NOSFERATU ( Werner HERZOG )
#1
Nosferatu de Werner Herzog est indiscutablement un des plus puissants films de vampire jamais tourné ( j'espère que je ne spoile rien… [Image: icon_twisted.gif]  )

Le clerc de notaire Jonathan Harker ( Bruno Gantz ) saute sur l'occasion de quitter sa petite ville étriquée de Wismar, sa petite maison encombrée de dentelles et de chats et son épouse Lucy ( Isabelle Adjani ) qu'il adore bien entendu mais qui est un peu trop angoissée et possessive tout de même. Il s'en va sur les routes courir l'aventure, en Transylvanie, faire signer un contrat très lucratif au comte Dracula !
À partir de là on a une idée de ce qui va suivre [Image: icon_twisted.gif] 

Ça n'est pas seulement pour donner un choc facile que le film s'ouvre sur des cadavres momifiés de la Renaissance en veux-tu en voilà, c'est aussi qu'ils donnent préfigurent l'apparence du comte due au talent de la maquilleuse Reiko Kruk… et Klaus Kinski le joue génialement, il en fait un monstre conscient de sa monstruosité, un pantin repoussant et grotesque de forces maléfiques qui le contrôlent et le dépassent.

La course est ouverte entre un Harker très affaibli par une attaque du comte et une mauvaise chute en s'évadant du château, et le comte enfermé dans un cercueil parmi douze qui descend le Danube puis est embarqué de Varna jusqu'à Wismar ( ai-je dit que c'est une ville de la Baltique ? ), le comte gagne d'une courte tête en arrivant à bord d'un navire dont tout l'équipage est mort et grouillant de rats mais surtout Harker n'est plus qu'une épave hors d'état d'agir [Image: 1853748786.gif]  C'est Lucy - heureusement informée par le journal qu'a tenu son époux - qui va devoir faire face seule au monstre, avec le soutien le plus minimal de cette vieille baderne de docteur Van Helsing; car semer le chaos et la mort dans cette ville de bourgeois abêtis n'est pour le comte qu'un objectif très secondaire: c'est pour elle qu'il est là. Et l'extraordinaire est qu'elle découvrira dans son amour des réserves de force qui lui permettront de faire face quand tout s'effondre autour d'elle.

Il y a des scènes extraordinaires, comme les rencontres du comte et de Lucy - la première où seule son ombre paraît dans le miroir et surtout la seconde avec des accents érotiques surprenants, et entre les deux Lucy dans une ville qui bascule dans le chaos - ceux qui ont survécu pour l'instant à la peste, qui festoient et dansent au milieu des rats…
Quant à la fin, elle est terrible.
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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