[Le Maître du Destin 1] La Forêt du Dragon
#16
Pour Ikar, je te déconseille de remuer ciel et terre pour les racheter. Certains LVH prennent un nouvel intérêt quand on les lit avec 10-15 ans de plus (Chroniques Chrétoises? Loup Ardent?) mais ce n'est sûrement pas le cas de la série Le Maître du Temps.
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#17
D'autant plus que cette série est bourrée de bugs, d'après mes souvenirs. Elle est de loin la plus médiocre d'entre toutes. J'en étais convaincu, mais le fait de lire vos impressions confirme l'objectivité de la mienne. aucun charme, aucune magie là dedans. et, d'après mes souvenirs, de nombreux bugs, donc
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#18
bon ben finallement en lisant vos avis , je me dit que c'est pas une grande perte que d'avoir raté cette série! (une des rares que j'avait loupé)
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#19
en toute objectivité, le système de règles n'est pas indigne d’intérêt.
Pour toucher un ennemi il faut faire au moins 7 avec 2dés. Le lancer est modifié par d’éventuels modificateurs en Attaque ( selon la Force de l’attquant ) et en Défense ( selon la Dextérité et l’armure de l’adversaire ).
La Force pour frapper, la Dextérité pour se défendre - bon sang, mais c’est du pur D&D ! Et comme à D&D investir dans une bonne protection est primordial. Considérez que cotte de mailles+bouclier donne un bonus de 3 en défense, donc, au lieu de toucher sur 7 ou plus, il faut sortir 10 ou plus - soit 6 chances sur 36 au lieu de 21 sur 36.
Outre les avantages propres à nos stats de héros - on les tire sur 1dé+6, soit 1 chance sur 6 à chaque fois d’avoir un bonus de +2 et 2 chances sur 6 d’avoir un bonus de +1, on a en outre l’initiative automatique et l’ennemi ne peut pas riposter si on tire un 9 ou mieux. Ceci dit, la plupart des ennemis un peu sérieux ayant des bonus défensifs, tirer un 9+ n’est pas gagné.
Les armes font des dommages fixes et ceux-ci sont soustraits de la Force ou de l’Habileté du perdant, diminuant donc ses capacités.

Tel quel le système marche, même s’il n’a rien d’extraordinaire. Il garantit que la plupart des coups ne blesseront pas et il faut larder à plusieurs reprises des adversaires même moyens pour en venir à bout, un système de coups critiques aurait amélioré les choses.
En outre, si on met la main sur un des anneaux de protection+2 on devient presque intouchable.

Le point qui mérite vraiment d’être retenu est dans la gestion de nos points de Pouvoir. Nous jouons un guerrier-magicien, avec un haut score en Pouvoir ( 1dé+4 ); nous connaissons une batterie de sorts et en jeter un consomme des points de Pouvoir. Et c’est là qu’est le truc: notre résistance à la magie se fait par un test, non de notre score initial de Pouvoir mais de notre quantité actuelle !
Techniquement, les tests se font avec 1dé+1; en cas d’égalité on résiste au sort mais on perd 1 point de Pouvoir.
On conçoit quelle importance cruciale notre niveau de points de Pouvoir aurait dans une aventure bien conçue; on serait sans cesse tiraillé entre utiliser nos sorts pour nous sortir des situations difficiles et conserver nos points pour garder notre bouclier aussi intact que possible contre les mauvaise surprises magiques.

Une aventure bien conçue. Oui. Écoutez, c’est assez pénible comme ça.

Les illustrations sont ignobles, et je pèse mes mots. Quant à l’aventure elle-même, le contexte D&D me fournit une piste: Paul Vernon devait être un Maître de Donj’ dépourvu de tout talent à qui quelqu’un a parlé deux minutes des LDVH et qui s’est dit, moi aussi je peux en faire ! À moi la gloire, le fric et les femmes !
Le résultat est connu ( et ceux qui ne le connaissent pas ne perdent rien, au contraire )
Ce qui est surprenant c’est qu’il ait trouvé un éditeur pour les deux premiers tomes, et qu’en plus ça ait été traduit ( ne dites pas à ma mère que j’ai traduit Paul Vernon elle croit que je suis pianiste dans un bordel, etc, etc. )

Mais je maintiens que le système de points de Pouvoir est très bon et mérite une aventure digne de lui. C’est bien à cause de lui que je parle de cette chose…
Messieurs les créateurs, je vous fais signe !
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#20
(07/08/2012, 19:51)ashimbabbar a écrit : Ce qui est surprenant c’est qu’il ait trouvé un éditeur pour les deux premiers tomes, et qu’en plus ça ait été traduit ( ne dites pas à ma mère que j’ai traduit Paul Vernon elle croit que je suis pianiste dans un bordel, etc, etc. )

Les livres dont vous êtes le héros marchait bien au milieu des années 80, ca dû pousser des éditeurs peu scrupuleux à éditer ce livre pour faire du fric sans trop regarder la qualité.

Sinon, il faut reconnaître à cette série qu'elle est une des rares à faire unanimité contre elle.

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#21
Comme dit dans le 286 du maitre du feu: "j'étouffe un bâillement d'ennui et je projette sur le livre une flamme ronflante. Il est immédiatement réduit en cendres..."
Sinon dans le PFA (321) est marrant (mais c'est le seul dans ce cas).
Dommage car la structure de cette série (notamment avec les numéros de paragraphes à noter pour y revenir) est originale.
D'ailleurs, pourquoi le PFA est-il le 321: réponse dans les sombres cohortes
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#22
(07/08/2012, 19:51)ashimbabbar a écrit : Quant à l’aventure elle-même, le contexte D&D me fournit une piste: Paul Vernon devait être un Maître de Donj’ dépourvu de tout talent à qui quelqu’un a parlé deux minutes des LDVH et qui s’est dit, moi aussi je peux en faire ! À moi la gloire, le fric et les femmes !

En fait, c'est un peu plus compliqué que ça.

Vernon était quelqu’un de bien considéré dans le milieu anglais des débuts d’AD&D. Il a écrit plusieurs scénarios sortis dans des magazines et une campagne publiée en boîte qui ont reçu de bonnes critiques à l’époque, et divers articles de fond et critiques qui tous tendent à un ancrage réaliste du background et des scénarios.

J’ai un des scénarios, Trouble at Embertrees, publié dans le White Dwarf n°34 d’octobre 1982, et il est effectivement de bonne facture – un village dont l’économie repose sur l’exploitation raisonnée d’un bosquet d’arbres magiques se voit menacé par deux forces mauvaises concurrentes (dont l’une, vous l’aurez deviné, veut exploiter les arbres à outrance sans souci de développement durable).

Par ailleurs, dans le milieu AD&D anglais que fréquentait Vernon on avait pas mal exploré la possibilité de remplacer le système 'Vancien' de Gygax par un système de points de magie, qui a abouti entre autres à Dragon Warriors/Terres de Légendes ( d'où l'Épée de Légende en ldvh ).

J’avais donc raison de le situer dans ce milieu, mais il y occupait une place bien plus honorable que je ne l’avais cru. Comment alors cet individu honnêtement compétent dans son domaine a-t-il réussi à pondre de telles bouses ? Il faudrait le lui demander…

( si quelqu'un met la main sur sa campagne Starstone, là je suis intéressé )
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#23
Ça + le cas des étranges livres-jeu "L'Oeil Noir" dont les paragraphes tiennent souvent en deux phrases, et qui comme les livres de Vernon misent plus sur des plans précis que sur des illus de haute qualité : j'émets la supposition que dans les années 80, il y a eu un malentendu chez des MJ rôlistes sur ce qui fait un bon livre-jeu.

Peut-être l'habitude des MJ de se réduire à des descriptions orales très courtes, et de voir des scénarios très banals sublimés par l'ambiance de groupe, la complicité et l'enthousiasme des joueurs...

Dans les deux cas (Vernon et Oeil Noir) on voit aussi la présence de règles très chiadées, très rôlistiques, là où un appareil légèrement plus simple pouvait suffire.

Ma conclusion : ce qui fait une bonne partie de JDR ne fait pas automatiquement un bon livre-jeu et inversement (imaginez une partie de JDR avec longs textes mis en voix, choix fermés, personnage imposé, règles peu fines, etc.).
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#24
Bon, alors je suis récemment tombé sur une interview de Mr Vernon
https://awesomeliesblog.wordpress.com/2023/10/01/interview-with-paul-vernon-part-one/
 
Alors c’est sa version, et c’est au travers du voile de 40 années. Donc on n’est pas forcé de lui faire entièrement confiance, mais enfin c’est assez instructif.
Je dois dire que ça m’évoque assez les aventures de Caliméro.
 
Je résume pour les non-anglophones le passage qui concerne ses aventures dans le monde du LDVH.
 
Il ne veut pas être un employé de Steve & Ian, il veut être un indépendant ! Son propre maître !
C’est comme ça qu’il s’st fait escroquer dans les grandes largeurs de sa campagne AD&D Starstone, mais Vernon n’est pas le genre à changer une formule qui perd.
 
Donc, il s’adresse à l’éditeur George Allen & Unwin. Pourquoi George Allen & Unwin ?
1° raison : c’est le premier éditeur du Sorcier de la Montagne
2° et plus importante raison : c’est l’éditeur de Tolkien, et Vernon veut écrire des LDVH qui se passent dans les Terres du Milieu.
 
Les Maîtres du Destin ne sont donc pas l’œuvre de sa vie où il a déversé sa passion ; ce sont ( à ce qu’il pense ) d’honnêtes travaux artisanaux qu’il doit exécuter afin de pouvoir ensuite se consacrer et déverser.
 
Ce qui lui a pris d’y mettre des plans ? C’est qu’il avait fait la connaissance d’un type qui dessinait et vendait des plans de donjons – des plans tous seuls, sans rien d’autre. Il me semble qu’il y avait autant d’avenir dans cette idée que dans celle de vendre des grilles de mots croisés sans définitions mais passons là-dessus. Donc Vernon, bonne poire qu’il était, a décidé d’utiliser les plans du type afin de lui faire de la pub – alors qu’il trouvait que ça aurait été bien plus simple de dessiner ses propres plans.
Le passage que j’aime le mieux, c’est quand l’autre lui a réclamé des royalties.
 
Je répète : c’est la version Vernon et à quarante ans de distance. Mais elle me fait bien marrer.
 
C’est là que  le méchant de la pièce s’avance avec un rire sinistre : Iron Crown Entreprises. Qui, armé d’une simple licence de fabriquer et vendre des figurines issues de ce dessin animé de Bakshi qui reprend en gros les 2 premiers livres du Seigneur des Anneaux, a prétendu accaparer tout ce qui était adaptation ludique de l’univers de Tolkien. Et George Allen & Unwin de baisser pavillon et les LDVH dans les Terres du Milieu échappent à Paul Vernon.
J’ai eu l’occasion d’en essayer un par Iron Crown qui était nul de chez nul (on y joue un apprenti de Saruman qui doit choisir le bon moment pour trahir son patron), mais cela ne prouve pas que Vernon aurait fait mieux.
 
Il n’a pas contacté Iron Crown ( il ne dit pas qu’il ne l’a pas fait, il ne dit pas qu’il l’ait fait, et après tant d’années je pense que s’il l’avait fait il le dirait ).
 
Ce qu’il a fait, c’est écouter un copain qui lui a donné une idée qu’il qualifie de positivement géniale – c’est toujours sympa de voir quelqu’un qui reconnaît ce qu’il doit aux autres – à savoir :
lorsque vous quittez une pièce ou un espace, de cocher une case à la fin du livre. Si vous y retournez, vous obtenez un message « Aller voir à la fin du livre », et si c'est coché, vous y êtes déjà allé et vous devez aller au paragraphe qui traite de la pièce telle que vous l'avez quittée.
lVoili voilou.
Seulement, il y avait eu remaniement chez George Allen & Unwin et le nouveau directeur de collection ne s’intéressait pas aux LDVH plus que ça. Fin de la tentative de Paul Vernon de se faire un trou dans le milieu des LDVH ( mais ses mésaventures continuent )
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
[+] 2 personnes remercient ashimbabbar pour ce message !
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