Compte-rendu des soirées jeux de plateaux
À notre grande souveraine, Caesar Hippolyta,

Votre majesté,

Voilà six mois que nos navires ont accosté sur la face nord de l'Orient. L'expédition se déroule à merveille. Ces terres sont aussi riches que le racontent les légendes, et ne sont défendues que par des populations primitives, faibles et vulnérables. Nous les avons mises au pas avec la plus grande célérité, et les esclaves qu'ils nous ont fournis travaillent actuellement à l'édification de la première d'une des nombreuses cités fortifiées qui s'élèveront bientôt ici.

Je me dois cependant d'informer votre altesse que les lieux sont infestés de vermines. D'innombrables hommes-rats vivent dans des galeries souterraines qui s'étendent à travers toute la contrée, s'infiltrant dans tout lieu non défendu. La chaîne de montagnes voisine est le domaine de trolls semi-nomades, se déplaçant de cavernes en cavernes tout au long de l'année selon un cycle mystérieux. D'étranges humanoïdes amphibiens, capables de voler sur de courtes distances, pullulent près des points d'eaux. L'extrême-est est victime de raids fréquents d'orques pillards, qui sont cependant suffisamment intelligents pour comprendre qu'il ne vaut mieux pas s'en prendre à nous.

Dès que nos bases arrières seront assurées, nous nettoierons tout cela. Lorsque votre majesté débarquera en ces terres, elle découvrira une province impériale civilisée, débarrassée de ces engeances non-humaines et phallocrates.

Votre dévouée sœur, Penthésilée



« Dans mon jeune temps, tout était plus facile. Nous étions la nation orque, nous étions puissants, nous étions respectés. Nous étions les loups dans un monde d'agneaux. Les autres peuples s'écrasaient devant nous, nous offraient toutes leurs richesses pour que nous épargnions leur vie. Et puis, un jour, ils sont apparus de nulle part. Une armée de non-morts, de squelettes desséchés, de cadavres ambulants. Ils nous ont attaqués au cœur de la nuit, massacrant les nôtres. Au petit matin, nos troupes étaient décimées, et les leurs renforcées de nos propres pertes.
Pour la première fois, nous avons dû fuir. Que peuvent les vivants, aussi téméraires soient-ils, face à une armée de soldats insensibles et infatigables ? Les fières amazones l'apprirent elles aussi à leur dépens.
Fuir oui, mais vers où ? Le sud était le théâtre d'une guerre sanglante.
D'un côté les géants, terrifiants colosses, chevaucheurs de dragons. Qui ne tremble pas devant le spectacle d'une troupe de ces êtres déferlants de la montagne, faisant trembler le sol sous leurs pas et écrasant l'opposition sous leurs pieds, n'est pas courageux mais inconscient.
De l'autre, les mi-portions, aussi petites que vindicatives, aussi rondouillardes qu'organisées. Ce qu'elles n'avaient pas en force physique, elles le compensaient par un équipement supérieur et une stratégie optimale. Une dague savamment empoisonnée est souvent plus efficace qu'une hache de bataille démesurée.
Il ne nous restait alors plus qu'un choix, pitoyable, castrateur : demander l'asile aux elfes, protecteurs des petits peuples. Sous leur aile, nous apprîmes à manier la langue et les lettres, mais perdîmes toute combativité, devenant l'ombre de nous-mêmes. »



« Certains voient la guerre comme l'incarnation de tout ce qui se fait de pire chez l'être humain. J'y vois une opportunité commerciale. Tous ces peuples qui ont un besoin urgent d'armes, de machines de siège, de médecines, de montures, de nourriture même... Il faut bien que quelqu'un se dévoue pour leur vendre !
Et avec une petite source de magie et quelques trucs, il n'est rien que vous puissiez désirer qu'un bon magicien ne saurait produire, pour peu que vous y mettiez le prix.
Bien sûr, il y a toujours des mauvais clients. Les squelettes par exemple ne comprenaient pas vraiment l'importance de l'argent, mais pouvait se révéler enquiquinants. Aussi s'est-il avéré nécessaire de les distraire, en leur lançant quelques bricoles dans les pattes. Vous n'imaginez pas tout ce qu'il est possible de faire avec quelques plantes et un cadavre.
De même, certains des nôtres ont à un moment décidé de faire sécession, et ont voulu fonder une entreprise concurrente, basée sur un marketing beaucoup plus agressif. Il nous fut aisé de convaincre les nobles elfes, les héroïques elfes, de rompre leurs accords diplomatiques avec ces charlatans pour plutôt leur apporter des lames acérées (seulement 20 PO l'unité). »



À notre grande souveraine, Caesar Hippolyta,

Votre majesté,

Bien qu'il m'en coûte énormément de vous l'avouer, nous avons essuyé un revers monumental. Nos troupes, dispersées à travers le pays, ont été la cible d'une cabale des habitants. Les trolls nous ont attaqué par surprise, brisant en deux notre ligne de front, et les groupes isolés ont, malgré leur courage exceptionnel, péri sous les assauts soudains des autres ethnies. Les dernières survivantes se sont repliées avec moi dans les marais, où nous avons retrouvé une partie de nos esclaves, eux aussi en fuite.
L'avenir immédiat s'annonce sombre, mais, dans l'ombre, nous préparons notre vengeance, affûtant nos armes, entraînant la jeune génération. Quand leurs querelles intestines auront amené nos ennemis au bord de l'extinction, ce qui ne saurait tarder, nous fondrons sur eux comme la foudre et reprendrons notre juste dû !

Votre dévouée sœur, Penthésilée



Et pendant ce temps-là, la croisière naine s'amuse.
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RE: Boire un bon verre dans un café parisien enfumé... - par Skarn - 09/01/2014, 18:11



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