@Caïthness
Pour donner plus de détails sur le personnage de Primerose telle que je le voyais :
[spoiler]
D'une part c'est une
dilettante, ce qui signifie que c'est en général quelqu'un qui s'ennuie assez vite de tout et qui se passionne pour rien. (À part peut-être pour les voyages et la recherche de l'occulte). En conséquence, elle n'est pas le genre, contrairement à Scylla, à devenir hyper-émotionnelle ou à s'emporter. Ses réactions seraient plus ou moins toujours mesurées (on peut imaginer des exceptions quand quelque chose la secoue vraiment, bien sûr, comme une intense peur ou la mort d'un proche). C'est pas le genre de fille qui s'enfermerait dans une cause humanitaire, de protection des animaux, de communisme, de pacifisme... Pour ça, il faudrait qu'elle ait la capacité à se prendre de ferveur pour un sujet.
La réplique à de Rivière comme quoi elle s'ennuie déjà de la sauterie de Sochette, et s'impatiente déjà de repartir en voyage collait très bien, par exemple. Se mettre à crier des trucs comme "abomination" pour un pauvre avion qui n'a pas vraiment un potentiel destructeur particulier, par contre, pas vraiment.
Ensuite, c'est effectivement une
aventurière et
pistolière. Pour tout dire, je me suis inspiré de l'illustration de Jenny Barnes.

Je lui ai donné Adresse Exceptionnelle pour justifier qu'elle puisse être ambidextre. De plus elle a Excellente Tireuse, et le hobby "tir au pistolet" pour justifier qu'elle sait déjà manier un pistolet, et ne sera pas désavantagée la première fois qu'il lui faudra en utiliser un. L'idée est qu'elle sera une des premières à tirer sur les zombies, les monstres ou les agents nazis au cours de l'aventure. Avec son côté "expert en occulte", ça fait d'elle un petit peu une sorte d'Indiana Jones au féminin.
Sans vouloir faire d'elle une sadique assoiffée de sang, ou une nationaliste extrémiste, ou une passionnée d'armes à feu et de matériel militaire qui bave devant tous les gros calibres... si elle est prête à utiliser un pistolet lors d'une aventure, ça ne me semble pas logique qu'elle ait en horreur toutes les armes ou tout ce qui a trait au militaire.
Après, peut-être est-elle opposée à la guerre (on est quand même dans une période déprimante où partout dans le monde, les gouvernements totalitaires fleurissent...), peut-être préférera-t-elle éviter la violence quand elle peut l'éviter (c'est même préférable pour un héros, qui n'est pas une brute sadique), mais ça irait à l'encontre de l'esprit d'aventure du scénario si elle abhorrait toute violence.
Est-ce que cette petite clarification t'aura été utile ?[/spoiler]
@tous
Petit topo sur ce que j'appelle "le patriotisme", vu que ça n'a pas l'air forcément évident pour tout le monde.
Patriote vs nationaliste
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Quand je dis "patriote", ça ne veut pas dire "nationaliste".
Quelle différence ? Si on imagine que dans la métaphore, le pays où vous êtes né, c'est votre famille, vos parents.
Le "patriote" aime ses parents, parce que ses parents l'ont élevé, l'ont nourri. Ils l'ont soigné étant enfant quand il avait mal, l'ont consolé quand il était triste. Il est pas forcément toujours d'accord avec eux sur tout, mais il a beaucoup d'affection pour eux, et si jamais quelqu'un leur voulait du mal, il aurait envie de tout faire pour les protéger.
Le "nationaliste", en revanche, pense que sa famille c'est la plus belle, la meilleure, la plus importante de toutes les familles. Ça peut aller jusqu'à du dédain, du mépris, pour les autres familles, à considérer que seule sa famille mérite ce qui a de mieux, et pas les autres (la fameuse "préférence nationale"). Ça peut aller jusqu'à vouloir prendre (par la force si nécessaire) tout ce qui lui semble "revenir de droit" à sa famille mais qui serait actuellement possédé par une autre (ça c'est ce qu'on appelle "l'impérialisme"). Dans des cas extrêmes, ça peut aller jusqu'à vouloir faire du mal, vouloir humilier, rabaisser, toutes les autres familles, juste pour prouver à quel point sa famille est la meilleure, la plus forte, la plus méritante. Le "nationaliste" ne voit pas les défauts de sa famille. Il les nie, voire même y voit des qualités, ou du moins des aspects qu'elle "mérite" ou qu'elle "peut se permettre" tellement elle est supérieure aux autres. Le nationaliste ne remet pas en question l'autorité ou les actes de sa famille - et si quelqu'un fait montre d'esprit critique, il le considère comme un jaloux, un ennemi, quelqu'un à terrasser, à anéantir ("l'anti-français").[/spoiler]
le héros de pulp patriote
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Quand je dis que tous les héros de diesel punk / de pulp sont patriotes, ça ne vous oblige pas à être tous des fervents supporter de l'armée française, bavant orgastiquement devant le moindre joujou à faire panpan, toujours prêt à partir en guerre pour l'honneur de la France ; des pions décérébrés et embrigadés par le gouvernement et sa politique militariste/colonialiste/anti-allemande.
Mais regardez un personnage comme Indiana Jones. C'est pas un brave soldat obéissant sans réfléchir à son pays. Implicitement, il est même plutôt méfiant de ce que le gouvernement fédéral des États-Unis pourrait faire avec l'Arche d'Alliance (pas forcément conquérir le monde avec, mais au moins, mal le manipuler dans l'ignorance de ce qu'ils ont, et provoquer de graves accidents). Mais. Face à des nazis, il n'hésite pas à sortir les poings, le fouet, le pistolet ou le révolver. Parce que ce sont des brutes, des sadiques. Parce que les nazis représentent le mal. Les nazis sont les brutes de bacs à sables absolues, les autres enfants étant les nations du monde. À choisir, Indy préfère que ces secrets/artefacts soient entre les mains du gouvernement américain que des forces de l'Axe.
Pensez aussi au premier film "Captain America" de la franchise récente (qui est d'ailleurs complètement "diesel punk", puisqu'on a du matériel de SF avec Hydra, dans un contexte années 30). Avant que Steve Rogers ne devienne Cap', le scientifique lui demande "Vous voulez tuer des nazis ?" et il répond "Je ne veux tuer personne, mais je déteste les brutes" (
bullies en VO, je ne sais plus comment ça a été traduit en VF). Bon, Steve Rogers est lui par contre clairement un patriote pro-militariste. Il y a plusieurs façon d'être patriote, rien ne vous oblige d'être plus l'un (méfiant envers le gouvernement, mais préférant défendre son pays s'il voit une menace) ou plus l'autre (prêt à être engagé volontaire pour servir son pays).
Pourquoi le patriotisme est indissociable des héros de pulp ? Bah parce que c'est l'époque qui veut ça.
Le héros, par définition, est celui qui agit face à l'injustice. Il ne peut laisser faire quand un faible ou un innocent souffre, quand un méchant cause un danger. Voire, il ne peut accepter qu'un crime reste impuni, invengé. Or, comme à cette époque, les fascistes italiens, les nazis allemands, les communistes staliniens, les impérialistes japonais, sont des menaces pour le monde et les autres nations, le héros de pulp qui les rencontre se sent forcément obligé de les combattre, de faire échouer leurs plans ou de protéger les innocents qu'ils persécutent.
(C'est plus l'époque steampunk que diesel punk, mais même un personnage aussi malhonnête et anarchiste qu'Arsène Lupin se sent obligé de mettre en échec des agents prussiens quand il tombe sur une affaire d'espionnage. Les deux époques sont très proches de toute façon.)
En conséquence, même si on n'est pas un fervent supporter de l'État français, même si on est pacifique dans l'âme, tout ce qui rend la France susceptible d'avoir l'avantage face à un pays ennemi est plutôt bon à prendre. (Pacifique au sens : pro-paix ou anti-guerre. Pas "opposé à toute forme de violence". Le fun du héros de pulp étant quand même qu'il se bagarre avec des méchants... À part peut-être pour l'Homme de Science. Même un personnage de feuilleton policier comme Sherlock Holmes n'est pas sans avoir recours aux poings ou au pistolet de temps à autre, et le Phileas Fogg de Jules Vernes utilise un fusil pour sauver sa demoiselle en détresse. Le Professeur Arronax, par contre, a plutôt tendance à laisser Conseil, son domestique, ou Ned, le marin-harponneur, faire les muscles pour lui.)
Ça, c'est pour le héros de pulp en général. Il y a ensuite le héros de diesel punk en particulier.[/spoiler]
Le héros de diesel punk et les nouvelles technologies (de véhicules et d'armement)
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Le délire du diesel punk, c'est la grosse mécanique qui tourne au diesel, qui suinte de l'huile, qui laisse une fumée noire, qui tâche les mains aux cambouis. C'est la nostalgie des débuts de l'automobile et de l'aviation. Donc tout le sel de ce genre d'univers, c'est tous les "véhicules cools" des aventuriers et les engins de morts effrayants -mais cools quand même- des grands méchants (ex: les robots envahisseurs dans "Captain Sky et le monde de demain"). Du coup, les héros des univers diesel punk sont forcément un peu enthousiastes envers les nouveautés technologiques, ou du moins prêts à les utiliser. Sinon, on ne verrait pas à l'œuvre toutes ces inventions cools, qui sont pourtant la marque de fabrique du genre.
Beaucoup des animes de Miyazaki mettent en scène des avions et des personnages pilotes, et même un
château dans le ciel. Si ces personnages refusaient de voler, l'histoire ne pourrait pas aller bien loin.
Evidemment, ça reste le rôle des personnages visionnaires de penser que tout cela est bien vain, que les technologies militaires iront toujours vers l'escalade, qu'il n'y a rien de moins bien gardé qu'un secret d'État, et que les guerres ne résolvent pas grand chose, à des prix éminemment sanglants.
(Je pense à la série "Nadia, le secret de l'Eau Bleue", qui nous fait fantasmer avec un sous-marin/vaisseau spatial, le Glatank -un mécha qui se transforme tour à tour en tank, en robot bipède ou en montgolfière-, les prototypes d'avions -d'abord à hélice puis à réaction- de Jean, ou la technologie atlante avec ses boucliers/champs de force et ses métaux indestructibles... mais qui nous montre une société atlante disparue dans un cataclysme atomique, et déplore que "tant de gens sont morts pour cette pierre bleue." Le thème de la technologie dangereuse est donc bien présent, malgré tout le délire autour des "belles machines" et des "armes cools").
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En espérant que ce petit topo nous aura tous mis sur la même longueur d'ondes, y compris pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le genre diesel punk (ou même steampunk... Encore une fois, les deux genres ont beaucoup de thèmes et d'éléments en commun).
@Caïthness
[quote="Caïthness"]pas bien le spoil[/quote]
Dans ce cas précis, c'est bien, parce que ça vous permet d'être pas pris en traître. Un bon MJ prévient toujours un joueur s'il s'apprête à faire une énorme erreur. Ça lui permet de pas se foutre complètement en l'air, alors qu'il n'avait aucun moyen de savoir qu'il faisait une erreur. (Sinon ça revient à un choix Livingstonien...) Là pour le coup, je considérais que le moyen de le savoir, c'est une connaissance des principes du genre, mais vu que visiblement, vous connaissez mal...
Et bien sûr qu'il y a des "méchants". Vous vous attendez à ce que je fasse vraiment un scénario où juste vous prenez le thé et mangez des petits fours ^^ ? En quoi c'est un spoil, ça ?
@groupe Sochette
[spoiler]
Vous suivez le Professeur de nouveau dans le hangar. Les autres invités sont encore dans l'appareil.[/spoiler]
@groupe visite
[spoiler]
L'ouvrier en chef explique rapidement à Alex les commandes - qui vous semble déjà les avoir devinées en partie. En tout cas, il s'y adapte particulièrement vite ! Fernand conclue ensuite que le Professeur lui-même lui expliquera les derniers détails. Il vous reconduits tous dehors.@VIC
[spoiler]Comme je l'ai dit, pour toi, la cabine de pilotage est géniale d'ergonomie, et extrêmement facile à apprendre. Cependant, tu es bien sûr un pilote, et ce qui te parait évident pour toi, ne l'est pas forcément pour un néophyte. Mais les commandes te semblent tellement claires que tu as le sentiment "qu'un enfant pourrait apprendre à piloter cette aile volante"...[/spoiler][/spoiler]
@tous
Au moment où Sochette revient face à l'engin, le groupe qui en visitait l'intérieur commence à en sortir. Vous voilà de nouveau tous réunis."Ah ! Alors, qu'est ce que vous en dites mon cher Cartier ? Quinte Flush Royale, non ? Où en est on des préparatifs ?"
Les ouvriers font signe qu'ils ont amené l'appareil photo et la caméra. Ils les ont installés sur leur trépied, en direction de l'engin. Cependant, ils ne savent pas comment faire fonctionner la caméra."De Rivière, mon ami, est-ce que vous me feriez l'honneur ? Je vais vous montrer comment opérer cette machine..."
(Alors apparemment, dès 1932, la moitié des salles de cinéma françaises étaient déjà équipées pour le cinéma sonore. Cependant, je pense que pour avoir un son synchronisé, il fallait enregistrer en studio. Je crois pas qu'on pouvait enregistrer du son "en extérieur", comme ça. De plus, les films "sonores" n'étaient pas forcément des films "parlants", la bande son étant essentiellement musicale.)
@De Rivière
[spoiler]
Il te montre comment mettre en marche et arrêter, où il faut regarder, et même le levier pour orienter la caméra de haut en bas, et la manivelle qui permet de "zoomer", "dézoomer". Tu te demandes bien où il a pu apprendre ce genre de choses.EDIT : réflexion faite, si je me souviens bien du dernier film King Kong, celui de Peter Jackson, les caméras devaient encore utiliser une manivelle juste pour fonctionner.[/spoiler]
"Ah mais où avais-je la tête ? J'ai oublié de demander à Cartier s'il était prêt pour le vol d'essai."
Puis, enchaînant toujours sans demander à Alex s'il est prêt..."Venez avec moi dans la cabine, je vais vous montrer tout ce qu'il faut pour le décollage. Pour l'atterrissage, ne vous inquiétez pas, vous aurez tout le champ de la propriété comme piste."
Sans même s'assurer qu'Alex le suit, il entre dans l'appareil.@VIC
En partant du principe que tu le suis...
[spoiler]"Asseyez-vous là. J'ai conçu l'avion pour qu'il se pilote tout seul quand il est en vol de croisière. Cependant, pour l'atterrissage et le décollage, il faut un homme formé, expérimenté, tel que vous. J'ai beaucoup utilisé vos conseils, vos réponses à toutes mes questions, pour concevoir les commandes et les appareils de mesure de cette cabine. Vous devriez donc la trouver assez familière. Mais reprenons depuis le début..."
Après quelques minutes d'explication, tu te sens fin prêt à faire décoller l'appareil. Tu n'as pas été pilote d'essai jusque là, mais tu te sens comme au temps de l'aéropostale, quand la compagnie faisait acquisition d'un nouveau modèle dont tu n'avais pas encore l'expérience, et que tu te lançais dans un premier vol pour t'habituer. Tu sens à nouveau monter en toi l'excitation, comme à l'époque où tu jouais les pilotes d'essais pour des industriels.
Mais comment compte-t-il faire décoller l'appareil ? Est-ce qu'ils vont le déplacer jusqu'à une piste -même improvisée comme le champ dont il a parlé pour l'atterrissage ? Il n'a quand même pas l'intention de te faire décoller depuis l'intérieur du hangar ?"Restez ici, et attendez mon signal."
Sans attendre de réponse de ta part, il sort de l'engin.[/spoiler]
@tous
Le Professeur Sochette ressort de l'appareil une douzaine de minutes plus tard, sans Alex. Il passe devant le cockpit de l'appareil, de façon à être visible depuis la vitre avant. Il sursaute quand ses yeux tombe sur le reste des invités."Ah ! Oui ! Placez-vous plutôt par là, vous aurez une meilleure vue."
Les ouvriers vous conduisent par un petit escalier métallique jusqu'à la rambarde qui occupe tout un flanc du hangar. Ils s'en servent sans doute habituellement pour se rendre sur le toit de l'engin.
Le professeur Sochette s'enfonce dans le hangar et va jusqu'à une petite table couverte de jauges et de niveaux. Il ouvre un tiroir, et sort un microphone qu'il branche électriquement.
Sa voix crépite dans des hauts-parleurs placés à plusieurs endroits du hangar."Un, deux, un, deux. Vous m'entendez Cartier ? Bien ! Et maintenant, j'ai une autre petite surprise..."
Le Professeur Sochette abaisse un levier. Des bruits de craquements métalliques et de vérins à hydrauliques résonnent dans tout le hangar. Les poutrelles semblent subitement animées de mouvement. Soudain, le toit s'ouvre par le milieu, telle une énorme fleur géométrique. Les deux pans s'écartent lentement, laissant apparaître le ciel bleu de ce bel après-midi de printemps. Vos yeux s'ajustent à l'intensité lumineuse. Le hangar est à présent une espèce de gigantesque boîte ouverte.
De leur côté, les ouvriers dégagent les dernières échelles et les derniers câbles qui reliaient encore l'appareil au hangar, tels chacun un cordon ombilical."C'est bon pour nous, prof !"
, crie Fernand."Merci Firmin !"
Il tire un autre levier. Avec un nouveau bruit de métal et de vérins, une sorte d'estrade métallique sort du sol, et élève l'engin d'une dizaine de mètres vers l'ouverture, dégageant les ailes, mais pas le corps de l'appareil.(Non effectivement, je pense que ça ne sert à rien. C'est juste pour le style.)
"C'est quand vous voulez, Cartier !"