Hier soir, après avoir lu ta remarque, je l'ai retournée dans tous les sens pendant des heures. Lorsque j'ai réécrit l'AVH pour en faire un livre, j'ai voulu replacer l'un des indices primordiaux sur le chemin principal à la fin. J'y avais beaucoup réfléchi et je pensais avoir trouvé quelque chose de pas mal.
Hier soir, après ta remarque, j'ai lu et relu mon explication sans comprendre comment je m'étais planté. Surtout que ça n'a pas arrêté d'autres lecteurs. J'ai arrêté avant que mon cerveau n'explose et j'ai pris le problème par l'autre bout, c'est-à-dire en partant de ta réflexion. Et j'en suis arrivé à la conclusion que tu ne pouvais avoir que raison.
J'ai donc envisagé des tas de solutions, je ne me suis pas endormi avant d'avoir trouvé, j'ai failli faire une nuit blanche, mais j'ai trouvé quelque chose de satisfaisant.
La plupart des idées obligeaient à modifier beaucoup de paragraphes. La meilleure solution était de trouver une façon d'inclure de manière naturelle le système de la version Internet sur le chemin principal de la scène finale. Les solutions les plus simples étant les meilleures, j'ai fait simple en optant pour l'idée qui ne modifiait que deux bouts de paragraphes.
Je me suis attelé aujourd'hui à corriger ça. Le fichier Lulu est désormais corrigé, j'ai signalé la correction à Megara pour le prochain tirage et je vous indique ici le texte des 2 paragraphes corrigés.
§500 :
Montrer le contenu
Spoiler
“L'une des lampes du palier ne veut pas s'allumer. Le couloir dans lequel vous venez d'arriver est plongé dans une semi obscurité inquiétante.
- Ça ne sert à rien d'appuyer sur ce bouton, vous sermonne Tess, vous voyez bien que l'ampoule est grillée.
Elle, elle a l'air de bien s'y retrouver, dans cette pénombre. Elle connaît les lieux, cela se voit. Elle s'arrête devant la porte d'un appartement, prend des clefs dans son sac et en tourne une dans la serrure. Vous la suivez rapidement à l'intérieur d'un petit deux-pièces meublé, pas très bien rangé. L'immeuble au troisième étage duquel vous venez de monter se situe au cœur de Genève, sur la rive sud du lac, non loin de la rade et du fameux Jet d'Eau de la ville. À cette heure avancée de la nuit, vous n'avez pas croisé un chat dans les rues. Vous avez laissé votre voiture dans la ruelle de derrière : elle était trop repérable pour la garer devant l'immeuble dans lequel vous alliez entrer. Vous n'alliez pas inviter tous les tueurs du coin à venir vous rendre visite.
L'appartement paraît abandonné. Odeur de renfermé. Pas de ronronnement de réfrigérateur, uniquement le silence de la nuit. Pendant que Tess ferme la porte à clef derrière vous et fait un tour des lieux, vous allez vous débarbouiller dans la salle de bain. En sortant, vous poussez un juron en vous cognant dans une horloge posée sur une commode. En la ramassant sur le parquet, vous constatez qu'elle clignote sur "11h00". Vous jetez un œil à votre montre : il est en fait 5h du matin passées.
- J'ai cassé la pendule, je crois, vous excusez-vous auprès de Tess venue voir.
- Oh non, ne vous tracassez pas. Elle s'est juste réinitialisée à cause du choc. Pour tout ce qui était horlogerie, Vitto achetait ces imitations chics chez le même revendeur, mais c'est de la camelote. Elles se remettent toutes à 11h00 dès qu'elles se cognent...!
- Nous sommes chez Vogel…?
- Oui, enfin… son ancien chez lui. Avant qu'il ne fasse affaire avec la pègre.
- Et vous en avez les clefs ?
- C'est une longue histoire… Pas ce soir, s'il vous plaît…!
L'aube n'est dans pas si longtemps, mais vous, vous ne sentez pas le besoin de sommeil. L'adrénaline après cette fuite mouvementée de chez Baby Joe vous maintient encore éveillé. Si vous aviez encore le mot-code VENMAT ou VENPEM, remplacez-le dans votre Journal d'Enquête par le mot "VENSOI".
- Laissez-moi voir vos bobos.
Elle vous aide à ôter votre chemise. Comme son regard parcourt votre torse, elle veut faire un commentaire, puis se ravise. Elle examine vos blessures et fait de son mieux pour les panser, avec tout son savoir-faire d'aide-soignante. Après ce que vous venez de vivre ce soir, vous la trouvez d'un aplomb incroyable pour réussir à se concentrer si bien sur les problèmes des autres en faisant abstraction des siens. Comme sa main descend le long de votre dos, vous lui faites remarquer :
- Si vous allez plus bas, vous allez me mettre la main aux fesses…!
- Ne vous inquiétez pas. Je voulais juste savoir si votre ancienne plaie vous faisait souffrir.
- Quelle ancienne plaie ?
- Vous avez une cicatrice au bas du dos, au-dessus de la fesse droite. Elle doit remonter à un an environ.
- Je ne la sens même pas. En revanche, j'aime bien vos caresses.
Elle s'interrompt soudain. Elle ne semble pas dans le bon état d'esprit pour badiner.
- Pourquoi est-ce qu'ils m'ont kidnappée ? se demande-t-elle, le regard perdu dans le vide. Qu'ont-ils à craindre de moi ?
Si vous avez le mot-code RAIDLU souligné, rendez-vous au 682.
Si ce mot ne figure pas sur votre Journal d'Enquête, rendez-vous au 1388.”
§ 1290 :
Montrer le contenu
Spoiler
“Vous avouez avoir examiné le cadavre de Vogel lundi soir, tout de suite après votre "réveil" amnésique. Sa montre à cristaux liquides était déréglée, les chiffres clignotaient, sans doute suite à un choc. Elle affichait à ce moment-là l'heure "minuit quarante-deux", alors qu'il était onze heures quatre précises.
- Je pense que, lorsque Vogel a reçu une balle et s'est effondré, sa montre s'est cognée et a été réinitialisée. Dans ces cas-là, l'heure se remet à tourner mais les chiffres clignotent, preuve que la montre n'a pas été re-réglée depuis le choc. J'ai donc pu en déduire l'heure du crime.
- Belle déduction, ironise Lamprey. Sauf que nous avons eu la même et avons nous-mêmes fait le calcul : quarante-deux minutes avant 11h04, ça fait 10h22. À cette heure-là, Jacket avait quitté le bar depuis longtemps ! C'est même vers cette heure-là que t'as été vu en train de t'introduire au Chicago Ace. Jacket est arrivé peu après toi.
- Qui vous dit que la montre a été réinitialisée à 0h00 ? souriez-vous.
Tess, jusque là apathique, avait écouté votre âpre discussion en simple spectatrice. Comprenant votre raisonnement, elle sort soudain de sa torpeur : la montre de son Vitto était une contrefaçon de mauvaise qualité qui, quand il la cognait, se déréglait et repartait de 11h00. Lamprey reste incrédule ; vous lui proposez de faire le test.
- Ok, consent-il, on va voir ça. Deleaval, allez chercher la montre de Vogel dans la salle des pièces à conviction.
Tandis que l'inspecteur s'exécute, Jacket proteste avec force, affirmant que tout cela est grotesque. Lamprey lui dit de ne pas s'inquiéter. Quand Deleaval revient avec la montre, le commissaire la cogne légèrement contre son bureau. Lorsqu'il voit les chiffres qui s'affichent désormais, il n'en croit pas ses yeux. Il exhibe la fausse Rolex à l'assistance : l'heure 11h00 clignote sur le cadran.
Les policiers ne savent plus quoi penser. Vous reprenez votre démonstration :
- Le crime n'a pas été commis quarante-deux minutes avant que je trouve la montre, mais une heure quarante-deux avant, soit à 9h22. Or, l'homme que j'accuse nous dit s'être trouvé avec Vogel entre 9h15 et 9h25-9h30, ce que confirment vos guetteurs. Par conséquent, il ment en disant que Vogel était en vie lorsqu'il l'a quitté. C'est lui l'assassin !
Le détective blêmit. Pour la première fois, Lamprey vous prend au sérieux.
- Le légiste situe la mort de Vogel entre 9h et 11h30, donc ta théorie se tient... C'est vrai que, quand mes hommes ont débarqué au Chicago Ace lundi soir, ils sont tombés sur Jacket et l'ont arrêté immédiatement. Je l'ai tout de suite trouvé louche, mais quand j'ai su qui il était, et que j'ai vu son acte de mission dûment visé par Interpol, j'ai tout de suite abandonné mes soupçons. Il faut dire aussi que j'ai cru que la montre avait été réinitialisée à zéro, et je me suis fié à cette heure du crime erronée. Pourtant, il est impensable que Jacket soit coupable : pour quelle raison aurait-il tué Vogel ? Ça n'a pas de sens ! C'est un défenseur de la justice !
- Je ne vois qu'une seule raison, répondez-vous. Hier soir, chez Baby Joe, j'ai très clairement entendu les mafieux dire que c'était l'Effaceur qui a refroidi Vogel. Nils Jacket est donc l'Effaceur.
Vos propos paraissent complètement irréels à tout le monde dans la pièce. À ce moment-là, l'accusé se défend :
- C'est ubuesque ! s'adresse-t-il à Lamprey. C'est moi qui vous ai parlé de l'Effaceur. Jamais vous n'auriez entendu parler de lui sinon. Si j'étais ce tueur, je me serais bien gardé de m'accuser moi-même, non ?
- Certes...
- Quand j'ai quitté Vogel lundi soir, je jure qu'il était encore en vie. Je me souviens que pendant notre entretien, il faisait de grands gestes de la main. Il a dû cogner sa montre sans faire attention, à ce moment-là. Cette preuve ne vaut rien devant un jury ! Je suis un détective connu, je n'ai rien d'un tueur international. Je sais que vous ne m'appréciez pas, commissaire, mais ne confondez vos rivaux et vos ennemis.
- Vous avez raison : votre parole est plus respectable que celle d'un inconnu, sans doute un truand.
Vous perdez l'attention de Lamprey. Quelle preuve avez-vous que votre suspect est l'Effaceur ?
Si vous avez une preuve matérielle associée à l'un de vos Flash-backs, vous pouvez les avancer au 1280.
Si vous avez la preuve qu'il a tué Stéphanie Kruger, notez le n° de ce paragraphe et rendez-vous au 991.
Si vous avez deviné qui vous êtes et quel rôle vous jouez dans cette histoire, rendez-vous au 540.
Si vous avez une autre explication, exposez-la au 829.”
(21/08/2018, 12:07)gynogege a écrit : [ -> ]
Montrer le contenu
Spoiler
je suis allé voir sur le site internet et pour moi le souci est le même, sauf une différence de numérotation. Il me semble que la suggestion que je t'ai faite est celle qui bouleversera le moins ta structure mais elle réduira (légèrement) la difficulté de l'AVH.
C'est parce qu'il te manque le fameux indice de la scène finale, au §500. Si tu n'es pas passé par le final, tu ne peux pas disposer de toutes les preuves pour confondre ton coupable et tu te fais arrêter par les mécanismes anti-triche.