La pierre doit être sculptée (Skarn)
#1
Dans cette mini-AVH inhabituelle, située dans le monde réel, on incarne un sculpteur qui a décidé de réaliser une oeuvre de taille importante (un visage féminin) au flanc d'une montagne.

J'évacue tout de suite une critique : l'AVH ne tire pas un grand parti du thème de ce mini-Yaz. Notre héros a l'idée de ce projet parce que son arrière-grand-père avait sculpté à cet endroit un visage féminin (dont les éléments n'ont presque rien laissé). Ce n'est pas une utilisation artificielle du thème, mais elle est assez superflue, ne jouant pas un rôle significatif en-dehors de l'introduction.

Le véritable thème de l'aventure est en réalité la difficulté de la création artistique. Elle est remarquablement bien décrite : la motivation qui ne tarde pas à faiblir et doit être remplacée par l'endurance, les frustrations qui viennent de toutes parts, la lassitude qui naît de la monotonie de tant de tâches néanmoins essentielles, la dérobade éternelle de l'inspiration, l'angoisse de ne rien imaginer qui mérite d'être créé, et ainsi de suite et ainsi de suite, jusqu'à la délivrance qu'apporte l'achèvement de l'oeuvre. J'ai retrouvé là-dedans beaucoup d'émotions qui me sont des plus familières !

La difficulté est relativement faible et il me paraît probable de réussir du premier coup.

La principale cause d'échec est simplement de décider de renoncer (ou de ne pas retourner achever l'ouvrage). Faire de notre seule volonté la différence entre la réussite ou l'échec est quelque chose de fort original, que j'ai trouvé très approprié au sujet.

(Il est possible de craquer sans l'avoir décidé, si on a perdu trop de temps et qu'on a par ailleurs fait quelques choix mauvais pour les nerfs, mais ce n'est pas extrêmement probable.)

Bref, une expérience très intéressante, saisissante et originale, qui ne ressemble à aucune autre AVH que je connaisse.
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#2
Merci pour ce retour.

Citation :l'AVH ne tire pas un grand parti du thème de ce mini-Yaz

Touché. En fait :

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Citation :
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C'est effectivement un choix de construction volontaire.

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#3
Cette AVH me laisse sur un sentiment assez similaire à celui du héros à la (bonne) fin,
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J'ai tout de suite été transporté dans l'atmosphère très particulière, presque onirique, d'un être confronté à une tâche titanesque qui finit par l'accaparer jusqu'à l'obsession, avec le doute qui rôde - tant est bien retranscrit l'adage "20 fois sur le métier remettez votre ouvrage" - insidieux mais toujours plus présent, prêt à briser le plus volontaire des élans créateurs.

Comme Outremer je trouve dommage que l'aspect héritage ne soit pas plus développé: ajouter "le poids des ancêtres" dans la balance n'aurait pas dénoté dans le déroulement du récit. Je pense qu'il aurait même pu constituer une base pour une fin alternative.

Mais ce qui m'a un peu manqué après coup c'est un aspect un peu plus concret. L'élément central, la fameuse sculpture, est toujours esquissée, vague, incertaine. Je pense qu'il serait bon d'avoir plus de descriptions physiques pour contrebalancer le côté psychique très (trop?) prégnant. A mon goût on ne ressent pas assez la masse, le poids, la matière, les outils... même si la fatigue physique n'est pas éludée.

Pour la fin
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Et ainsi le reste de la conclusion peut faire sens.

En définitive une expérience intéressante, avec un côté "aventure" limité qui risque peut-être de laisser certains sur leur faim?

Quand au respect du thème, je trouve qu'on en est trop éloigné. L'introduction est pourtant bien dans le thème mais après cela se délite et disparaît presque totalement, et on ne le retrouve vraiment pas assez dans la conclusion. Il y avait pourtant la place (encore quelques paragraphes).
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#4
Je ne vois pas le rapport entre l'histoire de l'avh et le thème du mini-yaz... Sinon même remarque que Tholdur, j'ai eu du mal a imaginer l’œuvre que le héros tente de faire. (j'ai aussi du mal avec l'art contemporain ca doit jouer ^^ )
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#5
Très sympathique petite ode à la création.

Le style n'est pas parfait, c'est écrit parfois un peu vite, mais il y a un sens du rythme, une fluidité que fait que cela passe, on ne s'ennuie pas. La longueur est juste ce qu'il fallait (juste pour l'intro, mettre autant de détails de background était-il vraiment nécessaire ?).
Ce qui m'a un peu frustré, c'est principalement que le récit ne se centre absolument que sur l'action, la tâche et l'état d'esprit du personnage. C'est un parti-pris qui se défend complètement vu ce que tu veux faire, mais à titre perso j'aime bien les ambiance et parfois prendre le temps de développer un peu plus une atmosphère, une couleur pour le récit, cela ne peut qu'ajouter de l'immersion. Cela m'a manqué.
Mais sinon, c'est très sympa.
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#6
Impossible de faire un feedback sur le fond sans dévoiler directement la nature de l'histoire. Donc ceux qui n'ont pas encore lu cette mini-AVH, ne pas continuer. Gros SPOILER.

Presque à la fin du premier paragraphe j'avais senti l'analogie avec l'écriture d'une AVH et les suivants m'ont confirmé l'intention de Skarn : faire ici une parabole avec les difficultés, les pièges, les souffrances que connaît un auteur voulant écrire et surtout terminer son premier roman ou LDVELH, même si on ne peut que penser en particulier avec les AVH puisqu'on est sur un concours et un forum où on a l'habitude de partager ces sentiments d'échec.

Quand on a déjà écrit soi-même une ou des AVH, on ne peut que sourire et s'amuser ou s'émouvoir des phases connues par notre héros sculpteur, identiques à celle de l'apprenti-écrivain : l'enthousiasme, l'optimisme, l'euphorie vite tempérée, les espoirs déçus, le découragement, le travail fait pour rien, la trop longue ou trop courte phase de préparation, les compromis, le bâclage ou le perfectionnisme vampirisant, la lumière soudain, l'envie de tout plaquer...
J'ai adoré le tout dernier paragraphe de victoire, celui où l'on achève notre oeuvre. Oui, ce sont bien ces sensations là qui nous transportent quand on achève une AVH et aussi ces motivations étranges qui nous poussent.

Pourtant, même quelqu'un n'ayant jamais écrit pourrait ressentir cette analogie et y trouver de l'émotion. Je dirais même que c'est une lecture utile, voire indispensable pour qui aurait envie de s'essayer à l'écriture d'AVH! Même si chaque auteur réagit différemment face aux difficultés d'inspiration, face à la procrastination et s'organise à sa propre manière, les réactions du héros sont suffisamment floues et évasives pour que tout le monde s'y retrouve. C'est peut-être juste un peu là que le bât blesse au niveau de l'histoire : un ton général assez évasif manquant de percussion, pas comme si l'on était dans l'esprit d'un personnage à l'identité plus marquée. Pour le reste c'est du tout bon : style toujours aussi clair et sans aucune erreur, efficace dans les sensations et l'émotion (miam donc pour le PFA de victoire mais un chouilla plus déçu par la toute fin du principal PFA de défaite, dans la formulation), paragraphes de longueur idéale, des choix quand il faut, un système de code fluide.

Niveau jeu, car il y a bien un jeu malgré la portée symbolique et émotionnelle de l'histoire, c'est très facile, même trop facile si l'on comprend dès le départ à quoi l'on a affaire. Pour ma part, je l'ai terminée du premier coup et je l'ai relue ensuite pour feuilleter les éventuelles sorties de route. Après, l'aspect ludique est secondaire je pense sur ce type d'AVH concept. Un concept unique en plus et ne pouvant être répété. Quoique on a de la liberté d'action, des choix importants à faire, des codes à noter... bref, c'est une vraie AVH!

Donc j'ai bien aimé. Comme souvent avec Skarn, c'est surprenant, iconoclaste et avec un soupçon de poésie propre à attendrir le coeur du plus endurci des amateurs d'écriture. On devrait la recommander sur Litteraction aux forumeurs en quête de conseils pour leur première AVH. Smile
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#7
SPOILERS !!!
 
J’ai vraiment du mal à qualifier cette mini-avh étant donnée elle m’a laissé avec beaucoup de questions.

Bon sur le thème, c’est vrai que l’héritage est peu présent même si je ne dirais quand même pas qu’il est inexistant.

On retrouve ici le style fluide de Skarn même si j’ai moins accroché que dans Toile.  On retrouve aussi l’idée d’une avancée lente mais qui avance quand même (cette avancée se retrouve également dans Toile). Sauf qu’ici, on peut très bien reculer voire même abandonner la tâche que l’on s’est confié.
Il me parait frustrant de faire et refaire les même actions pour aboutir à un résultat quasi identique. En gros, chaque paragraphe se limite à ces choix :


-Vous vous acharnez
-Vous laissez tomber pour la journée


Dans toile, nos actions avaient le mérite de nous faire avancer, ici non.

De mon coté, je suis assez allergique à l’art contemporain et la première chose qu’il me serait venu à l’idée et de voir le résultat au bout d’une journée et que si rien n’a avancé, j’abandonne. C’est un peu ce qui m’a bloqué pour réussir à achever l’œuvre.

La bonne fin, c’est laquelle exactement ? Si on achève son œuvre, on remarque une sculpture grossière. Tout ce travail réalisé et acharné pour aboutir à quelque chose de médiocre m’a laissé un gout amer. En gros, nous sommes un peu le dindon de la farce dans toute cette histoire. Finalement, ne vaut il pas mieux de profiter de ses congés pour passer du temps avec ses pairs ce qui est beaucoup plus gratifiant ?
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#8
Je voulais lire une AVH courte pour changer et j'ai attaqué celle-ci.

Le jeu : la Feuille d'Aventure est simple, un peu trop si les codes n'avait pas été là. Ils permettent de donner une quête, en plus de celle de réussir à finir la sculpture (Je partais du principe qu'il fallait les avoir). J'avoue, je considérait chaque code acquit comme une mini victoire ! L'ajout des jours était une bonne idée, je pensais qu'il n'y avait pas assez de répercussion des les choix mais bon c'était du bluff ! Je comptais avec attention les jours et mes choix était réfléchis pour faire le maximum de travail en perdant le moins de jour. Pour une fois que je faisais attention !
Sans ces éléments, l'AVH aurait été beaucoup moins amusante. Bon en même temps il n'y a que ces deux seul élément de jeux donc ...
Les choix étaient bien amenés, il n'y a pas vraiment d'autre chose à dire.

L'histoire : Simple à comprendre, elle est rapidement mise en place pour laisser la place à de bonnes descriptions.
L'AVH n'aurait pas gagner à être rallongé, ayant fait de bon choix dès le début on voit comment s'en sortir. C'est peut être le soucis de cette aventure.

(28/05/2016, 00:34)titipolo a écrit : La bonne fin, c’est laquelle exactement ? Si on achève son œuvre, on remarque une sculpture grossière. Tout ce travail réalisé et acharné pour aboutir à quelque chose de médiocre m’a laissé un gout amer. En gros, nous sommes un peu le dindon de la farce dans toute cette histoire. Finalement, ne vaut il pas mieux de profiter de ses congés pour passer du temps avec ses pairs ce qui est beaucoup plus gratifiant ?
Je pense que justement l'aventure nous montre le contraire. Pour réussir il faut que tu te pousse à continuer, prendre un peu de temps pour toi pour pouvoir continuer à travailler, essayer de t'améliorer et poursuivre. Rester dans son travail n'amène aucun défi et c'est réussir à relever ce défi qui est gratifiant. Je pense que l'enjeu de l’œuvre est de le faire comprendre.
Pour le héros, sa sculpture est grossière. Moi aussi j'ai été d'abord déstabilisé par la fin "heureuse". Pourtant il n'as aucun regret. C'est le principal.

Je trouve que le thème a été respecté, après tout l'une de ses motivations est de continuer l’œuvre de sa famille et de léguer son travail à sa future famille. Ce n'est pas centrale mais cela n'est pas seulement présent dans l'introduction.

Je crois que j'ai fais le tour. Il est quasi certain que je reprenne des choses déjà dite, ainsi je m'en excuse par avance. En résumé, c'est une AVH à lire pour se motiver.
Bon courage pour la suite !
Le rusé se réchauffe là où le sage se brule. Devant la bêtise humaine.
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#9
Désolé du délai de réponse, j'avais redirigé toute mon énergie sur l'écriture de Fille de, pour m'assurer qu'elle soit prête dans les délais. Cette tâche étant terminée, revenons à nos moutons.

Je ne garantis toutefois pas que mes réponses seront constructives. Comme évoqué un peu plus haut :
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Il va donc m'être très difficile de faire preuve d'objectivité dans ce qui va suivre.

Ah, si, je suis d'accord avec tout le monde : le lien avec le thème du mini-Yaz' est complètement artificiel. Raison pour laquelle j'ai écrit une deuxième avh pour compenser d'ailleurs. Mea culpa, j'essaierai de trouver de meilleurs débouchés à mes textes courts hors-sujets la prochaine fois.

En bon informaticien, je diviserai les retours en by design, feature et bug. C'est-à-dire les choix volontaires (potentiellement idiots, mais faits en connaissance de cause), ceux pas volontaires mais qui retombent à peu près sur leurs pattes, et les erreurs pures et dures.


Citation :Le style n'est pas parfait, c'est écrit parfois un peu vite

Bug. Voir le premier spoiler de ce message pour plus de détails.

À noter que je ne prévois pas de changer quoi que ce soit pendant la durée des votes (en-dehors d'éventuelles corrections orthographiques mineures). Après ceux-ci, je n'exclue rien.

Citation :Mais ce qui m'a un peu manqué après coup c'est un aspect un peu plus concret. L'élément central, la fameuse sculpture, est toujours esquissée, vague, incertaine. Je pense qu'il serait bon d'avoir plus de descriptions physiques pour contrebalancer le côté psychique très (trop?) prégnant.

Citation :j'ai eu du mal a imaginer l’œuvre que le héros tente de faire.

Citation :j'aime bien les ambiance et parfois prendre le temps de développer un peu plus une atmosphère, une couleur pour le récit, cela ne peut qu'ajouter de l'immersion. Cela m'a manqué.

Citation :un ton général assez évasif manquant de percussion, pas comme si l'on était dans l'esprit d'un personnage à l'identité plus marquée.

By design. Je voulais laisser chacun libre d'imaginer ce qu'il voulait. Après, il n'est pas dit que je ne me sois pas un peu trop réfugié derrière cette excuse pour ne vraiment rien décrire et laisser un flou artistique sur un peu trop de choses, perdant ce faisant en consistance. À voir si un meilleur juste milieu ne serait pas trouvable.

Citation :Niveau jeu, car il y a bien un jeu malgré la portée symbolique et émotionnelle de l'histoire, c'est très facile, même trop facile si l'on comprend dès le départ à quoi l'on a affaire.

Citation :un côté "aventure" limité qui risque peut-être de laisser certains sur leur faim?

Citation :L'AVH n'aurait pas gagner à être rallongé, ayant fait de bon choix dès le début on voit comment s'en sortir

Feature. Je savais que le jeu allait être limité, en partie parce que j'étais imposé certaines contraintes pour correspondre au message de l'aventure, mais je ne suis tout de même pas satisfait du résultat final. Surtout que je suis normalement un lecteur/auteur orienté jeu dans l'éternelle opposition de la littérature interactive.

Au sujet de la fin :
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Bon, je crois que j'ai fait le tour. Titillez-moi si j'ai oublié des trucs.

Et, bien sûr, merci pour tous ces retours.
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#10
Hmmm....
Après deux fins, une apparemment atteinte par accident, cette AVH me laisse un peu perplexe.
Je comptais lire toutes les AVH dans l'ordre, mais là, je vais peut-être aller faire un tour sur les autres d'abord et y revenir après.
Je pense que c'est pas la meilleure pour commencer à prendre des notes pour mon prochain vote.

Mais je confirme, j'ai aussi souri au côté "méta" de l'AVH et les parallèles avec la vie d'auteur (ou de wannabe-auteur) d'AVH.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions. -mantra Psi
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#11
Com' éclair a la bourre (j'avais déjà parlé de ma lecture avortée dans le com' de Fille de) : j'ai pas accroché au thème, lecture abandonnée après une journée sous la flotte.

Désolé Neutre
сыграем !
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#12
Je vois d'un côté une oeuvre entrée dans le moule à coups de marteaux (pour paraphraser Skarn), et d'un autre côté une oeuvre épurée et touchante qui n'a de toute façon pas besoin d'être plus alambiquée. Non ce n'est clairement pas le sujet pour ça.

Je ne crois pas avoir noté de problèmes de construction, rien qui me fut étrange à part quelques tournures de phrases un peu bof, mais rien d'alarmant. La plupart du temps je me sentais proche du personnage, rageant de la forme d'histoire sans fin que prenait l'AVH.

Et pourtant, il n'y a pas de gros paragraphes à lire, ce qui signifie que le pari est bien tenu : j'ai eu la sensation de passer du temps à brouillonner sans obtenir satisfaction, à gratter la pierre sans sentiment d'accomplissement, seulement à la fin après un moment qui m'a semblé interminable (je me suis même demandé si le récit tournait dans une boucle de paragraphes, avec une absence de fin, aha)

Et les deux fins que j'ai expérimenté m'ont paru pleines de sens. Ce qui ramène au thème de l'héritage ; je pense que si on avait un rappel du tempérament des ancêtres, il y aurait peut-être moyen de faire un parallèle avec la conclusion de l'aventure. 

Est-ce qu'on est "digne" de cet héritage tout comme on serait digne de représenter une famille de gens courageux qui ne reculent devant rien (= héritage du caractère). C'est une idée que j'envoie à la volée, comme ça.... Wink

Moi en tout cas j'ai bien apprécié sa lecture.
~ Par la barbe de mes aïeux !! ~
~ La Dèche: incarnez un sdf dans cette mini-aventure ~
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#13
Décidément, les thèmes de ce mini-Yaz’ sont originaux.

J’ai bien aimé cette histoire. L’identification avec le personnage est naturelle, même s’il a parfois tendance à être un peu trop défaitiste pour moi. Néanmoins, j’ai bien aimé les propositions de purement laisser tomber, même si je ne les ai pas choisies, ce qui m’a permis d’arriver au 25 à ma première (et unique jusque là) lecture. J’aime bien aussi le fait de compter les jours alors que ça n’a aucune incidence, car si on « joue » sans penser aux mécanisme, ça passe comme une lettre à la poste, alors que si on est obsédé par le compteur, on passe probablement à côté de l’histoire.

Ça reste très conceptuel, avec encore un aspect ludique quasiment inexistant, mais j’ai passé un bon moment de lecture. Sans que ce ne soit mon A.V.H. préférée du lot, toutefois.

Niveau style, j’ai repéré un peu plus de maladresses que dans Fille de, comme des répétitions (« où vos notes se font éparses et imprécises, tout juste utilisables et avec des imprécision »), un registre de langue parfois fluctuant (« Quelques jours à peine que vous vous y êtes mis, et vous êtes déjà crevé. Pour un résultat totalement nul. »), ou des métaphores un peu… étranges (« Pour ainsi dire, vous n’aviez plus qu’à avaler une nourriture pré-mâchée, tous les préparatifs pénibles vous étant ôtés pour ne laisser que la partie croustillante. »)

Niveau orthographe, quelques fautes (rien de bien méchant) :
— « à ce visage fantasmée » ;
— « Vous voyez cette montagne non comme elle » ;
— « plutôt de les prendre en pleine face ».
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#14
A mes yeux Skarn = intelligence. Il me ferait presque peur. Tout ce qu’il fait est toujours ultra-pensé, minutieux et très original.

Je lis l’intro et encore une fois je me dis : mais comment il pense à écrire sur ce sujet ? C’est énorme ! On voit tout de suite la comparaison avec les difficultés de l’écriture mais aussi la raison de son sujet « L’après-vente » qui nous avait titillé début mai.
L’intro est nickel : bien écrite, courte, efficace, excitante. Il va droit au but sans en donner trop l’impression, comme un bon dragueur.

Pas de règles mais une variable et des codes. Ceux-là sont déjà présents dans la FA, il ne reste plus qu’à cocher. C’est toujours plus simple de cocher que d’écrire. Simple, mais principe absent des ldvelh. J’ai découvert ça dans les Fabled Lands. Ici en version pdf cela perd son intérêt mais aiguise la curiosité du lecteur (tiens, des jours écoulés et un code Sablier, puis des couleurs, voyons voir…)
Je tilte qu’il y a un plan :
- introduction
- notes
- récit.

C’est « récit » qui me faire sourire. Je me dis que c’est l’aspect littéraire qui va prendre le pas sur le jeu. D’où l’absence de règles…
Juste avant de me rendre au 1, je me demande comment Skarn va modéliser les difficultés de la création artistique. Faire un choix en tant que lecteur est bien plus facile que d’accoucher d’une œuvre ! Voyons ça…

Remarques au cours de la lecture, sur le fond

« Juste quelques retouches mineures à faire en quelques endroits dont vous aviez mésestimé la taille. » Il n’a pas pensé à prendre des photos ?

Premier choix qui répond tout de suite à ma question sur la modélisation : on continue dans la nuit ou on s’arrête tout de suite ? OK, c’est pas con. Il faudra trouver le bon compromis entre temps de travail et santé (fatigue, faim). Ca sent le vécu !
Le compromis est bien géré. Plus on bosse, moins on le fait bien.

22 : Tiens, on retrouve le méthodique Skarn : on recommence son travail impulsif en mesurant cette fois-ci, en préparant davantage, en intellectualisant. Quitte à ce que ce soit moins plaisant à faire. Encore une affaire de compromis : écriture plaisir ou travail méticuleux.

Encore un compromis, on même un dilemme : « Autant profiter de ce congé pour être auprès des personnes qui vous sont chères plutôt que de venir ici vous isoler dans la solitude pour produire un truc dont nul ne se soucie. »

Puis une autre contrainte de l’écriture : les conditions extérieures (pas forcément la météo, hein !)
Et ces travaux qu’on commence mais qu’on ne finit pas. On promet de s’y remettre un jour mais le premier échec a laissé de mauvais souvenirs.
Et puis ceux que l’on continue comme on va au charbon, parce qu’on en a trop fait pour abandonner. « Régulièrement, vous vous demandez pourquoi vous vous infligez tout cela. Sans pouvoir trouver de bonne réponse ». La conclusion parle à tous les auteurs (je pense)… Sombre mais tellement réaliste !
 
D’autres remarques, sur la forme
- Par moment, d’un paragraphe à l’autre, on passe de la motivation au ras-le-bol, comme entre le 21 et le 12 ou entre le 2 et le 30 alors que la motivation semblait donner un avantage durable. Ca donne un aspect répétitif. C’est dommage.
- Une idée intéressante pour nous, auteurs : au lieu de modeler notre travail pour s’adapter à la contrainte (la falaise / le thème des mini yaz par exemple !) partons de la contrainte pour aboutir à un concept original.
- Tiens, un choix original sur la forme et le fond : si on décide de s’imposer des horaires on note un code et on continue la lecture. Cela la rend plus fluide plutôt qu’un rdv.
- Si je comprends bien, les codes servent à éviter de repasser plusieurs fois par le même paragraphe. Je suis passé par un bug, ou alors c’est une erreur de ma part. Voir le spoiler.
 
Différence de registre
- « ne collent juste pas avec la configuration réelle du terrain », « Vous n'avez juste pas la force »
Fautes
- intro « Vous voyez cette montagne non comme elle », « Lors que vous reprenez la route ».
- 27 « Autant profitez de ce congé […] plutôt de  »
 
En conclusion
J’ai trouvé cette AVH très intime. Skarn nous livre ses préoccupations, ses difficultés, ses concessions. A moins qu’il ne parle des autres… Mais non, c’est trop réaliste.
C’est cette sensibilité qui m’a plus, en plus de l’originalité de l’œuvre. Au final je l’ai trouvée plus spontanée que ses autres AVH. Comme une mise en abîme, son travail contient des imperfections qui la rendent émouvante. Skarn voulait dire quelque chose avec « la pierre doit être sculptée » et il n’avait pas besoin de plus. C’est élégant.

Original – Émouvant – Élégant

Merci Skarn !
 
Mon parcours
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#15
Je crois que je n'ai jamais lu d'AVH où l'dentification au personnage principal ne m'ait paru aussi facile: le héros de cette histoire... c'est moi! Je plaisante, mais en effet les affres de la création sont ici parfaitement retranscrites. Je n'ai pas grand chose à rajouter par rapport aux commentaires précédents, qui me paraissent faire consensus: oui, c'est du bel ouvrage, très créatif et original, comme toujours avec Skarn.

A titre personnel, j'ai quand-même été un peu déçu par le déroulement de l'aventure: je m'attendais à ce que le visage de pierre se mette à nous parler, à ce qu'on se trouve assaillis par les monstres tapis dans notre inconscient... ben non. Mais c'est mon goût pour le fantastique qui parle, ça ne peut pas être considéré comme un vrai défaut.

Alors arrêtez-moi si je me trompe, mais en regardant dans le rétroviseur, j'ai eu l'impression de discerner comme une évolution dans les AVH de Skarn, comme s'il explorait les différents aspects du genre:
- "Y" et "Ultima Dea": des AVH à l'arborescence complexe et originale, très axées sur le jeu (avec beaucoup de codes/ variables à gérer)
- "Toile": une AVH plus classique dans sa forme, où les importances respectives du jeu et du récit sont équilibrées (le risque d'échouer reste assez important)
- "Fille de" et "La pierre doit être sculptée": là on est vraiment dans le récit (avec un risque d'échouer faible où nul)

De même, avec le temps, les univers éxubérants d'heroic fantasy cèdent la place à celui plus classique de la mythologie grecque, puis à un environnement plus contemporain.

Ne comptez pas sur moi pour en tirer une conclusion!
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