Rendez-vous au 1

Je me lisse la moustache de mon geste habituel du bout des doigts.

"Hum! Il est naturel de nous soupçonner les uns les autres et de ne pas nous faire confiance, vu que vous avons chacun des choses à cacher. Je vois que vous avez demandé des renseignements à mon sujet, cela tend à me conforter dans l'idée que vous travaillez pour un commanditaire, et que vous pensez également que je suis suspect, plus que d'autres en tout cas! Je pense avoir été franc avec tous mes interlocuteurs. J'ai joué carte sur table avec Stuart, en lui donnant en retour le document qui le compromettait dans la mort de 10 marins, car j'estimais que ce n'était pas un mobile suffisant. J'ai joué carte sur table avec Smith en lui révélant mes capacités, et quand il a refusé que je m'en serve, j'ai respecté sa volonté alors que j'aurai pu passer outre. Je suis un Lord, Écossais qui plus est, et ma parole a plus de valeur que celles de n'importe lequel de ces Messieurs Anglais.

Mais vos remarques me semblent juste, et vos explications sensées. Alors, pourquoi taire ce que vous faites, en donnant l'impression d'agir en eaux troubles? Remarquez, vous n'êtes pas tout à fait le seul! Ce que je n'arrive pas à dissocier, ce sont des mobiles purement matériels, comme la puissance que ce sous-marin pourrait effectivement accorder à son possesseur, et les événements singuliers qui se produisent. Quelque chose ne colle pas. J'ai l'impression qu'on nous mène en bateau, si vous m'excusez pour la trivialité de cette expression. J'ai de plus en plus l'impression d'être un pantin et que les événements me dépassent. Il y a des choses monstrueuses dehors, où on voudrait nous le faire croire. Mais les parasites et cette poudre sur le verre, c'est à la fois tangible et mystérieux.

Je devrais peut-être aller chercher ma statue dans ma cabine, si, évidemment, quelqu'un ne s'en est pas encore emparé depuis le début de cette soirée mouvementée. C'est peut-être une fausse piste, mais c'est peut-être aussi quelque chose d'important. C'est un objet qui est depuis longtemps en ma possession, et je crains qu'il puisse être utilisé à de mauvaises fins, même si pour moi cela a toujours été une simple statue. Autant l'emporter dans le salon, pour qu'elle soit toujours sous les yeux de quelqu'un et ne puisse être dérobée."

Je quitte alors le salon, non sans jeter un dernier coup d'œil à Kurten et Blake

Peter regarde le lord partir et revient vers  le majordome...

«Oui, monsieur Blake. St Gilles pense que c'est peut être vous et pour l'instant, j'avoue avoir moi aussi de gros doute...
Et cette poudre blanche, vous seul, avez accès aux récipients ou aux mets quand vous le souhaitez...
J'ai hâte de voir revenir tout le monde pour voir si cette affaire de soi-disant fantôme tient la route...»

Jack Ripley, décidément d'une discrétion peu commune, s'apprêtait à dire quelque chose quand les déplacements divers hors de la pièce lui font émettre un claquement de langue d'irritation. Il lance, comme une méditation personnelle lancée à voix haute :

"Je me demande si Lord MacMullen donnait un sens précis au mot 'maléfique' quand il évoquait sa... perception de la poudre blanche. Aurait-il une idée de sa nature ?"

(hj)Toutes mes excuses pour ma longue inertie, la journée d'hier était plus chargée que d'habitude.(/hj)

(HJ) Smith - Stuart (/HJ)

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Smith a remarqué que Stuart a eu une réaction particulière. Inquiet, il s'adresse à l'ingénieur.

"Qu'y a-t-il chef ? Vous avez-vous vu quelque-chose de particulier ?"

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Voyant que tout le monde s'agite, Bolander sort de sa torpeur dans l'espoir de rattraper Lord McMullen "Attendez-moi, lord McMullen. J'aimerais jeter un œil à cette statue."

Un peu rassuré en ayant trouvé la porte fermée, St-Gilles retourne au salon. Il voit Kurten et Blake.
"M. Kurten, n'exagérons rien. S'il est entendu que nous nous soupçonnons tous, je ne fais pas partie de ceux qui ont exprimé les plus grands doutes envers M. Blake. Avez-vous trouvé quelque chose dans la cuisine quand vous y êtes allé tout-à-l'heure ?"

En se rapprochant de Blake
"Tenez M. Blake, j'ai tenté de complété la chronologie des événements. Pourriez-vous m'indiquer si tout ce qui vous concerne est exact ? En particulier, une fois que vous, Smith et Stuart avez porté le corps de ce pauvre Willy au laboratoire, vous souvenez-vous à quel moment vous vous êtes séparés d'eux pour nous rejoindre au salon ?"

Peter regarde St Gilles avec soulagement..

«Non rien d'interessant hélas... mais vous êtes bien calme
Alors ce fantôme...il existe ou pas ?»

"En tout cas, rien n'est sorti du laboratoire. La porte est bien fermée."

Lorsque je ramène la statue dans le salon, je sens le poids des regards mais n'en laisse absolument rien paraître.

"Où dois-je la déposer?"

J'ai demandé cela d'un air détaché, comme si je m'adressais à Blake pour demander où mettre ma redingote.

"Je suis partagé entre deux idées. La première, c'est que cette statue est juste une statue, comme elle l'a toujours été pour moi, et qu'il n'y a rien de particulier à en espérer ou à en craindre. Mais la seconde, c'est qu'elle pourrait être liée aux manifestations étranges qui se produisent. Et que quelqu'un pourrait être fortement tenté de s'en servir d'une manière ou d'une autre. En l'exposant à la vue de tous, cela limite les possibilités de s'en emparer si quelqu'un en a l'intention à de mauvaises fins"