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[15] La Croisade du Désespoir - Voyageur Solitaire - 03/03/2024 Alors non seulement je n'ai pas critiqué ici mon LS préféré mais en plus, il n'avait pas de sujet consacré. Voilà, c'est fait. Hé oui, La Croisade du Désespoir, en dépit de ses défauts, est mon LS préféré. Devant La Traversée Infernale et Le Tyran du Désert ? Hé bien oui, même si c'est à un poil de cul de Drakkarim près... Certes, le début n'est guère alléchant : une fois de plus, alors qu'on taille tranquillement ses rosiers au monastère, espérant jouir enfin d'un repos bien mérité, voilà qu'on apprend qu'un artefact terrible est réapparu et qu'il faut le retrouver au plus vite. Scénario malheureusement appelé à se répéter par la suite, c'est fou tout ce que les forces des ténèbres peuvent perdre, la canine droite de Naar, le cure-dents ensorcelé de Vashna, la recette des loukoums maudits au venin de vipère de Haakon et qu'il faut récupérer pour sauver le monde. Enfin bon, on y va. Et là, bonne surprise ! Déjà, le bouquin est vraiment bon. Après une série de volumes franchement pas terribles, répétitifs, dans un cycle qui s'essouffle clairement, Papa Dever se retrousse les manches, revient à ses basiques et ça fait plaisir. Un scénario assez simple, pas prise de tête, pour une aventure au grand air, remplie de chevauchées impétueuses, de courses poursuite, de farouches combats, le tout dans des paysages sauvages. On est accompagné par le capitaine Prarg, solide et sympathique guerrier, bien plus plaisant que les compagnons fadasses qu'on a eu jusqu'à présent. Et c'est là qu'on arrive au point fort du livre : on en chie ! Pour la première fois depuis bien longtemps, LS morfle, en bave, en chie, ne serait-ce qu'avec le passage où il est enterré vivant sous le temple d'Antah. Il y a bien du sang sur la neige dans cet opus où on ne rigole pas. Une aventure sauvage, brutale, à travers forêts, plaines enneigées, rivières gelées et villes assiégées. Rien que le passage où l'on sauve Prarg du billot avant de fuir avec lui donne une montée d'adrénaline. Sans oublier la bataille de fous à la fin, le combat final au sommet de la plus haute tour de la ville avant l'arrivée triomphale de la flotte alliée, surgissant des brumes. On est clairement dans un opus guerrier, violent et basique, sans fioritures, sans chichis, où Papa Dever nous offre ce qu'il sait faire de mieux en faisant simple mais efficace. Certes, La Croisade du Désespoir a ses défauts, qui sont majoritairement ceux du cycle dans lequel elle s'insère : trop grande linéarité, trop de paragraphes trop longs et qui se suivent sans offrir de choix, un LS gavé de pouvoirs et donc chiant, des situations improbables (15 jours à ramper, sans manger ni boire sous les ruines du temple pour s'en sortir, même Superman n'aurait pas osé), une couverture très moche... Mais ça reste une grande bouffée d'air pur, un sacré shoot d'adrénaline, épique et solide, dépaysant, efficace. Pas d'intrigues de palais, d'énigmes prise de tête, de personnages fadasses et de destinée implacable, on va à l'essentiel et on s'éclate. Le dernier coup de collier de la saga, la piqure de rappel qui nous rappelle justement que Papa Dever pouvait atteindre le meilleur quand il se lâchait. Mon LS préféré donc, que Dever a eu la gentillesse de me dédicacer lors de notre rencontre tout en me confiant que c'était un des bouquins de la saga qu'il préférait lui aussi. |