[m-yaz 2020] L'Autre et moi (Skarn): feedbacks
#12
Encore une AVH-concept de Skarn qui a le grand mérite de ne jamais se reposer sur les acquis, de ne s'intéresser qu'à la création pure, à la nouveauté, à l'inédit et non aux hommages/repompages. Ici, le concept est une AVH uniquement sous forme de dialogue. Entre les deux mêmes interlocuteurs qui plus est, invariablement, jusqu'au bout.
Ce n'est pas évident car la narration fonctionne sous forme de comptes-rendus, immédiats, en temps réel ou dans l'action juste passée. Cela est d'autant plus difficile que cela parle d'action, de combats, et qu'il faut donc décrire des scènes dynamiques d'une manière distanciée. Et malgré toutes ces difficultés ça marche, parce que le ton employé est badin, sarcastique, avec un langage moderne et réaliste qu peut nous aider à assimiler un concept extrêmement déroutant.
J'ai trouvé tout cela finement réalisé, très malin. Pour le reste, j'étais plutôt perdu.

Le scénario ne semble pas complexe mais il est difficile à décrypter. L'intelligence du lecteur est sollicitée, aucune information n'est donnée en introduction et c'est par le biais de ce dialogue à rallonge que l'on doit tout comprendre. Mais les envolées sont toutes en finesse, en non-dits, en flèches humoristiques, en traits d'esprit, en circonvolutions oratoires, si bien qu'au final je n'y comprends pas grand chose. Peut-être que les conditions dans lesquelles j'ai lu L'Autre et Moi n'étaient pas optimales. Peut-être que j'aurais dû être plus exigeant envers moi-même, m'armer de courage et de concentration comme pour un Nils Jacket. J'aurais quand même préféré une lecture plus distrayante, moins frustrante surtout.

J'ai compris qu'on jouait une entité puissante, une héroïne chasseuses de démons/monstres/esprits habitée par un esprit divin (ou diabolique), qui lui prête des pouvoirs surhumains tels que la régénération ou la désintégration. Esprit divin avec lequel on dialogue sans cesse. Cet esprit, de par son nom et ses plumes, multi-millénaire, m'a fait penser au dieu serpent Ouroboros. Nous sommes en quelque sorte son messie, son avatar, son champion élu, chargé de neutraliser les entités menaçant le monde.
Mais ce ne sont que des supputations, j'étais en permanence dans le grand flou!

Nonobstant les qualités de plume (ahah) et la forme impeccable de ce dialogue difficile, qui s'apparente presque à un grand jeu défi pour l'auteur, j'aurais préféré un texte plus senti que mental, une histoire plus où la rhétorique et l'amour des bons mots laisserait plus de place aux sensations primaires, un récit où le lecteur serait un peu plus tenu par la main.

Ou alors, c'est moi qui suis un peu con ^^
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Messages dans ce sujet
L'Autre et moi (Skarn): feedbacks - par vador59 - 01/03/2020, 08:38
RE: L'Autre et moi (Skarn): feedbacks - par Fitz - 12/03/2020, 15:18



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