Perdus sous la pluie/Livreté
#1
Bonjour,

je voudrai attirer votre inestimable attention sur les jeux de Vivien Féasson : Perdus sous la pluie et Libreté.

Dans Perdus sous la pluie, on joue le rôle d'enfants qui sont… Perdus sous la pluie. Et avec la pluie, il y a l'aversité : les sirènes sont là pour s'emparer des enfants isolés. Les enfants forment donc un groupe qui se délite au fur et à mesure. C'est un jeu sans meneur de jeu (MJ) : chaque scène est centrée sur un enfant, et les autres joueurs assument le rôle collectif du MJ. C'est aussi un jeu sans dé : chaque enfant possède 10 jetons qui représentent ses attaches au monde réel, et l'aversité — les autres joueurs — peut lui en enlever un à chaque chapitre. Lorsqu'il perd sa dernière attache, l'enfant sort du groupe et ne revient jamais…
Citation :« Plic, ploc, tombe la pluie,
Mettons-nous vite à l'abri.
Plic, ploc, tiens-toi à moi,
Et surtout ne me lâche pas.
Plic, ploc, les enfants perdus…

Ne sont jamais revenus. »
C'est un jeu court : 61 pages format 11 × 17 cm (un peu plus grand qu'un A6) pour des parties d'environ 1 h.

[Image: perdus10.png]

Libreté est une sorte de suite à Perdus sous la pluie. On joue le rôle d'enfants qui se sont perdus sous la pluie mais n'ont pas été dévorés par les sirènes. Ils arrivent à la cité de Libreté, un monde sans adulte. Mais pas un monde enfantin : ça lorgne du côté de Sa Majesté des mouches (Lord of the Flies, William Golding, 1954). Là par contre, c'est un jeu avec dés et meneur de jeu, un jeu motorisé par l'Apocalypse (Powered by the Apocalypse) : la mécanique est inspirée du jeu Apocalypse World de Vincent Baker (2010, La Boite à Heuhh 2012) à l'instar de Dungeon World.

Libreté va être publié chez Sycko et fait en ce moment l'objet d'une campagne de financement participatif :
https://fr.ulule.com/librete/
On peut télécharger un kit de démonstration.

Un projet original qui mérite qu'on y jette un coup d’œil, d'autant que l'auteur est très sympa.

Vous pouvez également lire les articles du Fix (Di6dent)
http://lefix.di6dent.fr/archives/1074
http://lefix.di6dent.fr/archives/1076

[Image: libret10.jpg]


Concernant Libreté, l'auteur précise :
Vivien Féasson a écrit :ce n'est pas tout à fait un jeu de survie, c'est plutôt un jeu de choix et de conséquences, de gamins tentant de cohabiter mais que la bile noire pousse vers des actes qu'ils regrettent. On y parle d'amitié et parfois même d'amour, d'héroïsme et de lâcheté, de querelles terribles, de solitude, de luttes de pouvoir.
[…]
Parce qu’il se concentre sur les personnages des joueurs et leurs relations, Libreté est un jeu qui permet d’explorer en détails les suites de leurs actions et les effets que cela peut avoir dans leurs vies ; vous n’avez pas un scénario à boucler impérativement dans l'heure, un mystère à éclaircir à tout prix, un grand méchant à vaincre avant que le monde ne sombre. En bref, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, il n’y a que vos décisions.

Quelques mécanismes intéressants sont mis en œuvre : la bile noire et la réussite excessive.

La bile noire, c'est la souffrance et la frustration accumulées qui permet de se surpasser, d'avoir un regain d'énergie pour passer une épreuve. Concrètement, ce sont des jetons que l'on gagne et dépense pour avoir des bonus.

Mais si on réussit trop bien, c'est-à-dire si le jet de dés est très élevé, alors on montre son côté sombre, la colère prend le dessus et on explose tout.

Vivien Féasson a écrit :Nous sommes au milieu des Terres humides. Louve la Solitaire (5 jetons de bile noire) a fini par retrouver la piste de celle qu’elle aime, Emma, mais celle-ci est attaquée par une sirène de l’averse. N’écoutant que son courage, Louve s’empare d’une grosse pierre et se jette sur le monstre ; réussite excessive ! Louve, emportée par la peur et la rage, écrabouille avec un sourire dément le crâne du monstre et projette de la pulpe noirâtre en tous sens. Le massacre terminé, elle se retourne enfin vers Emma et découvre soudain une jeune fille horrifiée, le visage déformé par le dégoût. Découvrant ce que son aimée pense d’elle, Louve pioche 3 jetons de bile noire.

L'originalité est que tout cela est aux mains du joueur, pas du MJ. Il y a donc une recherche d'équilibre, « il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, il n’y a que vos décisions ».

Plus de détail sur ces points, lire :
https://fr.ulule.com/librete/news/la-bile-noire-ou-le-joueur-aux-commandes-123604/
https://fr.ulule.com/librete/news/la-spirale-de-la-douleur-ou-la-reussite-excessive-124363/
--
Vous êtes mort.
Répondre
#2
En fait, en lisant tout ça, je repense aux Mercenaires du Levant et sa jauge de férocité.
--
Vous êtes mort.
Répondre
#3
Jouer des enfants est un thème intéressant. Dans cette veine, il y a aussi le système de règles Héros comme trois pommes, qui permet d'incarner une bande de mômes dans un cadre médiéval éventuellement fantastique (l'idée initiale est de jouer l'enfance de ses PJ à Pathfinder, et une partie du présent recueil est consacrée à la soudure entre les deux systèmes).
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)