Écrit par Gauthier "Dagonides" Wendling et illustré par Théo Berthet, l'ouvrage, destiné aux plus de 7 ans, nous donne à choisir entre jouer un garçon et une fille, accompagné de son adelphe du sexe opposé (choix ne servant qu'à permettre au jeune lecteur-joueur de mieux s'approprier l'histoire). Alors que les deux jeunes gens font une balade en bateau, une tempête les envoie par le fond, et leur matériel de plongée leur permet de poursuivre leur descente... jusqu'aux ruines de l'Atlantide, peuplées d'animaux marins qui s'avèrent n'être autres que les anciens habitants de la cité frappés d'une antique malédiction. Laquelle menace également les malheureux étrangers, à moins qu'ils ne résolvent une certaine énigme *.
Pour collecter les éléments de réponse à l'énigme, le lecteur est invité à naviguer de page en page, avec pour point central un plan de la zone. Certains lieux portent d'emblée le numéro de la page associée ; pour d'autres, il faudra chercher la référence, en résolvant d'autres énigmes dont les réponses sont des numéros de pages, en ramassant des objets opportunément numérotés, voire en trouvant des références discrètement insérées dans les illustrations... Le bon sens et l'observation sont privilégiés pour avancer, et les énigmes sont accessibles à tout enfant ou adulte doté de l'un ou l'autre (accessibilité assez discutable dans Le Japon aux 100 mystères...). La quasi-totalité des choix à faire ne sont pas bloquants : au pire, le lecteur tournera en rond en attendant de trouver la solution, et l'aventure ne comporte en tout et pour tout, sur une quarantaine de pages, qu'une seule PFA (eh oui, une et non un

[spoiler]
... est associée à un passage où pointe ce qui ressemble à la seule incohérence de l'aventure. Au tout début, on suggère au lecteur que le temps lui serait compté avant que la malédiction ne le transforme en poisson. En réalité, cette menace ne se concrétisera que pour un passage particulier : un labyrinthe où l'on est invité à choisir le plus court chemin. Des chemins, il y en a trois : le plus court mène à la sortie, le plus long à la PFA (vous avez lambiné, PAF ! maudit), et le troisième... à un clin d'œil à Lovecraft et à un retour au début du labyrinthe sans que le temps passé soit un handicap. Incohérent, mais drôle.[/spoiler]
L'expérience de jeu, ainsi bien huilée, devient un réel plaisir en parvenant à impliquer le lecteur sans trop d'esprit de sérieux. L'écriture sait être accessible sans abêtir, sobre comme on l'imagine mais un peu plus que fonctionnelle, ne se privant pas d'un ton humoristique propre à faire sourire petits et grands, jusqu'à une conclusion achevant de désacraliser gentiment une certaine mythologie. Les illustrations s'ingénient à donner vie à l'humidité des surfaces du monde sous-marin, peuplé d'une communauté de créatures aquatiques anthropomorphes dont toute l'expressivité passe par les yeux, sans pour autant s'empêcher des fantaisies telles que des poissons-chats à tête de chat ou un cimetière marin dont les tombes sont [spoiler]des boîtes à sardines ![/spoiler]
Votre jeune enfant/neveu/filleul devrait vous remercier d'un tel cadeau !
* Énigme faisant par ailleurs un gros clin d'œil aux vieux lecteurs de LVDELH, puisque sortie tout droit d'un certain tome de Défis Fantastiques !