[05] L'Hiver des Hommes (Coeur de Glace)
#16
Comme le dit Vic, lorsqu'on est sur le point de traverser un désert de glace, on ne devrait pas avoir à jeter sa paire de lunettes de soleil pour faire de la place pour une deuxième ration alimentaire ! Il n'est pas déraisonnable d'imposer une gestion tactique des objets qu'on emporte en en limitant le nombre, mais il aurait fallu pousser cette limite jusqu'à 10 ou 12, ça aurait rendu cet aspect du jeu nettement moins frustrant.
Répondre
#17
ou alors faire en sorte que les rations alimentaires soient distinctes de l'équipement
Rendez-vous au 14.
Découvrez ma plume ludologique et poétique sur Rendez-vous au 14.
Assistez (et participez) à mes séances de jdr et de lectures interactives sur Twitch.
Répondre
#18
Après ça reste un jeu, construit autour de cette contrainte. Si on veut être vraiment réaliste, il y a beaucoup de choses absurdes qu'on ne ferait pas dans pas mal de bouquins.
Répondre
#19
Après avoir parcouru la traduction d’Outremer en long, en large et en travers, j’y vais à mon tour de mes impressions (risque de révélations mineures).

J’ai simplement adoré. Ce LVH est doté d’une ambiance exceptionnelle rarement atteinte dans la ludo-littérature. L’univers post-apocalyptique est parfaitement rendu, on ressent à merveille le désespoir fataliste de cette humanité au bord de l’extinction. Bien que le récit laisse par moments entrapercevoir quelques étincelles d’espoir, on n’ose vraiment croire à une fin heureuse, ce que confirment d’ailleurs les quatre façons d’achever l’aventure, plutôt amères dans l’ensemble. L’univers est cohérent et riche, et même si certains aspects historiques ne sont qu’évoqués — avec parcimonie –, ça ne fait je trouve que rajouter à ce côté déliquescence des souvenirs de l’humanité. Enfin, comme cela a déjà été maintes fois souligné, on a rarement (jamais ?) vu autant de personnages aussi développés et variés dans un livre-jeu.

Le style est limpide et plaisant. Je ne sais qui de l’auteur ou du traducteur mérite des louanges — sans doute les deux ! Et la jouabilité est excellente. Une situation donnée ne demandera pas la même réaction de la part du joueur en fonction de ses compétences ou de ses objets. À de multiples reprises, j’ai fait un choix en me disant que telle compétence me servirait sûrement dans cette optique, et cela se confirmait par la suite. Il m’est aussi arrivé de faire des choix irréfléchis et d’être logiquement puni. Peu de place au hasard (en témoigne l’absence de dés), c’est vraiment un défi à l’intelligence du joueur. Certes la difficulté n’est pas non plus pharaonique, mais elle reste suffisamment élevée pour tenir le joueur en haleine et prolonger le plaisir de la lecture, plaisir augmenté par l’absence de linéarité et de one-true-path. Toujours en ce qui concerne la jouabilité, la gestion de l’équipement incite également à bien réfléchir aux objets qu’on décide d’emporter même si, en effet, le réalisme de l’aventure en pâtit un peu.

Car tout n’est pas parfait. Certaines séquences sont ainsi peu étoffées, notamment le passage par Jib & Raltar, qui souffre d’ellipses un peu brutales et ne permet guère de s’équiper correctement. La traversée du désert avec Boche est quelque peu singulière dans le sens où le texte nous donne l’impression qu’il a purement et simplement disparu (et pour cause, puisque ce sont les mêmes paragraphes que l’on parcourt lorsqu’on est seul) alors que ce compagnon facultatif était plutôt bien géré jusque là.

Mais à côtés de ça, il y a tous ces petits détails, trop nombreux pour que je les ai tous mémorisés, et qui placent Cœur de glace dans mon panthéon personnel des tous meilleurs LVH jamais écrits. Comme le choix qui nous est donné, au début, de nous rendre au 1… ou pas. Quasiment n’importe quel autre bouquin aurait décrit le héros se jetant à corps perdu dans l’aventure sans lui demander son avis. Ça ne change pas grand chose (on se rend quand même au 1 !) si ce n’est l’impression d’incarner, pour une fois, un héros humain avec sa propre vie, même si on ne sait rien de celle ci (sauf à avoir opté pour un profil prédéfini, un autre de ces tout petit plus dont le livre regorge).

Bref, une œuvre magistrale.
Répondre
#20
Ben voila peu de temps après mon arrivé sur ce forum, j'ai décidé que mon premier qui je lierai sur xhoro serait coeur de glace et je n'ai pas été déçu.
Je l'ai fait avec trois amis (on vote pour chaque décision en se concertant) et on s'est régalé pendant à peu près trois heures et demi.
J'ai bien aimé la gestion des objets (les négociations ont été dures avec mes amis pour savoir lequel garder et lequel jeter...). En l'abscence de combat elle permet d'être encore plus acteur de l'aventure... Quant au réalisme je ne le trouve pas entaché.
Pour l'ambiance je ne suis pas forcément très fan des univers futuristes mais la foule de détails nous plonge vraiment dedans.
Un tout bon !
Répondre
#21
C'est un des thèmes les plus forts de tous les LDVELH confondus. L'idée d'un monde en déclin à cause d'une nouvelle ère glaciaire est déjà très bonne en soi mais c'est encore plus fort quand elle est exploitée jusqu'au bout. C'est le cas ici, l'auteur ne cesse de fournir des détails originaux et pertinents sur la vie de tous les jours dans un tel contexte, sur les changements géographiques, biologiques, scientifiques... On est vraiment immergé dans cet univers déliquescent.
La liberté d'action est grande avec de nombreux parcours possibles. Les villes proposent de nombreux endroits à explorer mais c'est très appréciable de voir que l'on ne peut pas tout visiter en un seul essai (à moins de disposer des talents appropriés). On a une assez grande impression de liberté et l'on doit assumer les conséquences de ses actes.
La fin est plus dirigée mais tellement surprenante et intéressante avec ce panel de personnages inquiétants que ce n'en est que meilleur. Une grosse ambiance, une jeu presque psychologique entre tous les protagonistes genre les Dix petits Nègres version LDVELH. Que du bonheur.
Le style est de haut niveau. Peut-être est-ce aussi dû à la qualité de la traduction. En tout cas, il y a un véritable effort pour décrire l'environnement qui est pourtant d'une blancheur assez constante. La poésie n'est pas absente même si les images et les superlatifs colorés sont un peu trop fréquents par moments. C'est globalement très agréable à lire.
Surtout, les personnages rencontrés marquent par leur profondeur. Et les dialogues qui vont avec donnent encore plus de relief à ces humains complexes à cent lieues des caricatures de méchants ou gentils auxquels on est habitué.
Niveau ludique, c'est également excellent. Les parties varient beaucoup selon les talents choisis et toutes permettent d'accéder à la fin de l'aventure même si la difficulté est plutôt élevée. Aucun chemin n'est également rédhibitoire pour arriver à la "victoire". L'idée des fins multiples possibles est également très bonne. Seul bémol : ces paragraphes de fin sont trop courts à mon goût. Ils laissent une part de mystère mais après tout ce périple et toutes ces tentatives, j'aurais bien aimé des conclusions un peu plus détaillées.
Bref, peu de choses à redire à ce livre-jeu qui est peut-être le meilleur de la série Destins (j'ai pas lu le Pirate des 7 Mers) qui est elle-même d'excellente qualité.
Merci Outremer de l'avoir traduit.

Entre parenthèses, j'ai adoré les scènes d'horreur du Baron "renaissant" et celle avec le mort-vivant au katana.
Répondre
#22
Alors que je recherchais des infos sur "Keeper of the 7 Keys" (un DF qui n'a jamais vu le jour), je suis tombé par hasard sur un blog tenu par Dave Morris : http://fabledlands.blogspot.com/2010/02/free-e-gamebook.html

J'ai aussi découvert qu'il permettait de télécharger Heart of Ice gratuitement ! J'aurais été nettement plus intéressé par Twist of Fate (auquel je n'ai pas joué), mais il y a une conséquence positive, c'est que vous pouvez désormais voir les illustrations que je n'avais pas inclu dans ma traduction : https://docs.google.com/leaf?id=0B63rIuFhh29eYmRiNDgyZmUtZjNlNy00YzQ4LWJhMjItNGJkZTE0YTRhMzkz&hl=en

Elles sont parfois de taille réduite et pas toutes indispensables, mais certaines sont intéressantes :
- Le baron Siriasis : paragraphe 25
- Le coeur de Volent : paragraphe 150
- L'homme dans le glacier : paragraphe 225
- Vajra Singh : paragraphe 300
- Les jumelles Gargan : paragraphe 400
- Gilgamesh : paragraphe 425
- Le cerveau flottant : paragraphe 450


Dave Morris est au courant de l'existence de cette traduction française et indique d'ailleurs le lien pour la trouver.
Répondre
#23
Ou peut t'on trouver cette traduc ?
Répondre
#24
Elle est disponible sur le site Xhoromag.
Répondre
#25
Voué j'ai vu ca aprés qu'un autre me l'ai dit sur le forum gamebook... (boulet que je suis)
Répondre
#26
Déjà, merci à Outremer pour le travail de traduction.
J'ai beaucoup aimé coeur de glace. L'univers original, les règles simples, les interactions avec les personnages, tout concourt à en faire une histoire prenante.
L'histoire, d'ailleurs, est très ouverte. Pour moi, une grande qualité de LDVELH. En ayant fini de lire cette histoire, on a vraiment l'impression d'avoir vécu un scénario original, personnel.
Du très bon.
Ainsi passe la gloire du monde
Répondre
#27
Comme les autres, j'ai bien aimé le style, l’univers post-apocalyptique et les personnages secondaires ayant une personnalité.
Cependant, j'ai regretté que notre but soit "juste" d'aller chercher un artefact divin comme dans n’importe quelle aventure medfan, et que ce soit la personne qui est entrain d'exterminer l'humanité qui nous charge de la sauver...
Répondre
#28
(30/08/2012, 20:07)zoki a écrit : Cependant, j'ai regretté que notre but soit "juste" d'aller chercher un artefact divin comme dans n’importe quelle aventure medfan,

C'est vrai que c'est un scénario classique qui évoque plus la fantasy que la science-fiction post-apocalyptique, mais
Montrer le contenu

Citation :et que ce soit la personne qui est en train d'exterminer l'humanité qui nous charge de la sauver...

J'aime bien le personnage de Gaïa, quant à moi. Son caractère imprévisible, qui peut aller de la bienveillance maternelle à la paranoïa meurtrière, fait d'elle à la fois une alliée et une menace, ce qui ne manque pas d'intérêt.

Répondre
#29
J'ai enfin lu ce si fameux LDVELH curieusement snobé par Gallimard à l'époque.
En édition Megara, traduite par Outremer.

Si Le Pirate des Sept Mers reste mon Destins préféré, celui-ci prouve une fois encore que cette série est absolument géniale.

Déjà, le fait de ne pas lancer de dés ne peut que me plaire, et comme cela a été dit, c'est la gestion de l'équipement qui s'avère vraiment intéressante. Dans cette ambiance glaciaire futuriste, cela contribue particulièrement à l'immersion.

C'est justement l'ambiance qui m'a le plus impressionné. Je m'y croyais vraiment, les éléments de background sont vraiment bien décrits.
Les illustrations omniprésentes y sont pour beaucoup, je pense. Même si mes préférées sont celles de Russ Nicholson, l'ensemble dégage un feeling très particulier, qui m'a beaucoup plu.

Je n'ai pas rencontré énormément de personnages, surtout à la fin, mais le peu était effectivement bien développés, dans la lignée du Pirates des Sept Mers. J'avais tellement envie de croiser Sarco l'empoisonneur !
Il faut dire que, lors de mes 3 tentatives, j'ai pris le chemin par le métro. J'imagine que par Veniz, il devait y avoir davantage de monde en route. J'essaierai les autres chemins plus tard.

Le point que j'ai trouvé dommage, c'est que la seule façon que j'avais de passer le final était d'avoir une certaine discipline, que je n'avais pas lors de mes 2 premières tentatives. J'avais opté pour le profil de l'espion. La troisième fois, même si le texte ne m'y incitait pas, j'ai fait mon propre choix de compétences, à la Destins old school.
En revanche, j'ai trouvé le code Rouge dès la 2ème fois.

Bravo Outremer pour cette traduction réussie, et à Dave Morris pour cet excellent bouquin.
Répondre
#30
Un Destins écrit il y a longtemps mais édité récemment en France.
Il se déroule dans un cadre futuriste très pessimiste, (c'est la fin de l'humanité!), dans un bassin méditerranéen ravagé par le froid. On y incarne un aventurier en apparence peu scrupuleux (quoique ?) et dont on ne sais pas grand chose de ses origines et motivations, mais cela va s'éclaircir un peu au travers de l'aventure, selon les choix effectué , car il y a une grande liberté d'action. Le héros c'est nous lecteur qui lui donnons sa personnalité selon nos choix , en fait. Il restera beaucoup de mystères, l'auteur distille son histoire au compte goutte (et c'est très bien comme ça !), et on est suspendu aux moindres révélations de ce très bon scénario.

Très bon style littéraire, avec de bonnes descriptions de paysages neigeux et autres cités en ruine ou en déclin. Très bonne utilisation du système de jeu via un mécanisme de codes et un choix de compétences de départ, qui sont bien utilisées dans l'aventure ensuite. Plusieurs fins, dont certaines difficiles à obtenir.

Bref il y a tous les ingrédients pour un livre jeu d'exception !
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)