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L'Abîme - WhiteRaven - 10/04/2007 John Crowley, « L'Abîme » « Le monde : un disque immense, posé sur un pilier de diamant émergeant de l'Abîme. Depuis toujours, deux factions, les Rouges et les Noirs, se déchirent en de terribles querelles de pouvoir. Un tourbillon de trahisons et de meurtres rythme cette guerre. La venue du Visiteur, un mystérieux androïde tombé du ciel, changera-t-elle le cours de cette histoire sanglante ? » De mémoire, cela doit être le premier roman de Crowley que je lis et aussi être le tout premier roman de cet auteur (il date de 1975). Certains auront noté que le monde de l'Abîme est assez proche, géologiquement parlant, d'un autre disque-monde connu, mais ici, point de plagiat car ce livre, je le rappelle, date de 1975. Le roman en lui-même se décompose en trois livre dont les titres, "Le Visiteur", "Le Secretaire" et "Le Transcripteur" sont les surnoms/noms du personnage énigmatique qu'est cet androïde tombé du ciel (vous noterez que l'on connait la nature intrasecque du personnage uniquement grâce au résumé du quatrième de couverture...). Pour tout vous avouez, je n'ai rien compris au roman. Il est écrit de telle façon que l'essence même de l'intrigue m'a échappé. pour moi ce n'est qu'une partie de la vie d'un univers, entre trois rois, avec son lot d'intrigues et de complots mortels. La lecture n'en est pas facilité par l'auteur : soit il a un réel problème pour trouver des noms à ses personnages, soit c'est un fait exprès, donnant une saveur particulière qui m'a laissé un gout amer, comme un nouveau plat exotique dont les couleurs vous enchantent mais qui, au final, se trouve être assez toxique au palais (et quelque fois à l'estomac, mais je m'égare). Pour exemple, sachez que vous trouverez le Roi Petit Noir, sa femme la Reine, Harrah le Noir, Harrah le Jeune, Senlin le Rouge, le Fils de Senlin le Rouge (oui, c'est véritablement son nom), Mainrouge, Mainrouge le Vieux, Cadet Mainrouge, Nyamé dont le nom est Nod, le Ni-ni et bien d'autres... Donc il est clair que l'on se perd vite à la lecture et on oublie qui est qui, surtout quand plusieurs Mainrouge sont dans la même pièce, il devient presque impossible de s'en sortir sans relire la page une seconde voire une troisième fois. Ajoutez à ceci que vous avez plusieurs "clans" dont je n'ai que peu compris l'utilité : les Noirs, les Rouges, les Justes (une sorte de clan de brigands assassins portant deux voir trois noms et se promenants avec des sortes d'ancètres d'armes à feu au nom de Pistolet, qui ont elles-même (l'arme) un nom), les Gris (j'ai pas trop bien compris le rôle de ces philosophes-arbitres), les Dames-de-la-mort (dont le rôle se réduit à ramasser les cadavres sur les champs de bataille et à soigner les survivants) et l'être venu d'ailleurs qui se fait appeler le Visiteur, le Secretaire ou le transcripteur. Chaque clan se fait la guerre pour une histoire de trône, avec son lot de trahison et de coup dans le dos (beaucoup moins passionnant qu'un « Trône de Fer » de G.Martin) à grand renfort de clichés. Il y a trop de personnages principaux pour s'en sortir convenablement et l'auteur aime les phrases à rallonges (sur certaines pages, on aura...3 phrases uniquement !) incompréhensible parfois (car chaque lieu porte un nom commun ou un adjectif comme nom. Alors on pourra croiser Indomptable ou Défendable, les portes de la Cité, ou encore Vagabonde, la rivière et Vagabonds les étoiles - je supposes car là j'ai un doute) ; et le fait de sauter d'un paragraphe à l'autre à un nouveau personnage sans le citer, il faut parfois chercher de qui l'on parle et où l'on se situe. Je me suis interrogé, à la lecture de ce roman, de l'état de ma propre santé mentale, ou de celle de l'auteur (mais c'est peut être aussi une traduction excécrable qui résulte de cet embrouillamini). Autre chose assez troublante, c'est un roman de fantasy (et estampillé comme tel) mais on se retrouve à se demander si on ne lit pas un roman de SF par moment. Certes l'auteur ajoute des touches de magie ou de mystère qui, à mon avis, auraient du être mieux exploité qu'une seule et unique phrase par-ci par là (il est question d'un elfe au cours du récit, quid de la légende ou de la réalité ? Pareil pour les Vidés qui auraient fait de merveilleux personnages s'ils auraient vécu plus d'une ligne) mais l'ensemble n'est pas cohérent. Mais que vient faire le Visiteur/Secretaire/Transcripteur dans l'histoire ??? On pourrait croire que c'est le personnage principal mais même pas. Il parcourt les pages à la vitesse du vent, un peu comme les personnages qui meurent plus par soucis du mince-je-vais-mettre-quoi-comme-action-maintenant que par réelle qualité scénaristique. Non, je suis sceptique. Ok c'est un premier roman et je pense que ça se sent. L'auteur s'essaie à differents styles, se cherche et ne se trouve pas. Au final, on a un livre incompréhensible (ou alors mal traduit ou le traducteur n'a rien compris non plus) à l'intrigue presque plate et inintéressante et aux personnages cruex et vite oubliés. On ne peut pas dire que se soit un roman de gare ou de plage car il est bien trop prise de tête dans tous ces noms abscons et labyrinthiques. |