Rendez-vous au 1

Version complète : une AVH où on s'oppose au héros
Vous consultez actuellement la version basse qualité d’un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
En lisant l'idée de ledahu "une AVH sans héros", je n'ai pas été convaincu parce qu'on n'est pas impliqué. Mais cela m'a donné l'idée d'une AVH avec changement de perspective, à savoir jouer le boss et non le héros.

L'idée m'est venue sous la forme "vous êtes le boss du donjon" en face d'une équipe de héros med-fan parce que je raisonne comme ça ( envoyez-vous les gobelins en renfort ? essayez-vous de réveiller le dragon ? ) mais toutes les possibilités sont ouvertes ( vous êtes un gangster de l'époque de la Prohibition: envoyez-vous vos hommes rosser le détective qui menace vos activités ? Faites-vous signe à vos copains de la police ? ou lui envoyez-vous une vamp pour le charmer ? )

Rien n'interdit d'ailleurs d'être par exemple le chef de l'équipe de protection d'un chef d'état en face d'une menace terroriste…


Il est clair que c'est un renversement de perspective à plus d'un titre puisqu'au lieu d'avoir l'initiative ( et que les réactions à nos initiatives soient simulées par le livre ) nous réagissons aux initiatives prises par le livre. Il faudrait donc, il me semble, construire soit une succession de menaces réelles ou apparentes, soit une menace qui doit être affaiblie progressivement avant d'être arrêtée pour de bon…

Je ne sais pas si c'est tellement prometteur, en fait Gne
Cela m'évoque un jeu de plateforme gratuit dont j'ai oublié le titre. Le héros arrive au dernier tableau, genre il y a le boss de fin encadré par deux gardes minables, il en tue un et se retrouve face au boss qu'il trucide. Il repart avec la princesse ou un truc du même acabit. Fin.

Sauf que c'est le début de l'histoire du dernier "peon", le 2e garde que le héros n'a même pas daigné tuer tant il était insignifiant (et qu'il ne servait à rien de tuer de toute manière). Et c'est ce minable qui part à l'aventure à son tour en remontant tout le niveau du jeu.

Il me semble que le titre était du genre "enemy x" avec x le numéro de ce dernier ennemi. Mais mes souvenirs sont flous...

Dans cette veine j'avais pensé à une mini AVH où on est le chef d'une tanière de gobelins, qui vient d'être investie par un héros type H12 E24, peu ou prou. Et on a genre H8 E9, nos sbires tendent vers les standards H5 ou H6, voire H7 pour nos proches lieutenants. Mais le déséquilibre statistique à gérer fait que je ne suis pas allé très loin dans cette idée.

Ca fait aussi penser à Dungeon Keeper pour revenir au jeu vidéo.

Sinon, je trouve que peut rentrer dans ce cadre l'AVH Le Château du Sorcier, où l'on incarne le "grand méchant" qui subit un assaut en règle des héros. Il y en a sans doute d'autres que j'oublie ou auxquelles je n'ai pas joué.
(27/07/2022, 20:02)tholdur a écrit : [ -> ]Cela m'évoque un jeu de plateforme gratuit dont j'ai oublié le titre. Le héros arrive au dernier tableau, genre il y a le boss de fin encadré par deux gardes minables, il en tue un et se retrouve face au boss qu'il trucide. Il repart avec la princesse ou un truc du même acabit. Fin.

Sauf que c'est le début de l'histoire du dernier "peon", le 2e garde que le héros n'a même pas daigné tuer tant il était insignifiant (et qu'il ne servait à rien de tuer de toute manière). Et c'est ce minable qui part à l'aventure à son tour en remontant tout le niveau du jeu.

Il me semble que le titre était du genre "enemy x" avec x le numéro de ce dernier ennemi. Mais mes souvenirs sont flous...
Très cool ! Yep

Pour ce qui est du Château du Sorcier, on a l'initiative tout du long. Ce serait différent si on avait à défendre le château, mais vu qu'on a été pris par surprise on est en situation de le reprendre.


Je pense que mon concept s'appliquerait le mieux si on était un chef d'État devant contrer une invasion, dans la mesure où on aurait quand même un large éventail de choix: quel général envoyer où avec quels ordres, comment gérer les problèmes intérieurs, les traîtres éventuels, la production si nous sommes dans un contexte moderne… sans parler de la diplomatie qui pourrait faire basculer la situation dans un sens ou dans l'autre.
Alors la, y'a un sujet ! mefiant

Nous devons déjà nous entendre sur la définition du terme héros ! Car il y a 2 grosses acceptions.
Pour être clair, je vais écrire HÉROS (lettres capitales) pour la définition "Personnage légendaire auquel la tradition attribue des exploits prodigieux" et héros pour pour la définition "Homme, femme, qui joue le rôle principal".

Ce que ashimbabbar propose, c'est "une AVH sans HÉROS" ; ce que j'ai compris comme "une AVH sans héros" LOL

Jusque là, les DF et la majorité de nos productions fusionnaient allègrement les 2. Cependant, nous avions déjà eu des discussions sur "jouer un méchant", et dans ce dernier cas, comme la version "vous êtes le boss du donjon", il est clair que nous parlons bien de héros et non de HÉROS !

Je suis plutôt partisan que le lecteur joue le rôle principal, donc "une AVH sans héros" rejoindrait le sujet de ledahu (ce que j'appelle "lecture alternative") et "une AVH sans HÉROS" serait une aventure interactive où le lecteur incarnerait un personnage méchant-pas-beau Mrgreen
Ce genre d'AVH me tenterait surtout si on est en fait le "méchant" (et là, on rejoint effectivement le thème d'une AVH dont vous êtes le "salaud"). Parce que sinon, c'est un simple changement de perspective, on est de l'autre côté mais ça change pas grand chose finalement.
Par contre, incarner par exemple dans un univers Star Wars un officier impérial devant réduire une base rebelle pour permettre à l'Empire la conquête de telle planète, c'est intéressant. Ou toujours un impérial chargé de démanteler un groupe de résistants rebelles qui fait des actions commando contre des installations de l'Empire... Ou, pour se rapprocher de ce propose l'ami Ashimbabbar, au lieu d'être un valeureux chef gaulois luttant contre l'envahisseur romain, on incarne le général romain chargé d'écraser les rebelles gaulois justement, pour permettre à Rome d'annexer la région et d'y établir "l'ordre romain".

Après, la distinction relevée par Caïthness est primordiale. Qu'est-ce qu'on entend par "héros" ? Le Paladin valeureux sans peur ni reproche ou simplement le personnage principal, l'acteur principal de l'aventure ? Perso, j'aime beaucoup l'idée d'incarner un type "normal" qui se trouve propulsé dans une aventure sans vraiment avoir demandé. Le type qui se retrouve dans une situation difficile et qui tente de s'en sortir en naviguant à vue, en tâtonnant. C'est un peu ce que j'ai tenté avec les deux premiers tomes de Shamanka : on est un mercenaire en fuite qui se réfugie dans une ville inconnue où on tente de se faire une place tout en étant en porte à faux avec la majeure partie des gens ou un jeune guerrier imbu de certitudes et préjugés engagé dans une course contre la montre pour trouver un guérisseur et sauver sa vie. Ce qui, au passage, amène pas mal de remises en questions.
On n'est pas là pour sauver le monde ou l'univers, on essaie juste de s'en sortir, on n'est pas particulièrement vertueux ou altruiste par certains choix et on fait ce qu'on peut pour s'en sortir. C'est le genre de "héros" que j'apprécie le plus sans doute. Sans doute parce que c'est le plus facile à s'approprier pour le lecteur je pense. Perso, j'ai toujours eu du mal à m'imaginer en preux chevalier altruiste et bon samaritain, pas vraiment mon caractère...

Niveau LDVH, on peut dire que ça a commencé avec Le talisman de la mort et Le Manoir de l'Enfer où on incarne plus ou moins "Monsieur tout le monde" projeté dans une aventure malgré lui.
J'aimerai bien jouer une AVH où l'on peut incarner le Balrog de la Moria et occire définitivement Gandalf. Twisted 



Ou sinon incarner Boromir dans une version alternative au moment où il réussit à prendre l'anneau à Frodon (sans forcément le tuer, hein, il a de bonnes intentions Boromir, même s'il ne sait pas qu'il se fourvoie). Il y aurait des tas de perspectives intéressantes ensuite, justement parce qu'il pense faire le bien malgré tout, avec un retour à Minas Tirith: avec la corruption de plus en plus poussée du personnage à cause de l'anneau, il voudrait se défaire de Denethor et de son frère. Ou au contraire, grâce à l'influence de ce dernier qu'il aime bien (scène coupée mais pas dans la version longue du film), réussir à surmonter l'attraction de l'anneau. On sait bien que l'anneau exerce d'autant plus d'attrait que le personnage est puissant (Gandalf, Galadriel et Aragorn notamment refusent de s'en charger par "sagesse") et donc que Boromir serait irrémédiablement attiré du côté obscur, en tout cas bien plus vite qu'un "gentil hobbit", qui lui aussi à terme succombe forcément (Sméagol, Frodon).

Mais après tout pourquoi ne réussirait-il pas à se défaire de son emprise? Tant qu'il ne porte l'anneau que depuis peu de temps cela devrait encore être possible! Justement parce qu'il a un bon fond et que ce dernier peut lui faire un sursaut de prise de conscience, tout comme cela arrive avant sa mort dans l'histoire.



Sinon j'ai retrouvé le jeu mentionné plus haut: il s'agit de Enemy 585 (lien fonctionnel).






En fait le dernier ennemi (le héros complète le jeu à 99%) reste à faire les 100 pas pendant 7 années avant d'être "libéré". Mrgreen
Pour ce qui est de jouer Boromir, ne pas oublier que "jamais la force ni les bonnes intentions ne durent," Gandalf dixit ( je suis d'accord, il y a des coups de fouet de balrog qui se perdent  Mrgreen ) Donc il faudrait jouer avec une limite de temps, temps qui se réduirait d'autant plus qu'on ferait usage de l'Anneau


Jouer un héros qui n'est pas un pur paladin n'a rien d'une nouveauté: rien que Défis Sanglants; il y a cette série d'AVH où on joue un seigneur Drakkarim, celle d'Albatur où on est un petit-cousin Harkonnen, etc, etc.


Mon idée était que dans le schéma normal d'un LDVH/AVH, le HÉROS a l'initiative et parvient à ses fins en surmontant une succession d'obstacles; même quand ceux-ci échouent à le tuer ils peuvent l'affaiblir ou le retarder, bref compliquer d'une manière ou d'une autre sa tâche en face des obstacles suivants.
Mais chaque obstacle franchi le rapproche du but.

D'où le concept de jouer celui qui dirige ces obstacles - le balrog de la Moria est un exemple comme un autre ( encore que les premières mesures défensives soient prises par les capitaines orcs de base ) - afin d'essayer d'arrêter la menace qui avance inexorablement ou au moins de l'affaiblir assez pour l'arrêter au prochain obstacle… ou au prochain…

À première vue, ce qui marcherait le mieux dans le genre "menace qui avance inexorablement" serait une armée d'invasion nettement supérieure et nombre et/ou en qualité, vu qu'il faudrait gérer non seulement les paramètres militaires mais de moral ( le bon peuple n'appréciera peut-être pas d'abandonner ses fermes pendant que notre armée bat courageusement en retraite ), de diplomatie etc ( dans le genre méd-fan: engager des mercenaires très chers à la loyauté douteuse ? des elfes qui exigent en retour de reboiser la moitié du royaume ? réveiller les mort-vivants au risque de ne pas les contrôler ? etc, etc, etc )
(28/07/2022, 18:22)ashimbabbar a écrit : [ -> ]D'où le concept de jouer celui qui dirige ces obstacles - le balrog de la Moria est un exemple comme un autre ( encore que les premières mesures défensives soient prises par les capitaines orcs de base ) - afin d'essayer d'arrêter la menace qui avance inexorablement ou au moins de l'affaiblir assez pour l'arrêter au prochain obstacle… ou au prochain…

C'était le principe de "Keeper of the Seven Keys", un projet de Défis Fantastiques par Dave Morris (qui n'a jamais été écrit car refusé par l'éditeur). Notre château était assailli par une dizaine de puissants héros et on aurait dû utiliser divers monstres et objets magiques pour le défendre. Le protagoniste ne pouvait guère intervenir directement, car l'essentiel de son attention était accaparé par un rituel crucial.
C'EST UN SCANDALE ! DAVE MORRIS M'A VOLÉ MON IDÉE ! Evil Evil Evil