architecte (et ébéniste)), mais bien la silhouette immobile d’un nain, non loin du braséro : Gundren, j’en étais certain. En mauvaise compagnie, puisque je repérai, un peu plus à l’écart, un elfe noir, un gobelours — sans doute les voix « humaine et gobeline » entendues plus tôt — et un loup. Malheureusement, celui-ci me repéra également et se redressa. Je fis un signe rapide à mes compagnons, donnai un grand coup de pied dans la porte et me ruai à l’attaque !

L’elfe se remit très vite de la surprise, contrairement au gobelours qui fut cueilli par une flèche de Wulfwig, qui ne fit malheureusement que l’égratigner. Groll, car c’était lui, se prit ensuite une pluie de projectiles magiques d’Anarondo, qui firent mouche mais sans le blesser sérieusement. Costaude, la bête. Pendant ce temps, j’étais monté sur la table, avait empoigné mon arc, visé le roi gobelours et raté ma flèche. J’allai alors me cacher piteusement sous la table. Goth, qui aime bien agir après moi, porta un coup de hache qui manqua d’un ou deux mètres le gobelours. Il y eut comme une microseconde pendant laquelle la scène se figea, et le guerrier, sentant bien que l’audience hésitait à se foutre de sa gueule, eut un sursaut d’orgueil et enchaîna un second coup de hache bien violent qui, cette fois, mordit la chair de Groll, fit jaillir une gerbe de sang de son bras et taire les moqueries avant qu’elles ne fusent.

Fargrim entra sur ces entrefaites et lança deux sorts : un de sanctuaire sur Gundren, pour le protéger des dommages collatéraux de la bataille un cours, un de feu sacré sur Groll, mais ce dernier, doté d’un bouclier, réussit à parer la flamme avec. De mon côté, ma cachette était si parfaite qu’elle masquait même mon odeur, probablement parce que les gobelins ne font jamais le ménage, et le loup reporta donc son attention sur le guerrier, qui, il faut le dire, accaparait un peu l’attention de tous. La bête sauta sur lui mais ne parvint pas à le renverser, et ses crocs ne mordirent que son armure.

L’elfe noir, profitant de la diversion, exécuta un magnifique saut périlleux par-dessus la table, évitant les attaques, attrapa Gundren et se rua vers la porte pour s’enfuir. Mais Wulf, qui était resté dans l’encadrure après son tir initial, pris d’inspiration, se jeta sur lui, le renversant.

Du côté de Goth, le duel était rude. Un violent coup de la morgenstern de Groll l’atteignit. Le sang jaillit, et le guerrier pâlit. Pierre vola à son secours en lançant deux rayons de feu sur le gobelours, mais son bouclier para de nouveau les projectiles magiques. Un troisième, cependant, visait le loup, qui se mit à glapir quand sa fourrure prit feu. De mon côté, toujours sous la table, j’improvisai une chaise comme projectile à destination de Groll pour le distraire, puis fonçai vers l’elfe noir pour épauler Wulfwig. L’adversaire, toujours à terre, ne me vit pas arriver, et un violent coup de taille rencontra son dos exposé. Le coup aurait tué n’importe quel adversaire raisonnable sur-le-champ, et pourtant la lame ne fut même pas rougie du sang de l’elfe noir !! Qu’est-ce que c’était que ce truc ?! Il se releva, me laissant une nouvelle opportunité d’attaquer mais une seconde acrobatie, que je dois reconnaître parfaitement exécutée — et je sais de quoi je parle — lui fit esquiver le coup. Il fila alors hors de la pièce en claquant la porte derrière lui. Je ne comptai toutefois pas le laisser s’en tirer à si bon compte, et je défonçai le battant d’un nouveau coup de pied pour me lancer à sa poursuite. Il n’avait pas fait deux mètres que l’acier d’Arguy le mordait au bras, faisant enfin couler le sang et prouvant que, s’il était dur à cuire, il n’en était pas moins mortel.

Pendant une seconde, il se raidit. Je compris après coup que Fargrim avait lancé sur lui un sort de paralysie. Malheureusement, l’effet dudit sort fut aussitôt contré et l’elfe noir redevint libre de ses mouvements. Ce bref instant suffit cependant à Wulfwig pour décocher une nouvelle flèche qui infligea une deuxième blessure, et, immédiatement après, ce furent trois rayons ardents jaillis de la main d’Anarondo qui dardèrent vers la créature. Deux des trois touchèrent, et ce fut la fin. L’elfe noir s’effondra, une odeur de brûlé flottant dans l’air…

Me retournant, je constatai que Groll et le loup avaient également étaient envoyés ad patres par mes compagnons. Une flèche de Wulf, aidé par la bénédiction de Fargrim et profitant de l’inattention du gobelours distrait par la chaise que j’avais lancée, s’était plantée dans le gras du ventre du roi Groll, toujours aux prises avec Goth et Fargrim, le premier parant ou esquivant tous les coups, le second ne parvenant pas à toucher. La encore, ce furent les projectiles magiques d’Anarondo, décidément en très grande forme, qui achevèrent l’adversaire, et Goth, libéré de la menace, en profita pour achever le loup d’un coup de hache qui lui trancha une partie du cou.

Mon attention se reporta vers l’elfe noir. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis ses vêtements commencer à disparaître, comme absorbés par sa peau !… Un être grand et fin, gris de peau, se retrouva bientôt étendu mort à mes pieds. Un doppelgänger !

Je restai quelques secondes interdit devant le cadavre. Sa vue me rappelait quelque chose d’important, sans que je parvienne à mettre immédiatement le doigt dessus. Puis la lumière se fit sous ma caboche, et je poussai une exclamation ! L’Aurel que mes anciens compagnons avaient cru voir, cette fameuse nuit ! Nom de Dieu ! c’est ce fumier qui avait pris mon apparence !!

Je me mis aussitôt à bourrer son cadavre de coups de pied. Fargrim fut fort surpris :

« Mais qu’est-ce qui vous prend ?!
— Vengeance personnelle ! »

Goth s’en alla chercher Gundren pendant que, après avoir assouvi mon besoin de représailles post-mortem, je me mettais à fouiller les corps. Hormis les armes, toutefois, rien de très intéressant. Fargrim, s’étant approché de Gundren, prononça un mot de guérison. Son confrère nain ouvrit les yeux. Il reconnut Fargrim : je l’ignorais jusque là, mais le prêtre et le prospecteur appartenaient au même clan. Ils ne s’étaient pas vus depuis des dizaines d’années.

Sa préoccupation première fut de s’enquérir de ce qu’il était advenu de Sildar. Nous le rassurâmes aussitôt. Puis il fut frappé d’une illumination et s’exclama : « Ma carte ! Il faut retrouver ma carte ! »

Tout le monde se mit à fouiller la pièce. Nous n’eûmes pas longtemps à chercher : sous un lit se trouvait un sac en cuir, et dans le sac, la fameuse carte, objet de tant de convoitises. Accessoirement, quelques centaines de pièces d’argent et d’électrum se trouvaient là aussi. Je les comptai pour les répartir plus tard. Il y avait aussi trois potions de guérison. J’en pris une et distribuai les deux autres.

L’heure du bilan était venue : notre mission, après tout, était accomplie, mais de nouvelles perspectives s’offraient à notre groupe… Cependant, celui-ci devra désormais compter sans Anarondo, l’elfe nous ayant, en effet, fait part de son intention de rester au château pour restaurer le temple et monter son école, ce qui m’attriste beaucoup car je me suis attaché à lui et à ses circonvolutions interminables ; heureusement que je suis infiniment plus concis dans mes récits en évitant les phrases à rallonge pour le plaisir de m’écouter parler — ou de me lire écrire (ça se dit, ça ?) dans ce cas particulier.

Pour célébrer notre succès, la délivrance de Gundren, la récupération de la carte et la future carrière de tortionnaire d’étudiants de Pierre, Goth proposa de trinquer. Cette fois-ci, tout le monde plongea sa timbale dans la barrique ! Je crois que le guerrier est encore un peu saoul, d’ailleurs. C’est rilog rigl rigolo, ces gens qui ne tiennent pas l’alcool.
Répondre


Messages dans ce sujet
La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 02/05/2020, 20:12
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 02/05/2020, 20:41
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 15/05/2020, 20:38
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 19/05/2020, 19:51
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 26/05/2020, 20:48
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 06/06/2020, 18:13
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 06/06/2020, 19:20
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 07/06/2020, 21:51
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 13/06/2020, 18:01
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 17/06/2020, 19:32
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 17/06/2020, 20:28
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 26/06/2020, 17:08
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 26/06/2020, 18:12
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 05/07/2020, 18:20
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 11/07/2020, 17:14
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 18/07/2020, 16:06
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 19/07/2020, 13:26
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 20/07/2020, 08:34
RE: La mine perdue de Phandelver - par Skarn - 03/08/2020, 17:34
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 18/08/2020, 18:08
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 21/08/2021, 15:41
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 24/09/2021, 19:42
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 20/11/2021, 20:35
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 15/01/2022, 17:07
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 15/01/2022, 20:58
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 08/02/2022, 22:06
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 12/02/2022, 16:35
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 14/02/2022, 20:48
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 14/02/2022, 22:51
RE: La mine perdue de Phandelver - par tholdur - 15/02/2022, 07:50
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 19/02/2022, 20:39
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 19/02/2022, 20:43
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 13/08/2022, 15:14
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 14/08/2022, 15:40
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 10/10/2022, 19:21
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 16/10/2022, 17:59
RE: La mine perdue de Phandelver - par tholdur - 19/10/2022, 10:10
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 24/10/2022, 16:04
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 24/10/2022, 17:35
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 24/10/2022, 18:38
RE: La mine perdue de Phandelver - par tholdur - 25/10/2022, 08:13
RE: La mine perdue de Phandelver - par Skarn - 25/10/2022, 09:11
RE: La mine perdue de Phandelver - par tholdur - 25/10/2022, 14:34
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 26/10/2022, 10:21
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 27/10/2022, 18:10
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 28/10/2022, 15:04
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 29/10/2022, 20:15
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 30/10/2022, 23:42
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 01/11/2022, 18:04
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 01/11/2022, 20:34
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 01/11/2022, 23:57
RE: La mine perdue de Phandelver - par tholdur - 02/11/2022, 01:40
RE: La mine perdue de Phandelver - par Jehan - 04/11/2022, 23:00



Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 3 visiteur(s)