Actéon secoue la tête.
« S’aventurer dans le marais en pleine nuit est trop dangereux. Si j’avais pu convaincre Scylla de revenir tout de suite au campement, je l’aurais fait, mais je ne pouvais la ramener contre son gré. Peut-être vous écouterait-elle, mais il faudrait pour cela la retrouver. Elle connaît les marais mieux que quiconque et si elle décide de s’y cacher, je ne vois pas comment, en pleine nuit, nous aurions la moindre chance de la trouver. Et même si c’était le cas, et que vous ne parveniez pas à la convaincre de revenir, on ne pourra pas établir un campement en plein cœur du lac si c’est là qu’elle a décidé de s’isoler. Je suis navré, Thamyris, mais il va falloir l’attendre ici.
Je suis inquiet tout comme vous, mais je ne pense pas que les minotaures s’aventureront dans les parages cette nuit. D’après les traces que j’ai trouvées, ils sont à l’est d’ici, au-delà du lac. De plus, ils ont déjà eu leur pitance et si j’en crois ce que j’ai vu aujourd’hui, ils chassent de jour. »
@M.J.
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Actéon frissonne en songeant qu’ils n’ont pas touché au cadavre du soldat… Ont-ils dévoré leur malheureuse captive ? Si c’est le cas, il est de toute façon déjà trop tard.
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Il reporte son regard sur Agrias.
« Je prendrai le premier tour avec vous. Nous n’allumerons pas de feu ce soir ; ne prenons pas de risque de nous faire repérer. Je vous déconseille également de chanter, au moins jusqu’à demain, » ajoute-t-il en reportant de nouveau son regard sur le lyriste. « Je ne pense pas que nous soyons à portée de leur oreille, mais nous devons être extrêmement prudent. Dès que Scylla sera revenue, nous repartirons et tenterons de sauver la malheureuse qu’ils doivent détenir. »
@M.J.
[spoiler]Je te mets ici ce que j’ai l’intention de faire le lendemain, en supposant qu’aucun événement imprévu, tel que Thamyris partant chercher Scylla tout seul sur un coup de tête (si c’est le cas, je le suivrai mais j’écrirai ça à ce moment-là), une irruption des minotaures, la disparition de Scylla…
Tout d’abord, aux premier rayons de l’aube, je m’isole un bref moment pour prier Artémis et lui demander sa bénédiction avant la redoutable traque à venir… S’il y a une façon « officielle » de prier cette divinité, je la respecte (et je veux bien que tu me l’indiques). Sinon, je trouverai bien un truc que j’écrirai le moment venu.
Ensuite, une fois Scylla revenue, je guide le groupe vers les traces que j’ai repérées la veille, là où j’ai fait demi-tour, et je les suis, en contournant le lac. Je fais signe de faire le moins de bruit possible et j’avance toujours en éclaireur, extrêmement prudemment, ma pire crainte étant d’être repéré par un de ces monstres. Je suis attentif au moindre signe, au moindre bruit, à la moindre odeur qui pourrait m’indiquer leur présence.
En même temps, je scrute attentivement les alentours, observe les accidents de terrain, pour y trouver des endroits propices à un piège : un trou profond, un dénivelé susceptible de provoquer un éboulement ou une coulée de boue, d’éventuels sables mouvants ou zones très boueuses, un trou rempli d’eau qui pourrait être dissimulé par des branchages… Chaque fois que je trouve un tel endroit — à supposer que j’en trouve ne serait-ce qu’un seul… —, je fais faire une pause au groupe le temps d’y placer mon piège. Puis, sur le chemin, je grave régulièrement, sur un tronc d’arbre, avec ma dague, un signe (discret mais repérable pour celui qui le connaît) qui en indique la direction. J’explique au groupe que, si nous avions à fuir devant l’un des monstres, nous pourrions, en dernier recours, tenter de l’attirer vers un des pièges…[/spoiler]