La Pagode de Vent-Noir

[Fitz]

Un grand merci à vous deux pour ces retours. C'est infiniment précieux d'avoir aussi rapidement des avis, il s'agit vraiment de la grande force de notre forum. Prendre le clavier pour exprimer ce qu'on a ressenti est aussi un effort, ce n'est jamais évident, donc merci, merci beaucoup.

@ Oberon77 : Tu soulignes le thème initial qui ne t'attirais pas. C'est vrai qu'on est très loin ici de l'imaginaire et du rêve qu'on apprécie habituellement dans les LDVELH. Que tu aies quand même apprécié me fait d'autant plus plaisir.

@Grattepapier : Toujours autant de générosité dans tes feedbacks. Puisses tu garder cette flamme encore longtemps!

Vu les particularités de l'histoire, j'ai du mal à te répondre sans rajouter des spoilers.

Tu analyses bien l'aventure, sa structure et mes motivations concernant cette dernière. Récemment, je m'étais interrogé pourquoi Stephen King m'avait autant marqué alors qu'il est critiquable sur bien des aspects. Cette force qu'il a d'ancrer ses histoires dans un réel réaliste donne un poids accru quand il décide de les faire basculer dans le fantastique. J'en avais été particulièrement frappé dans Simetierre, où le quotidien banal du couple est détaillé sous toutes ses coutures avant le passage du camion. J'ai voulu explorer dans cette direction.

Pour les personnages, là aussi tu es dans le vrai en parlant de mon récit le plus personnel. Cinq des six personnages sont des mélanges concrets et inventés de profils et de traits que je peux facilement retrouver autour de moi (ou en moi!). Le sixième par contre est presque un copier-coller d'un de mes copains. Je te laisse deviner lequel du groupe...

Tu as aussi malheureusement raison sur tes deux premières réserves, ce sont à l'évidence des erreurs de ma part.

Concernant le troisième point, je comprends ce que tu expliques. Mon souci principal était d'ancrer l'histoire dans le réalisme, le plus possible, dans l'espoir que l'invraisemblable devienne vraisemblable. Peut-être aurais-je dû à certains moments (et pas qu'à la fin) ouvrir un peu plus le robinet du romanesque.

[grattepapier]

[quote="Fitz" pid="84240" dateline="1725640117"]
Cinq des six personnages sont des mélanges concrets et inventés de profils et de traits que je peux facilement retrouver autour de moi (ou en moi!). Le sixième par contre est presque un copier-coller d'un de mes copains. Je te laisse deviner lequel du groupe...
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Romain, j'imagine ?

[quote="Fitz" pid="84240" dateline="1725640117"]
Mon souci principal était d'ancrer l'histoire dans le réalisme, le plus possible, dans l'espoir que l'invraisemblable devienne vraisemblable. Peut-être aurais-je dû à certains moments (et pas qu'à la fin) ouvrir un peu plus le robinet du romanesque.
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Ce souci de réalisme est tout à ton honneur. Parfois on frôle le naturalisme (la pause pipi de Romain), parfois on verse peut-être un peu trop dans le guide touristique (les explications sur les échecs chinois ou le mah-jong) et parfois l'effet de réel joue à fond et c'est juste glaçant quand on est confronté à certains aspects de la société chinoise (l'affichage public des condamnés et la discussion qui s'en suite, et les deux rencontres avec les forces de l'ordre notamment). SPOILER : Ce qui me dérange un peu dans les explications de la fin n°2, c'est justement ce criminel qui fond en larme et s'explique. Cela ne me semble pas coller avec un personnage froid et renfermé, capable de préméditation et de passage à l'acte. Ce genre d'individu serait plutôt du genre à nier jusqu'au bout. Mais en vrai, surement que tout existe dans ce bas monde, même le plus improbable, et je n'ai aucune connaissance en criminologie. Donc pourquoi pas...

[Fitz]

Encore gagné, c'est bien Romain.

Ta dernière remarque est plus gênante. C'est un gros défaut si l'histoire t'a paru perdre en crédibilité, surtout à un tel moment.

[grattepapier]

[quote="Fitz" pid="84244" dateline="1725691579"]
Ta dernière remarque est plus gênante. C'est un gros défaut si l'histoire t'a paru perdre en crédibilité, surtout à un tel moment.
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Cela ne me parait pas un gros défaut. Cela passera probablement comme une lettre à la poste auprès des lecteurs suivants. Comme je te l'ai dit tout est possible dans le monde, y compris la scène que tu décris. De toute façon, en tant qu'auteur, tu n'as pas le choix, si tu veux expliquer les motivations de l'assassin au lecteur. Parfois l'histoire exige que tu fasses des entorses à la réalité. Peut être que c'est pas réaliste mais c'est utile narrativement.

C'est comme (attention SPOILER) la séquence  d'aspiration du venin de la vipère (paragraphe 216) : c'est une erreur factuelle, car il ne faut pas faire cela : c'est contreproductif et même dangereux (cf. par exemple cet article : https://www.cnews.fr/sante/2023-05-20/f ... ent-792897) mais des tas de gens l'ont popularisé (par exemple une scène choc du film "Babylon") et ça devient crédible à défaut d'être vrai. Par rapport à la réalité, ta séquence est fausse, mais elle a une vrai utilité dramatique et ludique pour illustrer le rapprochement entre deux personnages, via symboliquement un baiser sur une plaie.

Les AVH (et tous les romans et les films) "réalistes" ne collent jamais 100% avec la réalité. Il faut être juste crédible, vraisemblable... et prier pour que le lecteur ne soit pas trop pointilleux "Froides Latitudes" et "A vendetta" comportent des éléments irréalistes ou incohérents qui n'ont pas toujours été relevés par les lecteurs.

[Lady V]

J’ai survolé l’AVH et voici mes premières impressions :
J’ai adoré l’idée de mettre au centre de l’aventure les relations entre les différents protagonistes. Mais j’aurais aimé que tu développes cette idée à fond, que tu ne te contentes pas de décrire les émotions de chacun mais que tu nous les fasses vivre ! Par des dialogues, des hésitations, des réactions… (Bon, ce n’est que mon avis ; j’accorde une grande importance à la qualité littéraire des AVH, ce qui n’est pas le cas d’autres jouquineurs.)
Par contre, à partir du moment où nous sommes en Chine, on sent le vieux routard qui maîtrise son affaire et ça roule très bien !

[Fitz]

Ce n'est que ton avis... mais c'est aussi le mien! 
On parle ici de livres avant tout, pas de jeux de plateau. Même si on est friand de LDVELH pour leur mécanique ou même la sensation de jouer à un jdr solo, il ne faut pas que la lecture soit laborieuse ou agaçante.
J'aurais aimé aller plus dans le sens que tu indiques. J'ai essayé de glisser des moments pour faire vivre les personnages comme tu le dis. Mais j'ai en effet souvent tiré le frein à main, par peur d'être encore plus linéaire avec des sections trop longues. J'ai craint que l'on voit cette aventure comme un roman déguisé et me suis donc efforcé de garder un rythme avec des sections pas trop développées, des choix ou des redirections... et en raccourcissant les dialogues pour faire avancer l'aventure.

En fait, l'idéal aurait été de multiplier par deux la longueur de l'aventure, même en nombre de sections.

[Lady V]

Oui, pas facile de trouver l'équilibre...
J'ai du mal à poursuivre la lecture d'AVH mal écrites mais parfois, certaines sont au contraire trop "littéraires" avec un développement trop long qui contrarie le plaisir de jouer.

[Oberon77]

[quote="Fitz" pid="84247" dateline="1725781129"]
On parle ici de livres avant tout, pas de jeux de plateau. Même si on est friand de LDVELH pour leur mécanique ou même la sensation de jouer à un jdr solo, il ne faut pas que la lecture soit laborieuse ou agaçante.
J'aurais aimé aller plus dans le sens que tu indiques. J'ai essayé de glisser des moments pour faire vivre les personnages comme tu le dis. Mais j'ai en effet souvent tiré le frein à main, par peur d'être encore plus linéaire avec des sections trop longues. J'ai craint que l'on voit cette aventure comme un roman déguisé et me suis donc efforcé de garder un rythme avec des sections pas trop développées, des choix ou des redirections... et en raccourcissant les dialogues pour faire avancer l'aventure.

En fait, l'idéal aurait été de multiplier par deux la longueur de l'aventure, même en nombre de sections.
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Je pense que tu as trouvé un bon équilibre tel quel : on parle de livres avant tout... mais on parle surtout de livres-jeux ! Développer plus en avant le côté narration / description / caractérisation des personnages aurait bel et bien remis en cause cet équilibre. Pour moi, tu as fais les choix qu'il fallait : ceux qui donnent envie de retenter l'aventure pour connaître les fins alternatives, les autres cheminements, essayer d'obtenir de meilleures relations interpersonnelles... bref, juste ce qu'il faut. Après, chacun voit selon ses goûts mais je pense pour ma part que si tu t'étais orienté vers une approche plus romanesque, j'aurais vite laissé tomber : le côté ludique de l'ouvrage joue clairement en sa faveur sans nuire à sa thématique on ne peut plus sérieuse, c'est une porte d'entrée astucieuse pour aborder des sujets qui, en temps ordinaire, me feraient aussitôt rebrousser chemin.

[gynogege]

Bon, premier essai et voilà que je vais passer mes vacances dans le Languedoc La meilleure fin pour le bilan carbone j'imagine !

[Flam]

Pareil pour moi. Va pour le Languedoc !

[grattepapier]

Ça a été également la fin que j'ai atteint en premier. Ce qui est drôle c'est que (sans vouloir spoiler) quand on y réfléchit bien en fait c'est vraiment la meilleure fin !

[Fitz]

[quote="gynogege" pid="84272" dateline="1726073179"]
Bon, premier essai et voilà que je vais passer mes vacances dans le Languedoc La meilleur re fin pour le bilan carbone j'imagine !
[/quote]

Mais peut-être pas la meilleure pour ton foie !  :Drunken:

[Loi-Kymar]

Cette Pagode ne participe-t-elle pas au Yaz ? Le titre ne porte pas le tag.

[gynogege]

Deuxième essai, pas réussi à prendre l'avion. Y'a un truc avec cette aventure quand même: les différentes situations réveillent de vrais mauvais souvenirs, alors que bizarrement quand je me fais planter par une flèche d'un Elfe Noir ou taillader par un Orque je n'ai pas la même sensation de déjà-vu

[Oberon77]

Bien vu. Le passage consacré à la mère m'avait rebuté dans un premier temps pour cette même raison. Terminer une carrière d'aventurier, dissous dans un cube gélatineux, est encore moins pénible