(06/03/2022, 14:46)Aragorn a écrit : [ -> ]J'ai effectivement sabordé clairement une des 10 tentatives, voire même deux je pense.
Ce n'était qu'une référence au fait que tu as défié les probabilités en n'étant pas une seule fois capitaine en une bonne quinzaine de parties, rien de plus.
Je ne pense pas avoir été particulièrement brillant sur cette mission. Il y a notamment une ou deux fois où j'ai commis de sérieuses erreurs en choisissant mes objectifs.
Huit objectifs, c'est énorme. Même si on pouvait communiquer dès le début, ça ne serait pas gagné d'avance.
Comme on ne va pas passez l'éternité sur cette mission, je suggère que nous enclenchions le signal de détresse la prochaine fois que nous la tenterons. Ça permet de s'échanger des cartes (les atouts exceptés) entre le choix des objectifs et le premier pli. Il y a clairement bien des tentatives où nous avons échoué parce que la chance n'était pas avec nous au moment de la distribution (notamment la neuvième partie, où nous avons perdu dès le deuxième pli à cause d'une singlette de Skarn). Un peu de flexibilité devrait nous faciliter les choses... sans nécessairement les rendre trop faciles.
Commandant Outremer : Le dernier propulseur fonctionnel nous a lâché, c'est foutu, on peut plus rien faire, il faut allumer le signal de détresse !
Sous-fifre Aragorn : Attends. Un coup de clé à molettes par ci, un autre par là... et hop, c'est reparti.
Commandant Outremer : Non, mais on a aussi une fissure de la taille du grand canyon dans la coque, c'est foutu je vous dis, il faut allumer le signal de détresse !
Sous-fifre Jehan : Meuh non, regarde, un peu de scotch, et voilà, y'a plus de problème.
Commandant Outremer : Euh... J'ai un peu faim aussi. Il faut allumer le signal de détresse ?
Sous-fifre Skarn : Les pizzas sont prêtes !
Journal du commandant : J'ai découvert que les mots « Il faut allumer le signal de détresse » composent une formule magique capable de transformer les subordonnés les plus incompétents en agents d'exception. Je me demande tout de même quand même un peu ce que cache cette motivation farouche à ne pas vouloir contacter la Terre.
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Commandant Aragorn : Faites-moi confiance, j'ai un taux de réussite de 100%.
*boum*
Commandant Aragorn : Faites-moi confiance, j'ai un taux de réussite de 90%.
*crash*
Commandant Aragorn : Faites-moi confiance, j'ai un taux de réussite de 80%.
*tagada tsoin tsoin*
Commandant Aragorn : Faites-moi confiance, j'ai un taux de réussite de 70%...
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Sous-fifre Outremer : Commandant...
Commandant Jehan : Je m'en fous !
Sous-fifre Skarn : Commandant...
Commandant Jehan : Je vous ai dit que je m'en fous !
Sous-fifre Aragorn : Commandant...
Commandant Jehan : Rien à battre !
Tous les sous-fifres, ensemble : On a réussi à passer commandant !
Commandant Jehan : Oh. Et bien, très bien. Très bien.
Journal du commandant : Ma stratégie pour apprendre l'autonomie à mes subordonnés a parfaitement fonctionné. Ne prêtez pas l'oreille à ces esprits chafouins qui prétendent que mon commandement est tellement exécrable que mes péons se débrouillent mieux sans.
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Briefing : Pour cette mission, il nous faut le commandant le plus égoïste, cupide, sans-gêne, une vermine qui quand vous lui tendez un doigt arrache l'autre bras, quelqu'un qui n'a aucun scrupule à tout prendre pour lui sans rien laisser aux autres.
Commandant en devenir Skarn : Mon heure de gloire est arrivée.
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Pendant ce temps sur Terre
« Ils ont sauté dans le trou de ver ! »
« Quoi ? Mais pourquoi ils ont fait ça ? Et pourquoi vous ne les en avez pas empêchés ? »
« On sait pas. Tout s'est passé si vite. Un instant, ils étaient là, à s'envoyer des noms d'oiseaux comme d'habitude, et puis en un éclair, dans un silence radio total, ils ont plongé le vaisseau dans le trou de ver. »
« Attends, on parle du même groupe que quand on lui demande de changer un boulon, il leur faut s'y reprendre à quatre fois, dont deux échecs parce qu'ils se tirent dans les pattes ? »
« Oui. Apparemment, dès qu'il s'agit de désobéir aux ordres, d'un seul coup, c'est la meilleure équipe du monde. »
Il y a quelques semaines, dans un appartement parisien…
JEHAN — Dernière mission, les gars !
SKARN — Déjà trois de réussies aujourd’hui, et une seule nous a demandé deux tentatives.
OUTREMER — Comparé aux dernières sessions, on s’en tire super bien !
JEHAN — C’est moi le commandant pour cette ultime partie. Allez, on finit sur un sans-faute !
Quelques plis plus tard…
ARAGORN — Euh, les gars, on a un problème.
JEHAN — Quoi ? Tu plaisantes ? On a déjà rempli quasiment tous les objectifs, tout roule !
ARAGORN — Oui mais en fait… j’ai pas réalisé que j’ai choisi un objectif que je ne pouvais mathématiquement pas accomplir. On a perdu cette manche avant même de la commencer.
OUTREMER — Hein ?
ARAGORN — Désolé, les gars, c’est un échec.
SKARN — Pas grave, on recommence.
ARAGORN — Oh ! tiens, c’est moi le commandant…
JEHAN — …
Dans une autre dimension…
COMMANDANT JEHAN — (Dictant à son journal de bord) L’équipage est dans une forme olympique ! Nous n’avons jamais été aussi efficaces. Est-ce la perspective de retrouver la Terre, désormais si proche ? L’enthousiasme d’avoir découvert un passage entre Vénus et la neuvième planète, ouvrant la voie à l’exploration des confins du système solaire, et au-delà ? Nous allons être accueillis comme des héros ! Quel insigne honneur que d’arborer les galons de commandant pour ce retour au pays… Cette journée sera un jalon dans l’histoire de l’humanité, les manuels scolaires mentionneront encore cette date dans un millénaire !
MEMBRE D’ÉQUIPAGE OUTREMER — (Venant à son commandant) Commandant, la force d’attraction du Soleil nous pose d’énormes problèmes, mais je suis parvenu à optimiser les calculs pour profiter de l’effet de fronde gravitationnelle. Nous sommes sur la bonne trajectoire !
MEMBRE D’ÉQUIPAGE SKARN — (Arrivant à son tour dans la salle de contrôle) Commandant, les modules de l’astronef ont souffert, mais je suis arrivé à les stabiliser. Ils donnent tout ce qu’ils ont, ce devrait être suffisant pour atteindre l’orbite terrestre.
COMMANDANT JEHAN — Merveilleux ! Il ne restera qu’à réussir la manœuvre d’atterrissage, mais nous allons y arriver, je n’en doute pas un instant ! À propos, où est Aragorn ?
MEMBRE D’ÉQUIPAGE OUTREMER — Je crois l’avoir vu dans le sas d’évacuation, j’ignore ce qu’il y faisait.
COMMANDANT JEHAN — Restez ici et vérifiez que tout fonctionne. Je vais voir.
Sas d’évacuation…
MEMBRE D’ÉQUIPAGE ARAGORN — Oh ! commandant, vous voilà…
COMMANDANT JEHAN — Tout va bien ici ?
MEMBRE D’ÉQUIPAGE ARAGORN — Oui, hum… Eh bien, je ne veux rien vous cacher, je crains qu’il n’y ait un problème, que je n’ai pas anticipé…
COMMANDANT JEHAN — Que voulez-vous dire ?
MEMBRE D’ÉQUIPAGE ARAGORN — Tenez, regardez, là…
COMMANDANT JEHAN — Eh ! bien, quoi donc… AAARRRGH !!! (Se redressant d’un bond, un couteau planté entre les omoplates) Que… (S’écroulant) Aaaaaah…
MEMBRE D’ÉQUIPAGE ARAGORN — Dans l’espace, personne ne t’entendra crier… mais auparavant… (Arrachant l’insigne de commandant du corps gisant à ses pieds et l’accrochant à sa combinaison) Voiiilà !…
Salle de contrôle…
MEMBRE D’ÉQUIPAGE OUTREMER — Aragorn ? Où est le commandant ?
COMMANDANT ARAGORN — Il est resté dans le sas d’évacuation. Une histoire de problème… insoluble… Il m’a confié le poste de commandement et la tâche de poser l’astronef… Mais n’est-ce pas notre belle planète que je vois par delà la baie d’observation ? Il est temps de rentrer recevoir une gloire bien méritée !
Mille ans plus tard…
MANUEL SCOLAIRE — C’est ce jour-là que le commandant Aragorn revint sur Terre après avoir accompli le plus formidable exploit de toute l’histoire de l’exploration spatiale. Le trou de ver que l’expédition avait permis de découvrir fut baptisé d’après lui, et son nom devint synonyme d’héroïsme pour les siècles des siècles…
D’outre-tombe…
JEHAN — FUUUUUUMIEEEEEEEEER !!!!!!