04/03/2016, 06:31
Après avoir failli paraître en août 2014, en octobre 2014, en août 2015, en décembre 2015 et le 29 février 2016, Les tambours de Shamanka est donc finalement disponible sur nos écrans.
J'ai déjà donné mon opinion sur cette longue attente ponctuée d'annonces démenties les unes après les autres et je ne vais pas y revenir. Disons simplement que je prédis un grand succès à VS s'il décide un jour de monter "En attendant Godot" au théâtre.
L'AVH fait 605 paragraphes (dont pas mal de quasi-doublons). En partie en raison de sa structure, la durée de l'aventure n'est pas aussi importante qu'on pourrait le penser.
La difficulté n'est pas mince : il m'a fallu sept tentatives pour atteindre l'une des fins victorieuses. Tous mes échecs sauf un ont été causés par des combats (lesquels ne sont pas aussi rares que l'introduction le suggère). Ce n'est pas une coïncidence si ma tentative victorieuse a été celle où j'avais 44 points de vie ! La difficulté de l'AVH varie énormément selon les scores que l'on a tiré au départ.
Passons au contenu. Les tambours de Shamanka se déroule dans une version fantastique de l'Afrique noire, ce qui a incontestablement le mérite de l'originalité. Dans un tel cadre, j'aurais trouvé encore plus original qu'on incarne un héros local et noir plutôt qu'un étranger blanc qui s'est égaré dans le coin, mais ne pinaillons pas.
L'aventure démarre alors que nous fuyons vers le sud pour échapper à quelques ennuis. D'une manière ou d'une autre, nous allons nous parvenir dans la cité de Méroé et lier connaissance avec son souverain, Olmec.
Il n'est pas exagéré de dire que notre relation avec Olmec est le véritable coeur de l'aventure. A partir du moment où on le rencontre (ce qui peut être plus ou moins rapide selon les choix que l'on fait au début de l'aventure), il est constamment au centre de l'histoire et on est rarement séparé de lui pendant bien longtemps.
Il ne fait pas de doute que c'est un personnage bien développé, avec une personnalité originale. Mais il est peut-être trop amplement développé. Il étouffe complètement les autres éléments de l'histoire et tant d'espace lui est consacré que la plupart des autres personnages n'ont pas l'occasion d'acquérir une réelle dimension. Les nobles de Méroé sont très sommairement décrits, Makeda l'est à peine plus, Zarallo est un ennemi juré fort peu mémorable, Danaé est une jolie fille complètement transparente et superflue, etc. Lalibela et Keshan sont un peu plus intéressants (si on les rencontre, ce qui n'est pas forcément le cas), mais ils ne peuvent en fin de compte jouer qu'un rôle secondaire. L'aventure nous lie avec Olmec et on ne peut pas simplement décider de l'abandonner en cours de route.
(A noter que cette relation entre Olmec et le héros est si émotionnelle que je me suis quelquefois demandé s'il n'y avait pas une possibilité qu'elle devienne ouvertement homosexuelle. Ca ne va pas jusque-là en fin de compte... mais il y a tout de même certains passages ambigus.)
Le déroulement de l'aventure peut prendre des formes assez différentes, mais il y a en fin de compte deux "branches" essentielles : soit on rencontre Lalibela et/ou Keshan dans la première partie de l'AVH et le scénario est dominé par la question de l'alliance qu'Olmec pourrait passer avec l'un d'eux, soit on ne les rencontre pas (ou on refuse de leur servir de messager) et le scénario est dominé par les intrigues internes de Méroé.
L'introduction ne ment pas en disant qu'il y a bien des itinéraires possibles. Le petit problème, c'est qu'on n'a pas nécessairement un grand contrôle sur l'itinéraire que l'on suit. Certaines décisions que l'on prend ont des conséquences à long terme qui n'étaient absolument pas prévisibles au moment où on les prend (par exemple, le simple choix de direction du départ influe beaucoup sur nos chances de rencontrer Lalibela ou Keshan, ce qui a un impact majeur sur le reste de l'aventure). Beaucoup de renvois en fin de paragraphe nous demandent simplement si on a fait telle action ou rencontré telle personne auparavant.
Plus agaçant encore, il y a énormément de renvois qui dépendent du résultat d'un test de caractéristiques. Rater un test n'a quelquefois pour effet que de nous faire perdre quelques PV, mais il arrive souvent que cela ait des conséquences majeures, voire que cela nous dirige vers un PFA. Il aurait été appréciable, dans les situations périlleuses, de pouvoir plus souvent faire des choix tactiques au lieu de se reposer uniquement sur un jet de dés pour voir si on se débrouille bien ou non.
De manière générale, j'ai donc trouvé qu'on n'avait pas suffisamment de prise sur les évènements. Une rare exception : lors de ma troisième tentative, après avoir rencontré Keshan, j'ai apprécié le fait qu'on me permette de le trahir au profit de Lalibela (ça m'a valu un PFA un peu plus tard, mais pour une fois, je ne pouvais pas dire que je ne l'avais pas mérité). Ca n'est cependant qu'une exception limitée, car le choix de nos alliances/trahisons avec ces deux-là ne joue pas dans le déroulement de l'histoire un rôle aussi important qu'on aurait pu le penser.
Le cadre n'est pas dénué d'intérêt, mais l'atmosphère d'intrigue et de décadence de Méroé aurait gagné à être davantage étoffée. Après l'arrivée dans la cité, il y a plusieurs paragraphes (pendant lesquels s'écoulent un certain nombre de jours) où sont mentionnés les difficultés que rencontre Olmec avec ses nobles, mais tout cela nous est dit plutôt que montré.
Il y a un certain nombre de fins, mais elles tombent en fin de compte toutes dans deux catégories : soit on reste à Méroé aux côtés d'Olmec, soit on quitte la ville (généralement en proie au chaos après la mort de son souverain).
J'ai déjà donné mon opinion sur cette longue attente ponctuée d'annonces démenties les unes après les autres et je ne vais pas y revenir. Disons simplement que je prédis un grand succès à VS s'il décide un jour de monter "En attendant Godot" au théâtre.
L'AVH fait 605 paragraphes (dont pas mal de quasi-doublons). En partie en raison de sa structure, la durée de l'aventure n'est pas aussi importante qu'on pourrait le penser.
La difficulté n'est pas mince : il m'a fallu sept tentatives pour atteindre l'une des fins victorieuses. Tous mes échecs sauf un ont été causés par des combats (lesquels ne sont pas aussi rares que l'introduction le suggère). Ce n'est pas une coïncidence si ma tentative victorieuse a été celle où j'avais 44 points de vie ! La difficulté de l'AVH varie énormément selon les scores que l'on a tiré au départ.
Passons au contenu. Les tambours de Shamanka se déroule dans une version fantastique de l'Afrique noire, ce qui a incontestablement le mérite de l'originalité. Dans un tel cadre, j'aurais trouvé encore plus original qu'on incarne un héros local et noir plutôt qu'un étranger blanc qui s'est égaré dans le coin, mais ne pinaillons pas.
L'aventure démarre alors que nous fuyons vers le sud pour échapper à quelques ennuis. D'une manière ou d'une autre, nous allons nous parvenir dans la cité de Méroé et lier connaissance avec son souverain, Olmec.
Il n'est pas exagéré de dire que notre relation avec Olmec est le véritable coeur de l'aventure. A partir du moment où on le rencontre (ce qui peut être plus ou moins rapide selon les choix que l'on fait au début de l'aventure), il est constamment au centre de l'histoire et on est rarement séparé de lui pendant bien longtemps.
Il ne fait pas de doute que c'est un personnage bien développé, avec une personnalité originale. Mais il est peut-être trop amplement développé. Il étouffe complètement les autres éléments de l'histoire et tant d'espace lui est consacré que la plupart des autres personnages n'ont pas l'occasion d'acquérir une réelle dimension. Les nobles de Méroé sont très sommairement décrits, Makeda l'est à peine plus, Zarallo est un ennemi juré fort peu mémorable, Danaé est une jolie fille complètement transparente et superflue, etc. Lalibela et Keshan sont un peu plus intéressants (si on les rencontre, ce qui n'est pas forcément le cas), mais ils ne peuvent en fin de compte jouer qu'un rôle secondaire. L'aventure nous lie avec Olmec et on ne peut pas simplement décider de l'abandonner en cours de route.
(A noter que cette relation entre Olmec et le héros est si émotionnelle que je me suis quelquefois demandé s'il n'y avait pas une possibilité qu'elle devienne ouvertement homosexuelle. Ca ne va pas jusque-là en fin de compte... mais il y a tout de même certains passages ambigus.)
Le déroulement de l'aventure peut prendre des formes assez différentes, mais il y a en fin de compte deux "branches" essentielles : soit on rencontre Lalibela et/ou Keshan dans la première partie de l'AVH et le scénario est dominé par la question de l'alliance qu'Olmec pourrait passer avec l'un d'eux, soit on ne les rencontre pas (ou on refuse de leur servir de messager) et le scénario est dominé par les intrigues internes de Méroé.
L'introduction ne ment pas en disant qu'il y a bien des itinéraires possibles. Le petit problème, c'est qu'on n'a pas nécessairement un grand contrôle sur l'itinéraire que l'on suit. Certaines décisions que l'on prend ont des conséquences à long terme qui n'étaient absolument pas prévisibles au moment où on les prend (par exemple, le simple choix de direction du départ influe beaucoup sur nos chances de rencontrer Lalibela ou Keshan, ce qui a un impact majeur sur le reste de l'aventure). Beaucoup de renvois en fin de paragraphe nous demandent simplement si on a fait telle action ou rencontré telle personne auparavant.
Plus agaçant encore, il y a énormément de renvois qui dépendent du résultat d'un test de caractéristiques. Rater un test n'a quelquefois pour effet que de nous faire perdre quelques PV, mais il arrive souvent que cela ait des conséquences majeures, voire que cela nous dirige vers un PFA. Il aurait été appréciable, dans les situations périlleuses, de pouvoir plus souvent faire des choix tactiques au lieu de se reposer uniquement sur un jet de dés pour voir si on se débrouille bien ou non.
De manière générale, j'ai donc trouvé qu'on n'avait pas suffisamment de prise sur les évènements. Une rare exception : lors de ma troisième tentative, après avoir rencontré Keshan, j'ai apprécié le fait qu'on me permette de le trahir au profit de Lalibela (ça m'a valu un PFA un peu plus tard, mais pour une fois, je ne pouvais pas dire que je ne l'avais pas mérité). Ca n'est cependant qu'une exception limitée, car le choix de nos alliances/trahisons avec ces deux-là ne joue pas dans le déroulement de l'histoire un rôle aussi important qu'on aurait pu le penser.
Le cadre n'est pas dénué d'intérêt, mais l'atmosphère d'intrigue et de décadence de Méroé aurait gagné à être davantage étoffée. Après l'arrivée dans la cité, il y a plusieurs paragraphes (pendant lesquels s'écoulent un certain nombre de jours) où sont mentionnés les difficultés que rencontre Olmec avec ses nobles, mais tout cela nous est dit plutôt que montré.
Il y a un certain nombre de fins, mais elles tombent en fin de compte toutes dans deux catégories : soit on reste à Méroé aux côtés d'Olmec, soit on quitte la ville (généralement en proie au chaos après la mort de son souverain).