[Gamebook Adventures]Slaves of Rema
#1
Troisième volet des aventures inédites de Tin Man Games (chapitre 1, chapitre 2), nous incarnons cette fois-ci un soldat capturé au combat, et vendu comme esclave à une troupe de gladiateurs. Notre but sera de nous échapper et de rentrer chez nous. Et... c'est tout. Pour une fois, cela n'impliquera pas de tuer un sorcier ou de déjouer une machination qui mettrait le monde en péril. Non, notre héros veut juste rentrer chez lui, et s'il échoue, l'univers ne sera pas condamné à la destruction pour autant.

Honnêtement, je trouve ce genre de scénario rafraîchissant après une overdose de quêtes épiques pour empêcher toutes les réalités de s'effondrer. Bien sûr, le destin s'acharnera à lui mettre des bâtons dans les roues. Si certaines péripéties sont logiques (trouver de l'argent après s'être évadé plus ou moins en slip par exemple), d'autres sont directement issues du sadisme de l'auteur (l'aventure implique un voyage en bateau, je vous laisse deviner comment il se termine). De même l'enchaînement des situations est parfois quelque peu téléphoné.

En terme de structure, l'aventure est d'ailleurs divisée en blocs qu'il faudra faire linéairement : l'arène, l'évasion, la ville, le bateau, l'île, l'affrontement final. Par contre, chaque bloc est relativement ouvert, avec une liberté de mouvement correcte, malgré quelques remises dans le droit chemin un peu violentes, particulièrement au début (l'évasion est très dirigiste).

Si l'aventure n'a pas de « grand » objectif, elle comporte un goulet d'étranglement mortel, où, pour survivre, il faut avoir accompli une des trois quêtes secondaires de l'aventure. Malheureusement, ces quêtes sont à la fois mutuellement exclusives et avec de petites tendances one-true-path, donnant au livre un arrière-goût de Rendez-vous avec la MORT simplifié.

Pour ce qui est des dés, il est à noter que l'aventure est involontairement jouable avec une Fitness réduite (je l'ai réussi avec 8 points dans cette caractéristique). Pourquoi involontairement ? En fait, cela vient d'un point de règle qui implique que les meilleures armures nécessitent un minimum de Fitness pour être enfilée (10 dans le cas de l'armure de plates). Cette règle idiote, qui rend encore plus fort ceux qui sont déjà forts et empêchent les faibles de réussir, n'a cependant pas été implémentée par les gentils programmeurs du jeu, permettant à tous les personnages d'avoir les bonus de l'armure même si le texte précise qu'ils n'y ont pas droit.

Et l'armure, ils en auront besoin, car comme ses prédécesseurs, ce volume abuse quelque peu sur le nombre de combats. Un minimum d'optimisation d'équipement sera ainsi nécessaire pour espérer survivre à tous les affrontements du livre. La voie du moindre effort sera aussi à privilégier, et laisser les autres combattre à votre place est généralement la meilleure solution à tous les problèmes. Cependant, bonne nouvelle, le nombre de tests de Fitness mortels a été fortement réduit, et les trois marque-pages bien placés régleront le problème des restants.

En vertu des points précédents, l'aventure n'est pas facile du tout, mais elle réussit à se maintenir, à mon sens, sous la barre de « insupportablement difficile ».

En fait, cette aventure me fait un effet bizarre. Elle n'est pas exceptionnelle du tout, le scénario n'a rien de folichon, mais l'aspect jeu est plutôt bon, et malgré ses nombreux défauts, je l'ai trouvé relativement sympathique au final. Avec ses trois quêtes, elle dispose d'une bonne rejouabilité, et je me suis bien amusé à toutes les compléter. Ce ne sera pas mon nouveau livre de chevet, mais j'ai quand même passé un bon moment.
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#2
De mes souvenirs, j'ai gardé un sentiment un peu mitigé de cette aventure, notamment sur la partie bateau plutôt difficile et sur les quêtes secondaires. Néanmoins elle contient son lot de bons passages, comme le début et les combats dans l'arène, peut-être trop dirigistes mais assez prenant les premières fois où ils sont joués.
Un truc qui par contre m'a semblé un peu dispensable c'est le coté moraliste. Le héros vient d'une nation esclavagiste et est réduit lui-même en esclavage par un pays ennemi, ce qui l'amène à devenir un fervent anti-esclavagiste .... Un peu trop cliché à mon gout, tout du moins dans la façon où c'est amené.
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#3
Ah oui, j'avais oublié d'en parler. L'auteur s'est senti obligé de nous faire un cours sur les méfaits de l'esclavage avec la subtilité d'un rhinocéros enragé drogué à la cocaïne. Même si cela ne concerne réellement que trois diatribes précises (une au début, une sur le bateau et une en conclusion), c'est effectivement insupportable. Encore plus que le discours pompeux à la fin de l'Assassin (oui, cette série aime nous faire la morale).
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