Rendez-vous au 1

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(résumé de partie)

France, 1301.
Le Royaume de France est en désarroi. Plus de roi sur le trône. Plus de pape en Avignon. La plupart des grandes villes sont livrées à elles-mêmes, sans aucun gouvernement, aucune protection militaire contre les éventuels envahisseurs.

Mais 4 grandes familles nobles françaises se préparent déjà à remettre de l'ordre dans le pays. 

1. La famille des Bourbons, avec à sa tête Aliénor d'Aquitaine. La bannière des Bourbons est blanche et représente un cheval. Leur château est à Toulouse, en Aquitaine évidemment.

2. La famille des Valois, avec à sa tête Philippe de Valois. La bannière des Valois est verte et représente un dragon. Leur château est à Calais, au nord de Paris.

3. La famille des Capétiens, avec à sa tête Thierry Capet. La bannière des Capétiens est rouge carmin et représente un aigle. Leur château est à Reims, en Bourgogne.

4. La famille d'Orléans, avec à sa tête Henri d'Orléans. La bannière des Orléanistes est de couleur or et représente un lion. Leur château est, bien sûr, à Orléans.

(Oui, par facilité j'ai décidé que les Blancs sont les Bourbons, les Verts sont les Valois, les Carmin sont les Capétiens et les Or sont les Orléanistes. Ça facilitera quand même grandement le résumé narratif...)

Les quatre sont aussi engagées. Les quatre ont autant de ressources. Les quatre sont prêtes à tout pour l'emporter.
Qui prendra le contrôle de la France ?
De leur compétition naîtront sûrement querelles politiques, troubles ecclésiastiques et batailles sanglantes... Le remède sera-t-il pire que le mal ?


[Image: vUL8lkL.jpg]
Après 5 tours complets et plus de 4 heures de jeu (retours en arrière à cause d'erreurs et plein de vérifications dans les règles compris), plusieurs batailles et quelques retournements de situations surprises, je n'ai toujours pas de vainqueur.
Et donc je vais me coucher.
Le résumé plus détaillé pourra attendre quelques jours.

Bon, je pense que le jeu devrait être bien plus rapide une fois que tous les joueurs connaissent bien les règles, et surtout, quand un seul joueur ne joue pas tous les camps à la fois...

...à suivre

ÉDIT : j'ai glissé une référence à l'intro française du jeu Emperor: Battle for Dune.
Tour 1

France, 1301.
À Toulouse, Aliénor Bourbon, dite Aliénor d'Aquitaine, choisit de poursuivre une politique "mixte", développant la ville économiquement et militairement à parts égales.
Elle est imitée par Philippe de Valois dans le nord de la France, qui développe la ville de Calais de la même manière.
Les deux villes ont doublé la garnison de sergents d'armes destinée à les défendre.
À Reims, Thierry Capet opte pour le "tout économique", pour développer la ville rapidement, sans augmenter ses forces militaires. Un choix audacieux, compte tenu de la proximité de ses rivaux à Calais, au nord, et à Orléans, à l'ouest. Nul doute que Thierry s'attend à ce que toutes les grandes familles respectent l'accord tacite de ne pas déclencher l'affrontement si tôt.
Pourtant, à Orléans, Thierry d'Orléans suit la doctrine inverse, et investit tout son trésor disponible dans le domaine militaire, levant la plus grande troupe armée du pays et inquiétant au passage tous ses rivaux…

Les politiques expansionnistes commencent.
Aliénor nomme son neveu, Arthur Bourbon, chef de guerre, et le charge d'assurer la sécurité de Toulouse. Puis, à la tête d'un petit groupe de chevaliers et d'un nombre conséquent de fantassins, elle avance sur Bordeaux et en prend le contrôle. Les Bourbons disposent à présent d'un port, comme les Valois avec celui de Calais. Après avoir installé un gouvernement à Bordeaux et y avoir laissé ses combattants à pied pour former la nouvelle garnison, Aliénor poursuit avec ses chevaliers vers le nord, franchit la frontière entre l'Aquitaine et le Poitou, et s'empare de La Rochelle, s'assurant ainsi d'un second port pour sa famille.
Arthur Bourbon, de son côté, laisse une maigre garnison de quelques hommes, et avance sur Limoges avec le reste des troupes des Bourbons, espérant créer une première ligne de défense en avant de Toulouse, dans le cas où Henri d'Orléans viendrait à franchir la Loire avec son armée.
Dans le même temps, dans le nord de la France, Philippe de Valois voyage vers l'est avec la moitié de ses forces, entre dans Lièges, puis retourne immédiatement seul à Calais après avoir installé un gouvernement et une garnison conséquente dans la ville flamande.
Thierry Capet montre la même prudence, saisissant la ville de Domrémy avant de revenir sur ses pas, prêt à défendre Reims contre une éventuelle attaque orléaniste.
Henri d'Orléans est l'homme qui fait peur. Et en vérité, il envisage tout à fait sérieusement d'enfreindre l'accord tacite qui semble avoir été pris entre les grandes familles de ne pas provoquer le combat dès la première année du conflit politique, et d'attaquer Limoges. D'autant qu'il sait que l'armée des Valois, revenant tout juste de voyage, ne risque pas de le prendre à revers et d'attaquer Orléans pendant son absence. Il se ravise, estimant que saisir une ville non défendue, Paris par exemple, lui rapporterait tout autant, sans risquer de pertes militaires. Il franchit donc la Seine avec la moitié de son armée, laissant une forte troupe pour défendre Orléans…

Au final, conformément aux souhaits des pairs du royaume, l'année 1301 sera restée pacifique.
Les tensions montantes, ce calme relatif ne saurait durer…
Tour 2

1302.
Désespoir ! En cette année 1302, une épidémie de peste, probablement amenée par un navire étranger, se répand de La Rochelle jusqu'à Toulouse, puis remonte jusqu'à Paris. Les Bourbons sont en deuil : la mort emporte le seigneur Arthur, et avec lui, de nombreux partisans des familles de Bourbon et d'Orléans. Par chance, Aliénor Bourbon et Henri d'Orléans eux-mêmes, les chefs de famille respectifs, sont épargnés. L'épidémie n'atteint pas le nord et l'est du pays, les forces valoises et capétiennes restant indemnes. Mais les armées bourbonnes et orléanistes ont été sévèrement affaiblies…

À Calais, un nouveau seigneur, Beaudoin de Valois, frère puiné de Philippe, rejoint les forces de son aîné.
Pendant ce temps, à Orléans, Isabelle d'Orléans, sœur cadette d'Henri, prend le commandement de la garnison du siège familial.
Les Bourbons ne sont pas en reste. Aliénor place son neveu Lambert Bourbon, jeune frère du regretté Arthur, à la défense de Toulouse. Le jeune seigneur reprend donc les fonctions de son aîné défunt.
Henri d'Orléans paie les frais de sa politique militariste. Son armée a été décimée par la peste, et son trésor presque à sec ne lui permet pas de lancer les investissements nécessaires pour rattraper son retard économique sur ses rivaux. Il se contente de recruter, parmi les survivants de l'épidémie, quelques combattants parisiens pour étoffer ses rangs en préparation d'une éventuelle attaque des Valois, sans pour autant parvenir à remplacer complètement ses pertes.
Toulouse poursuit son développement économique, arrivant à égaliser Reims, la ville la plus riche de France. Domrémy commence également à se développer sous l'égide des Capétiens.

Au début de l'été, Philippe de Valois confie une armée à son frère. Nouvellement chef de guerre, le seigneur Beaudoin de Valois marche sur la Normandie, s'empare de Rouen, puis poursuit jusqu'à Lisieux où il s'installe.
Plus au sud, Thierry Capet prend quelques hommes pour prendre le contrôle de Dijon et de Lyon.
Inquiète que le Dauphiné devienne bientôt totalement capétien, Isabelle laisse aux chevaliers la tâche de défendre Orléans, et descend à Clermont avec deux unités de sergents d'armes.
Les Bourbons continuent leur expansion dans l'ouest du pays. Lambert Bourbon et Aliénor se croisent à Poitiers, où Lambert et ses hommes s'installent pour l'hiver, tandis que sa tante poursuit jusqu'à Tours avec les derniers hommes sous son commandement direct.
Tout le Poitou arbore désormais la bannière blanche des Bourbons.


« J'eus, cette année-là, un rêve étrange et pénétrant. Beaudoin de Valois et son armée attaquaient Paris. Mes hommes, affaiblis par la peste, tombèrent tous les uns après les autres. Alors que tout semblait perdu et ma vie menacée, Beaudoin jura solennellement que si Paris capitulait et mes derniers hommes étaient démobilisés, je pourrais partir libre. Le cœur lourd, j'ordonnai à mes soldats de laisser leurs armes et retourner chez eux, et remettai les clés de la ville à l'envahisseur. À ma surprise, le seigneur Beaudoin tint parole et ne me prit point pour prisonnier. Alors que je m'éloignais, mon vainqueur commença subitement à crier : "Ah non ! La Peste !"
Et la moitié de ses troupes tombèrent inanimées ! "Cela ne va pas, se plaignit Beaudoin. Je n'ai plus assez de troupes pour attaquer Paris. Vous pouvez donc garder votre ville, Seigneur Henri."
Je me réveillai en sueurs, constatant que les armées des Valois n'avaient jamais approché la Seine. J'appris plus tard que le personnage de mon cauchemar avait concentré ses efforts sur la colonisation de la Normandie. Peut-être avais-je, malgré tout, contracté une forme atténuée de la maladie qui avait si tristement décimé mes troupes et que la fièvre m'avait fait délirer. »
-Henri d'Orléans, Mémoires.


(Ce qui s'est passé, de toute évidence, c'est que j'ai commencé par attaquer Paris avec les Valois -premier joueur à ce tour-, ce qui m'a permis de tester les règles de bataille pour la première fois. Les Valois l'ont emporté, et au moment de passer à la phase suivante, j'ai aperçu la carte Événement "Peste" sur le bord de la table, que j'avais complètement oubliée. Les Valois auraient pu tout de même atteindre Paris, mais ils auraient risqué la mort de leur Seigneur et perdu la moitié de leurs troupes, et si j'avais pensé à ça, ils n'auraient jamais attaqué. Je suis donc revenu en arrière et les Valois ont pris la Normandie à la place. Mais c'est d'autant plus con que les Valois étaient les premiers à jouer, et que la famille d'Orléans aurait sans doute joué différemment si une armée rivale n'avait pas débarqué à Paris. Mais bon… Difficile de continuer, étant donné que la bataille aurait été sans doute très différente si les Valois n'avaient eu que la moitié de leur force pour attaquer.)
Tour 3

1303.
En début d'année, l'élection du nouvel évêque de Toulouse a lieu. Lambert Bourbon et Henri d'Orléans sont candidats.
Les paroisses d'Orléans et de Paris votent pour le seigneur Henri, tandis que les alliés des Bourbons réunissent 6 voix pour le seigneur Lambert.
À 6 voix contre 2 pour son concurrent, Lambert est élu évêque de Toulouse avec une écrasante majorité. Bien qu'il est actuellement à Poitiers.
« Ne dit-on pas plutôt "bien qu'il soit" ?
- Non, pas avant le XVIIème siècle.
- Ah, au temps pour moi. »

[Image: 8UjDJWz.jpg]
« Par le pouvoir de la mitre verte ! »
-Lambert de Bourbon, Récits.


À Reims, un nouveau commandant apparaît, en la personne de Charles Capet, frère de Thierry, qui prend la tête de la garnison. Fort des richesses de la contrée, il monte une puissante armée.
Grâce à l'acquisition de la moitié du Dauphiné par Isabelle, et les revenus fiscaux qui en découlent, la famille d'Orléans a enfin les fonds nécessaires pour commencer l'amélioration économique de leur capitale. Orléans a néanmoins encore beaucoup de retard à rattraper.
Cette année, d'ailleurs, le temps est particulièrement clément à Reims et les récoltes particulièrement florissantes à Toulouse, au bénéfice (financier) certain de la famille Capet et de la Maison de Bourbon.

Thierry Capet ordonne la construction d'un château à Lyon, rendant ainsi la ville imprenable par la petite force armée d'Isabelle d'Orléans située à Clermont.
Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, dirige quant à lui l'édification d'une fortification tout autour de Poitiers.
Passé l'été, Charles Capet descend au sud avec des troupes fraîches sur Lyon pour relever la garnison. Son frère aîné prend ses propres hommes à Paris et marche sur Clermont.
Inquiet pour sa sœur, Henri d'Orléans la rejoint pour aider à défendre leur moitié du Dauphiné. Seule une poignée d'hommes reste pour défendre Paris et Orléans.
Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, rejoint ses ouailles au château familial. La chef de famille, Aliénor, traverse la Loire et étend le contrôle des Bourbons sur Nantes et Rennes. Après le Poitou, c'est toute la Bretagne qui arbore la bannière du cheval blanc.
Les Valois innovent en créant les premières unités exclusivement composées d'archers, recrutés parmi les classes sociales les plus basses. Une première unité est entraînée en place de garnison à Calais. Après en avoir assignée une autre à la défense de Lisieux, Beaudoin de Valois se rend brièvement à Cherbourg pour prendre le contrôle du port et laisser une garnison minimale. Il est de retour avant la fin de l'automne.
Dans le même temps, son frère aîné Philippe, profitant du départ d'Henri d'Orléans, marche avec une petite armée sur Paris.

Juste avant l'hiver, le sang est versé pour la première fois du conflit.
L'armée capétienne s'apprête à attaquer Clermont, quand Thierry Capet a vent de nouvelles informations par ses espions.
Face aux armées conjointes d'Henri et Isabelle d'Orléans, il ne pense plus pouvoir l'emporter. Il renonce donc à l'attaque.
Mais c'était sans compter la contre-offensive des orléanistes.

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Henri et Isabelle d'Orléans attaquent Thierry Capet pour défendre Clermont (gravure, 1303)

L'armée des d'Orléans déclenche la bataille. L'armée capétienne est massacrée et Thierry Capet est tué au cours des combats.
Charles Capet, resté sain et sauf à Lyon, devient le nouveau chef de la famille Capet.

[Image: JCe3EQE.jpg]
La mort de Thierry Capet (gravure, 1303)


Pendant ce temps au nord, Philippe de Valois attaque la maigre garnison de Paris. Cette dernière vend chèrement sa peau, parvenant à disperser l'infanterie valoise, pourtant deux fois plus nombreuse, avant d'être elle-même anéantie par la charge de cavalerie des chevaliers de Philippe.
La famille de Valois contrôle à présent toute la région. Pour Philippe, la récompense en valait le prix.

C'est avec soulagement que sont accueillies les premières neiges de l'hiver, marquant à la fois la fin de l'année et celles des premières violences du conflit.
Pour le moment...
Tour 4

1304.
Alors qu'on organise les élections de l'évêque de Lisieux, les Bourbons faillent à trouver un candidat éligible dans les délais impartis. Par conséquent, leur rival, Beaudoin de Valois, se présente comme candidat sans aucune opposition.
Furieux, les Bourbons décident de ne pas participer au vote.
L'évêque de Toulouse, Lambert Bourbon, s'abstient. Les paroisses bretonnes et celle de Tours, sous l'influence d'Aliénor, votent nul.
Beaudoin de Valois est ainsi élu avec les 2 seules voix de Lisieux, et 5 absentions.


« C'est un camouflet ! », déclare Aliénor d'Aquitaine.

[Image: kk4EUDI.jpg]
Beaudoin de Valois est élu évêque de Lisieux

Le mois suivant a lieu l'élection de l'évêque de Calais.
Philippe de Valois et Charles Capet sont candidats.
Philippe obtient 5 voix, et Charles, soutenu par Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, obtient 3 voix.
Malgré le soutien des Bourbons, Charles Capet perd donc l'élection, et Philippe de Valois est élu évêque de Calais.

[Image: 2jZtkeD.jpg]
Philippe de Valois est élu évêque de Calais

La France compte à présent trois évêques. Peu de temps après, Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, est nommé cardinal. C'est le premier cardinal français.
On apprend également que le seigneur Quentin de Valois, frère cadet de Philippe et Beaudoin, a pris le commandement du château de Calais en l'absence de ses aînés.

Pendant ce temps, à Orléans, la ville termine de rattraper son retard économique. Ses productions agricoles seront dorénavant à la hauteur de celles de Reims ou Toulouse. La garnison est également renforcée quelque peu.
Dans le Poitou, suite à la construction du château de Poitiers, la ville connaît un essor économique foudroyant et se hisse à la hauteur des trois plus grandes villes de France.
Les Bourbons fondent officiellement le Comté du Poitou.
Aliénor Bourbon, actuellement en Bretagne, est couronnée comtesse du Poitou, et choisit Poitiers comme capitale.
La nouvelle comtesse renforce son armée à Rennes.
De l'autre côté du Couesnon, Beaudoin de Valois, évêque de Lisieux, fait construire un château dans sa ville. Cependant, les fonds des Valois cette année sont trop faibles pour leur permettre d'augmenter leurs forces armées. Ils devront se contenter de leur puissance actuelle.
Toujours les plus riches, les Capétiens n'ont pas ce problème. Charles Capet monte une puissante armée à Lyon.

Le début de l'été arrive, et avec lui, le temps des manœuvres militaires.
Isabelle et Henri d'Orléans se séparent. Isabelle part dans le sud et prend le contrôle de deux villes du Languedoc : Le Puy d'abord, puis Montpellier.
Henri, lui, retourne au château familial à Orléans. Il abandonne complètement Clermont, qui se retrouve sans garnison.
Le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, quitte sa ville avec une petite armée, fait escale à Bordeaux où il est rejoint par tous les hommes dont la garnison peut se passer, pour finalement s'arrêter à Pau, qui rejoint ainsi le giron de la Maison de Bourbon.
Le jeune seigneur Quentin de Valois quitte le château de Calais pour rejoindre son frère à Lisieux.
Beaudoin de Valois, évêque de Lisieux, laisse son frère seul et avance sur Rennes avec une armée, à la rencontre d'Aliénor d'Aquitaine.
Charles Capet est le dernier à se mettre en mouvement. Son armée s'empare de Clermont sans coup férir, y laisse quelques sergents en garnison, puis se prépare à attaquer la nouvelle et maigre garnison orléaniste du Puy.

À Rennes, Beaudoin de Valois s'avance pour parlementer, et demande la reddition d'Aliénor et de son armée. La chef de famille des Bourbons refuse : elle tient à garder toute la Bretagne unie sous la même bannière. Malgré les intentions hostiles évidentes des Valois, elle renonce à lancer l'offensive la première.
Sans surprise, l'armée valoise déclenche la bataille.
Les pertes humaines sont importantes des deux côtés.
Si au commencement, l'armée des Bourbons, en infériorité numérique, essuie les premières pertes, les derniers chevaliers survivants tiennent, affaiblissent leurs ennemis à l'usure, puis, en un coup d'éclat, déciment la troupe à pied des Valois en une seule charge.
L'armée des Valois s'est vue réduire en peu de temps à presque rien : la bataille n'est plus qu'un tête-à-tête entre les derniers chevaliers bourbons et les derniers chevaliers valois. Il est clair pour les deux commandants qu'aucun camp ne peut l'emporter sans prendre de très grands risques.
D'un commun accord, Aliénor Bourbon, comtesse du Poitou, et Beaudoin de Valois, évêque de Lisieux, s'entendent pour mettre fin à la bataille. Les deux armées cessent le combat et restent sur leur position. Rennes est restée bourbonne.

[Image: nzrYH79.jpg][Image: GcnoRbO.jpg]
Bataille de Rennes (1304)
La Comtesse Aliénor du Poitou affronte l'évêque Beaudoin de Lisieux


Dans le sud-est, Charles Capet lance l'attaque sur Le Puy avec son armée de Lyon. La garnison orléaniste est promptement exterminée. Cependant, Charles Capet tient à rendre hommage aux vaincus : ils se sont extrêmement bien battus, lui détruisant deux unités, soit le double de soldats lyonnais tués que la garnison ne comptait elle-même de combattants.

L'hiver arrive, une autre année peut commencer.
Tour 5

1305.
En début d'année, en plein hiver, Charles Capet est élu évêque de Reims à l'unanimité des 6 voix exprimées, face au candidat rival Henri d'Orléans, qui reçoit 0 voix. Le Cardinal Lambert Bourbon et les évêques Philippe de Valois et Beaudoin de Valois s'abstiennent.
Dans le même temps, à Toulouse, Guenièvre Bourbon, sœur puinée de Lambert Bourbon (et de feu Arthur Bourbon), et nièce d'Aliénor Bourbon d'Aquitaine, prend le commandement du château en l'absence de l'évêque son frère.
Un peu plus tard, à l'arrivée du printemps, Philippe de Valois, évêque de Calais, annonce la collecte d'une dîme sur tout l'évêché. Cela ne changera pas grand-chose pour Calais, dont les impôts lui reviennent déjà en tant que seigneur, mais c'est l'occasion pour lui d'obtenir une partie des revenus de la ville de Domrémy, qui sans cela reviendrait à la famille Capet.
Mal lui en prend, car des agents agitateurs à la solde des Bourbons profitent du climat de mécontentement dû à ce nouvel impôt pour provoquer une révolte dans Calais !
Philippe de Valois songe un temps à faire le déplacement lui-même pour tenter de calmer la populace en colère en personne, mais il renonce par peur d'être malmené voire tué.
Sans son aide, la garnison d'archers de Calais est massacrée par les paysans révoltés. Le château est également incendié, ainsi que plusieurs installations publiques, tels que les grands moulins à moudre le grain, par lesquels la seigneurie percevait de larges banalités.
Calais n'est à présent plus sous le contrôle de la famille de Valois !

[Image: 87I7LQK.jpg]
1305 : une révolte éclate à Calais et massacre la garnison locale

(Erreur de jeu de ma part, sur ce coup. Je me suis arrêté à la règle que la carte Révolte est la seule façon possible de détruire un château. Ce que je n'avais pas vu, c'est que chaque niveau de fortification annule 1 carte Révolte. Le château aurait donc dû être immunisé à l'usage d'une seule carte Révolte : il aurait fallu en jouer 2, soit en même temps par le même joueur, soit parce que d'autres joueurs ayant aussi des cartes Révolte se seraient joints à l'action du joueur Blanc/Bourbon. La première carte aurait été annulée et la deuxième aurait effectivement détruit le château. Les Verts/Valois auraient donc dû être en meilleure position pour le reste de la partie…)

Les Valois, fortement atteints par ce désastre, sont furieux et cherchent des responsables. Ils ont vent assez vite que les Bourbons sont derrière ce revers.
Quentin de Valois décide de ne pas laisser cet affront impuni. Il recrute un groupe de personnes peu recommandables et organise l'assassinat de la chef de la famille rivale.
Les criminels réussissent leur coup pendable.
Le 14 mai, à Rennes, Aliénor d'Aquitaine est poignardée en pleine rue. Elle meurt à même le pavé avant qu'on puisse lui porter secours.

[Image: BBKGM2M.jpg]
L'assassinat d'Aliénor d'Aquitaine à Rennes (gravure, 1305)

Si peu de temps après le décès d'Arthur, les Bourbons sont à nouveau en deuil. Ils ne restent pas longtemps paralysés cependant… Aliénor avait désigné sa nièce Guenièvre pour seule héritière. Guenièvre Bourbon, désormais comtesse du Poitou, fidèle à la réputation de ténacité des femmes de sa famille, ne laisse pas son deuil l'engourdir, s'indigne du malheur de sa tante auprès de tous les pairs du royaume et exige Justice !
Les assassins, organisés mais imprudents, sont rapidement arrêtés et interrogés. Les preuves contre leur commanditaire, Quentin de Valois, sont accablantes.
Toute l'affaire aura été extrêmement brève. Ainsi, le 27 mai déjà, Quentin de Valois, jugé coupable et condamné à mort, est présenté au bourreau du royaume et a la tête tranchée en place publique. Ses complices seront pendus le même jour.

[Image: N0HTi03.jpg]
Quentin de Valois, assassin (gravure, 1305)

[Image: selGp3v.jpg]
L'exécution de Quentin de Valois (gravure, 1305)

On ignore toutefois si Quentin a commandité l'assassinat seul, ou s'il a agi au su et avec l'accord de son frère Philippe, voire si ce dernier est l'initiateur du complot.
Malgré les protestations de la nouvelle chef de famille de la Maison de Bourbon, Philippe de Valois, faute de la moindre preuve, n'est pas inquiété.
Considérant l'affaire réglée, les pairs du royaume portent leur attention sur d'autres sujets et feignent d'oublier toute cette histoire.
Guenièvre Bourbon, comtesse du Poitou, ne peut que réfréner son ire en silence.

Encore une fois, elle ne reste pas inactive, et termine de fonder officiellement le duché d'Aquitaine, prenant Toulouse pour capitale. Sa tante Aliénor aura ainsi réalisé son rêve, au moins à titre posthume…
Guenièvre Bourbon devra désormais être appelée la Duchesse Guenièvre Bourbon, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou.
Inspirés par elle, plusieurs chevaliers se réunissent à Poitiers, prêts à porter la bannière blanche des Bourbons. On augmente également la garnison de la nouvelle capitale en recrutant plusieurs sergents de ville.

Dans le sud-est du pays, Charles Capet fonde le fief du Dauphiné, avec comme capitale Lyon, où la famille Capet dispose déjà d'un château.
Charles devient officiellement baron du Dauphiné.
De nouveaux archers s'ajoutent à la défense de Reims. Le Baron Charles renforce également son armée au Puy.
Inquiète, Isabelle d'Orléans répond en montant une nouvelle armée à Montpellier.

Avec le début de l'été vient le temps des mouvements de troupes.
Guenièvre Bourbon, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou, se rend à Poitiers pour prendre le commandement de sa nouvelle armée.
Le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, quitte Pau pour retourner au chef-lieu de son évêché.
Philipe de Valois, évêque de Calais, laisse Paris sous la bonne garde de ses chevaliers et se rend seul à Calais pour en reprendre le contrôle et restaurer l'ordre, la jacquerie s'étant dispersée.
Beaudoin de Valois, évêque de Lisieux, bien qu'il n'a plus face à lui Aliénor pour diriger la défense de Rennes, estime qu'il n'a plus assez de troupes pour prendre la ville bretonne. Il renonce et retourne à Lisieux avec ses derniers chevaliers.
Charles Capet, évêque de Reims et baron du Dauphiné, décidé à unir la Bourgogne sous une unique bannière, mène son armée jusqu'aux portes d'Orléans.

Le seigneur Henri propose des pourparlers, mais le Baron Carmin refuse toute discussion et lance l'attaque sur la ville ancestrale de la bannière d'or.
Les archers d'Orléans tirent une volée, espérant ainsi ralentir l'avancée de l'ennemi. L'infanterie capétienne s'écroule, criblée de flèches, mais les chevaliers qui les suivent bloquent les projectiles de leurs boucliers, et continuent leur avancée sur les murs de la ville fortifiée.
Les forces orléanistes espèrent que les chevaliers resteront bloqués derrière les remparts, à la merci des défenseurs, au moins le temps que l'armée capétienne monte des engins de siège. Ils déchantent quand, grâce à un ingénieux travail de sape, les ingénieurs capétiens parviennent à creuser un tunnel passant sous la porte de la ville et ouvrant derrière les fortifications. Les chevaliers carmin investissent Orléans sans même perdre une foulée de galop de cheval.
La garnison, complètement désorganisée par cette attaque surprise, est décimée sans même avoir le temps de répliquer. Les chevaliers orléanais sont tous tués, ainsi qu'une bonne partie des sergents de la ville.
Craignant pour sa vie, Henri d'Orléans capitule sans conditions.
Les quelques fantassins et archers orléanistes survivants sont passés au fil de l'épée par l'envahisseur capétien, et Henri d'Orléans est mis aux fers.
Orléans, berceau des orléanistes, est désormais sous le contrôle unilatéral de la famille Capet.

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Bataille d'Orléans (1305)
Charles Capet, évêque de Reims et baron du Dauphiné, attaque le berceau de sa famille rivale


L'humiliation est grande pour Henri, mais au moins, il est toujours vivant.
[Image: MNZSWLC.jpg]
Henri d'Orléans prisonnier de Charles Capet (gravure, 1305)


Au cœur de l'automne, Isabelle d'Orléans profite de ce que l'armée de Charles Chapet a quitté Lyon pour attaquer le château.

La belle orléanaise est plus rusée qu'elle le semble, et parvient à se faire ouvrir les portes du donjon par des agents infiltrés dans la garnison lyonnaise. L'armée orléaniste n'est ainsi pas plus gênée par les fortifications de Lyon que l'armée capétienne ne l'a été par celles d'Orléans. L'ironie n'amuse pas les Lyonnais.
Cependant, meilleure stratège que chef de guerre, Isabelle perd toutes ses troupes à pied dans la bataille, ne conservant auprès d'elle que ses plus proches chevaliers. La garnison squelettique de Lyon est néanmoins vaincue, et la bannière jaune or des Orléans est hissée en place de la rouge carmin de la famille Capet.
C'est une petite revanche pour les orléanistes : oui, Orléans a été perdue, le chef de famille est prisonnier, mais Isabelle d'Orléans est désormais baronne du Dauphiné.

[Image: eIB75Z9.jpg]
Isabelle d'Orléans attaque le château capétien de Lyon (gravure, 1305)


Quand l'hiver force la fin de la saison de la guerre, les tensions sont à leur comble. Les quatre grandes familles ont perdu beaucoup d'hommes ces dernières années. La Maison de Bourbon n'a pas été épargnée, mais reste la plus proche de la victoire. Mais la nouvelle chef de famille, Guenièvre Bourbon, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou, saura-t-elle conserver cette avance ?  À n'en pas douter, les trois familles rivales seront tentées de s'allier contre elle. La position de favori trace toujours une cible sur le front de qui s'en empare...

(Fin du premier jour de jeu, environ 4h30).
Tour 6

1306.
C'est l'hiver.
Henri d'Orléans, de sa geôle, propose le mariage à Guenièvre Bourbon, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou, qui refuse. Si un allié lui serait utile maintenant que toutes les attentions sont fixées sur sa famille, elle juge les orléanistes dans une position bien trop faible pour réellement lui être utiles.
En hiver toujours, les élections de l'évêque d'Avignon doivent être reportées
sine die, faute de candidats.
Philippe de Valois, évêque de Calais, est nommé cardinal de France. Il est le second après le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse.

François Capet, frère cadet de Charles et de feu Thierry Capet, prend le commandement à Reims.
Dans le même temps, Gauvain d'Orléans, en exil depuis la chute d'Orléans, rejoint sa sœur Isabelle à Lyon.
Blanche Bourbon, sœur cadette de Lambert et Guenièvre, est à Poitiers avec sa sœur.

Le printemps arrive, mais pas dans tout le pays. Le temps est mauvais, les récoltes désastreuses, plongeant les terres capétiennes et bourbonnes dans la famine.
Pour compenser ce manque de revenus, le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, prélève la dîme cardinale sur Liège et Domrémy, au détriment des familles de Valois et Capet.

À Calais, Philippe de Valois, qui a repris le contrôle de la situation, supervise la reconstruction de la moitié des moulins qui ont été détruits pendant la dernière révolte paysanne. Ses fonds sont néanmoins insuffisants pour édifier un nouveau château. Bien que la Normandie est unifiée sous le commandement de son frère puiné Beaudoin, évêque de Lisieux, les Valois n'ont pas non plus les moyens d'y fonder officiellement un fief.

Touchée par la famine, la famille Capet a le même problème. Grâce à la conquête d'Orléans, Charles Capet devrait être en mesure de fonder officiellement le duché de Bourgogne, mais ne parvient pas tout à fait à réunir le financement nécessaire. Cependant, il a une idée…
Un ambassadeur capétien est envoyé à Poitiers, où il est reçu par le chef de famille de la Maison de Bourbon.
On ignore quelles tractations ont lieu, mais l'ambassadeur retourne à Reims avec une somme importante. Quelque chose de valeur a de toute évidence été vendu à Guenièvre et Blanche Bourbon.
La contribution bourbonne s'avère plus que suffisante pour que Charles arrive à ses fins. Il fonde le fief de Bourgogne, installant la capitale à Reims et son frère François à sa tête. Le titre officiel de ce dernier est désormais : François Capet, duc de Bourgogne.
Isabelle d'Orléans paie la rançon pour la libération de son frère aîné. Le chef de la famille d'Orléans est ainsi relâché, arrivant sain et sauf au château de Lyon, mais au prix des deux tiers de la trésorerie de la famille. Les trois seigneurs exilés préfèrent conserver le peu qui leur reste en attendant des jours meilleurs, plutôt que de se lancer dans de nouvelles dépenses militaires.
Malgré la famine qui accable leurs terres et la large somme concédée aux Capétiens, c'est la Maison de Bourbon qui s'en sort le mieux financièrement, principalement grâce au bénéfice de la dîme cardinale imposée par le Cardinal Lambert sur le nord-est du pays. Un château est construit à Rennes en Bretagne. Une fraîche garnison y est installée pour sa défense, à laquelle s'ajoutent les chevaliers survivants de la Bataille de Rennes de 1304.


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Le Royaume de France en 1306, avant la saison des manœuvres militaires

L'été et la saison de la guerre arrivent.
Philippe de Valois, évêque de Calais, est le premier à bouger. Avec une unité de sergents voués à sa cause, il avance sur Paris, inquiet des forces capétiennes installées à Orléans.

Les troupes capétiennes et orléanistes restent sur leur position.

Blanche Bourbon crée la surprise et la sidération en se faisant nommer chef de guerre par sa sœur Guenièvre, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou. Elle porte des vêtements d'homme, endosse une armure de chevalier -sur laquelle d'aucuns reconnaîtront les marques de fabrique des forgerons orléanistes-, et prend le nom de « Blanche d'Arc ».
À la tête de quelques chevaliers qui lui sont totalement dévoués, elle voyage à marche forcée jusqu'à Rennes, dont elle prend le commandement.

Quand les premières neiges de l'hiver arrivent, aucun sang n'a été versé par la guerre. Les grandes familles ont choisi d'éviter l'affrontement direct cette année.
Un soupir de soulagement collectif semble être entendu dans tout le Royaume après la grande famine de l'année et les batailles sanglantes des deux précédentes.
Avec la création de nouveaux fiefs donnant aux grandes familles de nouvelles prétentions au trône royal, cette trêve ne saurait certainement durer...
Tour 7

1307.
Élection de l'évêque d'Avignon. 
Trois seigneurs sont éligibles : François Capet, duc de Bourgogne, Henri d'Orléans, et Gauvain d'Orléans.
François Capet, qui se voit devenir roi dans le futur, et dès lors ne peut entrer en religion, ne se présente pas. Gauvain d'Orléans, lui, est candidat.
La paroisse de Pau, sous influence bourbonne, et le premier cardinal de France, Lambert Bourbon, votent nul.
L'évêque de Lisieux, Beaudoin de Valois, et le second cardinal de France, Philippe de Valois, votent pour Gauvain d'Orléans, espérant que renforcer les orléanistes de Lyon permettra d'affaiblir la Maison de Bourbon.
L'évêque de Reims, Charles Capet, vote nul également.
Les paroisses de Lyon et de Montpellier, ainsi que le chef-lieu Avignon, sous influence orléaniste, votent pour Gauvain d'Orléans.
Avec 9 votes en sa faveur contre 6 votes nuls, Gauvain est élu évêque d'Avignon.

Élection du pape en Avignon.
Le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse ; Beaudoin de Valois, évêque de Lisieux ; Charles Capet, évêque de Reims et Gauvain d'Orléans, évêque d'Avignon, sont tous les quatre candidats.
Le premier cardinal de France vote pour lui-même, tandis que le second cardinal, le Cardinal Philippe de Valois, vote pour son propre frère, l'évêque Beaudoin.
À 1 vote contre 1, l'élection est dans une impasse : aucun candidat ne l'emporte.
Il n'y aura toujours pas de pape cette année.

Élection du roi de France par les pairs du royaume.
Parmi les grands barons du royaume (barons, comtes et ducs), seul François Capet peut être candidat, les autres étant soit dans les ordres, soit des femmes.
Malheureusement pour lui, son soutien est insuffisant autant auprès de la noblesse qu'au sein de l'Église.
En cet fin d'hiver 1307, la France est toujours sans roi.

Au printemps, Charles Capet, évêque de Reims, est nommé troisième cardinal de France.
Un nouveau seigneur valois fait son apparition : Othon, frère cadet de Beaudoin et Philippe, est à présent en Normandie auprès de son frère évêque de Lisieux.

Le Cardinal Charles Capet, évêque de Reims, prélève la dîme cardinale sur l'évêché de Toulouse, redirigeant vers les coffres de la famille Capet une bonne part des revenus agricoles bourbons à Toulouse et à Poitiers. 
Peu de temps après, à Orléans, les citoyens nostalgiques des anciens seigneurs entrent en révolte. L'insurrection est cependant de courte durée, rapidement matée par la garnison pro-capétienne.


[Image: RkBvmll.jpg]
La révolte d'Orléans (gravure, 1307)

L'ordre restaurée dans l'Orléanais, il devient évident que la famille Capet est devenue la famille la plus riche de France.
Le Cardinal Charles Capet, évêque de Reims, lève une importante armée à Orléans. Novateur, il est le premier à faire construire de grandes bombardes, destinées à abattre les fortifications ennemies.

À Lyon, la famille d'Orléans en exil a enfin les fonds suffisants pour investir dans l'économie de la ville.

Le fief de Bretagne est fondé officiellement, la cité de Rennes devenant sa capitale. Blanche Bourbon, dite Blanche d'Arc, devient baronne de Bretagne.
Pendant ce temps, son frère aîné, le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, ajoute des chevaliers et des archers aux forces de défense de sa ville.

Le fief de Normandie est également fondé officiellement. La cité de Lisieux sera sa capitale. C'est Othon de Valois qui en devient le comte.
Philippe de Valois termine les réparations des moulins de Calais. 
Les Valois renforcent également la garnison de Paris, notamment avec des archers, par crainte de l'armée capétienne à Orléans, ainsi que celle de Lisieux, pour réfréner les ardeurs éventuelles de Blanche d'Arc.

][Image: zWQ2Wvf.jpg]
Le Royaume de France en 1307, avant la saison de la guerre

La saison des manœuvres est ouverte par les Capétiens.
Contre toute attente, le Cardinal Charles Capet, évêque de Reims, abandonne ses bombardes et une large armée de fantassins qu'il avait patiemment assemblée à Reims, pour partir, à la tête de tous ses chevaliers, dans une grande chevauchée en direction du sud-ouest du pays.
La garnison bourbonne de Limoges tente de leur bloquer le passage, mais c'est peine perdue. Les cavaliers taillent en pièce les défenseurs limogeauds, non sans quelques pertes de leur côté. Ils poursuivent, sans prendre la peine de s'arrêter pour saisir la ville, et atteignent les portes de Toulouse.
Limoges est restée bourbonne, mais elle n'est plus défendue.

[Image: tTkCmky.jpg]
La grande chevauchée capétienne (gravure, 1307)

Pendant ce temps, François Capet, duc de Bourgogne, laisse Orléans sous la protection des archers pour mener les fantassins et les bombardes de son frère jusqu'à Clermont.
La Maison de Bourbon est la deuxième à se mettre en mouvement.
Guenièvre Bourbon, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou, à la tête de l'armée de Poitiers, descend sur Toulouse à la rescousse de son frère aîné, prenant le Cardinal Charles Capet à revers.
Dans le même temps, au nord, Blanche d'Arc, baronne de Bretagne, laissant une petite garnison à Rennes, mène son armée jusqu'à Lisieux.
La réponse des Valois est immédiate : le Cardinal Philippe de Valois, évêque de Calais, quitte Paris avec une petite armée et atteint la capitale de Bretagne.
La famille d'Orléans en exil, quant à elle, préfère rester cloîtrée derrière les fortifications lyonnaises. Henri, Isabelle et Gauvain d'Orléans attendent anxieusement l'inévitable assaut de l'armée capétienne.


(Fin du deuxième jour de jeu. Un peu plus d'2h40 pour le deuxième jour, soit 7h10 depuis le début de la partie.)


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Année 1307, après la fin des mouvements de troupe

L'automne est là.
Le Cardinal Charles Capet, évêque de Reims, et son armée uniquement composée de chevaliers, attaquent la cité de Toulouse, chef-lieu d'évêché et capitale du duché d'Aquitaine. Ils affrontent les deux armées du Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, qui commande la garnison, et de Guenièvre Bourbon, duchesse d'Aquitaine et comtesse du Poitou, prenant l'armée capétienne en tenaille en venant de Poitiers.

Les archers toulousains tirent une première volée sur les chevaliers capétiens, mais n'occasionnent aucune perte de conséquence.
Charles n'a ni bombardes, ni engins de siège. Ses chevaliers sont grandement ralentis par les fortifications de la cité, mais leur nombre est tel qu'ils escaladent les murs et submergent les défenses.
Le premier groupe de chevaliers à s'introduire réussit à éliminer tous les sergents de la ville, à l'exception des archers, avant d'être lui-même anéanti.
La deuxième groupe tue la moitié des chevaliers bourbons, mais est éliminé à son tour.
La bataille s'enlise un moment. Les assaillants capétiens n'arrivent pas à faire plus de progrès, tandis que les défenseurs ne parviennent pas non plus à leur infliger davantage de pertes. Finalement, les troupes capétiennes réussissent à éliminer les archers ennemis, avant d'être à nouveau tenues en échec par les derniers chevaliers toulousains.
Comme la première, cette nouvelle impasse ne dure pas, et les chevaliers blancs de Toulouse sont finalement vaincus.

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[Image: PArxEwV.jpg][Image: J9Yfo5b.jpg][Image: cLk3AP8.jpg]
[Image: QbmaAym.jpg][Image: RZQz9mC.jpg][Image: xMqKBhK.jpg]
Bataille de Toulouse (1307)

Le Cardinal Lambert Bourbon et la Comtesse Guenièvre Bourbon du Poitou sont tous deux faits prisonniers. Leur conquérant, le Cardinal Charles Capet, évêque de Reims, s'empare de Toulouse, devenant ainsi le nouveau duc d'Aquitaine.

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Lambert et Guenièvre Bourbon prisonniers, Charles Capet duc d'Aquitaine


À Lisieux, Blanche d'Arc ne lance pas l'attaque de la cité. Son armée reste cependant sur place.
À Rennes, l'armée du Cardinal Philippe de Valois, évêque de Calais, renonce également à lancer l'assaut.
Alors que l'hiver s'annonce, Blanche d'Arc pose le siège à Lisieux. L'armée valoise l'imite à Rennes.
Tour 8

1308.
Nouvelle tentative d'élection du pape.
Le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, ne peut présenter sa candidature, étant toujours prisonnier du Cardinal Charles Capet, évêque de Reims.
Les cardinaux Charles Capet et Philippe de Valois, eux, sont candidats.
De façon similaire à l'année précédente, les deux candidats votent chacun pour eux-mêmes, conduisant l'élection à l'impasse.
Encore une fois,
non habemus papam.

Nouvelle tentative d'élection du roi par les pairs du royaume.
Othon de Valois, comte de Normandie, et François Capet, duc de Bourgogne, sont candidats.
Les familles valoise et capétienne votent évidemment pour leur candidat respectif, tandis que la seule personnalité de la Maison de Bourbon encore libre de voter, Blanche d'Arc, vote nul, comme c'est l'habitude dans la famille. Les d'Orléans soutiennent le candidat valois contre l'ennemi juré capétien, usurpateur de leur ville d'origine.
Avec 5 voix pour Othon de Valois contre 2 voix pour François Capet, et 1 nul, Othon est confirmé comme le choix de la noblesse.
Par l'entremise du Cardinal Philippe de Valois, il obtient également le soutien de l'Église.
Sacré à Reims à Lisieux, le plus jeune des trois frères Valois (ou des quatre, en comptant feu Quentin de Valois), devient le roi Othon Ier.


« Suis-je Roi des Francs, Roi des Français ou Roi de France ? Je me demande ce qu'en penserait le bon docteur Sévenne. »
-Othon Ier, Premier Discours royal

[Image: wH0Pksa.jpg][Image: u81d3gU.jpg]
Le couronnement du roi Othon Ier (gravure, 1308)

[Image: jVtcBTX.jpg]
Les chevaliers de Lisieux deviennent les chevaliers du roi

(On remarque que si, au lieu de voter nul, le joueur Blanc/Bourbon s'était entendu avec le joueur jaune Or/Orléaniste pour que l'unique vote blanc aille au candidat Vert/Valois et les deux votes jaunes au candidat rouge Carmin/Capet, les deux candidats se seraient retrouvés ex-aequo à 4 voix contre 4, et on n'aurait toujours pas eu de roi, ce qui aurait été à l'avantage du joueur Blanc, qui a tout à perdre que l'un ou l'autre de ses deux plus puissants concurrents soit élu roi. Comme quoi… l'abstention n'est pas toujours la meilleure solution. Mais bon, cela aurait sans doute encore prolongé la partie, et il était temps qu'elle se termine.)

Peu après l'élection du roi, une rumeur se répand dans l'aristocratie selon laquelle une cousine de Lambert, Guenièvre et Blanche Bourbon, à savoir la jeune Mireille Bourbon, qui cherchait à prendre de nouvelles responsabilités, aurait été évincée de la famille. Le Cardinal Lambert de Bourbon, évêque de Toulouse, toujours retenu par les conquérants capétiens, aurait été entendu déclarer depuis sa cellule : « Cela commence à bien faire toutes ces femmes. Il est temps que la Maison de Bourbon fasse appel à un nouveau seigneur homme, et vite. » Les femmes de pouvoir étaient pourtant la spécificité des Bourbons depuis feue Aliénor d'Aquitaine. Guenièvre Bourbon lui a été une si fidèle héritière qu'on en aurait oublié que son frère Lambert de Bourbon est l'ainé de la famille depuis l'assassinat de leur tante.

Un peu plus tard dans l'année, on rapporte que la peste se répand à nouveau dans le pays. Fort heureusement, c'est une fausse alerte.
Le même mois, la noblesse française accueille une nouvelle venue : Jeanne Capet, la cousine de Charles, François et feu Thierry Capet, prend le commandement des archers capétiens à Orléans.

Dans le sud-est, le développement économique de Lyon s'arrête brutalement, faute de matériau et de terrain libre pour construire les infrastructures nécessaires. La famille d'Orléans en exil redirige ses revenus vers le développement militaire et parvient à adouber et équiper un nombre conséquent de nouveaux chevaliers.

Les Bourbons paient les rançons de Guenièvre Bourbon, comtesse du Poitou, et du Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse. La comtesse est envoyée à Rennes, tandis que le cardinal est libéré dans Poitiers.
La garnison de Poitiers est également renforcée.

De leur côté, les Valois font construire un nouveau château à Liège, remplaçant pour la région celui qui fut incendié par les paysans à Calais.
Parmi les chevaliers bretons, le Cardinal Philippe de Valois, évêque de Calais, parvient à trouver des traîtres qui rejoignent ses forces pour assiéger Rennes.

Le temps est magnifique à Toulouse, la récolte est bonne. La famille Capet est décidément la famille la plus riche du royaume, remplaçant sans effort les pertes reçues lors de la Bataille de Toulouse. Leur armée est la plus grande que le pays n'a jamais vue.

C'est le temps des manœuvres.
Cette année encore, les trois seigneurs d'Orléans en exil restent terrés à Lyon, protégés derrière leurs murs.
Les forces bourbonnes tiennent également leur position, y compris leur siège de Lisieux.
Les seigneurs valois n'ont pas non plus de raison de se déplacer.

François Capet, duc de Bourgogne laisse une petite garnison à Calais et mène son armée jusqu'à Lyon.
Le Cardinal Charles Capet, duc d'Aquitaine, galope avec ses chevaliers jusqu'à Poitiers.
Sa cousine Jeanne, à la tête de l'armée d'Orléans, le rejoint. Face à deux armées, la capitale du Poitou est en très mauvaise posture.

Blanche d'Arc, baronne de Bretagne, qui assiège Lisieux, lance ses troupes à l'assaut de la capitale normande.
Les engins de siège qui ont été montés au cours de l'année se révèlent inutiles quand l'armée bretonne utilise un passage secret pour s'introduire directement derrière les murs.
Le combat est sanglant. Tous les chevaliers et un tiers des fantassins de Blanche d'Arc sont tués, ainsi que tous les sergents de ville de Lisieux.
Devant de si lourdes pertes, Blanche d'Arc décide unilatéralement de cesser le combat contre les chevaliers du roi, mais de poursuivre le siège.


[Image: dDM2baD.jpg][Image: 6Rouz2p.jpg]
Bataille de Lisieux (1308)

C'est au tour du Cardinal Philippe de Valois, évêque de Calais, assiégeant Rennes, de tenter une attaque.
Ses engins de siège ont déjà réduit l'efficacité des fortifications rennaises de moitié.
Les archers valois tirent avant l'approche, mais sans effet, les remparts, même endommagés, étant encore suffisants pour protéger les défenseurs.
La première vague d'assaut est repoussée, les assaillants perdant la moitié de leur infanterie.
La deuxième vague est également repoussée, les chevaliers bretons retranchés tuant la moitié des chevaliers se battant sous la bannière verte.
L'armée valoise étant désormais trop faible pour espérer percer les défenses adverses, le combat s'arrête.
Une fois de plus, Rennes reste bourbonne !

[Image: 34Rbqc7.jpg][Image: 0PNpxyf.jpg][Image: 4xwcDM1.jpg]
Siège de Rennes (1308)

Plus au sud, les armées conjointes du Cardinal Charles Capet, duc d'Aquitaine et évêque de Reims, et de Jeanne Capet, dite l'Orléanaise, sa jeune cousine, se lancent à l'assaut de Poitiers.
Les trois sections d'archers sous le commandement de la jeune Jeanne tirent sur les défenseurs. Les trois unités de sergents de ville poitevins sont exterminées dès la première volée de flèches. Les troupes capétiennes prennent la ville sans aucune autre résistance.
Le Cardinal Lambert Bourbon, évêque de Toulouse, est de nouveau fait prisonnier par Charles Capet.
En récompense de l'exploit de ses archers, Jeanne Capet reçoit le titre de comtesse du Poitou.

][Image: 6Rh0P7h.jpg]
Bataille de Poitiers (1308)

(Petite erreur de jeu. 2 archers font bien 1 dé +1. Obtenant 2 sur le dés, le total des trois pertes est bien suffisant pour éliminer trois pions Sergent. Cependant, la cité de Poitiers, en temps que capitale du Poitou, a 2 niveaux de fortification, et annule donc 2 niveaux de tir d'archer. Le tir des archers aurait dû rester sans effet. Mais bon, vu la différence de force : 2 unités d'archers et 3 unités de sergents pour Jeanne, 6 unités de chevaliers pour Charles, contre 3 unités de sergents pour Lambert, il était clair que Poitiers allait tomber de toute façon.)


Plus à l'est, François Capet, duc de Bourgogne, attaque Lyon.

[Image: JOIogIE.jpg]
L'armée de François Capet, duc de Bourgogne, attaque Lyon (gravure, 1308)

Les archers lyonnais tirent à l'approche de l'ennemi, tuant une bonne partie des fantassins capétiens.

[Image: nG8k1hd.jpg]
Les archers orléanistes tirent sur l'armée capétienne approchant Lyon (gravure, 1308)

Les bombardes de l'assaillant abattent en partie les murs de la ville, permettant aux premiers chevaliers rouge carmin d'entrer en contact avec la garnison.
C'est à ce moment qu'Isabelle d'Orléans démontre une nouvelle fois sa ruse et son talent pour les stratagèmes, et organise une embuscade. Quelques braves combattants lyonnais orléanistes encerclent le seigneur capétien par surprise et le capturent.
L'armée attaquante ayant perdu son général, les combats cessent immédiatement.

[Image: m23XKDn.jpg]
François Capet, duc de Bourgogne, capturé à Lyon lors d'une embuscade (gravure, 1308)

Quand les premières neiges tombent, la bannière dorée d'Orléans reste hissée en haut des remparts de Lyon.


Phase de fin de tour du tour 8 :
Tour de table des points de victoire.
(Les points de victoire liés à des titres portés par des seigneurs qui sont prisonniers comptent quand même pour leur joueur d'origine.)

Famille d'Orléans (jaune Or)
- baronnie du Dauphiné : 1PV
Total : 1PV.

Maison de Bourbon (Blanc)
- baronnie de Bretagne : 1PV
Total : 1PV.

Famille de Valois (Vert)
- comté de Normandie : 1PV
- roi : 1PV
Total : 2PV.

Famille Capet (rouge Carmin)
- duché d'Aquitaine : 1PV
- duché de Bourgogne : 1PV
- comté du Poitou : 1PV
Total : 3PV.

Victoire du joueur rouge.



« Pour Thierry : la Fronde. »
-Charles Capet, Tout ce que j'ai accompli, c'était en souvenir de mon frère ainé.


En cette fin de l'an de grâce 1308, les clameurs des combats retombées, une nouvelle ère de paix débuta sur le royaume de France.
La France avait un nouveau roi : Othon Ier. La querelle de succession avait pris officiellement fin.
Pour autant, son règne fut loin d'être sous le régime de l'absolutisme. Si le roi Othon jouit d'une influence certaine auprès des nobles du royaume, le féodalisme resta très fort, et les aristocrates les plus puissants du royaume, très indépendants.
Certains, même, restèrent en opposition farouche contre l'autorité royale. C'est ce qu'on appela « la Fronde ».
Un homme fut longtemps considéré comme le « véritable pouvoir du royaume ». Cet homme n'était autre que le chef des frondeurs : le Cardinal Charles Capet, duc d'Aquitaine et évêque de Reims.

FIN


Fin de la partie et du troisième jour de jeu. Ce 3ème jour aura duré un peu moins de 2h, pour un total d'environ 9h10 pour l'ensemble de la partie.

Expérience intéressante. Prendre des photos et enregistrer la partie sur un enregistreur vocal a permis un résumé très précis, probablement bien plus précis que mes notes écrites pour le résumé de ma partie des 1001 nuits. Par contre, 9 heures d'enregistrement, c'est très long à dépouiller. De plus, je trouve que c'est moins pratique que des notes écrites pour vérifier d'un coup d'œil si on n'a pas fait une erreur ou ce qui s'est passé au tour précédent.
Je pense que je réessaierai pour les prochaines parties jeux de plateau avec les larrons habituels de Paris.

En ce qui concerne le jeu lui-même, FIEF : France a l'air d'un jeu passionnant, mais la durée me fait un peu peur. Et un peu à l'ancienne, avec toutes ces petites règles pour résoudre les conflits entre les cartes ou les points de règles, et les petites exceptions qui arrivent dans les cas rares. De ce côté, il me rappelle un peu Dune de Descartes et les jeux de cette époque.
Le jeu prendra sans doute encore plus d'intérêt avec la dimension des négociations entre les joueurs, un aspect que j'ai très peu exploré. Autant j'arrive assez bien à faire semblant d'ignorer ce que les autres joueurs ont dans leur jeu pour me contrer ou me surprendre quand je prends les décisions pour le joueur actif, autant j'ai beaucoup de mal à simuler des négociations avec moi-même de façon plausible.

J'espère que ce résumé vous a plu. Si vous avez pris la peine de me lire jusqu'au bout, merci de laisser un petit commentaire sur le fil. Quelle famille était votre préférée ou celle que vous espériez voir l'emporter ?
(En vrai, c'est pas tellement pour transformer ce fil en Youtube, hein, il est évidemment pas monétisé, c'est juste que la stat "affichages" n'est pas du tout un outil pertinent pour m'aider à savoir si j'ai été lu ou pas.)
J'ai plus survolé que lu, mais j'ai quand même lu parfois. Un de mes joueurs réguliers adore fief, je ne crois pas qu'il a fief France par contre.

Je regarde parfois le fil "une partie une photo une phrase" sur tric trac, et je me suis fait la réflexion que les photos ne "parlent pas" quand on ne connaît pas les règles. On voit juste des pions, des cartes. C'est comme ici la bataille de Toulouse du tour 7, avec 6 photos qui doivent parler à ceux qui connaissent le jeu, mais pas vraiment aux autres.

Mais le principe de ces résumés détaillés est très intéressant. Peut-être le réserver d'abord à des jeux plus courts pour garder la motivation de ceux qui ne connaissent rien au jeu proposé. Et aussi pour que ce soit moins de boulot! ;-)

Et aussi trouver des jeux "visuellement parlants". Les "gros jeux stratégiques" me semblent moins indiqués que les moyens ou avec un côté plus familial. Les jeux de cartes ne sont en général pas très parlants non plus. De même que les jeux à rôles cachés.

Je verrai bien un résumé d'une partie de Cerbère. Le plateau de jeu me semble très clair même quand on ne connait pas les règles, on comprend tout de suite que le pion du gros chien noir à 3 têtes poursuit les autres, et que ceux qui ont le toutou sur les talons sont les plus en danger. De même la carte de la barque finale montre clairement quand elle est découverte le nombre de fuyards qui peuvent potentiellement se tirer d'affaire.

Un Colt Express me semble aussi tout indiqué pour un "suivi facile" par les néophytes, avec des images après chaque action intéressante (avec photos en plans rapprochés).

Il faut trouver et employer des jeux bien en adéquation avec ce format de comte-rendu de type multiples photos+textes.
@tholdur

Merci de ton commentaire !
Effectivement, il n'y a pas grand-chose à voir sur la bataille de Toulouse du tour 7 d'une photo à l'autre. Juste le nombre de pions qui diminue au fur et à mesure avec les pertes (ce que je pense tout le monde peut voir sans connaître les règles), et la valeur des dés de bataille (ce qui est plus difficile à lire sans connaître les règles de calcul des pertes). Pour le coup, aucune carte n'a été jouée pour compliquer la situation.

Sur le sujet de ta réflexion, je pense que les jeux stratégiques, où on peut clairement voir les figurines apparaître et disparaître ou les piles de jetons diminuer, sont plus indiqués pour des photos de partie que des jeux plus narratifs où la plupart des événements se passent dans l'imagination des joueurs (Horreur à Arkham, Les Trois Mousquetaires...), lesquels ont en général des graphismes très jolis sur le plateau, mais dont l'emplacement des pions ne raconte quasiment rien.
Donc effectivement, à part des jeux de course sur une piste à la Backgammon, jeu de l'oie, petits chevaux, 24 heures du Mans, l'Île Infernale... je vois pas de jeu parfait pour la photo.
Ou des jeux où le positionnement est important, comme les échecs. (Encore qu'un schéma est généralement plus parlant.)

C'est surtout un outil pour se souvenir précisément des mouvements de chacun au moment d'écrire le résumé, je pense.
Mais bon, là, j'avais des photos, si ça pouvait m'aider à illustrer l'histoire, j'allais pas me priver. J'ai pas mis toutes celles que j'avais, d'ailleurs, seulement celles que je jugeais pouvaient montrer une progression intéressante. C'était une expérience et c'est loin d'être parfait. J'aurais peut-être aussi dû prendre plus de gros plans.

Quand j'étais petit, j'avais filmé avec une caméra mes figurines de Space Crusade avançant en pseudo-image par image (ma caméra ne permettait pas l'image par image, donc les personnages se déplaçaient par saccades, avec des plans fixes de quelques secondes séparés par des cuts, ça faisait un genre de stop motion du pauvre). Je me demande si ce genre de jeu à figurines type exploration de donjon (Space Crusade, HeroQuest, Descent, Dungeon!, bref, à peu près tout ce qui est classé comme un "Dungeon Crawler" sur BGG...) fonctionnerait mieux pour un résumé photo ?
Certes, dans ce genre de jeu, il y a pas mal d'éléments "à règles" avec les dés spéciaux, les cartes de sorts et d'équipement et autres gabarits, mais on verrait clairement, par exemple, un groupe d'orcs apparaître quand les aventuriers avancent dans une nouvelle salle, et après on peut s'amuser à coucher les figurines tuées au cours des combats.

On pourrait éventuellement essayer avec des parties de Conan, ce serait peut-être plus parlant qu'une partie de Mare Nostrum, par exemple. Même si ce dernier a au moins les mouvements de troupes et les différents territoires qui "changent de couleur" (par l'entremise des pions Influence).
À méditer !
Tout à fait, tout ce qui est figurine/dungeon crawler me semble bien a priori. Première photo, le groupe avance... Deuxième photo, le gros lourdeau de nain déclenche un piège... photo 3 les assaillants orcs se jettent sur le groupe... photo 4 le résultat de la mêlée avec le massacre des troupes orcs, figurines sur le flanc. Peut-être un gros plan sur un combat individuel particulier plus intéressant que les autres, avec les résultats des dés à côté.
Ceci implique pour les joueurs d'accepter de casser un peu l'ambiance de leur partie avec la prise régulière de photos, la mise en scène pour avoir des cadres de photos sympa qui font ensuite vraiment dérouler l'histoire comme un roman-photo.
J'avais joué à zombicide une fois, je pense que ça pourrait fonctionner.

Dans un autre genre, un Club Detective Conseil pourrait très bien fonctionner, vu que chaque joueur tente de convaincre les autres qu'il connait le thème, et que ce n'est donc pas lui qui bluffe ou a bluffé pour la pose de ses 2 images. La retranscription des échanges verbaux serait une manière d'impliquer très fortement le lecteur, qui pourrait prendre parti pour tel ou tel, et ainsi jouer presque comme en vrai!
Et lui aussi se trouver surpris de constater qui était vraiment le bluffeur au moment de la révélation!

Tout ce qui a trop de matériel me semble rédhibitoire. Un mélange pions, figurines, cartes, c'est trop compliqué. La preuve pour moi c'est que les photos de la bataille de Toulouse, je vois des dés différents mais il me faut faire un sacré effort pour voir le reste qui a changé sur la carte! Il y a trop d'éléments dessus pour qu'un néophyte remarque aisément ce qui a bougé, et sache aussi à quel élément de troupe cela correspond. Il faudrait les reprendre dans Paint et par exemple encercler les éléments qui changent, ce serait simple à faire et plus clair à voir.

Un autre truc plus compliqué c'est de garder à peu près le même angle de vue, pour cette bataille de Toulouse la première photo à gauche est plus décalée que les autres. Pour toutes les autres c'est assez semblable, donc bonnes prises de vues.
J’ai beaucoup aimé ce résumé. Les photos sont effectivement peu lisibles pour quelqu’un qui ne connaît pas le jeu, néanmoins les légendes qui les accompagnent (« gravure(s) »…) m’ont fait sourire !

Ça se lit comme un roman — ou plutôt une nouvelle —, et c’est prenant. Évidemment il faut faire abstraction des libertés prises au sujet des différentes maisons, mais c’est un peu inévitable. On dira que l’histoire se déroule dans une France alternative.
Merci à toi pour ton commentaire ! Content que ma prose t'ait plu.

Jehan a écrit :les légendes qui les accompagnent (« gravure(s) »…) m’ont fait sourire !
Au début, j'essayais juste d'imiter les livres de cours d'histoire et les vieux livres reliés de la bibliothèque de mon père, je me souviens qu'ils avaient ce genre d'illustrations, en monochrome. Mais après, c'est vite devenu un running-gag.

Jehan aussi a écrit :Ça se lit comme un roman — ou plutôt une nouvelle —, et c’est prenant.
Yes ! Merci ! Il y a peut-être une petite inspiration dans la série TV des Rois maudits. Il faut imaginer Aliénor d'Aquitaine sous les traits de Jeanne Moreau...

Jehan encore a écrit :On dira que l’histoire se déroule dans une France alternative
Ah ça !
Déjà, historiquement, ce ne sont pas des maisons différentes, mais des branches différentes de la même famille. Les Bourbons d'Orléans et les Bourbons de Valois font tous partie de la dynastie capétienne et la seconde maison d'Orléans est un rameau de la branche de Valois...
[Image: G%C3%A9n%C3%A9alogie_Charles_V.svg]
Bref, c'est un beau bordel.

Je pense aussi qu'on aura du mal à trouver des "Guenièvre" et des "Gauvain" dans l'histoire de France.

Après tout, ce n'est pas moins historique que l'outremerverse méditerranéen, où Cléopâtre nous a tous déjà fait dévorer par les crocodiles plusieurs fois chacun. Une Cléopâtre contemporaine de Hannibal, Périclès, la Reine de Saba et un Ramsès II carthaginois.

En tout cas, je me suis bien amusé à écrire, et je m'attacherais presque à chacune des familles.
J'ai bien aimé le côté féministe/amazone de la Maison de Bourbon. C'était le choix des cartes.
Les d'Orléans étaient très bien partis pour être les connards agressifs de service, au début, mais comme ils se sont fait très vite rétamer et qu'ils n'ont jamais complètement remonté, ils sont devenus un peu les underdogs de l'histoire, ce qui leur donne un côté un peu sympathique.
Les Valois et la famille Capet avaient moins de personnalité, mais le camp valois était quand même sympa à jouer, quant aux Capétiens, ils sont devenus assez vite le rouleau compresseur !
(Au passage, j'ai corrigé quelques fautes et rajouté les liens cliquables vers les versions en taille réelle des photos.)
Survolé également, survol qui n'est pas à la hauteur du travail effectué. J'ai personnellement un peu de mal avec des sujets qui m'intimident de part leur longueur.
J'apprécie le code des couleurs associées aux noms des maisons, c'est bien vu.
Les illustrations et le running gag également.
Après, j'ai un peu de mal à me projeter pour une maison ou pour une autre : l'impression d'être un observateur de loin et neutre me prive en partie de l'emotiion ludique.
Cela réveille néanmoins des souvenirs de mes parties de fief fin des 80's ou début des 90 's... Que je perdais toujours, même quand j' étais bien parti. 
Je n' ai appris que l'an dernier que ces parties étaient truquées, l'autre clan avait marqué les cartes ! 
Cela ne m'a pas traumatisé. 
Merci pour ce travail et ce partage...
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