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Le Labyrinthe de la Révolution française - Dagonides - 18/10/2023 Lu ce week-end, un peu parce que mes élèves sont en train de préparer des interviews de figures du XVIIIème comme Olympe de Gouges, Diderot, Catherine II de Russie ou Robespierre. Un sujet traité par peu de LDVELH, changeant radicalement du méd'fan ou de la mythologie, et signé Jean-Paul Gourevitch, dont j'avais plutôt apprécié la verve dans des titres précédents chez Retz Pédagogiques. Eh bien quelle purge ! L'intro est sympathique, elle fleure bon l'effervescence avant le bicentenaire de la Révolution, en 1989 (le livre est paru en 1988). Je me rappelle encore de l'été 1989 et des pailles tricolores dans les verres, des spectacles son et lumière à tout-va, des films historiques par platées... L'auteur nous évoque une scène très années 80, le héros arrivant par le hasard d'un mouvement de foule devant une rangée de minitels pour passer les présélections d'un concours d'Histoire. D'élégantes jeunes femmes souriantes, vêtues de tricolore, nous encouragent à nous inscrire, nous guident dans les étapes. Tout ça fait très "époque". Deux autres concurrentes se mettront entre nous et la victoire au concours sur la Révolution : une scout catho et une jeunette un peu garçonne. Ça pourrait être un ressort scénaristique intéressant. En pratique, elles ne feront qu'apparaître fugitivement. Mais... A partir de là, plus rien ne va. On est supposé accomplir une série de missions dans des lieux historiques, rencontrer (si j'ai bien compris) des acteurs jouant Louis XVI et les personnages de l'époque. Sauf que rapidement, la narration semble oublier ce cadre et fait comme si on était bel et bien au XVIIIe siècle. On se déplace par un service de calèche, on traverse de vastes foules, bref rapidement on ne peut plus croire qu'on évolue dans un décor de jeu télé ou de concours. Le Labyrinthe des Romains s'en sortait mieux à ce niveau-là : le héros devait tantôt se rendre dans la rédaction d'un journal préparant un numéro spécial Histoire, puis dans un parc à thèmes, ou sur le tournage d'un film... bref la plongée dans l'Antiquité par un héros moderne était mieux émulée. Point positif, des encadrés historiques nous donnent une partie des réponses, et il y a des systèmes de repêchage à certains moments. Point négatif, on nous pose des questions parfois un peu WTF dont les réponses ne sont pas dans les encadrés, exigeant des connaissances qu'un écolier ou même un adulte lambda n'a pas en tête, a priori. La fin est étrange : le héros victorieux gagne une soucoupe volante (!) qui décolle dans un panache de fumée tricolore. Soudain les écrans du vaisseau nous imposent sans raison logique de résoudre une anagramme interminable à la Etienne Klein (infaisable par un joueur, croyez-en le concepteur d'énigmes). Puis le joueur décide, on ne sait pourquoi, de cacher la soucoupe et de vivre une vie anonyme loin des médias... J'ai eu la nette impression qu'il restait une poignée de paragraphes et que l'auteur a cherché à meubler avec une sorte de scène post-générique écrite vite fait. Bref, je suis déception. |